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Chapitre 1928 – Tireur d’élite
Chapitre 1927 – Le Doyen Lu Yun Menu Chapitre 1929 – C’est la faute du cheval !

– « Montrez-moi la vidéo du Hall Éthéré ! »

Sachant qu’il était impossible que ces quatre disciples eussent été assez hardis pour lui mentir, le Doyen Lu Yun bondit sur ses pieds.

Habituellement, il n’aurait même pas pris la peine d’entrer dans le Hall Éthéré d’une zone aussi reculée. Toutefois, trois disciples externes sur quatre avaient été vaincus si facilement alors qu’ils avaient utilisé ses techniques… Il était contraint de se pencher sur le sujet.

Si cette personne était un talentueux épéiste, il aurait le mérite de l’inviter dans la secte étant donné qu’il était chargé du recrutement.

Après lui avoir présenté les Jetons Éthérés qu’ils avaient achetés, ils entrèrent tous les cinq dans le Hall Éthéré et payèrent pour voir les vidéos de leurs derniers combats.

Le Hall Éthéré enregistrait tous les matchs sur le ring pour les revendre, ceux-ci pouvant servir de référence.

Le visionnage ne leur prit guère de temps. Chaque duel avec Orée du Monde durait à peine quelques secondes. Lu Yun comprit rapidement la raison de leur défaite et il secoua la tête. « Il a vu des ouvertures dans vos gardes… »

En entendant ces mots, Yun Feiyang et les autres baissèrent la tête, honteux.

Ils s’y étaient attendu. Peu avait importé ce qu’ils avaient fait, attaquer directement, esquiver ou se défendre. Face à cette technique, ils étaient encore incapables de trouver un moyen qui leur aurait permis de renverser la situation !

Le mouvement semblait assez simple, un simple lancer d’épée dirigé vers la tête. Mais eux, qui s’étaient tenus sur l’estrade face à ce monstre, savaient qu’il y avait eu autre chose.

– « Le Flux Aqueux Infini de Yun Feiyang est bien exécuté, mais il y a un énorme problème de fluidité dans ses gestes. Même un débutant pourrait s’en rendre compte et en profiter. Quant aux Pas Météores et à l’Escrime Briseur de Bambou de Hu Bin, même s’ils semblent puissants, être plafonné à Saint 1ère Dan en a réduit la force à un dixième. Votre mort était inéluctable ! Ce soir, je m’attends à ce que vous pratiquiez ces deux arts de l’épée et cet art de déplacement une centaine de fois. Si vous vous arrêtez à 99, ne prenez pas la peine de venir me voir ! »

– « Oui, Doyen Lu ! »

Ils acquiescèrent tous les quatre solennellement.

– « Aussi, je veux que vous surveilliez de près le Hall Éthéré. Si Orée du Monde apparaît à nouveau, tenez-m’en immédiatement informé ! » Plaçant ses mains derrière son dos, Lu Yun émit l’aura d’un homme indomptable. « Pense-t-il pouvoir s’enfuir après avoir molesté les disciples du Pavillon de l’Épée du Nuage Ascendant ? Ah ! Même s’il est un noble de haut rang, je vais broyer son arrogance et lui faire comprendre que notre art est beaucoup plus profond que tout ce qu’il peut imaginer ! »

– « Oui, Doyen Lu ! » En entendant ces mots, Yun Feiyang et les autres poussèrent un soupir de soulagement.

Il avait donc décidé d’intervenir personnellement.

Bien que Lu Yun ne fût qu’un des Doyens mineurs responsables du recrutement et de la formation des disciples externes, sa maîtrise de l’épée ne devait pas être sous-estimée. Même si les quatre s’unissaient contre lui, ils ne seraient pas à la hauteur à cultivation équivalente.

Le glas avait sonné pour Orée du Monde.

En réalité, ils n’étaient pas les seuls à attendre ce mystérieux génie. Les habitants de la Ville Étoilée et les cultivateurs des cités de troisième rang dans sa sphère d’influence avaient entendu la nouvelle et beaucoup se demandaient ce qui se passerait quand cet homme légendaire réapparaîtrait.

– « Il a vaincu le Cadet Yun Feiyang en un seul coup ? Intéressant… »

Dans la résidence du Gouverneur de la ville de Xuanjiang, assis devant un bureau en bois précieux, un jeune homme en robe grise venait d’apprendre ce qu’il s’était passé. Une lueur vacilla dans son regard.

Zhang Xuan l’aurait reconnu, il l’avait rencontré au Marché de Hongyan.

Il s’agissait du Premier Aîné des disciples externes du Pavillon de l’Épée du Nuage Ascendant, Huo Jianghe !

– « Garder le Hall Éthéré à l’œil. Dès que Orée du Monde apparaîtra, peu importe ce que je fais, informez-m’en tout de suite… Un bête campagnard pense qu’un simple lancer peut être appelé de l’escrime ? Peuh ! Je vais lui donner une leçon qu’il n’oubliera pas ! » Il se leva, son Sens de l’Épée accompagnant sa présence.

Weng !

Une explosion soudaine de Qi d’épée jaillit de sa personne et coupa en deux l’épaisse table devant lui.

– « Donnez-moi une nouvelle table ! » ordonna-t-il avant de sortir.

– « Sale catin ! Prends ça ! »

Pah !

Le bruit d’une claque retentit. Xue Qin fixait la servante qu’elle venait de frapper avec une rage ardente.

Elle avait ordonné à cette jeune fille de lui administrer de la pommade, et cette dernière avait osé lui faire mal. C’était impardonnable !

– « Deuxième Jeune Maîtresse, ayez pitié ! » La pauvre femme s’agenouilla rapidement sur le sol.

– « Dégage ! » Xue Qin lui donna un coup de pied en plein torse avant d’ordonner aux gardes de la jeter hors de la pièce.

Après quoi, elle se retourna et se regarda dans le miroir… Son joli minois était désespérément enflé. Elle tremblait de haine, un profond ressentiment saisissant ses entrailles. « Dan ! Xiaotian ! »

Fiancée à un déchet, les autres s’étaient moqués d’elle depuis son plus jeune âge.

Cela n’avait pas été facile de captiver Huo Jianghe et de devenir un disciple subalterne du Pavillon de l’Épée du Nuage Ascendant… Mais cet infirme avait tout gâché !

C e bâtard me refuse-t-il vraiment le bonheur ?

Sans l’accord de mariage, il serait déjà mort ! Il devrait apprendre à être reconnaissant !

Pourtant, au lieu de la remercier, il avait conspiré avec une momie et avait demandé à l’Aîné Huo de la gifler en public… Son honneur avait été piétiné. Elle ne pouvait pas le lui pardonner !

– « Dan Xiaotian doit mourir ! Cette momie aussi ! Et son serviteur, Dan Yi, lui aussi ! » Elle les maudit cruellement.

A ce moment-là, Xue Chen entra, un sourire confiant aux lèvres. « Rassurez-vous, Deuxième Jeune Maîtresse, je contrôle encore la situation. Je vous promets qu’ils ne verront pas le lever du soleil. »

– « Encore heureux ! » Elle se regarda à nouveau dans le miroir et demanda : « Maître, pensez-vous que j’en garderai des cicatrices ? »

– « Deuxième Jeune Maîtresse, ne vous inquiétez pas. L’Aîné Huo vient d’envoyer une crème curative. Le gonflement disparaîtra rapidement après l’avoir appliquée sur votre visage. » Il lui tendit une bouteille de jade.

– « Cela vient de l’Aîné Huo ? Ouf ! On dirait qu’il a encore des sentiments pour moi… »

Le ton de sa voix révélait qu’elle était plus préoccupée par son apparence et par l’intérêt de Huo Jianghe que par la vie d’innocents.

Dah dah dah !

La calèche traversa les rues.

Après avoir quitté le Marché de Hongyan, le Doyen Yi sentit un poids inexplicable dans sa poitrine. Comme un présage que le danger les guettait.

Aussi, il n’osa pas se relâcher. Il força le cheval à galoper vers la résidence du Clan Dan aussi vite que possible, dans l’espoir d’y trouver un havre de sécurité.

Sou sou sou !

Une série de bourdonnements perçants s’éleva en même temps que d’innombrables flèches des deux côtés de la rue.

Les traits ordinaires ne pouvaient pas nuire à un Saint, mais ceux-ci étaient des Flèches de Plume. Chacune pouvait être comparée à un Saint 9ème Dan. Autant d’entre elles tombant du ciel, même les Grands Sages auraient été dans de beaux draps.

– « Professeur… »

Dan Xiaotian comprit que l’ennemi attaquait. Les poings serrés, il regarda l’homme à ses côtés.

– « Ne vous laissez pas distraire. Tout ce que vous avez à faire maintenant, c’est de maîtriser l’escrime que je vous ai transmise ! »

– « Oui, Professeur ! » Sachant que son enseignant avait quelque chose en tête, il ferma les yeux et se concentra sur ce que celui-ci lui avait transmis. Il progressait à un rythme incroyable.

– « Comment osez-vous vous en prendre au Troisième Jeune Maître ? Il faudra me passer sur le corps ! » Le Doyen Yi n’entendit pas leur conversation. Dès qu’il vit le ciel rempli de flèches au-dessus de lui, il s’emporta. Il poussa un rugissement furieux, leva sa cravache et la fit tourner dans les airs, dans l’espoir de repousser les attaques qui menaçaient Dan Xiaotian.

Il savait que, même s’il n’était qu’un Saint 9ème Dan, sa force avait diminué à cause du stress et des difficultés qu’il avait dû affronter tout en protégeant Dan Xiaotian au fil des ans. De plus, il avait été grièvement blessé durant la terrible tragédie. Dans son cas, déployer les capacités d’un Saint 8ème Dan aurait été un miracle.

Ainsi, il ne tiendrait probablement pas plus de quelques secondes.

E t alors ?

Si je peux gagner un peu de temps, le Troisième Jeune Maître pourra peut-être s’en tirer vivant !

Wuuuuuuuuuu !

Comme possédé, il se leva et abattit sa cravache. Sans grand succès. Désespéré, il bondit au sommet de la calèche, espérant utiliser son corps comme bouclier pour repousser autant de projectiles que possible.

Les phénomènes étranges se produisirent à partir de ce moment.

Les flèches qui s’étaient dirigées droit vers la voiture changèrent de trajectoire, comme par magie. De peu, toutes passèrent à côté de la calèche et du cheval qui galopait toujours.

– « Est-ce que ces assassins… sont vraiment réveillés ? »

Le Doyen Yi cligna des yeux, confus.

Il avait cru qu’ils étaient condamnés. Qui aurait pu penser qu’aucune des flèches n’atteindrait la cible ? Comme s’ils essayaient intentionnellement de rater leur cible !

D’où sortaient ces amateurs ?

Il n’était pas le seul à être stupéfait. Le chef des assassins se frottait les paupières.

– « Mais qu’est-ce que vous faites ? Visez correctement ! » cria-t-il à ses sbires.

– « Oui, chef ! »

Les assassins bandèrent leurs arcs et lancèrent une nouvelle salve.

Wuuuuuuuuu !

Mais le même spectacle mystique se reproduisit. Les flèches furent légèrement déviées et évitèrent la calèche.

Puhe ! Puhe ! Puhe !

Cette fois, les agresseurs manquèrent de chance. Ils finirent par toucher leurs camarades de l’autre côté de la rue. De nombreuses flèches dans la tête, certains ressemblaient à des porcs-épics.

– « Comme si c’était possible de ne pas toucher ! Continuez à tirer ! » ordonna le chef.

Et encore une fois, d’autres s’effondrèrent, vaincus par leurs compagnons.

– « Bon sang ! Continuez ! »

– « Chef, non ! À ce rythme, nous serons tous tués avant même de pouvoir atteindre la cible ! » cria désespérément un subordonné.

Revenant à lui, il regarda finalement autour de lui et réalisa que presque tous ses subordonnés avaient été tués, tous d’au moins une flèche dans la tête.

Les différents groupes dispersés dans la zone étaient silencieux. Les troupes avaient été amincies par les tirs précédents…

Je vous ai pourtant ordonné de cibler la calèche et de tuer Dan Xiaotian… Pourquoi diable vous tirez-vous l ’un sur l’autre ?

Tremblant de rage, il faillit devenir fou.

Incapable de se maîtriser, il attrapa l’arc d’un de ses subordonnés et visa le cœur du Doyen Yi, puis tira.

Lui, un Grand Sage 2ème Dan, put imprimer au projectile une puissance destructrice. Celui-ci volait dans les airs comme une étoile filante.

Ayant remarqué la flèche qui approchait rapidement, le vieil homme écarquilla les yeux et se raidit, effrayé… Mais encore une fois, la flèche le frôla.

– « Ahh ! »

Il y eut un cri d’agonie, et un autre agresseur mourut.

– « Mais qu’est-ce qu’il se passe ? » Le chef des assassins banda son arc mais, au lieu de viser le Doyen Yi, il tira vers le ciel.

– « Ahh ! »

Un hurlement fut poussé par la victime de sa flèche.

– « … » Il s’en arracha les cheveux. Il tourna le dos à la calèche et tira deux flèches droit devant lui, et…

– « Ahh ! »

– « Ahh ! »

… il perdit deux autres compagnons.

– « Quelle est cette sorcellerie… ? »

Il était sur le point de perdre le dernier brin de sa santé mentale.

Parce qu’il n’était pas doué avec un arc, il n’en avait pas. Quand était-il devenu un tireur d’élite si formidable qu’il pouvait frapper systématiquement les siens, peu importait où il visait ?

Plus important encore, alors qu’il n’y avait eu personne derrière eux, ses flèches avaient fait un demi-tour parfait et s’étaient logées avec précision dans la tête de deux de ses subordonnés…

Quelque chose n’allait vraiment pas…

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