L’Avènement des trois calamités | Advent of the three calamities
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Auteur : Entrail_Jl

Traductrice : Moonkissed

Je fixai la fenêtre de quête en silence.

7 %…

« C’est plus que la dernière fois. »

Pas de beaucoup, mais il y avait une augmentation.

Qu’est-ce que cela signifiait ? Pourquoi le pourcentage avait-il augmenté ?

Cela signifiait-il que l’événement avait plus d’impact sur la deuxième calamité que le premier événement ne l’aurait fait… ?

« Hm. »

Je fronçai les sourcils et continuai à fixer la fenêtre de quête.

[Évasion de prison]

L’objectif semblait assez simple. Empêcher l’évasion de prison.

Du moins, c’est ce que je pensais.

Cependant, en repensant à ma précédente quête, je savais qu’il y avait probablement plus que cela.

Les quêtes… Elles tournaient toutes autour des trois calamités.

« Il y a peut-être plus que cela. »

Pour l’instant, c’était tout ce que je savais. C’était pour cette raison que je n’avais rien fait d’irréfléchi, comme avertir la prison d’une possible évasion.

Même si je l’avais envoyé anonymement, je doutais qu’ils croient vraiment mes paroles.

Et même s’ils me croyaient, qui pouvait dire que c’était le but ultime de la mission… ?

« Je ne peux pas agir de manière irréfléchie. »

Du moins, pas encore.

« Hmm… »

Alors que je continuais à regarder la fenêtre de quête, une pensée soudaine attira mon attention et je sentis mes sourcils se soulever.

« Progression du personnage : vingt-trois pour cent. »

Ça…

Je jetai un coup d’œil à mon expérience actuelle et sentis mon cœur s’arrêter.

Niveau : 19 [Magicien de rang 1]

Exp : [0 %—[18 %]———————100 %]

« Ça… »

Avec le livre de rang Bleu et ma maîtrise croissante de celui-ci, mon taux de progression était d’environ 5 % par jour.

« Si je concentre toute mon attention dessus, je pourrais peut-être le pousser à 8 ou 9 %, mais cela exigerait que je laisse tout le reste de côté et que je réduise le temps que je passe à dormir… »

« Je pourrais passer au niveau supérieur. »

Cette idée fit battre mon cœur un peu plus vite.

Elle me procura un étrange sentiment d’excitation.

D’après ce qu’on m’avait dit, passer au niveau supérieur était un pas de géant.

Ma force allait considérablement changer. Non seulement ma capacité de mana augmenterait, mais aussi mon contrôle et la vitesse à laquelle je pourrais créer les sorts.

« Haaa… »

En pensant aux souffrances que j’allais endurer la semaine suivante, je poussai un long soupir. Je savais que ce serait une semaine douloureuse et ennuyeuse pour moi, mais…

« Je dois le faire. »

Il était temps que je passe au niveau supérieur. J’en avais assez d’être bloqué au niveau 1.

***

*Puff*

Dans le reflet des pupilles rouge rubis de Kiera, on apercevait la pointe orange de sa cigarette alors qu’elle était assise près de la fenêtre à regarder le ciel nocturne.

La lune brillait de mille feux, projetant une lumière blanche sur la terre en contrebas. C’était étrangement paisible.

*Puff*

Kiera se délectait de la vue, ses pupilles rouges scintillant légèrement lorsqu’elles tombèrent sur le morceau de papier posé sur son bureau

– [Programme de sélection des stages].

Il y avait une longue liste d’emplois possibles que l’on pouvait sélectionner pour le programme.

Certains étaient faciles, d’autres difficiles. Mais cela n’avait pas vraiment d’importance pour Kiera.

Depuis le début, elle en avait déjà un en tête.

« … Pénitencier de Redknap. »

Deux mots échappèrent à ses lèvres alors qu’elle prenait une autre bouffée de cigarette. Alors que le goût amer persistait sur sa langue et que la brûlure lui parcourait la gorge, elle expira lentement.

« Haa… »

Elle mâchonna ces mots.

Quelqu’un l’attendait là-bas. Quelqu’un qu’elle détestait de toutes ses forces.

Même Aoife n’avait aucune chance contre elle.

Rien que de penser à elle, sa poitrine brûlait d’une haine intense.

« Je vais la tuer. »

*Pouf*

D’une dernière bouffée, Kiera éjecta la cigarette et expira, la fumée lui masquant la vue.

« …. »

Ses yeux rouge rubis brillaient sous le voile de fumée qui couvrait son visage. Un froid glacial se cachait sous ces beaux yeux alors qu’elle continuait à marmonner :

« ….. Même si c’est la dernière chose que je fais. »

***

Une semaine s’écoula sans problème.

« Huaam. »

En bâillant, je regardai la barre d’expérience devant moi.

Niveau : 19 [Magicien de niveau 1]

Expérience : [0 %——————[79 %]——100 %]

Je me sentais fier en regardant la barre d’expérience devant moi. Ayant consacré chaque petite heure dont je disposais pour y parvenir, j’avais réduit mon temps de sommeil et d’entraînement aux sorts. Bien que l’expérience de travail devait durer une semaine entière, je ne pensais pas pouvoir trouver beaucoup de temps pour m’entraîner seul.

C’était pour cette raison que j’avais fait de mon mieux pour en arriver là. Je ne voulais pas prendre de risques.

« On dirait que tout le monde est là. »

Le professeur responsable était quelqu’un que je ne connaissais pas.

Il se tenait droit, avec de longs cheveux bruns encadrant un visage ciselé et un physique musclé. Ses cheveux étaient quelque peu ébouriffés et il arborait une expression paresseuse.

Il ressemblait à quelqu’un qui ne voulait pas être là.

Non, peut-être qu’il ne voulait vraiment pas être là.

Vêtu du même uniforme que tous les professeurs, il scruta le groupe composé d’une cinquantaine de cadets.

« Il y en a pas mal. »

Je regardai autour de moi pour scruter les visages de toutes les personnes présentes.

Je cherchais Kiera ou Aoife. Celle qui devait être là devait être la deuxième calamité. Alors qui…

« … Euh. »

Je fis une pause pour regarder devant moi. Deux silhouettes se détachèrent des autres, et je sentis mon visage se raidir légèrement.

Bon, comme si ma vie était censée être facile. Me massant le front, je soupirai.

« Elles sont toutes les deux là. »

Leon aussi. Il m’évitait depuis une semaine pour une raison étrange.

J’avais essayé de lui parler plusieurs fois, mais il s’était contenté de me fixer silencieusement avant de partir. Son attitude était déroutante.

Tout comme sa présence ici.

« Non, pas vraiment. »

En tant que personnage principal, il était logique qu’il soit présent. Mais pourquoi Kiera et Aoife étaient-elles toutes les deux présentes… ?

Il y avait tellement d’autres emplois qu’elles auraient pu choisir, et pourtant presque tout le monde avait choisi de travailler à la prison.

Est-ce que j’avais raté quelque chose, ou est-ce juste le pouvoir que détenait Leon ?

« Je suppose que je dois juste être patient. »

Je finirai bien par trouver la réponse, tôt ou tard.

Avec cette pensée en tête, je levai les yeux vers le professeur qui avait commencé à parler.

« Nous allons maintenant partir pour la prison. Nous avons déjà discuté de certaines questions avec eux, et votre rôle consistera à aider les gardiens à patrouiller le périmètre. Pour des raisons de sécurité, vous ne serez affecté qu’à la surveillance des zones à faible risque. Veuillez vous assurer de ne pas provoquer de problèmes pendant votre séjour là-bas. »

Le professeur prit un air sévère.

« Ne vous laissez pas influencer par leurs paroles et faites tout votre possible pour éviter d’interagir avec les prisonniers. Vous n’avez pas affaire à des individus ordinaires. Vous avez affaire à de la vermine, à des gens qui ont renoncé à leur humanité. »

Il y avait un dégoût évident dans son ton lorsqu’il parlait des prisonniers.

Une mauvaise expérience peut-être ?

Ou était-ce qu’il y était allé tant de fois et avait vu tant de choses pour parler ainsi ?

Je n’étais pas tout à fait sûr. Mais je ne prêtai pas plus attention à ses paroles. Mon regard continua à s’attarder entre Kiera et Aoife. Entre elles deux…

Qui était la deuxième calamité ?

Boum !

Le doux bourdonnement me fit sortir de mes pensées et je me retournai pour voir le professeur tendre la main vers sa droite.

L’espace devant lui se replia et une porte de la même taille que lui apparut.

« Attendez, est-ce que ça pourrait être… ? »

« J’ai créé un portail. Vous pouvez entrer par ici et vous vous retrouverez devant le pénitencier. Veuillez entrer un par un. »

Je trouvai ma bouche entrouverte à la vue de ce qui se trouvait devant moi. Une telle chose était-elle possible ?

Non, il était logique qu’elle existe, mais quand même…

« Est-ce que je pourrai le faire à l’avenir ? »

Cette pensée me hanta même lorsque je me mis en file derrière les autres cadets et attendis mon tour.

Entre-temps, j’entendis la conversation entre quelques cadets devant moi.

« Qu’est-ce que tu en penses ? »

« J’ai un peu peur, je ne vais pas te mentir. Tu crois qu’on va voir les prisonniers de haute sécurité ? Il y a pas mal de grands noms là-dedans. »

« Hu… J’en ai des frissons rien que d’y penser. »

« Haha, qu’est-ce qui peut arriver ? C’est une prison de haute sécurité. Ils ne peuvent pas s’échapper. »

« … »

Plus j’écoutais, plus j’avais envie de me frapper le front.

Mais qu’est-ce que c’était que cette conversation ?

Était-ce juste un dialogue écrit dans le script du jeu pour annoncer ce qui allait se passer ?

Si c’était le cas… Je ne savais pas trop quoi penser. Il y avait sûrement de meilleures façons de faire, non ?

« Suivant. »

Avant même que je m’en rende compte, c’était presque mon tour.

J’étais sur le point de me rapprocher quand j’ai remarqué une silhouette debout à côté du portail. Elle le fixait avec une concentration incroyable.

« Aoife ? »

Je m’approchai d’elle et lui demandai : « … Tu ne vas pas entrer ? »

« Hein ? »

Elle me regarda avant de froncer les sourcils.

« Si. »

« Oh. »

Je tendis la main.

« Tu peux passer en premier. »

Soudain, son froncement de sourcils s’accentua et elle prit un air dégoûté.

« Quoi ? Je n’ai pas besoin de ta pitié. Je peux entrer quand je veux. »

« Hein ? »

C’était quoi son problème ?

« Ne me dit pas que tu as pe… »

« Non. »

Elle m’interrompit avant que je puisse finir ma phrase. Je la regardai, surpris.

« Vraiment… ? »

« J’ai dit non. »

Aoife semblait inflexible.

J’acquiesçai.

« Alors tu peux y aller en premier. »

« Pourquoi je le ferais ? »

« Parce que tu es devant moi dans la file. »

À ces mots, une veine sur la tempe d’Aoife se gonfla. Elle recula pour me regarder.

« … Comme je l’ai dit, j’irai quand je le voudrai. Je n’ai pas besoin de gens comme toi pour me dire quoi faire. »

Ses yeux jetèrent un bref regard vers le portail, puis tremblèrent.

Ce n’était que légèrement, mais je l’ai remarqué.

Oh. Elle avait vraiment peur.

Mais comment… ?

N’était-elle pas une princesse ?

Une telle chose n’était-elle pas normale pour elle ?

« Vas-y. Arrête de faire perdre du temps à tout le monde. »

« D’accord… »

« Bien. »

Elle sembla satisfaite alors.

« Ce n’était pas si difficile, n’est-ce pas ? »

J’étais sur le point d’intervenir quand je m’arrêtai et fronçai les sourcils.

« Quoi ? »

« Hmm. »

Je continuai à fixer le portail en fronçant les sourcils.

« Il y a quelque chose… »

« Quelque chose ? »

Cela suffisait à attiser la curiosité d’Aoife qui regarda elle aussi le portail.

« Quoi ? Où… Euh ! ? »

Dès qu’elle se tourna pour regarder le portail, je la poussai.

« Hieek… ! »

Elle poussa un cri aigu alors que son corps basculait en avant et disparaissait dans le tourbillon.

« … »

Regardant le professeur qui faisait semblant de ne rien avoir vu, je lui fis un signe de tête et entrai. Pour une raison quelconque…

C’était satisfaisant.



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