L'avatar du Roi Pour la Gloire | King's Avatar For the Glory
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Chapitre 1 – L’été de nos quinze ans
à suivre... Menu Chapitre 2 – Amis de la première heure, rivaux pour la vie (1)

 

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Traductrice : Moonkissed

Édit : Geofraynils

Auteur : Butterfly Blue

 

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C’était un après-midi d’été étouffant, le soleil brûlant, l’air épais de chaleur. Su Mucheng se dirigea vers le petit étalage de boissons fraîches au bord de la route, souhaitant acheter une glace pour éloigner la chaleur de l’été, mais le glacier ne semblait pas se soucier du fait que ce jour d’été était un moment idéal pour vendre des rafraîchissements. Il semblait s’être caché quelque part, à l’abri de cette chaleur.

Après un moment d’attente, ne voyant toujours personne autour, Su Mucheng ne put que partir, impuissante. Elle marcha dans les rues vides, pendant un moment, avant de s’approcher d’un cybercafé. En poussant la porte, le souffle d’air frais lui fit pousser un soupir de soulagement. Puis, elle fut envahie par le vacarme assourdissant venant de l’intérieur.

Que se passait-il ?

Su Mucheng, curieuse, se tourna vers la source du bruit. Le gérant du cybercafé l’avait vue entrer, mais au lieu de la traiter comme une cliente comme les autres, il l’avait saluée joyeusement.

« La petite Mucheng est là ?

– Salut, frère Cui, répondit-elle en le saluant.

– Tu apportes encore de la nourriture à ton frère ! Frère Cui avait vu la boîte à lunch isotherme dans sa main ; il était assez familier avec cette vision.

– Ouaip, où est-il ? demanda Su Mucheng.

– Là-bas. Frère Cui avait pointé du doigt la zone d’où provenait le bruit. Cependant, il se pourrait qu’il ne mange pas beaucoup aujourd’hui.

– Comment ça ?

– Il a rencontré un adversaire », dit frère Cui en riant.

 

Un adversaire ?

 

Su Mucheng était surprise. Même si elle ne comprenait pas entièrement les jeux vidéo, auxquels son frère aîné jouait tous les jours, elle comprenait clairement une chose : son frère était très bon. Lorsqu’il jouait de manière aussi compétitive, il perdait rarement.

Un adversaire ? Cela voulait dire quelqu’un qui était aussi bon que son frère ?

Su Mucheng se dirigea vers la source du bruit. Deux ordinateurs dos à dos étaient entourés d’une foule épaisse de trois cercles de personnes. Avec sa petite taille, Su Mucheng ne pouvait pas voir ce qui se passait, même sur la pointe des pieds, elle arrivait seulement à entendre les réactions de la foule, un souffle par-ci, un cri par-là.

« Su Muqiu, tu ne te débrouilles pas très bien aujourd’hui ! » cria soudainement quelqu’un.

 

Pas très bien ?

 

Su Mucheng était stupéfaite. Non seulement quelqu’un qui était aussi bon que son frère, mais quelqu’un qui pouvait le battre ?

Elle voulait désespérément voir cela et se décida à plonger dans la foule. Su Muqiu étant un habitué de ce cybercafé, Su Mucheng y venait souvent elle aussi et connaissait bien le gérant. Quelques personnes, après l’avoir reconnue, s’étaient écartées pour la laisser passer, car tout le monde appréciait cette jolie jeune fille.

J’ai enfin réussi à passer !

Su Mucheng laissa échapper un souffle. En levant les yeux, elle put voir son frère sur l’ordinateur le plus éloigné, le visage portant une expression inhabituellement intense.

Et son adversaire ?

Son adversaire était sur l’ordinateur plus près d’elle. Elle ne pouvait le voir que de dos, mais il semblait être un adolescent du même âge que son frère. Ses yeux tombèrent sur les mains de ce jeune homme, elles étaient plutôt jolies, dansant de manière experte sur le clavier et la souris. La percussion vive de ses mouvements était accompagnée par les halètements des personnes environnantes.

 

Ce joueur est vraiment très doué !

 

Même si Su Mucheng ne comprenait pas tout à fait ces jeux vidéo, elle ne pouvait s’empêcher d’arriver à cette conclusion en le regardant jouer. À cet instant, les spectateurs poussèrent à nouveau des cris, avec un mélange de chocs et de sympathie. Visiblement, l’issue du match venait d’être décidée.

 

Qui a gagné ?

Su Mucheng n’avait pas eu besoin de regarder les écrans d’ordinateur. Elle pouvait le deviner rien qu’en regardant le visage de son frère.

Des bruits de moqueries commencèrent à remplir l’air. Dans la foule de spectateurs, un certain nombre d’entre eux avaient déjà perdu contre Su Muqiu, par le passé. Maintenant, en voyant sa défaite, ils étaient plutôt joyeux.

Su Muqiu roula des yeux, et bien qu’il se soit senti un peu mal à l’aise, il n’était pas en colère. Pour beaucoup, ces personnes étaient des amis, et après tout, leurs taquineries n’étaient pas de mauvaise foi. Il était parfaitement normal que tout le monde ici gagne et perde régulièrement, mais Su Muqiu, avec sa série de victoires, avait presque toujours le dessus. Avec sa défaite du jour, pouvaient-ils laisser passer cette rare opportunité de se moquer de lui ?

 

« Su Muqiu, ta petite sœur t’a apporté le repas, tu ferais mieux de manger à ta faim et de reprendre de l’énergie avant de réessayer ! » cria quelqu’un, provoquant le rire des autres spectateurs. Su Muqiu regarda autour de lui, et vit finalement que Su Mucheng se tenait juste en face de lui.

« Très bien, j’arrête, dit-il en repoussant le clavier et en se levant.

– Tu vas manger avant de réessayer ? » dit son adversaire en riant.

Les spectateurs étaient ravis. Ce gamin savait ce qui se passait, il jouait même avec les moqueries de tout le monde !

Su Muqiu jeta un regard furieux à l’autre garçon.

« Viens, viens, mange un peu aussi, comme ça quand tu perdras la prochaine fois, tu n’auras pas d’excuse, dit Su Muqiu

– Je ne pense pas que je doive m’inquiéter pour ça », répondit son adversaire, même s’il s’était également levé.

La foule éclata de rire. Non seulement ce gamin était habile, mais il avait aussi une langue bien pendue !

« Allez, venez manger avec nous ! » dit Su Mucheng à ce moment-là. Elle s’était tenue derrière lui tout ce temps, mais elle s’était maintenant avancée pour que l’adversaire puisse la voir.

« Tu es sa petite sœur ? demanda le garçon en regardant Su Mucheng.

– Ouaip !

– Tu joues aussi aux jeux vidéo ?

– Pas vraiment.

– Tu devrais apprendre, c’est amusant, avait-il dit.

– Mucheng, viens par ici, ne parle pas autant avec des inconnus », dit Su Muqiu en les interrompant.

Su Mucheng sourit et sauta aux côtés de son frère. Le cybercafé avait un salon où les clients pouvaient attendre un ordinateur libre, et Su Muqiu déjeunait souvent ici. L’autre garçon n’étant pas timide, il suivit le frère et sa sœur jusque-là.

Su Muqiu prit la boîte à lunch de sa sœur et divisa habilement la nourriture en trois portions égales. Après l’avoir regardé un moment, il racla un peu plus de nourriture d’une portion à l’autre. Il donna la plus grande portion à Su Mucheng, prit la plus petite pour lui, et fit signe à l’autre garçon de prendre le reste.

« Grand frère, tu devrais manger cette plus grosse portion ! » dit Su Mucheng immédiatement. Le repas était destiné à deux personnes. Le partager en trois était déjà exagéré, et maintenant que son frère lui en avait donné encore plus, il ne serait probablement même pas à moitié plein avec sa portion.

« Je ne peux pas en finir autant ! insista Su Muqiu en soulevant la boîte à lunch.

– Ha ! Ha ! Ha ! Parce que tu es en colère ? Tu ne devrais pas l’être, perdre et gagner est très normal. Du calme, du calme. » L’autre garçon prit la portion qu’on lui avait donnée, mais ses mains avaient été rapides, en un clin d’œil, il déversa une partie de sa nourriture sur la portion de Su Muqiu.

« Je suis de bonne humeur, je n’ai pas besoin de manger autant, expliqua-t-il.

– Tu… » Su Muqiu grommela, mais il ne voulait pas s’embêter avec ça plus longtemps.

– Je ne t’ai jamais vu dans le coin, Su Mucheng se saisit cette occasion pour entamer la discussion avec lui. Cette fois, son frère ne l’avait pas arrêtée avec un soi-disant avertissement de « ne pas parler aux inconnus ».

« Oh, je passais juste par là, je voulais juste jouer un peu, de façon décontractée. Puis j’ai entendu dire qu’il y avait un joueur expérimenté ici, et…

– Et puis ? demanda Su Mucheng.

– Et puis je suis allé voir si je pouvais apprendre quelque chose de lui. C’est vraiment un bon joueur. Seulement un peu moins bon que moi, dit-il.

– Hé ! Ne parle pas trop vite ! cria Su Muqiu. On y retourne après avoir mangé !

– Haha, je ne peux pas, dit l’autre garçon.

– Quoi, tu fuis ? dit Su Muqiu en colère.

– Je n’ai plus d’argent », dit le garçon en se tapotant les poches.

Cette raison était inexpugnable. Bien sûr, sans argent, il n’y avait aucun moyen d’utiliser les ordinateurs du cybercafé.

« C’est moi qui paie ! Su Muqiu refusait de laisser passer ça si facilement.

– Je mange ta nourriture, j’utilise ton argent pour le cybercafé, et je te bats aussi ? Ce n’est pas vraiment sympa, non ?

– Qui a dit que tu allais gagner à coup sûr ?

– Bien sûr, je vais aussi perdre de temps en temps, dit le garçon, très naturellement.

–  … J’ai fini de manger. Maintenant, Su Muqiu était vraiment trop ennuyé pour manger.

– Pourquoi vous ne rentrez pas chez nous pour jouer ? suggéra Su Mucheng.

– Oh ?

– À la maison… à la maison, les ordinateurs ne sont pas les mêmes, donc on ne peut pas vraiment jouer à des jeux comme ça dessus », expliqua Su Muqiu à sa sœur.

La configuration des ordinateurs affectait les combats, et l’un des leurs était bien moins performant que l’autre. Avec une telle configuration, les combats JcJ étaient inégaux. Su Mucheng ne comprenait pas tout cela, et elle pensait que deux ordinateurs quelconques suffisaient pour pouvoir se battre entre eux.

« Mais il doit y avoir d’autres jeux où cela n’a pas trop d’importance, non ? demanda l’autre garçon.

– Tu veux dire que tu es sûr de pouvoir me battre dans n’importe quel jeu ? dit Su Muqiu.

– Bien sûr que non, il y a trop de jeux ! Seulement dans les jeux auxquels je sais jouer.

Su Muqiu voulait renverser la table.

– Arrête de manger ! Lève-toi, on va se battre !

– J’ai déjà fini de manger », répondit l’autre garçon en posant son bol et ses baguettes.

– Allons-y ! Mucheng, viens nous rejoindre quand tu auras fini. Sans perdre un instant, Su Muqiu l’entraîna avec lui.

« À tout à l’heure ! » L’autre garçon réussit à se retourner et à lui faire signe de la main, alors qu’ils partaient tous les deux.

« À bientôt », répondit Su Mucheng avec un sourire.

À cette époque, elle n’aurait jamais imaginé que cet étranger, rencontré par hasard et arrivant ainsi dans sa vie et celle de son frère, finirait par marcher à ses côtés pendant plus de dix longues années.

 



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