« Y a-t-il autre chose pour laquelle je peux vous aider tous les deux ? » demanda Tang Rou.
L’un d’eux avait jeté un coup d’œil à l’écran de Tang Rou sur le bureau d’accueil et sourit :
« Mademoiselle, jouez-vous aussi à Glory ?
– Oui…
– Y a-t-il un expert dans ce cybercafé ? demanda la même personne.
– Un expert de Glory ?
– Oui !
– Qu’est-ce qui serait considéré comme un expert ? demanda Tang Rou.
– Hmm… vous devriez probablement le combattre pour le savoir, sourit cette personne.
– Combattre avec qui ? Vous ?
– N’importe lequel d’entre nous !
– Vous êtes ?
– Nous venons du cybercafé Grand, dit l’autre personne.
– Oh, je vois. » Tang Rou hocha la tête. Même si elle ne jouait pas à Glory depuis trop longtemps, elle était dans le cybercafé Happy depuis un bon moment. Elle était au courant de certaines choses qui se passaient entre les cybercafés.
Glory était un jeu incroyablement populaire. En regardant dans n’importe quel cybercafé, vous verriez plus de la moitié des clients jouant à Glory. Chaque cybercafé empruntait naturellement la notoriété de Glory pour organiser des événements et attirer des clients. Par exemple, un cybercafé pouvait organiser des tournois de Glory ou diffuser des matchs professionnels comme Chen Guo. Tout cela était fait pour gagner les faveurs des joueurs.
Beaucoup de ces clients se rendaient au cybercafé qu’ils connaissaient bien et lui étaient très fidèles. Tout comme les équipes professionnelles ou les guildes du jeu, les joueurs de Glory formaient également leur propre groupe pour soutenir leur cybercafé préféré. Il y avait une sorte de concurrence entre ces lieux de vie. Les managers incitaient parfois les joueurs de Glory de différents cybercafés à s’affronter dans Glory.
Les deux gars devant elle étaient arrivés en prétendant qu’ils venaient d’un certain cybercafé et qu’ils cherchaient un expert de Glory. Ce genre d’événements s’était produit à plusieurs reprises pendant son séjour au cybercafé Happy. Chen Guo et les autres joueurs de Glory appelaient ce type d’activité « Faire une descente ».
Dans ce genre d’activité, la plupart du temps, les joueurs voulaient montrer leurs compétences et gagner un peu de notoriété eux-mêmes. Il n’était pas rare que le propriétaire d’un cybercafé contribue même à mettre de l’huile sur le feu. Il était difficile de dire si cela aidait l’entreprise ou non, mais le fait de faire gagner son propre cybercafé contre un autre était un peu comme battre un concurrent ; cela faisait du bien.
Tang Rou connaissait le cybercafé Grand, que ces deux-là prétendaient fréquenter. Il n’était pas très loin du cybercafé Happy et c’était aussi un bon établissement. Le propriétaire du cybercafé Grand connaissait aussi Chen Guo, donc Tang Rou avait déjà rencontré son propriétaire auparavant. Il était évident que celui-ci était très envieux de leur emplacement.
Happy était juste à côté du Club Excellent Era. Cet emplacement en faisait une énorme attraction pour les joueurs de Glory. Le propriétaire du cybercafé Grand n’avait pas un aussi bon emplacement qu’Happy, alors il avait toujours voulu battre le cybercafé Happy en compétence Glory pour faire savoir aux autres que le plus proche d’Excellent Era n’avait rien de spécial.
Malheureusement, le propriétaire n’avait jamais obtenu ce qu’il espérait pendant ses années de combat. La stratégie commerciale de Chen Guo lui avait permis d’attirer un bon nombre de fans d’Excellent Era. Les joueurs qui étaient fans d’une équipe étaient sans aucun doute de grands fans de Glory. Leur niveau de compétence était loin d’être aussi mauvais qu’on le pensait. Même si aucun expert de renommée mondiale n’était jamais apparu, le cybercafé Grand était dans la même situation. Aucun de leurs clients n’était exceptionnellement doué, alors passer pour jouer à faire une descente serait tout simplement risible.
Par conséquent, même si le cybercafé Grand se battait, ils n’avaient jamais utilisé une méthode aussi intense que « Faire une descente ». Grand organisait habituellement des tournois et invitait Happy à y participer. Il y avait des tournois solos, des tournois du Roi du Combat et des tournois par équipe, ce qui donnait l’impression d’être très officiel. Cependant, après de nombreuses années de combat, aucun des deux camps n’avait été capable de battre l’autre à plate couture. Pourtant, s’ils avaient utilisé un système de points, comme sur la scène professionnelle, Happy aurait eu un léger avantage, ce qui attristait grandement le propriétaire de Grand.
Que le cybercafé Grand ait envoyé des gens pour essayer de « Faire une descente » était une première. C’était une arme à double tranchant. Une descente réussie apporterait une gloire sans limites. Mais en cas de défaite, il n’en retirerait que de la honte. Par conséquent, quiconque osait essayer de faire une descente était soit très arrogant, soit avait la compétence pour le faire. Tang Rou était en train de les jauger tous les deux, quand elle entendit une autre personne s’écrier :
« Ha ha ha, où est la patronne Chen ? Je ne la vois nulle part. »
Tang Rou tourna la tête pour regarder et le reconnut comme étant le propriétaire de Grand.
« Boss Ma, c’est bon de vous voir ! » le salua Tang Rou. Le nom complet de boss Ma était Ma Chenyi et il était également un grand fan de Glory comme Chen Guo. Son cybercafé et le cybercafé Happy étaient en compétition niveau compétences Glory, ce qui rendait parfois difficile de dire s’ils étaient des concurrents commerciaux ou des concurrents de Glory.
« Oh, c’est petite Tang ! Où est la vieille Chen ? » Ma Chenyi faisait exprès d’être bruyant et haranguait intentionnellement Chen Guo en l’appelant « Vieille Chen ». Les femmes étaient généralement plus sensibles à l’âge que les hommes. Une inimitié entre Ma Chenyi et Chen Guo s’était propagée à tous les aspects de leur vie.
« Elle est à l’étage. Voulez-vous que je l’appelle ? précisa Tang Rou.
– Que tu l’appelles. Bien sûr que tu dois l’appeler ! Dépêche-toi de l’appeler pour qu’elle descende. Il y aura un bon spectacle à voir. » Ma Chenyi semblait être de très bonne humeur aujourd’hui.
« Un instant. » Tang Rou sourit. Le patron était personnellement venu faire une descente, ce qui signifiait que cette fois, il était très confiant. Tang Rou savait que Chen Guo se souciait beaucoup de ce genre de chose. Mais elle n’était pas inquiète pour autant. En ce moment, Happy abritait un Dieu ! Qui pourrait être plus habile que Ye Xiu ? Si quelqu’un était en mesure de l’égaler, il serait un Dieu sur la scène professionnelle.
Ma Chenyi avait immédiatement attiré l’attention avec son entrée. Ce n’était pas possible qu’il reste là si paisiblement. À l’étage, Chen Guo venait juste de commencer à jouer quand elle reçut le texto de Tang Rou. En voyant que Ma Chenyi était ici pour faire une descente, elle était immédiatement devenue folle de joie.
Par le passé, si Ma Chenyi était venu personnellement faire une descente, elle aurait été plus que nerveuse. Mais maintenant, avec Ye Xiu, qui pourrait le battre ?
« Pourquoi es-tu si heureuse ? Ye Xiu avait été alarmé par son rire soudain.
– Quelqu’un est ici pour faire une descente, expliqua Chen Guo.
– Hein ?
– En bas, dit Chen Guo.
– Oh, tu parles du cybercafé ! » Ye Xiu avait vécu tout ce qu’il y avait à vivre avec Glory. Il n’était pas étranger avec ce terme et comprit rapidement pourquoi Chen Guo avait soudainement ri. Avec lui, essayer de descendre Happy revenait à tenter l’ascension d’une montagne.
« Pourquoi ne descendrais-tu pas avec moi ? » suggéra Chen Guo. Elle n’avait clairement pas l’intention de cacher quoi que ce soit. Elle voulait apporter directement la balle pour fusiller sa cible. Elle avait hâte de voir l’expression de Ma Chenyi après que ses deux « experts » se soient fait écraser.
« Une descente… Ce n’est jamais arrivé en deux mois que je suis ici. Qui est venu ? demanda Ye Xiu.
– Quelqu’un que je connais bien. Si tu vas un peu plus loin que là où tu achètes habituellement des cigarettes, tu pourras le voir. C’est juste au coin de la rue, là-bas. Ça s’appelle cybercafé Grand. Tu connais ? dit Chen Guo.
Ye Xiu était médusé : bien sûr que je connais. Je ne suis resté ici que deux mois, mais je suis dans cette région depuis de nombreuses années. Je la connais aussi bien que toi.
– Oh… j’avais oublié, s’excusa Chen Guo. Ce cybercafé est venu pour une descente. Je ne sais pas quel type d’expert il a récupéré pour avoir le courage de le faire.
– Il l’a déjà fait auparavant ?
– Jamais. Tout au plus, il a organisé des tournois entre nous, dit Chen Guo.
– Alors c’est comme ça… Ceci… Ça pourrait être intéressant ! » répondit Ye Xiu.
En bas, après que Tang Rou ait envoyé le texto, elle commença à se poser des questions quand elle vit qu’il n’y avait aucune réponse ou aucun signe de Chen Guo ! Ma Chenyi n’était pas pressé pour autant. Il regarda comme s’il avait une carte dans sa manche et gloussa :
« Qu’est-ce qui ne va pas ? La vieille Chen a eu peur après avoir entendu que j’étais venu en personne ?
– Oui, j’ai très peur ! » répondit Chen Guo à Ma Chenyi en descendant les escaliers.
« Vieille Chen ! » Ma Chenyi la salua immédiatement : « Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu ! Comment se sont passées tes vacances ? Soupir . Une autre année est passée en un clin d’œil et tu as encore vieilli d’un an. Nous sommes maintenant dans la trentaine. As-tu déjà un petit ami ? Veux-tu que ce frère te présente quelqu’un ? »
Ma Chenyi se moquait d’elle, bien que cela n’ait rien d’inhabituel entre lui et Chen Guo. La résistance de Chen Guo à ce sujet avait augmenté tout comme sa résistance aux paroles de Ye Xiu. Ils se chamaillaient tous les deux depuis de nombreuses années. Elle avait acquis une grande tolérance face à ses propos. Ce petit blabla ne la perturbait plus, mais si elle ne laissait plus cours à sa colère, elle devait quand même répliquer :
« Comme c’est ennuyeux ! Tu sais combien de fois tu as utilisé ce script ?
– Ha ha, je suis juste ici pour t’envoyer mes bénédictions. Tu n’aimes pas ceux qui font une descente ? » Ma Chenyi se mit à rire. Il avait intentionnellement souligné les mots « font une descente ». Il avait prononcé ces mots si fort que même les clients du deuxième étage pouvaient les entendre. Beaucoup de clients enlevèrent leurs écouteurs et furent surpris.
Ceux qui venaient au cybercafé savaient souvent ce que signifiait « Faire une descente ». Dès qu’ils entendirent cela, ils levèrent la tête pour regarder dans leur direction. Lorsqu’ils virent Ma Chenyi extrêmement arrogant, ils ressentirent d’abord un sentiment de mécontentement, puis pensèrent immédiatement que cette descente était une blague.
« Comment veux-tu faire cette descente ? demanda Chen Guo calmement.
– C’est simple. Dès que quelqu’un aura battu ces deux-là, nous partirons immédiatement. » Cria bruyamment Ma Chenyi.
Dès que ces mots furent prononcés, le cybercafé se mit immédiatement en ébullition. Faire une descente, c’était faire une descente, mais il y avait plusieurs façons de le faire. Habituellement, ils organisaient quelques matchs et regardaient le résultat après les avoir joués. Mais ce type avait défié le cybercafé Happy tout entier. Cela signifiait que les deux qui étaient arrivés pouvaient avoir de réelles compétences. Seul quelqu’un ayant une réelle confiance en eux n’aurait pas peur de faire la guerre à tout le monde dans le cybercafé.
« Partir immédiatement ? Je ne pense pas que nous n’ayons jamais parlé de venir et de partir, dit Chen Guo.
– Oh ? Alors que veux-tu parier ? » demanda Ma Chenyi.