Chapitre 340 – Responsabilité Envers Vous
«Sors !»
Su Li cria, et elle ne déguisa pas sa fureur débridée et son dégoût pour Yang Hongzhi.
Comment ne pouvait-elle ne pas être au courant de ce qui s’était passé hier soir ? Sa mère flattait Yang Hongzhi comme s’il était déjà son gendre et jouait l’entremetteuse. Mais elle ne s’attendait pas à ce que Yang Hongzhi ait recours à un acte aussi méprisable, en utilisant en fait un médicament pour la soumettre. Et penser que sa mère était complice, c’était une abomination.
«Su Li, je… Je…»
«Va te faire voir !»
Dans sa fureur, Su Li attrapa le pichet de lait devant elle et le lança furieusement sur Yang Hongzhi, en se brisant juste à ses pieds, et cela le fit sauter d’un pas en arrière en état de choc.
«Bien, bien… Je m’en vais. Je vais partir, d’accord.»
Yang Hongzhi décida qu’il valait mieux partir pour l’instant, il sortit dégoûté.
«Su Li, que s’est-il donc passé ?»
Demandait Chai Zhiying, ses sourcils froncés. Yang Hongzhi était le fils du plus grand actionnaire de la société, et il n’était pas raisonnable de le traiter de la sorte.
Luo Pingxiang ne dit rien , elle partit rapidement aider tante Lee à nettoyer le sol, maintenant jonché de morceaux de verre cassés et de lait renversé.
«Je vais bien !»
Su Li regarda Xiao Luo en disant cela, avec une lueur froide dans les yeux.
C’était la première fois que Xiao Luo ne pouvait pas renvoyer le regard d’une personne. Il détourna le regard avec culpabilité.
«Tu devrais partir aussi…»
La voix de Su Li était froide. «Je ne souhaite pas vous voir maintenant. »
Comment Xiao Luo s’était-il avéré être l’homme qui l’avait emmenée la première fois ? Ce n’était pas quelqu’un avec qui elle voulait être en relation, et ce n’était même pas quelqu’un qui avait une carrière réussie. Pire encore, c’est elle-même qui lui versait un salaire. Quand elle y pensa, elle ressentit le besoin de pleurer, et ce n’était certainement pas ainsi qu’elle avait envisagé sa vie. C’était compliqué et douloureux pour Su Li d’accepter que cet homme avait pris sa virginité, une tâche qui ne pouvait pas être lavée et cela resterait une partie sordide de sa vie.
«Reposez-vous…»
Xiao Luo se leva et repartit sans faire de bruit, il était parfaitement conscient des émotions de Su Li.
Alors que Xiao Luo s’éloignait, Chai Zhiying remarqua les marques sur son cou et fut stupéfaite ! En racontant ce qu’elle venait de voir, et en considérant l’attitude de Su Li à son égard ainsi que son état d’esprit déprimé, une pensée détestable lui vint à l’esprit. Les yeux écarquillés d’horreur, elle se précipita vers la table à manger et demanda directement à Su Li : « Su Li, qu’est que cette marque sur ton cou..»
Su Li ne répondit pas, mais des larmes coulèrent du coin de ses yeux.
Quand Chai Zhiying vit les larmes, elle décida que le pire était arrivé, c’était Xiao Luo, et il avait ravagé Su Li ! Chai Zhiying a senti son esprit se vider, Su Li était une artiste sous ses soins, et elle ne tolérait aucunement que quelqu’un puisse jouer avec sa superstar. Ses yeux rougirent, et elle cria : «Je vais trouver quelqu’un pour faire atterrir ce connard en prison. Qu’il pourrisse là-dedans jusqu’à sa mort !!!»
«Revenez !»
«Cela n’a rien à voir avec lui. Ne t’en mêle pas !» hurla Su Li. Chai Zhiying s’arrêta net et se retourna vers Su Li.
«Mais, ce salaud, il…»
«Je ne veux pas me répéter…»
Su Li se mordit les lèvres, elle fut tourmentée, et des gouttes de sueur se formaient sur son front.
Chai Zhiying serrait les dents en tournant la tête vers la porte et regardait avec indignation. Sa haine envers Xiao Luo avait atteint son apogée, et à ses yeux, ils avaient involontairement invité un loup dans la maison, pire encore, un loup aux yeux blancs [1].
En ce qui concerne Chai Zhiying, tous les hommes ne pouvaient penser qu’avec la moitié inférieure de leur corps. Elle l’avait rappelé à Su Li de nombreuses fois, et pourtant, cela s’était toujours produit à la fin. Elle était si furieuse qu’elle voulut déchiqueter Xiao Luo en petits morceaux.
…
Lorsque Xiao Luo sortit, Yang Hongzhi, les yeux rouges, était encore attardé dans le couloir. Il remarqua immédiatement les marques sur le cou de Xiao Luo, c’était un joueur chevronné qui avait séduit d’innombrables filles, et de telles choses n’échappaient pas à ses yeux d’aigle, ni à l’implication de ce qui s’était passé entre Xiao Luo et l’objet de son affection, Su Li.
Hélas, sa pire crainte s’était maintenant réalisée. La déesse qu’il s’imaginait se précipitant sous lui un nombre incalculable de fois, avait été souillée par un autre homme, la dépouillant de sa vertu. Ce n’était pas différent d’épouser une femme, mais de l’envoyer dans la chambre nuptiale d’un autre homme. Plus blessant encore, l’homme n’était rien d’autre qu’une loche de boue luttant au fond de la société.
Yang Hongzhi sentit une rage monter, une rage débridée…
Yang Hongzhi bouillonnait et son visage était déformé par une expression hideuse. Puis il hurla et lança un coup de poing au visage de Xiao Luo.
Il rugissait comme un lion et mettait tout ce qu’il avait dans ce coup de poing alors qu’il fouettait dans les airs pour atteindre sa cible.
Mais le coup fut facilement intercepté par Xiao Luo, qui le stoppa avec la paume de la main juste devant son visage et enchaîna immédiatement avec un coup de pied dans l’abdomen de Yang Hongzhi.
«OOFFH!»
Yang Hongzhi fut jeté en arrière, s’écrasant au sol et serrant son abdomen. Alors qu’il se recroquevillait, son visage devint rouge, les veines bleues se bombaient visiblement, et ses lèvres continuaient à souffler comme un poisson hors de l’eau. Son corps tremblait de manière incontrôlable à cause de cette douleur atroce.
«C’est vous qui avez planifié ce plan et préparé la drogue hier soir, n’est-ce pas ?»
Xiao Luo s’approcha et s’agenouilla, puis regarda Yang Hongzhi d’un air sévère sur le visage.
«Toi, sale… tu l’as souillée !»
Bien que Yang Hongzhi ait conscience de la force de Xiao Luo et s’en méfiait, sa colère l’avait aidé à transcender la peur, et même à présent, il était rongé par le désir de découper Xiao Luo en morceaux.
«Alors, admettez-le… quel homme vous êtes !»
Xiao Luo sourit et se leva, et sans le moindre avertissement, il envoyait un coup de pied à Yang Hongzhi sur la poitrine, alors qu’il était étendu sur le côté.
«ARGH !»
Yang Hongzhi hurla en tombant en l’air et s’écrasa lourdement au bout du couloir. Il agrippa sa poitrine mais sentit tous ses organes bouger, et il gémit d’une immense douleur.
Xiao Luo s’approcha de lui de manière menaçante, saisit son col, puis le souleva comme une poupée de chiffon.
Les pieds de Yang Hongzhi étaient posés sur le sol, et il donnait des coups de pied sans but en l’air en essayant de prendre pied, tout en continuant à gifler les bras de Xiao Luo pour se libérer. Mais il n’y avait pas d’échappatoire, Xiao Luo avait les mains comme une pince à acier et Yang Hongzhi ne menait nulle part.
«Laisse-moi partir… Laisse-moi partir !»
«Savez-vous, si cela avait été moi à Jiangcheng, vous seriez déjà un cadavre maintenant !»
Xiao Luo rit et contredisait Yang Hongzhi, se souvenant de ses jours à Jiangcheng, mais c’était de l’histoire ancienne, et il avait depuis été beaucoup plus sobre, refusant de tuer à moins d’en avoir absolument besoin. Si cela s’était produit à Jiacheng l’année dernière, il aurait écrasé Yang Hongzhi en une pâte à papier sans hésitation, et cela n’aurait pas été plus difficile que d’écraser une punaise de lit.
Il frappa ensuite Yang Hongzhi contre le mur.
«OOFFH!»
Yang Hongzhi en eut le souffle coupé. Lorsque Xiao Luo relâcha son emprise, Yang Hongzhi glissa lentement par terre et s’effondra en tas.
Xiao Luo se retourna ensuite et retourna dans son propre appartement.
Les marques sur son cou rendirent difficile pour Xiao Luo de quitter sa place, mais il ne plaignait pas car il n’avait pas de problèmes urgents. En outre, il y avait un avantage à vivre dans un appartement d’hôtel de luxe, et commander un délicieux repas, spécialement préparé par le chef de l’hôtel, était seulement un appel téléphonique.
Le premier jour, il n’eut pas de nouvelles de Su Li, mais Su Xiaobei se précipita souvent vers lui pour le chercher.
Le deuxième jour, toujours pas un mot de Su Li et Su Xiaobei courut souvent pour le chercher.
Le troisième jour, la mère de Su Li venait voir Su Li, ils eurent des séquelles, et sa mère partit, découragée.
Le quatrième jour, Su Li est venue le chercher elle-même.
Il n’y avait que les deux, un homme et une femme, assis seuls dans le salon.
Comme Xiao Luo était l’hôte, il fit le nécessaire et lui versa courtoisement une tasse de thé chaude.
Mais Su Li ne bu même pas une gorgée. Elle ne disait pas un mot depuis qu’elle était entrée dans l’appartement et ne fit que regarder Xiao Luo comme si elle était dans un état hébété.
Xiao Luo avait toujours ressenti l’animosité de Su Li à son égard, et il pensait qu’il valait mieux mettre cartes sur table. Alors qu’il se préparait au pire, il prit une profonde inspiration et dit : «Mlle Su, je sais que vous me détestez pour ce qui s’est passé, mais c’était hors de notre contrôle. Bien sûr, j’en assumerai l’entière responsabilité. Accident ou pas, le fait est que nous avons couché ensemble, et je ne renierai pas ma responsabilité.»
Homme de conservation à l’esprit traditionnel, Xiao Luo ressentit de la culpabilité et se sentit responsable de protéger l’honneur de Su Li. Il ne pouvait pas agir comme si de rien n’était après lui avoir pris sa première fois.
Note de bas de page : [1] Loup aux yeux blancs : dans l’idiome chinois, ce terme est utilisé pour décrire une personne cruelle.