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L’Avènement des trois calamités | Advent of the three calamities
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Chapitre 137 – La fin d’un long voyage (1)
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Auteur : Entrail_Jl

Traductrice : Moonkissed

BANG—!

L’environnement trembla alors que je reculais de plusieurs pas.

« Ouch… ! »

Je sentis une vive douleur dans ma poitrine alors que je la serrais pour arrêter le saignement.

« Hur ! Hur ! Hur ! On dirait que tu as des difficultés, n’est-ce pas !? »

La voix forte de Gork résonna dans tout le terrain alors qu’il se moquait de mon malheur.

« Tu peux faire mieux que ça ! »

« Lâche-le un peu ! »

Daphné, en revanche, semblait être de mon côté.

« Il est fatigué après tout ce qu’il a fait avec Aurelia. Ne soyez pas trop dur avec lui ! »

« Tss. »

Claquant la langue, Gork chargea les Chiens de l’Enfer.

SHIIING !

« … Laissez-moi m’amuser. »

Malgré le fait d’être encerclé de toutes parts, l’atmosphère était plutôt animée. Je me tenais au centre de tout cela alors que les Chiens de l’Enfer attaquaient de tous les côtés.

Groooowl !

Contrairement à avant, les zombies étaient de mon côté, me couvrant les arrières. C’était une expérience plutôt nouvelle et je ne pouvais pas dire que je n’aimais pas ça.

‘Je peux m’y habituer.’

« Fais attention. »

À la tête de tout cela se trouvait Aurelia qui utilisait les zombies de manière à ce que les Chiens de l’Enfer aient du mal à m’atteindre.

C’était un spectacle étonnant.

Surtout après qu’elle ait utilisé autant de mana pour sceller temporairement le Dragon de Pierre.

Le fait qu’elle soit encore capable de se battre aussi bien était époustouflant.

N’était-elle pas à court de mana ?

« … N’es-tu pas fatiguée ? »

« Si. »

« Comment peux-tu continuer ? »

« …. »

Aurelia ne répondit pas immédiatement. Après un court instant, elle regarda devant elle et je pus apercevoir ses traits sous la capuche.

« Je veux rentrer. »

Son regard balaya les environs.

« … C’est pour ça que je peux continuer. »

Swooosh !

Un pouls épais balaya les environs après ses mots. Un film violet recouvrit les zombies au sol, forçant leurs membres détachés à se rassembler.

Groooowl !

Une scène familière se rejoua devant moi alors que les zombies se relevaient une fois de plus et revenaient pour bloquer les Chiens de l’Enfer.

Je regardai la scène en silence.

Il faisait froid. Tout comme le premier jour où j’étais venu à cet endroit.

« Hahaha ! À quoi vous pensez, bande de salauds ?! Vous ne m’aurez pas ! »

Et pourtant, malgré le froid, j’avais l’impression que la scène qui se déroulait devant moi était tout sauf froide. Je ne pouvais pas voir leurs expressions, mais à leurs voix, je pouvais voir à quel point ils étaient excités de repartir.

Ils ressemblaient presque à des petits enfants.

« Ne soyez pas imprudents ! Ne mourez pas avant que nous ayons réussi à rentrer ! »

« Pas de problème — Euk ! »

« Idiot… !! »

« À l’aide ! »

Était-ce parce que j’étais aussi excité, ou parce que j’avais déjà perdu la tête ? En voyant la scène au loin, je sentis la douleur dans ma poitrine disparaître.

Mon corps se sentit également plus léger alors que je faisais un pas en avant.

« Akh… ! Ma jambe ! Il a ma jambe ! »

« Arrêtez ! Ne bougez pas… ! »

« Bande d’idiots ! »

Même Aurelia commençait à parler plus fort alors que Gork était projeté en l’air par un Chien de l’Enfer.

« Nooon… ! »

En voyant une telle scène, je me mis à rire.

« On dirait que je dois vraiment passer à l’action. À ce rythme, on va tous être anéantis ! »

En me giflant les joues, je jetai toute prudence aux oubliettes et me joignis au combat.

Dans les terrains rocailleux où le froid transperçait.

Il ne faisait plus si froid.

***

Ellnor.

« Tu es la personne la plus forte de cette ville ? »

Le ton du capitaine Reijnder était impassible. Baissant la tête pour fixer l’homme d’âge moyen devant lui, il plissa les yeux.

« Tu sembles un peu trop faible pour être capitaine. Qu’est-ce qui se passe ? »

« Ah, eh bien… »

Le capitaine Travis répondit, embarrassé.

« Nous étions beaucoup plus forts autrefois. Nos plus grands guerriers n’étaient peut-être pas aussi forts que vous, mais nous n’étions certainement pas faibles. »

« Alors… ? »

« Trente ans se sont écoulés depuis que nous avons commencé à combattre le Nécromancien. Pendant cette période, tous nos meilleurs guerriers sont morts au combat. Je ne suis capitaine que parce que personne d’autre ne peut prendre la relève. »

« Je vois. »

Le capitaine Reijnder fronça les sourcils et acquiesça.

Il avait été informé de la situation au préalable. Jetant un coup d’œil autour de lui, il s’assit sur l’une des chaises en bois de la pièce.

Croisant les jambes, il posa sa main sur la table.

« Tu dis donc que cette situation dure depuis trente ans ? »

« Ah, oui. » répondit sèchement le capitaine Travis.

« Ouah. »

Le capitaine Reijnder le regarda avec étonnement.

« Vous me dites aussi que pendant trente ans, vous avez envoyé tant de personnes juste pour s’occuper d’un seul nécromancien ? J’ai entendu dire que vous aviez envoyé plus de deux cent cinquante-cinq escouades pendant ce temps. Est-ce vrai ? »

« … Oui. »

Le capitaine Travis répondit en baissant la tête.

« Une escouade est composée de quatre membres. Dès que la deuxième escouade de subjugation n’est pas revenue, un grand raid avec plusieurs dizaines d’escouades a été préparé. »

« Ah. »

Le capitaine Reijnder comprit et ferma les yeux.

« Donc vous n’avez pas envoyé 255 escouades individuelles, mais plutôt de grandes équipes de raid composées de plusieurs petites escouades. »

« … Pour la plupart, oui. »

« Je vois. »

Ta, ta, ta…

Les doigts du capitaine tambourinaient sur le bureau en bois alors que le silence régnait dans la pièce. Il se sentait plutôt oppressé. Surtout depuis que les deux autres membres de son escouade se tenaient derrière lui, le visage impassible.

Ils dégageaient tous les deux une pression extrêmement intimidante.

Finalement, le tambourinement s’arrêta et les yeux du capitaine se fixèrent sur le capitaine de la ville.

« Il y a certaines choses que je ne comprends pas. J’ai besoin que tu me les expliques. »

« … Demandez, je vous prie. »

Le capitaine Reijnder se pencha en avant, l’expression extrêmement sérieuse.

« Expliquez-moi pourquoi, pendant trente ans, vous avez laissé faire ? »

Plus le capitaine en apprenait sur la situation, plus il la trouvait incroyable.

Pendant trente ans, cette ville n’a cessé d’envoyer ses meilleurs guerriers pour affronter le nécromancien qui la hantait.

Pendant trente ans, ils ont été vaincus. Et pourtant, pour une raison quelconque, ils ont continué à envoyer leurs soldats à la mort… ?

Quelle absurdité était-ce là ?

« Toute cette situation aurait pu être résolue si vous aviez appelé l’Empire à l’aide. Dis-moi. Pour quelle raison as-tu laissé cela se produire ? »

« … Ah. »

Le visage du capitaine Travis pâlit à cette question. Regardant autour de lui, ses lèvres tremblèrent légèrement. Cependant, sous le regard oppressant du capitaine Reijnder, il n’eut d’autre choix que d’ouvrir la bouche.

« Les morts-vivants. »

« Les quoi… ? »

« Les morts-vivants. Ils… Ils étaient tous des citoyens de cette ville. Des familles. »

Faisant de son mieux pour réprimer les tremblements dans sa voix, le capitaine continua.

« J’imagine que si vos proches mouraient et se transformaient en morts-vivants. Des marionnettes sans cervelle dont le seul but est de revenir nous attaquer ? »

Son corps tremblait, son poing se serrait fortement et son visage devint rouge.

« Comment vous sentiriez-vous ? »

Plus il parlait, plus sa voix devenait forte.

« De savoir que ceux que vous aimiez sont utilisés pour nous attaquer… ? »

Le bégaiement avait également cessé.

« La graine de la haine et de la vengeance a déjà corrompu l’esprit de tous les citoyens. Tout ce à quoi ils pensent, c’est à se venger ! Nous savons depuis longtemps que ce que nous avons fait est stupide, mais on nous le rappelle. Chaque. Jour. De leur mort. »

Bang !

Le poing du capitaine frappa la table en bois.

« C’est comme si le nécromancien nous les envoyait tous les jours pour nous rappeler ce qu’il nous a fait. Pour exhiber ses trophées… ! »

« …. »

Alors que la salive jaillissait du visage du capitaine de la petite ville, le capitaine Reijnder resta silencieux pendant tout ce temps.

Il commençait à avoir une meilleure idée de ce qui se passait.

« Haaa… Haaa… »

Et profitant du moment où le capitaine Travis était essoufflé, il demanda calmement :

« Combien de morts y a-t-il eu dans la ville lorsque les morts-vivants ont attaqué ? »

« Haa… Des morts ? »

Essoufflé, Travis leva les yeux.

« Aucune… Haa… pour l’instant. »

« Aucune ? »

« Les… haa… morts-vivants ne sont pas très forts… haa… »

En avalant sa salive, Travis reprit son souffle.

« Pour l’instant, nous avons réussi à les gérer au quotidien. Ils sont lents et pas très forts. Cependant, ils ne meurent pas. Depuis des années, ils essaient de forcer l’entrée de la ville. Nous avons réussi à les retenir pendant si longtemps, mais nous n’y arrivons plus. »

Baissant la tête, Travis fixa son bras. Il tremblait.

« … Nous ne pouvons plus tenir. C’est pour cette raison que nous avons demandé de l’aide. Parce qu’après trente ans, nous… »

Il se mordit les lèvres.

« Nous comprenons que tous nos efforts ont été vains. Nous ne pouvons pas obtenir notre revanche. »

Sa tête s’abaissa ensuite. Pour toutes les personnes présentes, il était clair qu’il n’avait pas accepté la décision. La colère en lui était évidente pour tous.

Malheureusement, il était trop tard.

Tournant la tête, le capitaine Reijnder se retrouva face à un visage familier.

« Inquisiteur. As-tu quelque chose à ajouter ? »

« Non, pas grand-chose. »

L’inquisiteur Hollowe secoua la tête.

« La zone est dense en élément [Malédiction]. Je suppose qu’il provient des profondeurs de la Faille du miroir plutôt que du nécromancien, mais tu le sais déjà. »

Son regard se posa sur l’un des chevaliers se tenant derrière le capitaine.

Il était sur le point de continuer quand il s’arrêta.

Il n’était pas le seul, mais presque tout le monde dans la pièce s’était arrêté.

Swoosh, swoosh, swoosh…

À l’unisson, toutes les têtes se tournèrent dans une certaine direction.

« Ceci… »

Les yeux de toutes les personnes présentes s’écarquillèrent alors qu’elles se précipitaient hors de la pièce et se dirigeaient vers les murs de la ville. Il ne leur fallut que peu de temps pour atteindre les murs, et sans hésitation, elles passèrent devant les portes de la ville où leurs silhouettes s’estompèrent, ne s’arrêtant qu’à une certaine distance.

« … ! »

« Ceci… ! »

Leurs expressions changèrent alors que leurs regards balayaient la distance.

Boum ! Boum ! Boum !

Au loin, des milliers de silhouettes apparurent. Leurs pas résonnaient à l’unisson alors qu’ils avançaient.

À la tête du cortège, cinq silhouettes menaient la marche.

L’une d’entre elles se démarquait des autres. Ses vêtements étaient en lambeaux et il portait des coupures sur tout le corps. Engagé dans une conversation avec ceux qui l’entouraient, il arrêta brusquement ses pas et leva les yeux comme s’il sentait leur présence.

Ses yeux noisette croisèrent ceux du groupe et l’armée derrière lui s’arrêta.

« Ha… »

Un son s’échappa de la bouche du capitaine Reijnder alors qu’il regardait la scène devant lui.

« N’étaient-ils pas censés ne se montrer que la nuit ? Que font-ils ici… ? »



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