Auteur : Le Vent du Soir est Apaisant ()
Traductrice : Moonkissed
« Yan’er. »
« Réveille-toi, tu as dormi trop longtemps… »
Une voix familière résonna, faisant ouvrir les yeux à Shi Yan.
Devant lui, tout n’était que néant et obscurité.
C’était comme s’il était enfermé dans une boîte noire, incapable de voir ou de toucher quoi que ce soit…
« Père, est-ce toi ? »
« Où es-tu ? »
Shi Yan appela doucement.
« Yan’er, il te reste encore beaucoup de choses à accomplir. As-tu oublié ? »
« Père, je suis si fatigué, j’aimerais juste dormir à jamais… » Le cœur de Shi Yan se serra d’une immense tristesse.
Il voulait pleurer, mais aucune larme ne coulait.
C’est seulement en présence de ses parents qu’il se permettait de dévoiler cette fragilité, de laisser transparaître ses émotions.
« Yan’er, c’est moi qui t’ai causé tant de peine. Être mon fils doit être difficile, tu as tant de choses à porter sur tes épaules… »
La voix de l’Empereur était empreinte de douleur et de compassion.
« Yan’er, tu es libre de choisir ton destin, mais pour cette fois, pourrais-tu te réveiller ? »
« Ta mère t’attend encore, eux aussi t’attendent… »
Shi Yan, accablé par la tristesse, murmura avec désespoir : « Père, j’ai fait un rêve. »
« Dans ce rêve, le professeur Liu Cang est mort, l’oncle Qin Mo et l’oncle Ling Feng sont morts aussi. »
« Tant de gens sont morts, je n’ai pas pu les protéger… »
L’Empereur resta silencieux un instant, puis sa voix s’éleva, empreinte de regret : « Pardonne-moi, Yan’er, tout est de ma faute. Je suis parti trop tôt. »
« Mais la mort n’est pas une fin, et ton chemin n’a pas de fin non plus… »
« Réveille-toi, mon enfant, cette fois je marcherai à tes côtés. »
Shi Yan, chassant sa tristesse, demanda à la noirceur : « Père, comment puis-je me réveiller ? Où es-tu ? »
L’Empereur répondit doucement : « Avance, continue d’avancer, mon enfant… »
Sa voix résonnait d’encouragement et d’espoir.
Shi Yan ouvrit la bouche, voulant poser d’autres questions, mais aucun mot n’en sortit finalement.
Il avait senti que l’aura de son père avait disparu.
Obéissant aux dernières paroles de son père, Shi Yan commença à marcher dans l’obscurité.
Il n’y avait aucune direction, mais il marchait en suivant son cœur, déterminé à ne pas se perdre.
Pas de lumière, pas de son, seulement le néant.
Combien de temps marcha-t-il ainsi ?
Le corps de Shi Yan, sur l’autel, ouvrit soudainement les yeux !
Il haletait lourdement, son cœur battant furieusement, comme s’il avait été endormi trop longtemps et qu’il cherchait désespérément à revivre.
« Père… »
Shi Yan se précipita hors de l’autel, avançant rapidement dans l’obscurité.
Il ressentait la présence de son père, si familière…
D’un geste de la main, il fit jaillir des flammes arc-en-ciel qui illuminèrent l’abîme, dévoilant la route devant lui.
Deux heures plus tard, Shi Yan s’arrêta.
Devant lui se dressait un autel identique au précédent, mais beaucoup plus grand.
Sur cet autel reposait un cercueil.
Shi Yan, les larmes aux yeux, s’approcha pas à pas.
Quand sa main toucha le cercueil, une force inimaginable se déversa soudainement dans son corps.
« Royaume Sans Égal, surpassé ! »
« Premier, deuxième, troisième stade du Royaume de déplacement des Montagnes… »
« Royaume de Déplacements des Montagnes, surpassé ! »
« Premier, deuxième, troisième stade du Royaume Remplissage de la Mer… »
« Royaume du Remplissage de la Mer, surpassé ! »
« Premier, deuxième… »
« Neuvième stade du Royaume des Cieux Changeants, sommet ! »
« Mage interdit mineur, mage interdit absolu, mage spirituel étoilé, sommet ! »
Lorsque cette force s’apaisa, Shi Yan sentit une puissance capable de détruire des mondes circuler en lui.
Il serra le poing, provoquant des explosions sonores tout autour, et même l’espace se tordait sous la pression.
« Alors, c’est ça, le Royaume des Cieux Changeants… »
Dans les yeux de Shi Yan, des étoiles tourbillonnaient, et une soif de vengeance incommensurable s’enflamma en lui.
Un à un, des noms défilèrent dans l’esprit de Shi Yan.
Lin Huaiyuan, Ouyang Jing, les anciens lâches, l’alliance des neuf nations, les tribus obscures…
À cet instant, Shi Yan ressentait une confiance et une puissance absolues !
Désormais qu’il avait atteint le Royaume des Cieux Changeants, tous ses ennemis ne pouvaient que le regarder de loin, impuissants…
« Père… »
Shi Yan ouvrit doucement le cercueil.
À l’intérieur, il trouva le corps de l’Empereur Shi Daofei.
Il portait une robe noire, couverte de taches de sang brunâtre.
Cela laissait imaginer à quel point l’Empereur avait dû combattre des ennemis redoutables. Même après mille ans, le sang de ses adversaires n’avait pas disparu.
Le visage de l’Empereur était ferme, ses traits semblaient taillés dans la pierre, mais une profonde fatigue se lisait sur ses traits.
Voir cela fit souffrir Shi Yan encore davantage.
Son père avait passé toute sa vie à se battre, à protéger les siens, et même dans la mort, il pensait encore aux citoyens du Grand Xia.
« Père, ton fils est là… »
Shi Yan saisit la large main de son père, les larmes coulant sans retenue.
Le corps de l’Empereur semblait entouré de la force du Dao, si bien qu’il ne paraissait pas mort, mais plutôt en plein sommeil.
Peu importe combien Shi Yan l’appelait, il ne pouvait le réveiller.
Tout le monde savait que l’Empereur était tombé au combat, mais personne ne connaissait l’emplacement de son corps. Qui aurait pu imaginer qu’il était ici, dans cet abîme ?
Shi Yan se demandait qui avait construit ce cercueil pour son père.
« Père, il me reste encore des choses à accomplir. Une fois que tout sera terminé, je reviendrai te voir… »
Bien qu’il y ait encore tant de choses qu’il aurait voulu dire.
Shi Yan referma néanmoins doucement le cercueil.
Comme l’avait dit son père, beaucoup de gens comptaient encore sur lui.
Soudain.
Lorsque la main de Shi Yan quitta le cercueil, son niveau de pouvoir se mit à chuter brutalement, le ramenant au sommet du Royaume Sans Égal.
Lorsqu’il se rapprocha à nouveau du cercueil, ses pouvoirs du Royaume des cieux changeants et du mage spirituel étoilé revinrent.
« J’ai compris, père… »
Shi Yan utilisa une corde magique pour attacher le cercueil et le porter sur son dos.
Père et fils partaient ensemble au combat.
Shi Yan comprenait enfin les paroles de son père : « Réveille-toi, mon enfant, cette fois je marcherai à tes côtés. »
…
Dans le Domaine de la Paix.
Ce jour-là, une grande colère régnait parmi le peuple du Grand Xia.
Le lendemain, la famille Lin et le Parlement national organisaient une fête d’anniversaire pour Lin Yaoxuan.
En sept ans, le peuple de la Grande Xia n’avait organisé aucune célébration, pas même pour des mariages ou des anniversaires, par respect pour ceux tombés au combat.
Et pourtant, ce traître de Lin Yaoxuan, pourquoi aurait-il droit à une fête ?
« Je n’irai pas, que ceux qui veulent y aller le fassent, mais pas moi ! »
« Si quelqu’un ose y aller, je le tuerai après et j’utiliserai son sang pour honorer le Roi Incomparable. »
« Ce n’est pas d’une fête qu’il mérite, mais de funérailles ! »
« Attendez demain, je vais lui apporter une couronne mortuaire. Si je meurs, que mes frères se souviennent de brûler beaucoup de papier pour moi ! »
La haine et la colère du peuple envers la famille Lin étaient visibles. Même la mort ne pourrait les empêcher de perturber cette fête.
Depuis sept ans, ils maudissaient sans cesse ces traîtres.
Ils haïssaient le ciel, se demandant pourquoi la foudre n’avait pas encore frappé la famille Lin.
Dans l’après-midi.
Une annonce du gouvernement ne fit qu’attiser encore plus la fureur.
[Toute personne ayant reçu une invitation doit impérativement assister à la fête d’anniversaire sur la plaine de l’Aube, sous peine d’être punie selon la loi nationale !]
« Fils de… ! »
« Je jure que je vais tuer toute la famille de Lin Yaoxuan ! »
Les gens grinçaient des dents de rage, se demandant comment de telles atrocités pouvaient exister dans ce monde.