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Chapitre 80 – L’heure de la chasse
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Chu Yue lutta un instant contre ses réticences, avant de décider finalement d’obéir à Xiao Luo et de se cacher dans la boue crasseuse.

«Ne m’oublie pas. J’ai peur de ne pas être capable de sortir d’ici toute seule !»

Elle se baissait en arrière, lentement, et sa voix était petite comme un moustique, mais les mots se gravaient clairement dans le cœur de Xiao Luo. Peut-être était-il normal qu’un homme ressente une certaine sympathie pour une beauté comme elle.

«Je ne le ferai pas !»

Xiao Luo entassa de la boue sur elle, la dissimulant entièrement à la vue, avant de patauger dans la rivière. La rivière n’était ni large ni profonde, et l’eau lui arrivait seulement à la cuisse.

«Papapa !»

Chu Yue entendit le bruit de pas. On aurait dit qu’ils marchaient juste à côté d’elle, et elle retenait son souffle par peur.

Le solide borgne au nom de code Aigle remarqua les empreintes de pas boueuses près des rochers. Il y avait deux séries d’empreintes, une petite et une grande, et ses yeux se rétrécirent légèrement. Il s’exclama d’un ton glacial : «Ils sont passés par ici, après tout, le sournois. S’il suit la rivière, nous ne serons bientôt plus en mesure de le suivre. Dépêchez-vous, dispersez-vous en aval, et sifflez si vous voyez une trace de boue dans l’eau. Il porte la fille, il ne peut pas aller plus vite que nous.»

La rangée d’hommes se hâta le long de la rivière.

L’expérience était une bonne chose, mais parfois elle se retournait contre eux. En ce moment, ils dansaient dans la paume de la main de Xiao Luo, car il avait prévu de les faire se séparer.

N’étant plus retenu par Chu Yue, Xiao Luo se mit à accéléré. Se déplaçant comme un fantôme à travers la forêt, il commença sa chasse.

«C’est incroyable. Où diable est passé ce type ? Nous le suivons depuis si longtemps et nous n’avons encore trouvé aucune trace de lui !»

«Hmm. Pour nous échapper en portant une fille, ce type doit vraiment être quelque chose.»

Deux membres du corps mercenaire du Scorpion Rouge fouillaient leurs environs, se sentant découragés. Aucun d’entre eux ne remarqua une vigne descendant silencieusement de la branche d’arbre au-dessus et se rapprochant de la tête d’un mercenaire costaud au visage rouge.

La liane se resserra autour de son cou, et l’homme costaud l’attrapa instinctivement, mais une grande force la tira vers le haut. Son cou était pris au piège par le nœud coulant, et il était incapable de respirer, et encore moins d’émettre le moindre son. Il se débatit dans une panique silencieuse, essayant de tendre le bras et de toucher son partenaire. Mais l’homme avait deux pas d’avance sur lui, et ses doigts étaient juste quelques centimètres trop courts.

Son visage se gonfla de sang, devenant rouge comme une betterave, et il regarda, impuissant, son partenaire s’éloigner.

«Whoosh !»

L’homme costaud fut tiré vers le haut dans la canopée des arbres. A travers la lumière tamisée filtrant à travers les feuilles, il vit un beau visage sans émotion. Ses yeux s’écarquillèrent sous le choc alors qu’il tenta d’aspirer de l’air, mais celui-ci sembla se solidifier autour de lui et ne pénétra pas dans sa trachée.

Avec un visage plein d’agonie, l’homme costaud au visage rouge regarda Xiao Luo. Il tendit la main vers son intercom, mais Xiao Luo appuya légèrement dessus, et il ne pouvait plus bouger. Sa lutte s’affaiblissait alors que le nœud coulant autour de son cou se resserrait à mesure qu’il se débattait. Il sentait la mort par asphyxie approcher.

Son partenaire, qui était devant lui, remarqua finalement que quelque chose n’allait pas et se retourna. Quoi ? Où était-il allé ?

«Fantôme Rouge ? Fantôme Rouge ?»

Il cria deux fois le nom de code de son partenaire. Sa voix portait à travers la forêt, mais il n’y avait aucune réponse. Comme si sa voix se faisait avaler par un monstre tapi dans l’ombre, il n’entendait aucun son, pas même un écho. Il commença à se sentir complètement désorienté et scruta son environnement avec méfiance tout en faisant un rapport à Eagle sur son talkie-walkie.

«Aigle, répondez. Fantôme Rouge a disparu. Je répète, Fantôme Rouge a disparu !»

«Comment ça, disparu ? Il est juste derrière vous ! Le GPS montre que vos positions se chevauchent !» Revint La voix d’Eagle par l’intercom.

En tant qu’escouade de mercenaires armés d’élite, ils avaient naturellement accès à une technologie GPS haut de gamme. La position de chacun de ses hommes s’affichait comme un point rouge sur sa montre.

Quoi ? Chevauchement ?

L’homme, dont le nom de code était Singe Blanc, eut des sueurs froides. Son regard dériva lentement vers le haut pour voir un homme accroché à l’arbre au-dessus de lui, c’était son partenaire au visage rouge et robuste. Le visage de Fantôme Rouge était vidé de son sang et avait une expression stupéfaite. Sa langue sortait de sa bouche.

«Aaah !»

Singe Blanc se sentit glacé jusqu’aux os, et il laissa échapper un cri en faisant quelques pas en arrière.

«Singe Blanc, au rapport, que se passe-t-il là-bas ?» Se mit à rugir Aigle, sa voix provenant de l’intercom.

«Fantôme Rouge est mort, pendu à un arbre. Demande de renforts. Je répète Demande de renforts…»

Les dents de Singe Blanc claquaient tandis qu’il parlait, mais avant même qu’il ne puisse terminer, une dague aiguisée comme un rasoir lui transperça la poitrine. La lame était couverte de sang lorsqu’elle fut retirée de derrière lui dans un mouvement rapide et violent. Le couteau avait traversé son torse, perforant son cœur avec précision.

«Pouf !»

Du sang chaud et frais jaillissait de sa blessure. L’expression de Singe Blanc se figea et ses yeux s’ouvrirent en grand, horrifiés, tandis qu’il s’effondrait dans une mare de son propre sang.

«Singe Blanc, tu me reçois ? Réponds ! Est-ce que tu me reçois ?» Le cri alarmant d’Aigle résonnait dans l’écouteur de l’intercom.

Xiao Luo ne montrait aucune émotion visible. Il leva sa jambe droite et frappa férocement, brisant la radio en morceaux. De minuscules pièces électroniques s’éparpillent sur le sol.

Levant le regard, il fixa les profondeurs de la forêt se marmonnant à lui-même : «Encore onze !». Puis, avec l’agilité d’un singe, il s’élança dans les arbres, secouant quelques branches au passage. Quelques feuilles flottaient lentement vers le bas.

«Merde !» Aigle jura à haute voix puis ordonna à son équipe : «Que tous les hommes se dirigent rapidement vers la position de Singe Blanc et Fantôme Rouge. Immédiatement, allez-y !»

Une série de réponses retentit de son talkie-walkie : «Oui, oui !»

Pendant ce temps, un important contingent de policiers se dirigeait vers leur emplacement, ayant reçu l’appel de Fang Chongqiang. Le cri perçant des sirènes de police retentit alors que le convoi se précipita vers la crête du Sanglier Sauvage.

«Chef d’équipe Gu, les agresseurs sont armés de fusils de sniper. On dirait que ce ne sont pas des criminels ordinaires. Nous…»

«Je me fiche de qui ils sont. S’ils sèment le trouble à Jiangcheng, alors ils n’ont aucun respect pour nos forces de police. Faites savoir que je veux que chaque branche majeure envoie ses meilleurs hommes dès que possible à la crête du Sanglier Sauvage. Nous allons encercler la zone et formerons un filet dont aucun homme, pas même un insecte, ne pourra s’échapper», dit férocement Gu Qianlin d’une voix forte depuis l’intérieur d’une des voitures de police.

Vêtue de son uniforme de police, elle était d’une beauté rafraîchissante et avait une silhouette maigre et séduisante. Ses cheveux courts étaient soigneusement attachés derrière ses oreilles en un chignon, et ses yeux élégants et purs brillaient d’une fureur vertueuse.

Avec une partie de son équipe, Eagle se dirigea vers la dernière position connue de Singe Blanc et Fantôme Rouge alors que des sons non identifiables étaient transmis par son intercom. On aurait dit le cri rauque d’un canard qu’on égorgeait alors que, un par un, les points rouges de son GPS cessaient de bouger.

«Merde. Qu’est-ce qui se passe, bordel ?»

Il savait que la situation avait pris une mauvaise tournure, mais le solide borgne voulait quand même le voir de ses propres yeux.

Lorsqu’ils atteignirent la dernière position connue des hommes, ils virent Singe Blanc gisant immobile dans une mare de sang et Fantôme Rouge accroché à un arbre. Ils en devinrent pâles de peur, incapables de détourner les yeux. Lorsqu’ils se rassemblèrent tous, ils n’étaient plus que huit.

Tous les mercenaires étaient sur les nerfs maintenant, et la forêt elle-même semblait se refermer autour d’eux de manière menaçante. Ils avaient l’impression d’être entourés dans toutes les directions par des ennemis tapis dans les profondeurs.



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