L’homme au visage carré tremblait, fixant Xiao Luo avec une terreur absolue. La dernière chose à laquelle ils se seraient attendus était de tomber sur une telle bête. C’était pour une bonne raison que le vieil adage avait été dit à beaucoup d’hommes : «Ne brutalise pas les faibles et crains les forts». Si l’on se comporte de manière hautaine et que l’on s’en prend constamment aux faibles, il est inévitable qu’un jour, on tombe sur quelqu’un de plus capable que soi. Le destin a une drôle de façon de mordre dans le dos au moment où l’on s’y attend le moins.
Zhang Dashan était sorti du véhicule et se dirigeait vers Xiao Luo.
Tout en marchant, il ramassa une barre qui traînait sur le sol, puis rugit vers l’homme au visage carré : «P****n, tu voulais casser ma voiture ? Laisse-moi d’abord casser la tienne !»
Il se dirigea vers la camionnette, fit pivoter la barre vers l’arrière et l’abattit lourdement sur le pare-brise.
CRRAACCKKK !
En s’écrasant sur le pare-brise trempé, la barre a visiblement fissuré la surface, produisant un motif en forme de toile autour de l’endroit où elle a frappé. Un autre coup fit un trou dans le pare-brise, le brisant en petites mosaïques de verre qui jonchèrent les sièges avant que l’écran ne se désagrège.
Zhang Dashan était tellement enragé qu’il s’acharna à plusieurs reprises sur la camionnette, brisant les vitres et causant des bosses sur tout le véhicule. Des bruits sourds et des cris stridents résonnaient des coups et ressemblèrent aux hurlements douloureux d’une victime d’abus.
«Si tu oses frapper encore une fois, je tue toute ta famille !»
L’homme au visage carré hurla bruyamment à Zhang Dashan. Ses yeux injectés de sang étaient remplis de rage, et il avait l’air sinistre avec le sang qui coulait sur son visage. Certains disent qu’une voiture équivaut à l’attitude d’un homme et même à son “autre femme”, alors en voyant Zhang Dashan défoncer son van, l’homme au visage carré réagit avec colère malgré les circonstances difficiles.
Alors que les mots sortaient de sa bouche, Xiao Luo s’approcha et frappa durement sa main gauche avec son pied droit.
Crack~ crack~ crack~
Le bruit macabre de craquements d’os se fit entendre tandis que les cinq doigts de sa main gauche étaient déchiquetés sous le pied droit de Xiao Luo. Des os éclatés dépassaient de la peau brisée, et la main tremblait tandis que le sang suintait, contrastant fortement avec les os exposés.
L’homme au visage carré hurla, le visage tordu par l’agonie. Il était à présent allongé sur le sol, se tordant sous l’effet d’une douleur atroce.
Il leva la tête et fixa Xiao Luo de là où il se trouvait, et ses yeux étaient remplis d’effroi. Les autres hommes ne purent s’empêcher de trembler et firent de leur mieux pour ne pas attirer son attention. Ils s’étaient toujours considérés comme des personnages redoutables, mais en présence de cet homme, leur courage les quittait et ils se sentaient comme des petites filles sans défense.
Xiao Luo n’eut pas à dire un mot, il se contenta de sourire à l’homme au visage carré et de secouer la tête, lui suggérant qu’il ferait mieux de ne pas bouger, sous peine d’être accueilli avec plus de douleur.
Bien entendu, l’homme au visage carré osa à peine respirer et hocha la tête pour montrer qu’il avait compris. À ses yeux, Xiao Luo était un démon sous forme humaine.
«Vieux Xiao, nous avons un problème, viens ici !»
Zhang Dashan avait arrêté de frapper la camionnette et appela Xiao Luo.
Sous le regard de l’homme au visage carré et de sa bande, leurs visages changèrent soudainement. Ils étaient pâles et paniqués, comme s’ils avaient été démasqués pour avoir fait quelque chose d’illégal.
Xiao Luo fronça les sourcils et s’approcha.
Zhang Dashan pointait du doigt la banquette arrière de la camionnette, et lorsqu’il jeta un coup d’œil, il vit qu’un sac était posé sur le plancher du véhicule. Le sac bougeait, et de toute évidence, il contenait quelque chose de vivant. Ils ont alors entendu un léger cri.
«Que penses-tu qu’il y ait à l’intérieur ?» Zhang Dashan avait l’air très sérieux.
«Nous le saurons une fois que nous l’aurons ouvert.»
Xiao Luo ouvrit la porte du van et s’apprêta à détacher le sac.
Zhang Dashan l’arrêta précipitamment et lui dit avec prudence : «Vieux Xiao, ne sois pas si effronté, et s’il y avait un tas de serpents venimeux à l’intérieur ? Si tu l’ouvre, tu ne risques rien ?»
«Tu penses que ça pourrait être des serpents ?»
Xiao Luo le regarda en roulant des yeux car il était évident, vu la forme du sac, que ce qu’il y avait à l’intérieur ne ressemblerait sûrement pas à des serpents.
«Même si ce ne sont pas des serpents, et si c’était une bête ? Ces quatre types n’ont pas l’air de gens honnêtes, et il est possible qu’ils soient des trafiquants d’animaux exotiques. Quoi qu’il en soit, mieux vaut prévenir que guérir. Soyons prudents dans toutes les tâches que nous entreprenons.» Zhang Dashan était toujours inquiet, car il était dans sa nature de craindre l’inconnu.
«Reste à l’écart si tu as peur.»
Xiao Luo ne comprenait pas la peur de Zhang Dashan. Il ne s’agissait que d’ouvrir un sac, était-il nécessaire d’être aussi prudent ?
Il tendit les mains pour défaire le nœud de fixation du sac. Leurs deux mâchoires s’effondrèrent en regardant le contenu du sac, les yeux écarquillés.
Il ne s’agissait ni d’un serpent venimeux ni d’une bête féroce, mais d’une belle et mignonne petite “loli”. [1]
Elle avait l’air d’avoir entre trois et quatre ans, avec une paire de beaux yeux clairs si brillants que des étoiles semblaient y résider. Ses cheveux étaient noirs et doux, comme une cascade qui descendait jusqu’à ses épaules. Elle avait une frange douce, un petit nez délicat, une peau claire et de longs cils. Elle ressemblait à une adorable petite fée descendue par hasard dans le monde des mortels.
Cependant, les mains de ce petit ange étaient attachées et sa bouche était bâillonnée par un morceau de tissu blanc. Elle avait l’air impuissante et fixait Xiao Luo et Zhang Dashan, effrayée. Elle s’était néanmoins calmée après avoir vu le visage de Xiao Luo.
«Ces enfoirés ont vraiment kidnappé une petite fille !» Zhang Dashan était très en colère.
Même si Xiao Luo ne s’était jamais considéré comme une personne décente, les souvenirs de cette petite fille forcée par le Gang du Dragon à mendier pour vivre faisaient bouillir son sang de rage. Cette adorable fille avait sans aucun doute été kidnappée et s’ils ne l’avaient pas trouvée par hasard, elle aurait finalement vécu une vie gâchée dans un abîme sans fond.
Il resta silencieux tandis qu’il détachait la corde qui la retenait et retirait le morceau de tissu blanc de sa bouche.
«Papa !»
Xiao Luo fut déconcertée.
Zhang Dashan dit d’une voix aimable : «Petite fille, tu l’as confondu avec quelqu’un d’autre, d’accord. Ce n’est pas ton papa.»
Il savait mieux que quiconque que Xiao Luo, son propre frère, ne pouvait pas avoir de fille. Il n’avait même pas de petite amie, et encore moins de femme.
La loli leva timidement les yeux et resta silencieuse, puis elle serra Xiao Luo très fort dans ses bras, comme s’il allait s’évanouir dans les airs au moment où elle le lâcherait.
Xiao Luo savait qu’elle avait souffert d’une expérience traumatisante, ce qui l’avait poussée à se comporter bizarrement.
Il la sortit de la camionnette tandis qu’elle s’accrochait à lui comme une pieuvre. Elle gazouilla : «Papa, Bei Bei t’a enfin retrouvé. Maman ne m’a pas menti, papa est vraiment dans cette ville.»
Xiao Luo lui sourit, puis se tourna vers Zhang Dashan et lui dit : «Appelle la police, laisse la police s’occuper de l’affaire !»
Zhang Dashan acquiesça immédiatement. Même s’ils avaient sauvé une enfant kidnappée, ils ne pouvaient pas s’occuper d’elle pour le reste de sa vie. De plus, ils devaient se rendre à une réunion, ce qui ne leur laissait pas beaucoup de temps pour nettoyer le désordre.
Après l’interrogatoire, l’homme au visage carré et sa bande leur fournirent tous les détails. Il ne s’agissait pas d’un enlèvement mais d’un trafic. Tous les quatre gagnaient leur vie grâce au trafic d’enfants. Cette loli, qui s’appelait Bei Bei, avait l’air aussi divine qu’une petite fée, elle valait donc naturellement beaucoup d’argent. Ils la suivaient depuis un certain temps et, dès qu’ils en avaient eu l’occasion, ils l’avaient arrachée à ses parents et étaient partis en trombe dans leur camionnette.
«Nous avons tort et nous nous excusons. Grands frères… laissez-nous partir…»
L’homme au visage carré était maintenant brisé, toute trace de son arrogance passée avait disparu, et il suppliait Xiao Luo d’avoir pitié de lui. Si la police venait, lui et ses hommes seraient emprisonnés pour longtemps. Ils avaient commis ce crime à plusieurs reprises, s’ils étaient poursuivis, ils passeraient probablement le reste de leur vie en prison.
«Vous laisser partir ? Ne rêvez pas, les salauds comme vous méritent la peine de mort, p****n !» Répondit Zhang Dashan en leur criant dessus. Il détestait terriblement les trafiquants d’êtres humains et avait été très influencé par le film “Lost and Love”.
[1] : Loli : dans ce chapitre cela fait référence à une jolie fille d’âge préscolaire aux traits exceptionnellement beaux.