Même pendant le trajet, la grand-mère ne pouvait s’arrêter de les remercier.
Chu Ying était devant en train de pousser le chariot. Su Yi était restée à côté de la grand-mère, et lui dit :
— Il n’y a pas besoin de me remercier, il est obligatoire pour les enfants d’être éduqués de nos jours, il n’y avait pas besoin de frais de scolarité en premier lieu.
— Je sais, soupira la grand-mère. Mais ils disent que je n’ai pas de passeport ou quelque chose comme ça, je ne comprends pas non plus. Quoi qu’ils disent, ils refusent de laisser mon petit-fils aller à l’école.
Le petit-fils de la grand-mère avait l’air plus petit, plus mince et plus frêle que la plupart des gens de son âge. Quand il les vit, il les appela ‘frère’ et ‘sœur’ un peu timidement, avant de courir vers sa grand-mère et de lui dire :
— Mamie, demain je pourrai pousser le chariot pour aller vendre des choses, je suis assez fort pour ça.
La vieille dame était une aînée respectable, et l’enfant un petit-fils loyal. Tous deux étaient les piliers de la vie de l’autre.
Su Yi n’en dit pas plus, et partit après avoir dit au revoir.
Elle mémorisa de l’adresse au moment où Chu Ying sortit et dit :
— Rentrons.
….
Dans la voiture, Su Yi alluma la radio.
Elle découvrit que Chu Ying n’aimait pas écouter de la musique en conduisant, et elle ne l’avait jamais vu klaxonner auparavant. Il avait des habitudes de conduite étonnantes.
Elle parla à Wu Xue de la grand-mère, et lui envoya l’adresse.
[Déesse Su Yi : Et quand il fera froid, aide-moi à leur envoyer des couvertures et de la nourriture.]
[Wu Xue : Ça ne suffirait pas de juste leur donner de l’argent, pourquoi se donner tant de mal ?]
[Déesse Su Yi : Non. Seulement des produits.]
[Wu Xue : Compris, t’as pensé à la façon dont tu vas t’expliquer à ton retour ?]
Su Yi ne répondit pas, tournant la tête sur le côté et fredonnant au rythme de la musique.
Les événements ne l’avaient pas vraiment affectée, en réalité. Il y avait trop de miséreux dans le monde, si elle se sentait triste pour chacun d’entre eux, comment pourrait-elle vivre ?
Au feu rouge, Chu Ying arrêta sa voiture et demanda :
— Tu rentres chez toi ?
— Échangeons nos numéros de téléphone, dit soudainement Su Yi en se retournant et en croisant son regard. C’est pas très pratique de se contenter de WeChat.
Cela faisait comme s’ils sortaient ensemble en ligne.
Elle ne voulait pas sortir avec Chu Ying en ligne, elle voulait sortir avec Chu Ying en bonne et due forme. Le genre de rendez-vous où elle pourrait l’embrasser quand elle le voudrait.
Au point où ils en étaient, Chu Ying était désormais habitué à ce que la personne en face de lui ne respecte pas les conventions sociales. Il déverrouilla son téléphone et le lui remit.
— Sauvegarde-le.
Les yeux de Su Yi s’illuminèrent immédiatement.
Elle se lécha les lèvres et prit le téléphone avec joie.
Ils avaient la même marque de téléphones !!!
Ignorant le fait que son téléphone était d’une marque au nom de fruit banale, elle se sentait extrêmement satisfaite. Après avoir tapé le numéro, elle hésita devant le nom du contact avant de taper rapidement quelque chose et de l’enregistrer.
Elle ne fouilla pas dans le téléphone de Chu Ying. Après avoir enregistré son contact, elle se contenta de tenir fermement le téléphone. Ce n’est que lorsqu’ils atteignirent le parking qu’elle le posa finalement dans l’espace entre leurs sièges.
Elle s’apprêtait à descendre de la voiture lorsqu’elle réalisa qu’il n’y avait aucune vibration dans la voiture : il avait éteint le moteur.
Chu Ying déboucla sa ceinture de sécurité, descendant de la voiture avant elle.
— Je vais te ramener en haut.
Su Yi aurait voulu pouvoir faire trois pas pour couvrir la distance qu’elle aurait mis une enjambée à franchir.
En attendant l’ascenseur, elle s’appuya contre le mur et releva la tête pour le regarder.
— Tu es occupé ces derniers temps ?
Elle portait toujours ce serre-tête de lapin, ses deux mains jointes derrière elle, tirant sur le tissu de son chemisier bleu et blanc par derrière. Les boutons du haut étaient déboutonnés, permettant au garçon de jeter un coup d’œil à sa peau blanche comme neige et à ses belles clavicules.
— Je ne suis pas occupé, dit Chu Ying.
Su Yi, qui s’apprêtait à commencer un nouveau tournage, dit en souriant :
— Je ne suis pas occupée non plus.
Si Wu Xue avait entendu ça, elle aurait eu envie de frapper quelqu’un.
Dans l’ascenseur, alors que Su Yi réfléchissait à la façon de demander un prochain rendez-vous, un ‘ding’ annonça qu’elle était arrivée chez elle.
… Ces séries télévisées où les personnages principaux masculins et féminins pouvaient prendre un ascenseur sans fin étaient des menteurs, des menteurs, des menteurs.
Chu Ying sortit de l’ascenseur et attendit sur place, attendant que Su Yi entre chez elle avant de partir.
Su Yi entra le mot de passe. En ouvrant la porte, elle demanda :
— Tu veux de l’eau au miel ?
De l’intérieur de la maison, quelqu’un dit :
— Non, merci.
— …
Wu Xue se tenait à l’entrée, les bras croisés, et se dirigea vers la porte. Elle fit signe à Chu Ying en disant :
— Directeur Chu, merci d’avoir veillé sur elle.
Chu Ying leva un sourcil, et retourna dans l’ascenseur sans rien dire.
Su Yi s’appuya contre la porte, regardant les portes de l’ascenseur se fermer lentement.
— Tu n’entres toujours pas, pourquoi tu restes à la porte ? Demanda Wu Xue.
— Tu as déjà entendu parler de la légende de la femme qui a attendu son mari jusqu’à se changer en pierre ? Demanda Su Yi.
— … En ce moment j’ai vraiment envie d’embarquer ta pierre et d’aller fixer le ciel, dit Wu Xue. Tu sais combien de numéros de téléphone j’ai dû récupérer de l’entreprise aujourd’hui ?!
Su Yi entra dans la maison et mit ses pantoufles.
— Ce n’est pas comme si j’étais destinée à être une demoiselle pure et innocente, qu’y a-t-il de mal à vouloir sortir avec quelqu’un ? L’agence se soucie de ça ?
— Peu importe ce que tu es censée être, tu ne peux pas avoir une liaison avec deux hommes différents en deux jours ! Dit Wu Xue comme si elle était à l’agonie. Une célébrité d’un côté, un patron de l’autre, sais-tu combien de versions de cette histoire il y a en ligne maintenant ? Un triangle amoureux, une liaison, un adultère… ton Weibo est presque noyé par les fans de Liang Bo !
— Hé, c’est de leur faute, fit Su Yi en se couchant sur le canapé. Liang Bo est celui qui a essayé de me faire la cour, pourquoi m’attaquent-ils ? Il ne serait pas temps d’être rationnel et de dire au revoir ?
Wu Xue se retrouva sans voix.
Su Yi ouvrit un compte anonyme et alla vérifier son Weibo.
” Répugnant ! Une telle femme infidèle, effrayée de perdre ce patron après avoir été découverte et avoir tracé une ligne entre elle et notre Liang Bo en livestream ! Saleté ! Ordure ! ”
” J’ai vu le visage de Su Yi, il y a du mauvais dans ses yeux et ses sourcils. Avec son grand front, elle a le visage typique de quelqu’un qui ferait du mal à son mari et n’obéirait pas aux principes d’être une épouse. ”
” Boycottez cette garce, chassez-la du monde du divertissement ! Ne fais pas de mal à mon Bo !! ”
Su Yi trouva tout cela plutôt ennuyeux.
— Ces fans n’y arrivent vraiment pas, ils sont loin d’être aussi durs que ces haters réguliers sur mon Weibo.
Wu Xue se leva en lui tapant doucement la tête.
— Comment ça se passe entre toi et Chu Ying en ce moment ?
En entendant cela, l’indifférence froide sur le visage de Su Yi disparut complètement. Elle s’allongea sur le canapé, accrocha ses deux jambes à l’accoudoir, ferma les yeux et dévoila ses rangées de dents blanches et brillantes à travers un sourire sans retenue.
Wu Xue plaça une tasse d’eau au miel devant elle.
— … J’ai compris, efface ce sourire idiot de ton visage.
Su Yi ouvrit les yeux en disant :
— Ah, au fait, pourquoi tu es là ?
Wu Xue releva son menton.
— Pour t’annoncer une bonne nouvelle.
— Hmm ?
— Non seulement je suis venue en personne, dit Wu Xue, mais mes bagages sont venus aussi.
???
Su Yi se redressa immédiatement.
— J’ai déjà écrit à l’entreprise. À part toi, mes célébrités ont toutes été confiées à d’autres, poursuivit Wu Xue. Liu Minghao m’a demandée en mariage, alors je rénove notre maison. Il reste avec ses parents, je reste ici. Je vais t’accompagner sur le plateau, et m’assurer que quelqu’un te surveille de près.
Su Yi était à l’origine plutôt triste ; avec l’arrivée de Wu Xue, ses chances de faire le mur étaient immédiatement tombées à un pour cent.
Mais au final, sa joie noya immédiatement sa tristesse.
— Sérieusement ?
Su Yi se leva, s’assit à côté de Wu Xue et continua :
— Comment a-t-il fait sa demande ? Quand allez-vous rendre ça officiel ? Le mariage est prévu pour quel mois ? Non, je veux être la demoiselle d’honneur.
— Tu ne peux pas poser une question à la fois ?
Wu Xue ne put s’empêcher de rire.
— Il vient de me passer un coup de fil, disant que ses parents veulent qu’il se marie bientôt, et m’a demandé si j’étais partante.
Su Yi leva la tête, l’air plutôt mécontente.
— C’est tout ? Et la bague ?
— Il a dit qu’il s’en arrangerait ça plus tard. Nous sommes ensemble depuis si longtemps, qui se soucie des trucs cérémoniels.
Le froncement de sourcils de Su Yi était plutôt sévère.
Elle ouvrit la bouche, avec l’intention de dire quelque chose, quand la sonnerie de son téléphone retentit. Elle y jeta un coup d’œil : c’était un message de Li Min.
[Li Min : Tu as obtenu le rôle, félicitations / :D].
[Goddess Su Yi : Merci directrice, quand est-ce que je rejoins l’équipe ?]
[Li Min : Voici l’annonce, le tournage commence mercredi prochain.]
C’était déjà samedi. Prise au dépourvu, Su Yi répondit :
[Si tôt ?]
[Li Min : La caméra et le plateau sont prêts depuis longtemps, la seule chose qui manquait était l’actrice pour ton personnage. Il y a aussi un nouveau personnage, qui vient d’être ajouté, sinon le tournage aurait commencé encore plus tôt.]
[Déesse Su Yi : Quel nouveau personnage ?]
[Li Min : Un personnage secondaire féminin, ta sœur dans la série. Détends-toi, elle est juste en arrière-plan.]
Su Yi rit. Pas étonnant que Li Min soit venue la trouver.
Wu Xue remarqua le changement dans son expression, et demanda :
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— ‘Undercurrent’ commence le tournage mercredi prochain, expliqua Su Yi. Il y a un nouveau personnage secondaire féminin.
Wu Xue se redressa sur son siège.
— Quel personnage secondaire ?
— Une autre courtisane, dit Su Yi.
— Attends, qu’est-ce qu’ils essaient de faire ?
Le volume de la voix de Wu Xue augmenta :
— Ça ne revient pas à juste te retirer tes scènes ?
En effet, peu importe ce que Li Min avait dit sur le fait que ce soit un personnage en arrière-plan, au final, il prenait les scènes de Su Yi. De plus, s’il y avait deux personnages partageant la même position, Qiu Ji serait loin d’être un personnage aussi spécial.
[Déesse Su Yi : Qui est l’actrice que vous avez trouvée ? Quand pourrai-je avoir le nouveau script ?]
[Li Min : Demain. En fait, ton rôle n’a pas tellement changé, les scènes ajoutées ont été déplacées vers le nouveau personnage, ça rendra les choses plus faciles pour toi aussi. Le nouveau personnage est joué par Tu Jinglan.]
— Cette Tu Jinglan, c’est vraiment quelque chose, s’exclama Wu Xue en faisant défiler la discussion. Si elle ne peut pas prendre cette route, elle trace son propre chemin, c’est vraiment admirable ! Ne répond pas tout de suite, je vais appeler la société de ce pas et leur demander de trouver le conseil d’administration du film afin d’en discuter. Quand nous avons signé le contrat, ils n’ont rien dit à ce sujet. C’est de leur faute !
Su Yi l’empêcha d’appeler.
— Ce n’est pas nécessaire. Si elle veut jouer, qu’elle le fasse.
Su Yi n’essaya pas de cacher son mépris :
— Si elle veut tellement entrer, on ne pourra probablement pas l’en empêcher.
— Même si on ne peut pas l’arrêter, dit Wu Xue, on peut au moins l’embêter pendant quelques jours.
— Ça ne sert à rien.
Su Yi se leva, attachant ses cheveux et se dirigeant vers la salle de bain :
— Ce n’est pas comme si c’était rare dans l’industrie, il suffit de laisser faire. De toute façon, elle n’est pas capable de me voler la vedette.