Chapitre 943 : L’intention meurtrière approche

Quelques jours plus tard, Meng Hao émergea de sa résidence au sein du clan Fang.
Chaque membre qu’il croisait s’inclinait profondément, leurs regards débordant de respect et d’admiration. L’ardeur qui, autrefois, s’adressait à Fang Wei se tournait désormais entièrement vers lui.

Quant à Fang Wei, il avait disparu, introuvable dans tout le clan.

Intrigué, Fang Xi s’était renseigné discrètement et rapporta ses découvertes à Meng Hao. Lorsque ce dernier apprit que Fang Wei s’était enfermé en méditation isolée pour tenter d’atteindre la véritable Immortalité, son regard se fit aussi tranchant que la glace.

« Un Écrit du Karma enfermera en lui les Fruits du Nirvana qui devraient m’appartenir. Ma victoire lors de l’épreuve du soleil a porté un coup terrible à sa confiance, elle a certainement fissuré son cœur taoïste. Et pourtant… il n’a pas cédé. »

Meng Hao se souvenait encore du duel dans les cieux, du moment où leurs volontés s’étaient heurtées. Il poussa un soupir.

Bien qu’il ressentît une certaine inimitié envers Fang Wei, il savait que ce dernier n’était pas coupable de crimes impardonnables. Du point de vue de Fang Wei, rien de ce qu’il avait fait n’était véritablement blâmable.

« Ceux qui sont réellement en tort… ce sont d’autres membres du clan », pensa Meng Hao, les sourcils froncés. Plus il repensait aux événements depuis son retour, plus il avait la sensation qu’une vaste toile de conspiration s’étendait autour de lui.

Une machination qui liait Fang Wei au Grand Ancien… et peut-être même à un Patriarche.
C’était peut-être pour cette raison que le Grand Ancien avait agi de manière aussi étrange, et que tout le monde semblait garder le silence à propos de Fang Wei. On racontait qu’un Patriarche lui-même avait nommé Fang Wei à une position importante il y a des années… mais Meng Hao n’était pas certain de la véracité de cette version.

Tout cela était comme un tabou : personne n’osait en parler.

Il se souvint soudain des paroles de Ancien de pilules, au sommet de la montagne :
« Comprends-tu… ? »

Meng Hao fronça encore les sourcils.
« M’avertissait-il que quelque chose clochait avec les Fruits du Nirvana que m’a remis le Grand Ancien ? Ou bien… voulait-il me mettre en garde contre une autre vérité cachée ? »

Réfléchissant, il décida d’agir. Il créa un Extrait d’Esprit et le plaça sur le Fruit du Nirvana, scellant sa détermination.

Il avait déjà pris sa décision : une fois le Fruit du Nirvana entièrement restauré, il l’absorberait. Son instinct lui hurlait que ce choix lui apporterait des bénéfices immenses et l’aiderait à percer l’énigme de ce clan.

Sa confiance provenait de deux choses : sa lucidité pour analyser les situations, et son intuition, aussi tranchante qu’une lame.

« Personne n’a jamais absorbé les Fruits du Nirvana du Patriarche de première génération. Si j’y parviens… quels miracles naîtront de ce pouvoir ? »

Il mit fin à ses pensées et commença sa préparation.

Sept jours passèrent.

Dans sa résidence, Meng Hao fixait avec inquiétude le miroir de cuivre. Celui-ci engloutissait à une vitesse effrayante toutes ses pierres spirituelles durement acquises, les échangeant contre de nouveaux lots d’Extrait d’Esprit, avidement absorbés par le Fruit du Nirvana.

Petit à petit, le fruit se réveillait, vibrant de plus en plus fort comme s’il retrouvait toute sa vitalité.

Mais chaque pierre spirituelle sacrifiée était pour Meng Hao comme un poignard dans le cœur.

« Gagner de l’argent est si difficile… et le dépenser… si facile ! » soupira-t-il intérieurement.

Même le clan Fang, avec toute son immense puissance, aurait été incapable de produire une telle quantité d’Extrait d’Esprit. Les plantes qu’il utilisait provenaient des Ruines de l’Immortalité : des trésors médicinaux rarissimes, presque disparus du monde extérieur.

L’Extrait d’Esprit qu’il obtenait grâce au miroir de cuivre était, en réalité, inestimable. Sans ce miroir, il lui aurait été impossible de restaurer le Fruit du Nirvana.

Meng Hao serra les dents.
« Bon sang ! Il faut que je trouve un moyen de me refaire des pierres spirituelles… »

Il réfléchit longuement, puis prit une décision :
« Les pilules sacrées… Elles ne sont pas faciles à préparer, mais ce sera ma dernière carte. Pour l’instant, il me reste une voie plus sûre : tirer profit de ma réputation. Si je mets à l’épreuve le Pavillon de Médecine, je peux transformer ma gloire en fortune. »

Il exposa son plan à Fang Xi, qui s’excita aussitôt et s’empressa de tout préparer.

Quelques jours plus tard, la rumeur se répandait comme une traînée de poudre :

« Tu as entendu ? Le prince Hao va défier le Pavillon de Médecine de la Division du Dao de l’Alchimie ! »

« La dernière fois, il a terminé tous les niveaux à la perfection ! C’était déjà un exploit jamais vu ! »

« Certains disent que son but cette fois… est de franchir le neuvième niveau ! »

La nouvelle bouleversa le clan Fang entier. Le nom de Meng Hao se répandit comme une tempête, particulièrement dans la Division du Dao de l’Alchimie.

Meng Hao, satisfait de l’engouement, avait tout arrangé avec Fang Xi : quiconque voulait observer devrait payer. Fang Xi collectait les pierres spirituelles devant le Pavillon, refusant l’accès à ceux qui n’avaient pas réglé leur dû.

Auparavant, une telle audace aurait été impensable. Mais après le lever du Soleil de l’Ascension de l’Est, Meng Hao était devenu l’Élu numéro un du clan Fang : chacun de ses mots et de ses gestes attirait l’attention générale.

Il sourit intérieurement :
« Cette fois… je vais faire un carton. »

À l’aube du jour prévu, Meng Hao sortit de sa résidence. Alors qu’il s’apprêtait à s’élancer vers la Division du Dao de l’Alchimie, six rayons de lumière surgirent, l’encerclant aussitôt.

Cinq d’entre eux étaient des Immortels de niveau 7. Le sixième, un homme d’âge moyen au visage sévère, dégageait une aura insondable, comparable à une mer sans fin.

Il parla d’une voix glaciale :
« Le Grand Ancien t’a convoqué, Fang Hao. Tu viens avec nous. »

Meng Hao fronça les sourcils, répondit froidement :
« Compris. Je viendrai plus tard. »

Il fit mine d’avancer, mais l’homme d’âge moyen serra les dents, mécontent.

« Le Grand Ancien t’appelle et tu oses tarder ? Tu viens avec nous immédiatement, sinon… »

Meng Hao s’arrêta net, ses yeux lançant un éclat meurtrier.
« Et sinon ? » demanda-t-il calmement, un sourire énigmatique aux lèvres.

Une intention meurtrière glaciale se mit à tourbillonner dans ses pupilles.

L’homme d’âge moyen aboya :
« Arrêtez-le ! »

Les cinq Immortels de niveau 7 se transformèrent aussitôt en rayons de lumière. Leurs Idoles du Dharma surgirent : un tambour de guerre grondant comme le tonnerre, deux dragons noirs rugissants, une statue à trois têtes et six bras, et un immense python cramoisi.

Leurs regards brillaient d’une intention meurtrière, faible mais indéniable.

Meng Hao la perçut immédiatement. Après les deux guerres qu’il avait traversées, après avoir foulé de sang d’innombrables ennemis, il était plus sensible que quiconque à la moindre trace d’intention meurtrière.

Il ricana froidement :
« Vous voulez… me tuer ? »

Son poing s’éleva, brisant l’air en un bang sonique. Le python cramoisi se désintégra aussitôt, et son maître cracha du sang avant de s’effondrer sous un coup de pied brutal.

Les autres se jetèrent sur lui, mais Meng Hao activa son véritable corps immortel. Transformé en roc doré, il surgit comme une montagne vivante, écrasant leurs Idoles du Dharma les unes après les autres.

Une lance apparut dans sa main, sa pointe osseuse scintillant d’un éclat glaçant. D’un seul coup, il pulvérisa le tambour de guerre et la statue à trois têtes. Les dragons noirs frappèrent sa poitrine de toutes leurs forces…

Et pourtant, Meng Hao resta immobile. Sa chair immortelle absorba le choc. Les deux cultivateurs, stupéfaits, sentirent aussitôt une force de contre-attaque leur briser les os, crachant du sang à leur tour.

Meng Hao attrapa l’un d’eux et l’écrasa contre l’autre dans une explosion retentissante.

En quelques souffles seulement, les cinq Immortels de niveau 7 gisaient, grièvement blessés.

Meng Hao se tenait là, droit et imposant, ses yeux froids fixés sur l’homme d’âge moyen.

Le visage de ce dernier se figea de stupeur.
Jamais il n’aurait cru qu’un véritable corps charnel immortel puisse atteindre un tel niveau de puissance.