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Chapitre 77 – Abandonné par le monde
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Chu Yue réprima la peur qui lui tenaillait le cœur et courut dans la direction de Fang Chongqiang. Cependant, elle n’avait pas fait plus de quelques pas qu’une balle de sniper fendit l’air et frappa la route devant elle. Il y eut un bruit assourdissant alors qu’un grand cratère fut creusé dans la route dure avec un jet d’éclats de béton et de poussière. Chu Yue tituba en arrière sous le choc, perdant pied et tombant dans la rue.

«Yueyue !»

Fang Chongqiang était sur le point de se précipiter hors de la voiture pour sauver Chu Yue, mais il fut retenu par l’un de ses gardes du corps en costume noir.

«La cible de l’ennemi est Mlle Chu. Il est très dangereux pour vous de courir là-bas, Jeune Maître Fang !» l’avertit sévèrement le garde du corps. Son travail consistait uniquement à assurer la sécurité de Fang Chongqiang et de Fang Shulan. La sécurité des autres ne le concernait pas.

«Mais…» Fang Chongqiang se sentait coincé entre le marteau et l’enclume.

Avant qu’il ne puisse continuer, une Fang Shulan au visage pâle cria hystériquement : «Roulez ! Vas-y ! Emmène-nous loin d’ici, vite !»

Ses seules pensées étaient de quitter la scène de carnage, et elle ne pouvait pas se soucier le moins du monde de ce qui arrivait à Chu Yue.

L’ordre fut acquitté, et le garde du corps en costume noir fit un signe de la main. Les chauffeurs les emmenèrent dans les trois berlines noires, disparaissant en un instant. Les mercenaires cachés n’avaient pas tiré sur eux, leur cible était donc manifestement Chu Yue.

«Fang Chongqiang, Fang Shulan, vous…»

Chu Yue ne pouvait pas croire que le groupe de Fang Chongqiang allait réellement la laisser derrière eux et s’échapper. Après tout, leurs pères étaient des amis très proches. Avec ses deux gardes du corps hors d’état de nuire, la laisser ici était en fait une condamnation à mort.

En se retournant pour regarder, elle réalisa que Xiao Luo avait également disparu.

Le désespoir envahissait ses pensées à ce moment-là, et elle se sentit abandonnée par le monde entier.

«Xiao Luo, n’as-tu pas d’incroyables compétences ? Pourquoi t’es-tu enfui toi aussi ? !»

Elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait ainsi, mais être abandonnée par Xiao Luo lui faisait bien plus mal que lorsque la fratrie Fang avait déserté. Elle le maudissait à contrecœur, et son beau visage fut glacé par les larmes qui tombaient.

«Tu vas juste t’asseoir là et attendre de te faire tirer dessus ?»

Elle entendit quelqu’un l’appeler. Comme il parlait avec raideur, il s’agissait clairement d’un étranger dont la langue maternelle n’était pas le Chinois.

Trois grands hommes occidentaux sortirent de la forêt dense. Chacun portait un fusil et une tenue de combat qu’elle ne reconnut pas.

Xiang Gaoyang et Xiang Gaojian sortirent leurs armes de poing de leur ceinture et se préparèent à contre-attaquer. À ce moment-là, l’un des trois attaquants, un homme noir, posa le bout de son arme sur la tête de Chu Yue. D’une voix glaciale et impassible, il cria : «Si vous voulez que votre demoiselle vive, alors lâchez vos armes maintenant !».

Les trois tireurs dégageaient l’air de tueurs entraînés. Xiang Gaoyang et Xiang Gaojian le reconnurent immédiatement, et ils s’arrêtèrent immédiatement et ont posèrent docilement leurs armes de poing sur le sol.

«C’est un bon garçon !»

L’un des autres hommes costauds se dirigea vers eux avec un sourire puis leur fracassa la tête avec la crosse de son fusil. Il y eut une éclaboussure de sang, et les deux hommes coulèrent dans la flaque rouge qui s’étendait sous eux. Leur conscience commença à s’estomper, et leur vision se brouilla.

«Tsk tsk ! Cette fille est bien plus jolie en vrai !» L’homme noir souleva le menton de Chu Yue d’une main, ignorant son expression douloureuse et ses dents serrées. À voix basse, il gloussa : «Surtout cette mignonne petite bouche. C’est un vrai chef-d’œuvre.»

En disant cela, il attrapa une poignée de ses cheveux et commença à frotter son joli visage contre son entrejambe.

«Espèce de salaud !» Xiang Gaoyang et Xiang Gaojian hurlaient de rage comme les rugissements mourants de deux lions blessés. Cependant, avant qu’ils ne puissent se relever des mares de sang dans lesquelles ils gisaient, deux coups de pied atterrirent lourdement sur leurs estomacs. L’impact énorme les firent se recroqueviller de douleur comme des crevettes. Leurs visages se tordant de douleur, ils commençaient à gémir de façon incontrôlable.

S’ils n’avaient pas été abattus, ils auraient pu éviter cette situation honteuse et opposer une certaine résistance. Mais maintenant qu’ils étaient tombés aux mains de l’ennemi, que pouvaient-ils faire d’autre que d’éprouver des remords pour leur situation ?

L’homme noir sortit un talkie-walkie et communiqua par radio avec ses alliés. «Tête de Scorpion, Tête de Scorpion, répondez. C’est Queue Noire. Nous avons capturé la cible. Je répète. Nous avons capturé la cible !»

«Bien reçu ! Bon travail. Regroupement au point de rendez-vous à deux kilomètres au sud-ouest. L’aigle est ici pour l’extraction. Venez ici dès que possible», répondit une voix rauque par radio.

«Compris !» répondit l’homme noir, puis il éteignit le talkie-walkie. D’une expression enjouée sur le visage, il plaisanta : «Nous sommes juste ici pour attraper une petite fille. Notre patron ne va-t-il pas un peu trop loin ?»

«Nous devrions quand même rester sur nos gardes. Ne soyez pas imprudents. Ma Zhengfeng a fait cette erreur et a échoué dans sa mission. Nous ne voulons pas suivre ses traces», dit le troisième mercenaire en le prévenant, qui avait une carrure plus fine.

«Il a raison. Chu Yunxiong est un magnat des affaires qui est conscient que sa fille est en danger», ajouta l’autre mercenaire. «Ce n’est pas possible qu’il n’ait envoyé que deux gardes du corps pour la protéger. Il devrait y avoir plus d’hommes cachés quelque part.»

L’homme noir ricana avec dédain : «S’il y en avait plus, ils se seraient déjà montrés. Vous ne pensez pas que le jeune qui s’est enfui plus tôt était son garde, n’est-ce pas ?»

L’homme mince le regarda dans les yeux en levant les sourcils. Il pensait clairement que l’homme noir faisait des bêtises.

L’homme noir faisait bien sûr référence à Xiao Luo. Les snipers de leur équipe auraient pu facilement tuer tout le monde sur les lieux. Cependant, leur mission étant cette fois un enlèvement et non un coup, ils avaient choisi de ne pas tuer tout le monde. Quoi qu’il en soit, Xiao Luo semblait petit et faible. Il semblait ne représenter aucune menace pour eux, donc ils n’avaient même pas envisagé la possibilité qu’il puisse être l’un des gardes du corps de Chu Yue.

«Allons-y. On se regroupe avec l’Aigle !»

L’homme noir ramassa Chu Yue qui était découragé et repartit dans les profondeurs de la forêt. En tant que mercenaires, leur route d’exfiltration ne serait pas le long de la route nationale, ils seraient bien plus à l’aise dans la brousse.

«Mademoiselle ! Mademoiselle !»

Xiang Gaoyang et Xiang Gaojian se débattaient pour agir, mais le mercenaire le plus proche d’eux leva son arme et leur mit deux autres coups à la tête avec la crosse de son fusil, les assommant.

«Lâchez-moi ! Lâchez-moi !»

Chu Yue criait de façon paniquée, et ses yeux en amande brillaient de larmes. Pour la première fois, elle regrettait de ne pas avoir écouté son père et de ne pas s’être entêtée à chasser autant de ses gardes du corps.

«Mademoiselle, si vous continuez à vous débattre, cela ne me dérange pas de vous donner un avant-goût de ce que je peux faire. Tout comme la Grande Muraille de votre Nation Hua est longue, mon membre est également très long et très intéressé par une belle fille comme vous. Hehe !»

L’homme ria de façon obscène, ce qui effraya Chu Yue qui se tut.

Constatant que Chu Yue coopérait, l’homme noir fit signe aux snipers cachés dans la forêt et indiqua qu’ils se retiraient.

Cependant, l’un des snipers restait figé sur place. Son visage était plein d’horreur et il fixait les yeux écarquillés d’incrédulité sur la lame tachée de sang qui dépassait de sa bouche. Un sang épais et visqueux s’écoulait en torrent. C’était son propre couteau, alors comment s’était-il coincé dans sa nuque ?

Ses yeux étaient complètement ouverts, prenant tout en compte. Mais son cerveau se mit à perdre rapidement toute capacité à traiter l’information. La mort n’avait pas été assez charitable pour l’attendre, et ses dernières pensées d’agonie étaient occupées par des questions sans réponse. Il ne pouvait pas comprendre comment il avait été tué. Il tenait le haut du pavé, il aurait dû être le premier à savoir si quelqu’un s’approchait par en dessous. Comment son assaillant avait-il pu se faufiler jusqu’à lui sans que personne ne le remarque ?

C’était incompréhensible et incroyable !



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