Après avoir couvert Ye Qiu convenablement, Ye Xiu quitta la pièce et ferma la porte. Il vit Chen Guo dehors et lui dit : « Ce ne serait pas très bon qu’on soit tous ici et que personne ne soit en bas, non ? »
« Exact ! » Chen Guo pensa à ce problème et se dirigea immédiatement en bas.
Ye Xiu retourna au premier étage peu après également et vit Chen Guo tranquillement assise à la réception. Il n’y avait manifestement pas eu de problèmes pendant les quelques minutes de leur absence.
Les plats sur la table à manger avaient déjà été enlevés. C’est juste parce que Ye Qiu était allongé dessus qu’ils n’avaient pas pu la ranger. L’alcool à peine touché était également posé sur la table. Ye Xiu ramassa les bouteilles et les secoua devant Chen Guo :
« Où est-ce que je mets les bouteilles ?
– Donne-les-moi ! » Chen Guo tendit les mains.
Ye Xiu s’avança et les tendit. Chen Guo poursuivit : « Les verres aussi. »
« Hmm ? Tu veux boire davantage ? demanda Ye Xiu.
– Ce n’est pas comme si j’avais mieux à faire ! Tu en veux un peu ? Voyons si tu es aussi faible que ton frère, dit Chen Guo.
– Il n’y a pas besoin de le tester pour que je le sache, dit Ye Xiu, mais il avait quand même attrapé une bouteille et avait versé deux verres.
– Puisque nous fêtons quelque chose, ça ne fait rien si je bois un peu, dit Ye Xiu.
– Hmm hmm, tant que tu ne bois pas souvent, cela n’affectera pas tes mains », dit Chen Guo.
Ye Xiu finit de servir deux verres de vin et en tendit un à Chen Guo. Elle le prit et le fit tournoyer comme si elle jouait avec un jouet.
« C’est vraiment très agréable d’avoir un frère. Chen Guo soupira soudain : même si tu te disputes souvent avec lui, on dirait que vous vous amusez tous les deux.
– Oui. » Répondit Ye Xiu tranquillement. Il savait que Chen Guo ne lui faisait aucunement la morale. Elle ressentait probablement un peu de mélancolie vis-à-vis de sa propre expérience. Après avoir passé deux mois au cybercafé, même s’il n’en avait pas personnellement parlé avec elle, il en avait découvert assez en entendant les conversations des autres. Chen Guo avait vécu seule pendant de nombreuses années et elle aspirait probablement à retrouver ce type d’amour familial au fond de son cœur.
Malheureusement, ce type de relation ne pouvait pas être remplacé. Ye Xiu ne savait pas quoi dire pour la réconforter, alors il l’écoutait tranquillement. Chaque fois que Chen Guo prenait un verre, il buvait une gorgée du sien.
Les quelques clients avaient fini par s’en aller, car pas un seul d’entre eux ne voulait rester pour la nuit. Après avoir encaissé le dernier client, Chen Guo resta un bon moment à l’extérieur. Elle laissa une longue banderole blanche, se retourna, rentra et verrouilla les portes.
« Nous sommes fermés aujourd’hui. » En parlant, elle éteignit la majorité des lumières. Le seul endroit où les lumières restaient allumées était celui où ils s’asseyaient habituellement pour jouer sur les ordinateurs.
Ye Xiu se leva du bureau d’accueil. Son corps se balançait un peu et il regarda les ordinateurs ici et là. Il s’étira : « La journée a été longue. Je suis un peu fatigué, alors je vais probablement aller me coucher un peu plus tôt aujourd’hui. »
Tout en parlant, il se dirigea vers les escaliers, titubant.
Chen Guo fut surprise. Elle jeta un coup d’œil à la réception et vit qu’il y avait une coupe de vin vide, là où Ye Xiu venait de partir. Elle eut soudain une révélation.
« Alors il ne supporte vraiment pas l’alcool lui non plus… » Chen Guo se mit à rire doucement. Ye Xiu était probablement saoul lui aussi ! Il était un peu plus doué pour se contrôler et ne se saoulait pas complètement comme son jeune frère.
Ce soir, c’est Chen Guo qui avait bu le plus, et pourtant, c’est elle qui s’en sortait le mieux. Il était déjà assez tard. En voyant Ye Xiu partir, Chen Guo éteignit toutes les lumières et monta à l’étage.
« Tu veux dormir dans ma chambre ? Lorsque Chen Guo monta, Ye Xiu venait d’entrer dans la pièce.
– Pas besoin. Je vais juste dormir ici. Ye Xiu s’en sortait clairement mieux que son frère. Il pouvait au moins désigner le canapé correctement.
– Non, tu devrais aller dans ma chambre. Je vais aller dans la chambre de petite Tang, dit Chen Guo.
– Je vais laisser un tas de cendres sur ton lit, dit Ye Xiu.
– Essaie voir ! Chen Guo jeta un regard furieux.
– C’est pour ça que je vais dormir ici, insista Ye Xiu avant de s’allonger sur le canapé : si tu peux me prêter quelque chose pour me couvrir par contre, ce serait génial.
– Attends. Chen Guo alla dans sa chambre, sortit quelque chose qu’elle jeta ensuite à Ye Xiu.
– À demain, dit Ye Xiu en se couvrant.
– À demain… » Chen Guo ne dit plus rien et alla dormir dans sa chambre. Même si elle ne s’était pas saoulée, l’alcool avait quand même un certain effet. Elle dormit très bien cette nuit-là et lorsqu’elle se réveilla, il faisait déjà jour dehors.
Elle se leva et regarda dehors. C’était une journée d’hiver claire, ensoleillée et froide.
Chen Guo s’habilla et ouvrit la porte pour regarder. Il n’y avait plus personne sur le canapé et la porte de la salle de stockage était toujours fermée.
« Il s’est levé et est allé jouer à Glory ? » marmonna-t-elle, avant de se laver le visage et se rincer la bouche. Après être descendue, elle vit que la table à manger avait été dressée. Il y avait des choses dessus. Quelqu’un était assis à côté et sirotait du lait.
« Bonjour ! Voyant Chen Guo, la personne agita immédiatement ses mains pour la saluer.
– Oh ? C’est toi qui t’es levé… Chen Guo le reconnut comme étant Ye Qiu. La méthode pour les distinguer était très simple. Ye Xiu et Ye Qiu portaient des vêtements différents.
– Oui, oui. Ce type est encore en train de dormir. Je l’ai jeté dans sa chambre. Je suis sorti et j’ai fait un tour. J’ai racheté quelques trucs. Tu as l’habitude de manger ce genre de nourriture au petit-déjeuner ? dit Ye Qiu.
– Oh, nous avons l’habitude d’acheter de la nourriture dans les petites échoppes autour d’ici. Mais ils ne sont peut-être pas ouverts à cause du jour férié aujourd’hui. » Expliqua Chen Guo en s’approchant. Voyant ce qu’il avait pris, il était clairement allé dans un supermarché.
« Alors c’est comme ça. Que vas-tu manger ? Tu peux choisir ce que tu veux ! dit Ye Qiu.
– D’accord. » Chen Guo hocha la tête. Ye Qiu finit de boire son lait et se dirigea vers l’ordinateur que son frère utilisait habituellement.
« Il joue ici tous les jours ? demanda Ye Qiu.
– Il joue à des jeux tous les jours, mais ce n’est pas toujours là qu’il joue, répondit Chen Guo.
– Comment supportez-vous un type qui joue à des jeux toute la journée ? Ye Qiu secoua la tête.
– Tu ne joues pas à Glory ? demanda Chen Guo.
– Non. Ye Qiu secoua la tête.
– C’est parce que tu n’aimes pas jouer ou parce qu’il joue que tu ne veux pas jouer ? demanda Chen Guo en riant.
– Je n’ai vraiment aucun intérêt pour ça dit Ye Qiu en s’asseyant. Avant d’allumer l’ordinateur, il demanda la permission à Chen Guo : je peux ?
– Je dois d’abord allumer le serveur, dit-elle avant de s’en occuper. Tout est prêt maintenant.
– Hmm, merci », répondit Ye Qiu.
Chen Guo vit Ye Qiu mettre rapidement ses écouteurs. Elle voulait vraiment voir ce que Ye Qiu, qui ne jouait pas, allait faire sur l’ordinateur, quand elle entendit soudain un coup frappé de l’extérieur sur le volet roulant. Même si Ye Qiu était sorti auparavant, quand il était revenu, il avait fermé toutes les portes comme avant.
« Il y a encore des clients aujourd’hui ? » demanda Chen Guo. Elle ouvrit la porte et appuya sur le bouton pour ouvrir le volet roulant. Avec un « whoosh », il s’enroula.
« BONNE ANNÉE !!! »
Chen Guo entendit quelqu’un crier avec excitation derrière la porte. Au même moment, il y eut un « BANG ! » et du papier coloré vola partout sur son visage. Quelqu’un avait utilisé un lanceur à confettis vers elle.
Chen Guo se leva d’un bond, effrayée. Mais de toute façon, ça avait été fait pour fêter quelque chose, alors elle ne pouvait pas se mettre en colère. Surtout, quand Chen Guo vit qui se tenait dehors. Elle s’était même sentie très humble.
Dehors se tenait Su Mucheng.
« Oh non !!! Je suis désolée !!! » Su Mucheng vit que la personne qu’elle avait touchée était Chen Guo et se sentit très embarrassée. Voyant Chen Guo couverte de papier coloré de la tête aux pieds, elle se précipita pour l’aider à nettoyer.
« Ce n’est rien, ce n’est rien, ce n’est rien !!! » Chen Guo était trop excitée en voyant son idole juste en face d’elle. Comment pouvait-elle se soucier de tout cela ? Elle s’empressa de l’accueillir.
« Entre, entre, entre.
– Je suis vraiment désolée ! Je croyais que Ye Xiu passait une nuit blanche, alors j’ai pensé que ce serait lui qui ouvrirait la porte, expliqua Su Mucheng.
– Ne t’en fais pas, ne t’en fais pas. » La rassura immédiatement Chen Guo. Voir son idole s’excuser à plusieurs reprises devant elle était plus qu’humiliant pour elle. Elle détestait le fait de ne pas pouvoir laisser cours à ses sentiments et faire savoir à Su Mucheng que ça ne la dérangeait pas du tout.
« Tu… peux t’asseoir où tu veux ! » En face de son idole, Chen Guo avait l’esprit embrumé. Elle n’était pas sûre de ce qu’elle devait faire. Devrait-elle apporter des fruits ? Ou aller chercher des bonbons ? Ou devait-elle prendre quelque chose à boire pour elle ? Devrait-elle lui donner une enveloppe rouge ????
Avec son esprit étourdi, Chen Guo manqua complètement Su Mucheng qui lui demandait où était Ye Xiu. Le temps qu’elle se retourne et regarde, Su Mucheng était déjà derrière Ye Qiu et sortait discrètement quelque chose de sa poche. C’était un autre lanceur à confettis. Voyant que Chen Guo regardait vers elle, elle mit un doigt sur sa bouche pour faire un « chut ».
« Ah, c’est… » Chen Guo n’avait eu que le temps de dire deux mots, quand Su Mucheng cria « Bonne année ! » et fit sauter le lanceur à confettis avec un « BANG ! » en même temps. Du papier coloré s’envola, couvrant Ye Qiu.
« C’est quoi ce bordel ! cria Ye Qiu d’effroi avant de se lever d’un bond de son siège.
Au milieu du papier coloré, les deux se regardèrent.
« Hein ? Tu n’es pas Ye Xiu. Tu es Ye Qiu ? dit Su Mucheng.
– Qui es-tu ? » demanda Ye Qiu en réponse.
Chen Guo fut étonnée. En fait, Ye Qiu ne savait pas qui était Su Mucheng et Su Mucheng pouvait reconnaître instantanément que Ye Qiu n’était pas Ye Xiu. On dirait que sa relation avec Ye Xiu était assez proche.
« Je suis Su Mucheng, dit Su Mucheng.
– Su Mucheng ?
– Tu ne me reconnais plus ! » s’indigna Su Mucheng. Cette fois, elle ne s’était pas empressée de s’excuser. Au lieu de cela, elle prit le lanceur à confettis déjà utilisé dans ses mains et dit d’une voix contrariée :
« J’ai encore fait une erreur. Je n’ai plus de…
– Plus de quoi ? » demanda Ye Qiu avec curiosité. Su Mucheng leva son lanceur à confettis.
« Si tu n’en as plus, tu n’as qu’à en acheter d’autres ! dit Ye Qiu.
– Je les ai faits moi-même.
– C’est ce que je pensais ! Je n’ai jamais vu un lanceur à confettis aussi rempli avant. » dit Ye Qiu. Lui et Chen Guo étaient couverts de la tête aux pieds de papier coloré. Ce n’était pas tout non plus. Les papiers colorés qui s’étaient envolés n’étaient pas encore tous tombés. Il y en avait encore qui flottaient dans l’air !