Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 123 – Le Jugement
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Chapitre 123 – Le Jugement

En entendant Gehrman Sparrow, la première réaction de Darkwill fut de tout révéler au sujet de l’étrange dé. Il voulait que cet aventurier, pour lequel il avait dépensé d’énormes sommes d’argent, saisisse le problème à la racine afin d’assurer efficacement sa sécurité personnelle.

Mais en y réfléchissant bien, il se souvint des exhortations de son maître. Le dé pouvant très bien être un important Artefact Scellé de l’École de Pensée de la Vie, il craignait que la vérité ne l’incite à provoquer des événements encore plus négatifs !

Beaucoup de bruits courent au sujet d’aventuriers qui ont tué leurs employeurs au cours de leurs missions afin d’en tirer un meilleur profit. Je ne connais pas Gehrman Sparrow et je n’ai aucune idée de son caractère. Je dois me montrer prudent ! D’ailleurs, le dé avait automatiquement donné un deux. La situation n’est pas au pire ni au plus désespéré. Je peux encore espérer une chance…

L’Apothicaire hésita quelques secondes puis, finalement, décida de s’en tenir aux choses superficielles en évitant les points essentiels.

Inconsciemment, il esquiva le regard apparemment calme de Gehrman Sparrow.

– « Voici ce qu’il en est. Mon professeur et moi appartenons à une organisation secrète. Je suis en fuite car il y a un traître parmi nous.

« Ils maîtrisent la voie du destin. Ils peuvent attirer sur eux la chance et sur leur cible la malchance… J’ai peut-être été maudit, ce qui expliquerait que j’aie été frappé par la foudre. »

Sur cette explication et s’efforçant de dissimuler la nervosité qui l’habitait, il attendit la réponse de Sparrow.

Va-t-il me croire ? Ce genre d’aventurier puissant et expérimenté est certainement difficile à tromper… S’il découvre que je mens, il y a de grandes chances pour qu’il m’envoie au fond de l’océan… pensa Darkwill qui se tenait là, anxieux, tel un élève convoqué devant le bureau du professeur.

Il vient donc bien de l’École de Pensée de la Vie…La voie des Monstres…

Klein hocha pensivement la tête.

– « Je comprends.

« Essayez d’en faire le moins possible. Je vais réfléchir à la façon dont je vais gérer votre malchance. »

Darkwill en fut déconcerté, incapable de croire que Gehrman Sparrow acceptait si facilement son mensonge improvisé.

Il força un sourire et s’empressa de lui exprimer sa gratitude. Puis il retourna dans sa chambre, s’adossa à la porte et sortit la boîte à bagues.

D’une main tremblante, il ouvrit le couvercle et constata que le dé d’un blanc laiteux avait étrangement roulé de lui-même, face six tournée vers le haut !

Cela signifie-t-il que j’ai eu la chance de réussir à tromper Gehrman Sparrow ? se demanda soudain le gros homme.

M. Harry descendit en piqué et préféra ne pas venir se percher sur l’épaule de l’Apothicaire. Apparemment, il était encore un peu préoccupé par le fait qu’il aurait pu être touché lui-aussi lorsque Darkwill avait failli être frappé par la foudre.

Il vint se poser sur une table de bois et regarda droit devant lui, les yeux ronds.

– « Vous êtes bien nerveux, Darkwill. »

– « Inutile de me dire ça », répondit l’homme exaspéré.

Le hibou étendit ses ailes :

– « Très bien. Je vais vous le dire autrement. Je crois que je devrais envisager de changer de propriétaire. Gehrman Sparrow me semble être un bon choix. »

– « … Et moi alors ? » demanda Darkwill, surpris, oubliant momentanément sa colère.

M. Harry fit claquer sa langue contre son palais :

– « Ne sentez-vous pas l’inquiétude et la peur qui vous habitent ? Vous vous demandez déjà si vous verrez le soleil demain. Cet étrange dé est vraiment, vraiment dangereux !

« Si j’étais vous, je le jetterais à la mer et je demanderais au professeur de votre professeur de le repêcher lui-même. »

– « … Comment sais-tu pour le professeur de mon professeur ? » lâcha l’Apothicaire.

M. Harry releva fièrement la tête :

– « Ne doutez jamais de la vue d’un hibou. »

Darkwill se perdit dans ses pensées sans se soucier de cette réponse.

– « Non, ça ne marchera pas. Jeter le dé à la mer ne résoudrait pas tous mes problèmes.

« D’après le Vieil Homme, même enseveli en mer, n’importe quelle personne puissante le retrouverait en quelques jours. Il serait alors vraiment perdu pour moi. Stupide oiseau, tu manques de connaissances générales en matière d’occultisme. Tu ne sais pas que certains importants Artefacts Scellés sont comme les prostituées les plus populaires du Théâtre Rouge : ils attireront toujours des hommes affamés. »

– « Vous y compris », répondit calmement Harry. « Quant à mon manque de connaissances en sciences occultes, je crois pouvoir l’expliquer par une citation célèbre. L’empereur Roselle a dit un jour que si un enfant ne bénéficiait pas d’une bonne éducation, c’était la faute du père. Cette phrase peut également être appliquée aux problèmes entre un animal de compagnie et son propriétaire. Très bien, Darkwill, quoi qu’il en soit, je crois que vous devriez parler du dé à Gehrman Sparrow, sans quoi vous courez un plus grand danger. »

– « Je vais attendre encore un peu. Peut-être qu’il restera fixé sur six… » dit Darkwill avec une certaine hésitation.

Il s’assit sur le bord du lit, puis s’allongea.

La tempête qui hurlait s’était progressivement calmée. Le ciel commençant à s’apaiser, le paquebot fit entendre sa corne, signe qu’il mettait les voiles.

Dans le salon de la cabine de première classe, Klein, qui regardait par la fenêtre, vit se former les arcs-en-ciel flous qui suivaient la pluie. Pourtant, son cœur n’est pas tranquille.

Il n’avait pas particulièrement peur des ennemis. En mer, à part les Quatre Rois, les demi-dieux officiels ou les amiraux pirates avec leur flotte, très peu de choses pouvaient le menacer, lui qui possédait la Faim Rampante et plusieurs objets occultes. Même si le navire coulait, il était en mesure de s’échapper grâce à ses nombreux charmes du domaine du Dieu de la Mer.

Mais il n’avait aucune confiance en la chance. Ce n’était pas dans les limites de ses capacités et il n’avait aucune idée du moyen de la gérer.

Bien que mon titre soit « Roi du Jaune et du Noir qui contrôle la chance », il a été modifié suite au rituel d’amélioration de la chance, rituel qui n’était clairement pas destiné à permettre aux gens d’échapper à la malchance… Le problème de Darkwill est assez difficile à gérer. Je ne peux que m’efforcer de le surveiller de près et de le secourir immédiatement si quelque chose de malchanceux pouvant entraîner la mort se produisait… Espérons que nous tiendrons quelques jours jusqu’à ce que nous arrivions à l’île d’Oravi. Ses aînés devraient pouvoir l’aider quant à sa chance…

Klein se frotta les tempes, mais ne laissa rien voir d’anormal.

Darkwill, qui avait été trop nerveux la nuit précédente, tomba dans un profond sommeil sans même s’en apercevoir.

Au bout d’un moment, le grondement de son estomac l’informa qu’il était l’heure de déjeuner.

Il s’efforça d’ouvrir les yeux, mais il avait l’impression qu’une personne invisible exerçait une pression sur lui, l’empêchant de bouger.

Il sentit l’arrière de sa tête enfler avec une douleur aiguë. Sa respiration se faisait plus difficile et son cœur s’emballait à un rythme anormal.

Ne me dites pas que je vais connaître une mort subite en rêve…

L’Apothicaire eut beau lutter de toutes ses forces, il ne parvenait pas à se réveiller. Le temps passant, il s’affaiblissait de plus en plus.

C’est alors qu’un objet pointu lui ouvrit la bouche et y versa un liquide glacé. Le liquide coula également le long de son visage, mouillant son menton et son cou.

Le corps de Darkwill se rétablit et il put enfin ouvrir les yeux. Deux yeux ronds et brillants, semblables à de l’or, lui touchaient presque la tête.

Élever un animal de compagnie Transcendant peut parfois s’avérer très fructueux… pensa l’homme, mélancolique, avant de se redresser rapidement et de sortir la boîte à bagues.

Le dé, à l’intérieur, avait roulé du côté opposé.

Le 1 !

Suis-je si malchanceux que j’ai failli mourir dans mon sommeil ? Non, je ne pense pas que ce soit aussi simple. Il semble qu’il amplifie certaines probabilités comme les risques d’être frappé par la foudre ou d’être victime d’une mort subite durant le sommeil… Non, ça ne peut pas continuer ! Si ça continue, je vais mourir ! se dit Darkwill, hystérique.

Submergé par la terreur, il se précipita vers la porte, la boîte à bagues à la main.

Peut-être était-ce parce qu’il avait frôlé la mort, mais il manquait de force. Il pouvait à peine tourner la poignée.

– « Au secours ! Au secours ! » cria vivement M. Harry.

La porte s’ouvrit et vint frapper la tête de Darkwill. Si Klein n’avait pas contrôlé sa force, il lui aurait probablement ouvert le crâne et le sang aurait giclé partout.

Sans même frotter son hématome, le gros Apothicaire se mit à crier :

– « C’est ça ! C’est ça ! C’est ce dé qui me porte malheur !

« Quand il est sur 1, j’échoue dans tout ce que je fais ! »

Il était bien décidé de toute dire à Gehrman Sparrow et attendait avec impatience que le puissant aventurier lui fasse des suggestions efficaces.

Il n’avait pas éliminé la possibilité que celui-ci le tue par cupidité, mais il avait pesé le pour et le contre. S’il devait faire un choix, il opterait à coup sûr pour le moins terrible.

S’il risquait d’être tué en en parlant à Sparrow, ne pas le lui dire signifiait une mort certaine. Il n’y avait même plus à réfléchir.

Je me fiche que le dé soit perdu. Ma vie est plus importante ! se dit Darkwill avec une juste indignation.

Il vit alors un sourire se dessiner sur les lèvres de Gehrman Sparrow.

– « Merci pour ce trait d’humour. La blague n’est pas trop mauvaise. »

… Ce n’est pas une blague…

Darkwill regarda la boîte et vit que l’unique point rouge sang du dé était toujours là.

Se pourrait-il que même une explication logique échoue ?…

L’Apothicaire joufflu était désespéré.

– « C’est vrai ! Il dit la vérité ! » s’exclama Harry en battant des ailes.

Darkwill, qui sentait l’espoir renaître en lui, entendit Gehrman Sparrow dire d’une voix grave :

– « Alors pourquoi ne pas le jeter à la mer ? »

Sur ce, Klein ferma poliment la porte et retourna au salon.

Ce type doit cacher un secret. Je ne saurais me laisser abuser par une excuse aussi maladroite…

Le jeune homme prit place dans son fauteuil, attendant que Darkwill lui explique tout en détail.

L’Apothicaire s’assit, déprimé, et resta là sans bouger de crainte d’un nouvel échec.

Il n’avait même pas vu que le dé était passé sur le trois.

Avant le déjeuner, Klein se rendit aux toilettes.

Après s’être lavé les mains, il se transporta au-dessus du brouillard gris avec l’intention de parcourir les prières des croyants du Dieu de la Mer.

Alors qu’il prenait place sur la chaise à haut dossier du Fou, de nombreux détails lui revinrent à l’esprit et ses yeux s’écarquillèrent.

Comment…comment ai-je pu croire à une aussi piètre explication ?…

Pourquoi ai-je le sentiment que c’est à cause de ce dé ?

Les deux fois, j’ai eu l’impression que mon esprit était obscurci. Non, ce n’est pas ça. L’explication de Darkwill correspondait à certaines de mes théories, aussi j’ai instinctivement cru que c’était vrai et faux.

Les yeux de Klein se contractèrent tandis qu’il réfléchissait et se faisait une opinion :

Ce dé est vraiment problématique !

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