–  Entre

 Dit Mang Tian au jeune Wulin.

–  Oh. 

Le petit garçon suivit son oncle dans son atelier chaotique. La pièce était jonchée de toutes sortes de composants métalliques que Tang Wulin pouvait à peine reconnaître. La plupart d’entre eux étaient probablement des composants pour les machines à âme.

Mang Tian s’enfonça plus avant dans son atelier, forçant Wulin à accélérer le pas.

Le magasin n’était ni grand ni petit. Après avoir traversé les couloirs, Mang Tian amena Tang Wulin dans l’une des salles intérieures.

Il y avait un établi qui était à peine plus grand que le petit garçon.

L’oncle s’arrêta et se retourna pour faire face à Tang Wulin. 

– Sais-tu ce que signifie forger ? 

En manque d’arguments, Wulin secoua la tête négativement.

– En fait, je ne voulais pas t’accepter au début. Tu es trop jeune, complètement inadapté à la forge. Cependant, ton père était déterminé à ce que je te donne une chance. Si je ne te trouve pas convainquant, tu devras partir. Quand cela arrivera, je ne veux pas que tu pleurniches comme une fillette, compris gamin?

– Je ne pleurerai pas, oncle Mang Tian 

 Répondit-il d’un air de défi.

–  Voici ta tâche pour aujourd’hui 

 Déclara Mang Tian en pointant du doigt la table sur le côté.

C’était une table en métal de cinquante centimètres de haut. Sur le dessus se trouvait un morceau de métal rond et en dessous, un écran de machine à âme.

Mang Tian ramassa deux petits marteaux en métal et les tendit à Tang Wulin. 

-Tu vois ce morceau de métal ? Utilise ce marteau pour le frapper mille fois. L’écran affichera le nombre de coups dont la force sera suffisante. Il faudra toute ta force pour le plier. Si tu es en mesure d’accomplir cette tâche, je te dirai en quoi consiste la forge. Si tu ne peux pas finir, alors tu n’auras pas à venir ici demain. 

Après avoir parlé, il plaça les deux marteaux dans les mains de Tang Wulin avant de se retourner et de s’éloigner.

La poignée du marteau mesurait environ 30 centimètres avec une tête cylindrique de seize centimètres de long et de dix centimètres de diamètre. Ils pesaient environ cinq kilos chacun. Pour un enfant de six ans, ce n’était pas du tout léger, qui plus est, il devait le faire mille fois.

Tang Wulin avait regardé le marteau avec une expression amère, mais quand il les prit, ​​il fut étonné de découvrir qu’ils n’étaient pas si lourds, après tout.

Etait-ce creux ? L’Oncle Mang Tian avait l’air très féroce à l’extérieur, mais il était vraiment très gentil. 

Tang Wulin sourit pour montrer qu’il avait compris et balança le marteau dans sa main droite pour frapper le morceau de métal.

“Bang”! Le métal résonna et il sauta de surprise. L’écran de machine à âme en dessous s’activa, affichant le chiffre “1”.

Il leva le marteau dans sa main gauche et frappa avec un “bang”! “2”.

– Ce n’est pas trop dur!

 Pensa Tang Wulin alors qu’il commençait à balancer ses bras à une cadence régulière.

– « Bang, bang, bang, bang, bang! » Les chiffres sur l’écran augmentèrent sans arrêt en harmonie avec le bruit sourd continu. Aucun des deux marteaux ne faiblissait, Tang Wulin n’avait pas l’impression que c’était un trop grand fardeau. La paire de marteaux battaient sans s’interrompre le morceau de métal, et en retour, le chiffre sur l’écran continuait son ascension.

Après avoir martelé pour la centième fois, Tang Wulin commençait déjà à transpirer. À trois cents, ses bras lui faisaient mal.

–  Je dois persévérer. Papa l’a dit. Je dois persévérer!

Tang Wulin continuait à balancer la paire de marteaux, endurant la douleur.

À cinq cents, la douleur devint peu supportable, mais il continuait et persistait avec toute sa puissance, refusant de s’arrêter.

Alors que la douleur dans ses muscles s’intensifiait, ses bras passèrent au rouge pâle, mais il serra les dents, repoussant la limite.

Il se répétait :

– Je dois faire de mon mieux pour apprendre à forger et gagner de l’argent pour acheter une âme spirituelle. De cette façon, je rendrai maman et papa heureux, et protégerai Na’er. 

À la marque des “700”, il ne pouvait même pas sentir ses bras quand il les soulevait et sa vitesse de martèlement était beaucoup plus lente.

Comme avant, il serrait les dents et persévérait. Sa sueur s’était pratiquement transformée en bouillon, collant son habit d’écolier à sa peau. Elle dégoulinait comme une cascade, et Tang Wulin sentit sa colonne vertébrale s’engourdir. Tout son corps frémissait comme s’il était électrocuté. Sa douleur se calma, et le marteau avait l’air un peu plus léger.

– « Bang, bang, bang! » Il continua à frapper les trois cents dernières fois avec encore plus de facilité qu’au départ.

– « 1000!!!! » Ce n’est qu’après avoir atteint l’objectif donné par Mang Tian que Tang Wulin abaissa ses marteaux. Alors qu’il haletait pour reprendre son souffle, il sentait une douleur indescriptible dans ses paumes et ses bras étaient tellement gonflés qu’ils étaient méconnaissables. En dehors de cela, il eut l’impression tout d’un coup d’être revigoré. L’engourdissement dans sa colonne vertébrale se propagea depuis ses sept vertèbres jusqu’au bas de sa colonne par cycles, le laissant sans voix.

Ce qu’il ne remarquait pas était un motif veiné d’or accompagnant l’engourdissement qu’il ressentait.

Ce fut seulement après cinq minutes qu’il fut capable de reprendre son souffle.

–  Oncle Mang Tian, ​​j’ai fini. 

 Tang Wulin chercha Mang Tian pendant longtemps avant de le trouver dans une pièce, en train de tripoter quelques composants.

L’Oncle le regarda fixement. Il jeta un coup d’œil à sa montre-bracelet et découvrit que cela faisait seulement une demi-heure qu’il avait quitté le petit garçon. 

–  Tu as fini de marteler ? 

– Oui! 

Tang Wulin acquiesça.

Mang Tian ne l’interrogea pas en le voyant en âge. Il préféra laisser les faits parler d’eux-mêmes. Après s’être levé, il ramena Tang Wulin dans la pièce précédente.

– “1000”. Le numéro était affiché sur l’écran. Mang Tian avait installé l’écran lui-même; naturellement, il était impossible pour un enfant de six ans de tricher. Mais le résultat était alors incroyable.

Les deux marteaux de métal n’étaient pas lourds pour lui, bien sûr, mais ils n’étaient pas creux non plus. Chaque marteau pesait vraiment 5 kg, et même les bras d’un homme adulte seraient trop engourdis et mous pour s’élever après 1000 mouvements de balancier. De plus, il lui serait très difficile de finir en une demi-heure, encore moins pour un enfant de six ans. 

Le test que Mang Tian lui avait donné était juste un moyen de le refuser avec tact. Sa relation avec Tang Ziran était plutôt bonne, alors il ne pouvait pas refuser directement. Après tout, il ne voulait pas enseigner un enfant de six ans qu’il jugeait inadapté à la forge. 

Mais devant ses yeux…

–  Martèle-le encore quelques fois pour moi. Ne t’arrête pas à moins que je ne te le dise. 

 Dit Mang Tian lourdement.

–  Oui. 

 Tang Wulin ramassa le marteau une fois de plus. Après s’être reposé un moment, la douleur dans ses bras s’était déjà atténuée.

– « Bang, bang, bang… » Chaque frappe fut faite sans aucune technique, ou même effet de levier. Il comptait uniquement sur la force pour marteler le morceau de métal!

Après seulement quelques fois, Mang Tian put constater de ses propres yeux, en se basant sur sa propre expérience, que la force de cet enfant était suffisante pour marteler complètement le morceau de métal.

Était-ce un génie légendaire ?