Puis Eva se souvint de ce que Luciel avait dit tout à l’heure. Le regard du Duc était posé sur les boutons de fleurs de jacinthe, et elle répondit par un sourire comme si elle savait ce que cela signifiait.
“C’est le langage floral de la jacinthe.”
– “Exact.”
Le duc ne put s’empêcher de rire. Luciel lui avait donné la « joie du cœur ».
Cette petite enfant faisait lentement sonner son cœur en utilisant seulement des fleurs et des notes insignifiantes. Mais maintenant, cela ne semble plus insignifiant.
“Peut-être que c’est similaire au bonheur d’avoir une fille.”
Il s’agissait de se rendre heureux même si cela n’a rien de spécial. Il n’était plus envieux de l’ennuyeux discours de “vantardise” des filles, que les vassaux jacassaient sans arrêt.
Le duc tapota les bourgeons de la jacinthe avec son index. Une douce odeur s’en dégagea. Il y eut une pause avant que la longue réunion ne reprenne, mais le duc se présenta tôt dans la salle de réunion.
Comme il s’y attendait, aujourd’hui, la vantardise des filles du comte Gillen et du vicomte Rufus battait son plein.
– “Mec, c’est pas mignon ça ? Chaque matin, elle se réveille et en frottant ses yeux endormis, elle dit toujours bonjour !”
Même le vicomte Rufus répondit sans se laisser démonter par les vantardises du comte Gillen.
– “Notre Lauren me dit bonjour chaque fois que je vais au travail, hahaha.”
Le Duc, qui cherchait une opportunité, pensa que c’était cette fois-ci. Aujourd’hui semblait être le moment de mettre en valeur sa belle-fille. Louivid esquissa un lent sourire et lança un mot.
– “Je comprends pourquoi les seigneurs aiment tant leur fille.”
– “……Oui ?”
Ce fût alors que quelque chose de totalement inadapté au Duc surgi de la poche de sa veste. C’était un bouquet de petites fleurs de jacinthe et une note.
“Qu’est-ce que c’est ?”
Les alentours se figèrent devant le comportement du Duc qu’ils voyaient pour la première fois. Mais le Duc ne s’arrêta pas et continua son discours.
– “C’est une fleur de jacinthe. Elle a un langage floral appelé « joie du cœur ».”
Le langage floral était si sentimental qu’il était difficile de croire qu’il venait de la bouche du Duc.
“Ma nouvelle belle-fille a laissé un mot avec de la jacinthe dans mon bureau. C’est vraiment mignon, n’est-ce pas ?”
Un sourire satisfait s’accrocha au coin de la bouche de Louivid tandis qu’il se vantait fièrement de ses fleurs.
‘Qu’est-ce que vous en pensez ? Vous n’avez pas ça, n’est-ce pas ?’ Les vassaux ne savaient pas quelle expression faire devant les yeux du duc.
– “Haha……un tel amour, c’est une personne très charmante.”
Les tactueux ajustèrent rapidement l’humeur du duc, et les sans-tact se vantèrent de leur fille, attirant l’attention du duc.
Ce jour-là, chaque fois que le duc rencontrait ses vassaux, il se vantait secrètement des notes et des fleurs de Luciel. Maintenant, la note que Luciel avait écrite était usée et en lambeaux.
Une fois, il s’était amusé à faire quelque chose qu’il ne pouvait pas arrêter, là. Il s’était arrêté au bureau de son père alors qu’il était sorti pour un moment, et lui avait poliment demandé son bonjour.
– “As-tu obtenu l’objet que tu voulais ?”
– “Non. L’atelier est presque fermé, alors je n’ai pas pu trouver.”
– “Vous pouvez simplement demander à Eva de le vérifier à la salle des ventes.”
Aux mots du Duc, Gillard secoua la tête, caressant sa barbe.
– “Non, j’en ai fini. C’est un objet qui n’a de sens que si je l’obtiens moi-même…..”
En fait, Gillard mentait. En entendant que Louivid avait acheté à Luciel tout le magasin de vêtements pour elle, il avait immédiatement acheté un magasin de jouets en ville, mais ne l’avait pas encore donné.
C’était parce qu’il avait entendu dire que Luciel était facilement accablée.
La Luciel qu’il observait depuis un moment était une telle enfant. Elle préfère les cadeaux simples et sincères aux objets de valeur. Une enfant qui appréciait même une tasse de thé au lait.
Gillard s’était donc rendu dans un verger à l’extérieur du domaine. Il faisait pousser quelques petits arbres Pufu. Les arbres Pufu étaient durs et légers, et il était capable de faire des baguettes magiques et des choses imprégnées de magie car il retenait bien la mana et ne se déformait pas.
‘Quoi qu’il en soit, je vais offrir à Luciel un cadeau précieux unique en son genre.’
Sans connaître les intentions de son père, Louivid sortit quelque chose de la veste et le posa sur la table avec un visage indifférent. C’était un mémo et une jacinthe rangés dans un petit cadre.
“……Hmm ?”
– “Il m’a été donné par Luciel. Cette enfant semble vouloir me suivre assez souvent.”
– “Oh, vous voulez dire ceci ? Je l’ai aussi.”
Gillard ouvrit la commode, et trouva les mêmes notes et jacinthes que Louivid avait posées sur la table. Même le contenu du mémo était le même. Les yeux de Louivid papillonnèrent un instant.
– “Pourquoi est-ce que la même chose que Luciel m’a donnée se trouve là-bas ?”
– “Elle a un très beau cœur. Comme mon cœur s’est réchauffé quand je suis revenu et que j’ai vu ça…”
Les mots de Gillard rappelaient au Duc des choses qu’il avait vanté à ses vassaux sans même le savoir.
C’était à cause des sentiments de gêne avec un picotement de déception. Mais quelque chose attira son attention. Gillard avait sept fleurs, le sien en avait deux de plus, ce qui faisait neuf.
– “J’ai deux fleurs de plus.”
Le duc, se sentant un peu mieux pour une raison quelconque, se leva. Gillard, qui avait compté les fleurs trop tard, dit sans perdre. “Depuis les temps anciens, le chiffre porte-bonheur a toujours été le sept.”
– “N’est-il pas préférable d’avoir beaucoup de chiffres dans une chose ?”
Les deux, qui donnaient et recevaient des jeux de mots enfantins, toussèrent en même temps.
“Je devrais y aller maintenant. Alors repose-toi, papa.”
– “Louis.”
– “Oui ?”
Gillard, qui se tapota le front pendant un moment, dit.
– “En y réfléchissant, j’ai trouvé ça vraiment étrange. Es-tu venu ici pour te vanter d’avoir reçu ça de Luciel ? …..”
– “Quelle absurdité dites-vous ?”
Le Duc se détourna en l’écartant, mais les yeux de Gillard se rétrécirent comme s’il était méfiant.
– “D’une certaine manière, je pensais qu’un vent étrange avait soufflé sur cet enfant dans ma chambre.”
Le Duc regarda à nouveau sa fleur d’un air indifférent, et écarta deux de ses doigts.
Gilliard résista un instant à l’envie de crier. En y repensant, c’était une chose étrange. À l’origine, Louivid n’était pas amical avec les enfants. Il avait l’habitude de se battre comme un chien avec ses propres fils, mais……
– “Eh bien, je suppose que c’est une bonne chose.”
« La joie du cœur ».
Après le retour de Louivid, Gillard alla dans la chambre de Luciel. Il n’y avait pas d’enfant, seulement Betsy, qui organisait ses vêtements.
“Où est allée Luciel ?”
– “Elle est allée voir le château pendant un moment. Je lui remettrai votre message dès qu’elle reviendra.”
– “Non, c’est bon. On se verra au dîner. J’ai entendu dire que Luciel avait besoin de beaucoup plus de choses…..”
En disant cela, Gillard jeta un coup d’œil dans la chambre de Luciel.
– “Non, il semble qu’elle ait déjà assez de vêtements et d’objets à utiliser.”
Bessie secoua la tête parce que Luciel avait laissé une demande selon laquelle elle n’avait plus besoin de rien.
– “Alors pourquoi pas un magasin de jouets ?”
– “Bien…… C’est bien, mais j’ai trouvé une chose qu’elle aime.”
Les yeux de Gillard s’écarquillèrent alors que Bessie parle avec un doux sourire.
– “Une chose que Luciel aime ? Qu’est-ce que c’est ?”
– “C’est une chose très ordinaire.”
Bessie sourit et brandit une petite paire de chaussettes.
“Mademoiselle dit qu’elle aime les chaussettes.”
– “Chaussettes…… ?”
C’était une chose si simple et banale, mais c’était tout à fait le genre de cette enfant, alors Gillard rit.
– “Bien. Merci pour l’info, Bessie. C’est un secret du Duc.”
– “Oui, Grand Maître.”
Bessie laissa échapper un petit rire. Après l’arrivée de Mlle Luciel au château, les deux maîtres, qui étaient auparavant effrayants et difficiles, étaient devenus plus doux.
Il était bon que cette énergie brillante de la jeune femme atteigne également les jeunes maîtres. La lettre du maître devait déjà être arrivée au jeune maître Kizef à l’académie.
Que la beauté de la demoiselle touche son cœur. Bessie espérait que les changements de Luciel se poursuivraient avec les fiançailles.
Un petit changement qui réchauffera le froid et la grisaille de Bellstein.
Elle avait définitivement un bon pressentiment.
***
À cette époque, dans la capitale, Arte.
Le soleil couchant qui se déversait par la fenêtre secouait ses cheveux roux et duveteux, courts et blonds. Sa peau laiteuse et ses traits droits et nets donnaient l’impression de regarder un chef-d’œuvre vivant et respirant.
Le garçon roula ses yeux rouge sang d’ennui.
Une lettre avec le sceau d’un dragon noir utilisé par la famille principale était arrivée. L’anxiété se répandit sans raison avant même de l’ouvrir.
S’il s’agissait d’un appel d’urgence, il aurait probablement utilisé un canal de communication, et il savait bien que son père n’était pas le genre de personne assez amicale pour lui demander comment il s’en sortait à partir de rien.
‘Qu’est-ce qui se passe ?’
Le garçon découpa l’enveloppe avec un coupe-papier, sortit immédiatement la lettre et commença à la lire. Ses sourcils sombres et dorés se levèrent pendant qu’il lisait.
Ses yeux papillonnaient devant le contenu inattendu.
[Le partenaire de votre mariage contractuel a été choisi. C’est une petite fille en forme de boule de coton du comte d’Orbia. Je serai bientôt là pour montrer son visage, donc vous pouvez le savoir.]
“Quel genre de comportement tordu est-ce là……Père.”
‘Tu t’es soudainement décidé pour un partenaire de mariage sans rien me dire ? D’ailleurs, que signifie un mariage contractuel ?’
Un regard d’embarras traversa le visage d’un Kizef de 13 ans.
‘Qu’est-ce que tu veux dire par une petite fille qui ressemble à une boule de coton ?’
Je me demandais quel genre d’enfant elle était, mais pour moi, le mariage était un luxe. Kizef se mordit la lèvre et décida d’écrire tout de suite une lettre de refus.
***
“Ce soir, vous dînez dans le hall, Mlle Luciel.”
– “Oui. Je sais, Bessie. Je serai de retour à temps.”
Après avoir répondu, Luciel enroula un petit sac en forme de carotte autour de son dos. Il avait été confectionné au tricot par Bessie, disant qu’il conviendrait à Luciel, qui ressemblait à un lapin des neiges.
C’était un trésor de trois chocolats, d’un caramel au lait et de cinq bonbons à la fraise pour occuper sa bouche pendant son séjour à la bibliothèque.
Le sac composé de pièces de tricotage en vrac montrait tout son contenu à travers les trous.
‘C’est mignon, mais je ne peux pas l’utiliser à des fins secrètes.’
Pensant que je devrais acheter un autre sac solide plus tard, Luciel mit des pantoufles blanches duveteuses.
Byon, byon, byon, byon.
J’étais réticente à porter des pantoufles parce qu’elles faisaient du bruit chaque fois que je marchais, mais je ne pouvais pas renoncer à cette chaleur agréable.
La bibliothèque était située dans une annexe éloignée du bâtiment principal. À l’origine, si l’on repassait par le jardin, il fallait porter des chaussures d’extérieur, mais si l’on prenait le raccourci que Luciel a découvert, on pouvait passer par l’intérieur du bâtiment pour rejoindre la bibliothèque.
Après être monté du bâtiment Est jusqu’au cinquième étage, avoir contourné une fois de plus le pilier dans le couloir, puis le pilier dans le couloir du troisième étage, être revenue au premier étage et être sorti, c’était la bibliothèque.
Il était clair que quelqu’un avait enchanté le château pour faire une blague.
Byon, byon, byon, byon.
Alors Luciel courut vers la bibliothèque, un pas après l’autre,
Ce fût alors qu’un petit enfant sauta soudainement du coin du couloir et jeta quelque chose.
“Des chaussures ?”
L’objet manqua le corps de Luciel et roula par-dessus.
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Traduit par : Dream of Novels
Check par : Cocojoy
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