Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 113 – Une suggestion professionnelle
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 113 – Une suggestion professionnelle

Klein aurait voulu demander à Aaron si lui ou sa famille avait ramené à la maison quelque chose de relativement inhabituel – comme une poupée de chiffon un peu sale – avant que ces événements malchanceux ne se produisent.

Il avait les mots au bord des lèvres lorsque brusquement, il se dit que c’était trop direct. Il leur serait facile de deviner qu’il en savait beaucoup en matière d’occultisme. Même si cela pouvait s’expliquer par le fait qu’il était expérimenté et bien informé, il n’était pas nécessaire de prendre ce risque.

Aussi privilégia-t-il une approche plus détournée en demandant au Dr Aaron si sa famille avait souffert de la même malchance.

Aaron Ceres interrogea scrupuleusement sa mémoire :

– « Non, à l’exception de l’accident de train qui les concernait eux-aussi, rien n’a changé pour eux. Ils n’ont rien vécu de spécifiquement chanceux ou malchanceux. Pour le reste, comme c’est un peu des deux, on ne peut pas dire qu’ils soient particulièrement malchanceux. »

Ce n’est donc pas ça. S’il s’agissait d’un objet devant être scellé comme la Marionnette du Malheur, il affecterait certainement les gens dans un certain rayon… Se pourrait-il qu’Aaron ait fait couler son sang dessus, établissant ainsi un lien solide avec l’objet ?

Dans la Vision Spirituelle de Klein, l’aura et l’humeur d’Aaron correspondaient à son état physique et mental et ne présentaient rien de particulier.

– « Auriez-vous un collègue à l’hôpital qui soit aussi malchanceux que vous ? » demanda-t-il après réflexion.

Visiblement anxieux et mal à l’aise, Aaron tira sur son nœud papillon :

– « Non, c’est pourquoi je pense que quelqu’un m’a lancé une malédiction. »

Sous le regard curieux de Talim, Klein réfléchit un instant :

– « Avant cette série noire, vous est-il arrivé quelque chose de particulier, comme le fait de vous couper ? Dans le folklore, le sang est un puissant moyen de créer des malédictions. »

– « Sitôt que j’ai eu ces soupçons, je m’en suis assuré », répondit le chirurgien, ses couverts à la main. « Je n’ai pas perdu de sang au cours des trois derniers mois. »

C’est un peu étrange… Je ne peux pas effectuer une divination plus compliquée devant eux… Se dit Klein.

– « D’autres choses étranges ? ».

– « Réfléchissez bien, Aaron. Ça n’a pas pu arriver sans raison. Auriez-vous offensé quelqu’un récemment ? Ou seriez-vous devenu un obstacle pour d’autres ? » Insista Talim, inquiet.

Aaron baissa les yeux sur son assiette et sombra dans une profonde réflexion. Klein, de son côté, régla son sort à sa nourriture avant qu’elle ne refroidisse et prenne un goût désagréable.

Il commençait à déguster son dessert lorsqu’ Aaron releva enfin la tête :

– « Je ne suis pas quelqu’un de très sociable. Je n’ai pas de bonnes relations avec mes collègues, mais il m’est difficile de croire qu’ils aient pu vouloir me lancer une malédiction.

« Voyons… Vous venez de me faire me souvenir de quelque chose qui pourrait avoir un lien avec l’occultisme. »

– « De quoi s’agit-il ? » Demandèrent simultanément Klein et Talim, l’esprit en éveil.

– « Avant cette série de malchances, j’étais en charge d’un patient, un enfant qui n’avait même pas dix ans. Il faisait vraiment pitié. En raison de certaines complications, j’ai dû lui amputer la jambe gauche », expliqua Aaron en relevant ses lunettes. « Comme je suis père depuis peu, je ressens toujours de la compassion lorsqu’un enfant est touché par le malheur. A chaque fois que je visitais ce service, je discutais avec lui, l’encourageais et je le réconfortais. »

Après une pause, les pensées d’Aaron se firent plus fluides.

« Je me souviens, c’était la veille de son opération. Je suis allé spécialement le voir dans son service et l’ai trouvé vraiment bouleversé. Il jouait avec un jeu de tarot qu’il avait sur lui lors de son admission et que sa famille n’avait même pas le droit de remporter.

« Pour le calmer, j’ai joué avec lui et j’ai tiré une carte : c’était la Roue de la Fortune inversée.

« L’enfant m’a regardé et m’a dit avec un sourire pur et innocent : ‘Docteur, votre chance va tourner au pire’.”

– « Docteur, votre chance va tourner au pire… » Talim prit une profonde inspiration : « ces paroles et ce que vous venez de nous raconter me donnent froid dans le dos… L’enfant est-il mort sur la table d’opération ? »

Aaron secoua la tête :

– « L’opération a été un succès. Il a très vite pu quitter l’hôpital et m’a même chaleureusement remercié.

« Je n’avais jamais fait le rapprochement mais maintenant que j’y repense, c’est la seule fois, au cours des deux derniers mois que j’ai été en contact avec quelque chose lié à l’occultisme. Quoi qu’il en soit, que ce soit utile ou non, les cartes de tarot sont généralement utilisées pour la divination. »

À un moment donné, une pièce de monnaie en laiton apparut dans la main de Klein. Elle rebondissait et roulait au bout de ses doigts comme pour figurer le processus d’analyse du “célèbre détective.”

La pièce sauta brusquement et retomba dans la paume de sa main. Le jeune homme la regarda du coin de l’œil et mit fin à sa réflexion :

– « Comment s’appelle ce garçon ? Où vit-il ? »

– « Will Auceptin », répondit sans hésiter le chirurgien. « Mais je ne me rappelle pas où il habite. 

« Que suggérez-vous, M. le détective ? Connaissez-vous des experts en matière d’occultisme ? »

Klein but une gorgée de son thé noir et, sous les regards attentifs d’Aaron et de Talim, répondit en souriant :

– « Je vous conseille de vous rendre à la cathédrale servant la divinité en laquelle vous croyez, de raconter à l’évêque votre récent malheur et de lui demander s’il a une solution. Je crois me souvenir Aaron, que vous êtes un fidèle de… de la Déesse de la Nuit Éternelle, n’est-ce pas ? »

Il avait failli dire simplement de la Déesse, mais s’était heureusement souvenu qu’en tant que détective, il était supposé croire au Dieu de la Vapeur et des Machines.

– « Oui mais mes prières, ma participation à la messe et tous mes dons se sont avérés vains. Je crois que je devrais trouver des voyants compétents », répondit le médecin qui, visiblement, n’était pas d’accord avec la suggestion du Détective Moriarty.

Talim approuva d’un signe de tête :

– « C’est vrai, les divinités n’ont que faire de vous savoir chanceux ou non. La chance est une bénédiction et le malheur une épreuve. »

Mon ami, votre foi manque de piété. Prenez garde que le Seigneur des Tempêtes ne vous foudroie pas d’un éclair…

Klein les regarda l’un après l’autre et répondit avec un sourire :

– « Cette suggestion repose sur une logique très simple. Si – et je dis bien si – il existe en ce monde un occultisme utile et efficace, ceux qui le maîtrisent le mieux sont certainement les sept Églises Orthodoxes. Si ce n’était pas le cas, elles auraient depuis longtemps été remplacées par d’autres forces.

« Si le vrai mysticisme n’existe pas, il vous sera d’aucune utilité de recourir à une diseuse de bonne aventure ou à un sorcier guérisseur. Mieux vaut chercher une solution à ce problème avec l’aide d’un évêque de rang relativement élevé. »

Aaron analysa scrupuleusement ces paroles et finit par acquiescer.

– « C’est logique. Peut-être aurai-je besoin de l’aide de l’évêque pour transmettre le message à la Déesse afin qu’elle me protège. »

A dire vrai, si l’évêque transmet le message, les Faucons de Nuit seront en mesure de percevoir votre anomalie… rétorqua Klein en son for intérieur.

Il n’avait pas l’intention de venir personnellement en aide à Aaron dans la mesure ou, pour trouver la cause première de son problème et le résoudre, il aurait dû mettre en place des rituels particuliers.

Abstraction faite du fait que Klein ne connaissait pas de véritables rituels d’amélioration de la chance, quand bien même il en connaîtrait, il prendrait un risque inutile en exposant ses pouvoirs Transcendants à quelqu’un qu’il ne connaissait pas.

Si les Faucons de Nuit peuvent vous venir en aide, je n’ai pas à le faire… J’ignore si le problème vient de ce garçon ou des cartes de tarot en sa possession. Dans ce dernier cas, ç’aurait pu être un Artefact Scellé qui me conviendrait parfaitement…

Klein secoua la tête, réprimant son avidité et ses émotions.

Aaron, dont la décision était prise, le regarda en souriant :

– « Merci, Monsieur Moriarty. Bien que vous ne vous y connaissiez pas en occultisme, vous avez-su vous fonder sur une stricte logique pour me donner le meilleur conseil possible. »

C’est vrai, je n’y connais rien en occultisme… Pensa Klein qui répondit aimablement :

– « Appelez-moi Sherlock, Aaron. »

En fait, depuis que je ne suis plus Faucon de Nuit, mon savoir dans ce domaine est de plus en plus étrange. D’un côté j’ai saisi un certain nombre de secrets liés aux Hautes Séquences et aux divinités et d’un autre côté, je ne maîtrise de la magie rituelle que les bases. Les rites sacrificiels et les rituels de donation sont les plus complexes que je connaisse. Quant aux charmes, je n’en connais que trois… Soupira le jeune homme qui ressentait le besoin urgent de se procurer un livre d’occultisme plus complet et approfondi.

Et pour l’heure, il n’avait aucune idée des connaissances requises pour dépolluer une caractéristique Transcendante de la corruption spirituelle d’un dieu maléfique.

Après une courte sieste au club, Klein prit une voiture publique pour se rendre au Cirque Rice situé dans le Quartier de Cherwood, non loin de la rivière Tussock.

Comme ce n’était ni un jour férié ni un week-end, il n’y avait guère de monde et les clowns chargés de divertir et d’amuser les visiteurs semblaient tous apathiques.

Le jeune homme passa entre le Pavillon de Divination et les tentes où l’on vendait des tourtes, des crêpes, des tartes aux fruits et des boissons alcoolisées, puis longea la périphérie du cirque jusqu’à un petit théâtre. Sur le tableau noir à l’entrée, on pouvait lire : “Hors jours fériés et week-ends : quatre représentations d’une heure chaque jour “.

La première de l’après-midi, prévue à quatorze heures, venait tout juste de commencer.

Klein acheta donc un billet et entra sous les acclamations.

Sur la scène, son fouet à la main, un dompteur ordonnait à un ours noir de se comporter de manière charmante et naïve. Près de lui se trouvait un tigre rayé de jaune et de noir et, assis, un babouin aux cheveux noirs et bouclés.

Un coup de fouet du dresseur et l’ours fit une roulade maladroite.

« Il aurait bien voulu te donner une claque il y a un instant ! » Cria soudain quelqu’un au premier rang, ce qui fit rire une poignée de gens dans le public.

C’était sans doute un nouveau moyen qu’avait trouvé le cirque de les amuser.

Mais Klein, qui avait remarqué que la couleur des émotions du dresseur penchait vers la colère et l’agacement, n’était pas de cet avis.

Le sourire aux lèvres, il alla s’asseoir au premier rang pour regarder le spectacle, ne voulant pas gaspiller le prix de son billet.

À ce moment, la même personne cria : “Ce tigre voudrait te mordre le cou et ce babouin aux cheveux bouclés t’utiliser comme coussin !”

Alors que le public riait, les gestes du dresseur se raidirent visiblement.

Ce… Même si ces mots semblent perturbants, pourquoi ai-je cette légère sensation d’avertissement ?

Klein regarda par-dessus son épaule et vit, dans la même rangée, un homme d’une trentaine d’années au visage poupin.

Ce ton, ces manières… Ça me semble familier… marmonna-t-il pour lui-même.

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