Auteur : Le Vent du Soir est Apaisant ()
Traductrice : Moonkissed
Lorsque la nouvelle parvint au Domaine de la Paix, tout le monde fut en ébullition.
Avec un ratio de pertes de près de 1 contre 7, cette bataille était une victoire totale !
« Hahaha ! Nous avons tué deux millions de ces loups des Neuf Nations ! »
« Cette bataille doit entrer dans les annales et être racontée pour l’éternité ! »
« Si les hommes des Neuf Nations osent poser le pied sur notre terre, qu’ils y restent à jamais ! »
Cette première victoire marquait la détermination du peuple du Grand Xia à reconquérir ses terres ! C’était aussi le signe que le Grand Xia ne fuirait plus la guerre, mais qu’elle avait sonné le début de la contre-offensive.
Lorsque Shi Yan et ses compagnons arrivèrent à l’entrée, une immense foule les attendait, venue les acclamer pour leur retour victorieux.
Les soutiens du département logistique se précipitèrent pour soigner les blessés en priorité.
Le soir venu, sur une vaste plaine près de l’entrée, des pierres tombales furent érigées les unes après les autres, marquant les tombes des soldats tombés au combat. Cet endroit fut officiellement baptisé « Le Champ des Héros », destiné à honorer la mémoire des défunts pour les générations futures du Grand Xia.
Après avoir enterré les soldats morts au combat, tous se recueillirent en silence, priant pour les âmes des disparus.
Enfin, une grande fête fut organisée pour célébrer la victoire.
Tout le peuple du Grand Xia fêtait. Même s’ils n’étaient pas physiquement ensemble, leurs cœurs battaient à l’unisson, unis par une fierté et une exaltation communes.
Pendant ce temps, dans la nouvelle résidence des Lin, Lin Yaoxuan, rempli de haine, se faisait aider par une servante pour se déplacer en fauteuil roulant vers le grand hall.
« Grand-père, tout cela est la faute de Shi Yan ! Tant qu’il sera en vie, notre famille Lin ne connaîtra jamais la paix ! »
« Si nous ne faisons rien, nous n’aurons plus jamais d’opportunité ! »
Il hurlait, attribuant toute sa haine à Shi Yan.
Lin Huaiyuan soupira. Il comprenait bien, lui aussi, l’envie de se débarrasser de Shi Yan. Mais le problème, c’était qu’il n’arrivait pas à le tuer…
Il avait déjà tenté deux fois. La première fois, il avait accusé Shi Yan de trahison, mais non seulement il avait échoué à l’éliminer, mais Shi Yan était devenu un symbole de la jeunesse.
La deuxième fois, il avait pris un risque en appelant les puissants guerriers des Neuf Nations. Il pensait que cela ne pouvait échouer, mais au lieu de cela, cela avait éveillé la volonté résiduelle de l’Empereur, sacrifiant ainsi son propre fils et de nombreux membres de son clan.
« Ne t’inquiète pas, quand Shi Yan perdra le soutien du peuple, ce sera le jour de sa chute » , le rassura Lin Huaiyuan.
« Perdre le soutien du peuple ? » Lin Yao Xuan ne comprenait pas.
En ce moment, Shi Yan jouissait d’une immense popularité, il semblait impossible qu’il perde l’appui du peuple.
Un sourire cruel se dessina sur le visage de Lin Huaiyuan. « Laisse-le continuer à mener les batailles. Plus elles seront violentes, mieux ce sera. Tant que suffisamment de citoyens du Grand Xia mourront, le peuple finira par se retourner contre lui. »
En entendant cela, Lin Yao Xuan sembla comprendre.
Pour l’instant, tout le monde faisait confiance à Shi Yan et le suivait aveuglément. Mais à mesure que le nombre de morts augmenterait, ils n’auraient qu’à attiser le mécontentement, et bientôt, tout le monde commencerait à le blâmer.
« Grand-père, tu es un génie ! » s’écria Lin Yao Xuan, ravi.
…
De son côté, Shi Yan ne participa pas aux célébrations.
Il s’était assis tranquillement dans le « Champ des Héros » récemment établi, son esprit flottant loin dans ses pensées.
« Xiaoyan, la guerre entraîne toujours des morts. Ne sois pas accablé par cela. Leur sacrifice ne sera jamais oublié par le peuple du Grand Xia. »
Ji Changhe s’approcha lentement et alluma un bâton d’encens en hommage aux 300 000 âmes disparues.
« Je sais, oncle, je réfléchis juste aux prochains plans et aux événements à venir » , répondit Shi Yan en forçant un léger sourire et en cachant son trouble.
Ji Changhe tapota doucement l’épaule de Shi Yan et lui dit avec bienveillance : « Les Neuf Nations ont subi de lourdes pertes cette fois-ci, mais elles ne resteront pas les bras croisés. Elles rassembleront certainement une grande armée pour revenir à la charge. Tu devrais te reposer et récupérer tes forces. »
Shi Yan acquiesça, prêt à répondre, lorsque soudain une silhouette apparut, courant rapidement vers eux.
« Ancien Ji, Roi Incomparable, il se passe quelque chose de bon ! Vous devez venir voir ça ! »
« Quelque chose de bon ? »
À ces mots, Ji Changhe et Shi Yan, intrigués, se précipitèrent vers l’entrée.
À leur arrivée, ils découvrirent une foule immense, rassemblée et discutant avec agitation, les regards tournés vers l’extérieur du Domaine de la Paix.
Shi Yan aperçut immédiatement Mikaela qui lui faisait signe derrière la barrière. Derrière elle se tenait une multitude de silhouettes, estimées à environ 100 000 personnes. Ces individus étaient grands, beaux, avec des ailes dorées déployées dans leur dos.
C’était les Anges, un sous-groupe de l’humanité issu du Royaume d’Eagle.
« Que se passe-t-il ? Pourquoi sont-ils ici ? » demanda Ji Changhe, surpris.
« Il semblerait que le chef des Anges soit venu avec toute sa tribu pour prêter allégeance au Grand Xia ! » expliqua un subordonné.
En entendant cela, Shi Yan et Ji Changhe furent stupéfaits.
Les Anges, une faction puissante et l’une des principales forces du Royaume d’Eagle, venaient se rallier au Grand Xia, considérée comme affaiblie ? Pourquoi un tel revirement ?
« Hé ! Ne reste pas là planté comme un arbre, viens m’ouvrir la porte ! » lança Mikaela en haussant la voix.
« Alors, quoi ? Je t’apporte des renforts et tu n’es pas content ? » ajouta-t-elle, taquine.
Elle agitait la main avec insistance, attendant que Shi Yan réagisse.
« Xiaoyan, même si j’ai confiance en Mikaela, nous devons être prudents en ces temps particuliers. Il vaut mieux rester vigilant » , conseilla Ji Changhe avec sagesse.
« Je comprends, oncle » , répondit Shi Yan en hochant la tête.
Il faisait confiance à Mikaela, mais cela ne signifiait pas qu’il pouvait accorder sa confiance aux autres membres de la tribu des Anges sans enquête préalable. Cependant, puisqu’ils s’étaient présentés à sa porte, il se devait au moins de les recevoir.
Les citoyens du Grand Xia, rassemblés autour de lui, avaient des sentiments partagés. Si les Anges venaient vraiment avec de bonnes intentions, cela leur procurerait un grand soulagement et une excitation sans bornes. Mais si c’était un piège, alors il faudrait rester sur ses gardes.
Malgré ces incertitudes, tous faisaient confiance au jugement du Roi Incomparable.
« Entre d’abord, je vais discuter avec ton chef » , dit Shi Yan en s’adressant à Mikaela après être sorti pour la rejoindre.
« Quoi ? Tu ne veux pas que je sois là ? » protesta Mikaela, mécontente.
« Entre, Hong Yue et Lingxi veulent te parler de quelque chose » , inventa Shi Yan pour détourner son attention.
Mikaela, hésitante, jeta un regard suspicieux à Shi Yan, mais finit par se diriger à contrecœur vers l’intérieur, ses hanches se balançant élégamment.
Shi Yan observa les environs. Les 100 000 Anges le regardaient également, certains avec admiration, d’autres avec curiosité, et quelques-uns avec des sentiments plus ambivalents.
Un magnifique Ange à huit ailes s’avança alors avec un sourire.
« Shi Yan, nous avons souvent entendu parler de toi au Royaume d’Eagle. Maintenant que je te rencontre enfin, tu es tout aussi impressionnant que dans les récits. »
Cet Ange n’était autre que Raphaël, le chef de la tribu des Anges.
« Merci sincèrement d’avoir pris soin de Mikaela pendant tout ce temps » , ajouta-t-il en tendant la main.
Shi Yan serra sa main avec un sourire chaleureux. « Enchanté de vous rencontrer, Chef Raphaël. »
Son expression se fit ensuite plus sérieuse alors qu’il poursuivit : « Monsieur, vous savez que la situation est exceptionnelle en ce moment, et j’ai des questions importantes à vous poser. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. »
Raphaël ne montra aucun signe d’offense et sourit : « Si tu ne posais pas ces questions, je n’oserais même pas franchir cette barrière. »