Mode Nuit Mode Jour

L’Avènement des trois calamités | Advent of the three calamities
A+ a-
Chapitre 116 – Intéressant (2)
Chapitre 115 – Intéressant (1) Menu Chapitre 117 – Intéressant (3)

Auteur : Entrail_Jl

Traductrice : Moonkissed

Lorsque Julien et ses acolytes sortirent du Labyrinthe, aucun des spectateurs ne dit mot.

Ils restèrent simplement debout, en silence, à les regarder….

Ou plus précisément Julien.

Une fois de plus, il avait attiré l’attention de tous. Il avait encore une fois volé la vedette. Le public se souvenait de ce qu’il avait fait.

C’était mémorable.

Dans l’un des coins des gradins de l’arène, un homme s’appuyait sur son siège tout en regardant Julien en contrebas.

Il portait un haut-de-forme et un manteau marron.

« … C’était une belle performance. »

Il était difficile de dire à qui il s’adressait. Il n’y avait personne d’autre que lui.

« C’est certainement une première année très puissante. Mais quand même, c’est surprenant comment il a réussi à vaincre le monstre à lui tout seul. »

Les autres cadets avaient peut-être un peu aidé en le fatiguant, mais au bout du compte, c’est lui qui avait vaincu le monstre.

« C’est fou. »

Tendant la main, il ôta son chapeau pour révéler ses cheveux noirs et ses yeux marron foncé. Il n’était autre que l’Inquisiteur.

Se pinçant le menton, il se pencha légèrement en arrière.

« … C’est presque comme s’il avait pris quelque chose. »

Au moment où il prononçait ces mots, Julien, la star principale du spectacle, s’excusa. Les yeux de l’Inquisiteur suivirent son dos alors qu’il partait.

« Uahg. »

Il ferma les yeux un court instant, remit son chapeau et s’étira.

« … Il semble qu’il soit également temps pour moi d’aller faire mon travail. »

***

« Haaa… »

J’avais du mal à respirer. En regardant autour de moi, le monde semblait tourner. Je ne voyais plus droit et j’avais du mal à marcher.

Malgré tout, je gardai mon expression ferme et continuai à avancer. J’avais depuis longtemps quitté l’arène et mes coéquipiers.

Ils ne m’avaient pas arrêté et m’avaient laissé partir. Ils avaient probablement été surpris par mes actions dans la chambre.

C’était une bonne chose.

« Haa… Haaa… »

Je ne savais pas où j’allais.

J’errais sans but sur le campus de l’Académie.

« À ce rythme, je vais mourir. »

C’était devenu évident. Ma poitrine brûlait et mes jambes commençaient à me lâcher.

Le surplus de mana qui persistait dans mon corps menaçait d’exploser à tout moment. Je pouvais déjà imaginer une scène où j’exploserais en millions de morceaux de nulle part.

« … Ce n’est pas bon. »

En marchant, je sentais les regards des passants se poser sur moi.

Certains s’arrêtaient pour se chuchoter quelque chose, tandis que d’autres me fixaient de loin. Je les regardais brièvement avant de continuer à avancer.

J’étais tellement hors de moi que je ne pouvais pas dire s’ils me regardaient parce qu’ils avaient vu ma performance ou parce que j’avais l’air extrêmement malade.

« … Où est-ce que je vais ? »

À l’infirmerie ?

Ouais, non.

Si je faisais ça, ils découvriraient tout sur la drogue que j’avais prise. La seule raison pour laquelle personne ne se doutait de rien était qu’avant d’entrer dans le Labyrinthe, tous les cadets avaient été déshabillés et fouillés par les inspecteurs de l’Académie.

La seule chose que nous étions autorisés à apporter était les bracelets. L’Académie fournissait les armes.

La drogue était quelque chose à laquelle personne ne penserait que je puisse avoir accès.

Pour l’instant, j’étais tiré d’affaire….

Mais je savais que je n’étais pas encore hors de danger.

Si je m’évanouissais ici et que j’étais envoyé à l’infirmerie, il serait immédiatement évident que j’avais pris quelque chose. Les médecins de l’Académie n’étaient pas si naïfs.

« Je ne peux pas permettre que cela arrive. »

Cela détruirait tout ce que j’avais si durement essayé de construire.

« … »

Peu à peu, mes pas se sont arrêtés.

« N’ai-je pas le choix… ? »

Il y avait un endroit que j’avais en tête. Un endroit qui résoudrait tous mes soucis.

Je serrai les poings et me couvris la bouche.

« Keuf… ! »

En toussant, je sentis quelque chose jaillir de ma bouche.

Ploc ploc ! Ploc ploc… !

Je n’eus pas besoin de regarder pour comprendre ce que c’était. Essuyant rapidement le sang de ma bouche, je fermai les yeux et continuai d’avancer.

Cette fois, j’avais une direction.

***

« Hmmm. »

Dans le bureau d’Atlas, un vaste bureau qui surplombait toute l’Académie.

« Vingt-sept décès ont été signalés. Tous appartiennent à des cadets d’académies de rang inférieur. Nous n’avons pas encore rendu l’information publique. »

En écoutant la voix de son assistante, Atlas resta assis, impassible. Gérant soigneusement son expression, il ferma les yeux un bref instant pendant que son assistant continuait :

« Grâce à l’apparition de Julien et de ses acolytes vers le milieu, nous avons pu apaiser certaines protestations concernant l’absence de certains groupes de cadets sur l’écran de projection principal. »

Il s’agissait d’un briefing général sur la situation.

Chaque fois que le nom « Julien et ses acolytes » était mentionné, Atlas voyait ses sourcils se tordre légèrement. Cependant, il s’y est vite habitué.

Les examens de mi-semestre n’étaient pas encore terminés. Cependant, le vainqueur avait déjà été désigné. Avec une différence de points écrasante, ils étaient classés premiers.

Compte tenu du temps qu’il restait aux autres groupes, il n’était pas impossible qu’ils se rapprochent d’eux, mais ils étaient probablement trop épuisés pour le faire.

En fin de compte, il était raisonnable de supposer que l’équipe [Julien et ses acolytes] finirait par se classer première à la fin de tout cela.

Le problème était ailleurs.

« Comment annoncer la nouvelle aux chanceliers des autres académies ? L’apparition de Julien et de ses acolytes les calma quelque peu. Ils devaient probablement se dire : « Si leur appareil d’enregistrement s’est également arrêté de fonctionner et qu’ils sont apparus peu de temps après, c’est sûrement que ce n’était pas grand-chose. » »

L’assistante fit une pause.

« Mais… »

« … Nous ne pourrons pas les calmer plus longtemps. »

Atlas termina les mots pour son assistante.

« Finalement, nous devrons leur dire la vérité sur ce qui s’est passé. »

« Oui. »

Ouvrant lentement les yeux pour révéler ses pupilles jaunes, il posa sa main sur le bureau en bois en face de lui et tambourina légèrement des doigts.

« Dis-leur de venir me voir. »

« Oui ? »

« Je leur annoncerai la nouvelle en personne. »

« Ah… »

Son assistante eut un regard surpris. Cependant, se ressaisissant rapidement, elle hocha la tête en signe de compréhension.

« Compris. »

« … Vous pouvez partir. »

« Je les ramènerai comme vous l’avez ordonné. »

D’un léger coup, elle quitta la pièce, laissant Atlas seul dans son bureau. Alors qu’elle partait, il resta assis sur sa chaise.

« … »

La pièce plongea dans un silence. Dans ce silence, Atlas baissa la tête pour fixer son tiroir. Il le fixa pendant une bonne minute avant de l’ouvrir et d’en sortir une paire de gants noirs, qu’il enfila.

C’était une sorte de rituel qu’il avait. Pour chaque fois qu’il devait faire quelque chose d’important.

Il venait de les enfiler quand on frappa à la porte.

À Tok…

« … C’est plutôt rapide. »

Surpris, il ouvrit la bouche pour dire :

« Entrez. »

Clank…

La porte s’ouvrit, mais les personnes qu’il s’attendait à voir n’apparurent pas. À la place, un jeune homme aux cheveux noirs de jais et aux yeux noisette entra.

Il n’y avait pas grand-chose à dire sur son apparence ; dès son arrivée, il se démarquait nettement. Pourtant, ce qui le distinguait vraiment à ce moment-là n’était pas son apparence, mais l’aura qui émanait de son corps.

Elle était plutôt intense.

« … Hum ? »

La tête d’Atlas s’inclina légèrement à l’apparition du jeune homme.

Phecda.

Il ne s’attendait pas à le voir ici.

Clank…

Alors que Phecda ouvrait la porte et la refermait derrière lui, il regarda brièvement autour de lui avant de s’asseoir sur le canapé en face de lui.

Il s’installa confortablement avant de regarder Atlas. C’est alors qu’Atlas le remarqua.

Son regard.

La façon dont il le regardait.

C’était un regard d’indifférence. Un contraste saisissant par rapport à la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. À l’époque, bien que son regard fût quelque peu similaire, il pouvait sentir l’appréhension en lui.

Et pourtant……

Cette appréhension avait complètement disparu à cet instant.

« … »

« … »

Les deux hommes se regardèrent pendant un bref instant alors que la pièce s’immobilisait dans le silence.

Puis, brisant le silence, Julien se couvrit la bouche de la main.

« Oh… ? »

Ploc ploc… !

Un liquide rouge s’écoulait de l’espace étroit entre ses doigts.

Même à ce moment-là, il ne détourna jamais le regard d’Atlas. Au contraire, son regard s’intensifia. C’était comme s’il lui disait de continuer à regarder.

« … Je l’ai fait. »

Sa voix était rauque.

Malgré cela, sa voix était suffisamment claire pour qu’Atlas comprenne.

« J’ai fait ma part. »

Atlas hocha la tête en signe d’acquiescement.

« J’ai vu. »

Comment n’aurait-il pas pu voir ? Il avait volé la vedette. Tout le monde avait vu sa performance.

Il y avait de fortes chances pour que tout le monde en parle encore.

Alors…

Pourquoi la star du spectacle se serait-elle rendue jusqu’à son bureau ? Il avait clairement un motif en tête.

« … Es-tu venu t’excuser pour ce que tu as fait ? »

Cela aurait du sens s’il l’avait fait.

Ils avaient en effet dépensé beaucoup de ressources pour essayer de faire fonctionner ce plan. Cependant, tout s’était effondré à cause du jeune cadet devant lui.

« Ce n’était pas facile de réunir un groupe aussi talentueux. »

L’expression de Phecda se tordit légèrement à la mention du groupe. Cependant, il se remit rapidement en secouant la tête.

« Non… ? »

Atlas pensa que c’était la raison, mais Phecda secoua la tête de manière inattendue.

« Alors ? »

Atlas ne fut pas offensé par cela. Au contraire, il l’avait en quelque sorte encouragé à faire ce qu’il avait fait. Pour cela, il ne se souciait pas du tout des excuses.

Il était juste curieux de connaître sa réponse.

Une réponse qui arriva peu après.

« Non. Je me fiche complètement de ce que tu… penses. »

« … ? »

Ploc, ploc. Ploc, ploc… !

Alors que le sang continuait de couler entre ses doigts, les lèvres de Phecda se mirent soudain à se refermer.

« Je ne veux qu’une chose… »

Ce faisant, il parvint à prononcer quelques derniers mots.

« Putain… guéris-moi. »

Son bras s’affaissa peu après et le sang commença à couler de tous ses orifices. Malgré cela, il maintint son regard fixé sur Atlas.

« Il est inconscient. »

Même si ses yeux restaient ouverts, Atlas pouvait dire qu’il s’était évanoui.

C’était tout un spectacle à voir.

Ploc ploc. Ploc ploc. Ploc ploc.

Le sang coulait sur le sol de manière rythmée.

Presque comme le bras d’une horloge.

« … »

Il brisa le silence qui était sur le point de s’installer.

Au milieu de tout cela, les murmures d’Atlas ont éclipsé le son répétitif du sang de Phecda qui coulait.

« Je me fous de ce que tu penses… Putain, guéris-moi ? »…

Ce n’était pas que les paroles de Phecda l’avaient offensé. C’était plutôt qu’il se fichait de ce qu’il avait dit. C’était plutôt le ton sur lequel il avait prononcé ces mots.

Comment pouvait-il le décrire… ?

« C’est comme s’il était certain que je l’aiderais. »

Oui, c’était ça….

C’était une pensée qui lui donnait envie de rire. D’autant plus qu’il avait raison. Phecda était inestimable pour eux. Ses performances avaient non seulement consolidé sa place de meilleur combattant du Havre, mais en même temps, elles avaient aidé Delilah à se sortir d’une situation délicate.

Cela l’amènerait-il à lui faire davantage confiance ?

Atlas n’en était pas sûr. Cependant, son action avait certainement dû la troubler.

De quel côté était-il ? Du sien ou du leur ?

« Haha. »

La pensée fit rire Atlas.

Baissant la tête, il regarda attentivement Phecda.

« La différence entre un démon potentiel et un Siège-bas n’est pas leur force, mais leur capacité à penser par eux-mêmes. »

Phecda avait été évalué comme un démon potentiel.

En regardant son état, et comment il était allé jusqu’à consommer la drogue qui était destinée au monstre-boss, Atlas pouvait comprendre pourquoi il avait été évalué comme tel.

Mais en même temps, il pouvait aussi voir autre chose.

Quelque chose de plus calculé…

Encore une fois, Atlas rit.

« … Intéressant. »



Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 115 – Intéressant (1) Menu Chapitre 117 – Intéressant (3)