“Qu’est-ce que c’est ?”
Une adolescente se parlait à elle-même dans un laboratoire de recherche.
C’était une jolie fille avec des cheveux roses. Ce sur quoi ses yeux perplexe étaient actuellement fixés, était une boîte d’objets de couleur marron.
Même lorsqu’elle la soulèva et sentie la douce odeur qui s’en dégageait, elle ne savait pas ce que c’est.
Si elle se souvenait bien, le garçon qui lui avait remis ces objets, il les avait appelés “chocolat” ?
“Sherry, que se passe-t-il ?”
La personne qui l’interpellait était un homme d’âge moyen.
Il avait des cheveux poivre et sel, coiffés en arrière.
“Vice principal Ruslan…”
“Tu avais promis de m’appeler père quand nous sommes seuls.”
“Beau-père.”
Sherry avait un rire gêné.
“Alors, qu’est-ce qui se passe avec ces chocolats ?”
“Des chocolats ? Un garçon de l’Académie des Mages Épéistes me les a donnés.”
“Heh~”
Ruslan se caressa la moustache.
“C’est une confiserie coûteuse qui fait fureur chez les filles de nos jours. Je suis sûr que c’est un cadeau pour toi.”
“Eh ? Mais je ne le connaissais pas.”
“Alors ça a dû être ce qu’on appelle ‘le coup de foudre’. Ce que tu as là est censé être un produit fantôme que même faire la queue dès l’aube ne te garantirait pas l’opportunité d’en acheter. Il semble que ce garçon se soit donné beaucoup de mal pour toi.”
“Amour au premier coup de foudre…”
Ainsi chuchotait Sherry, les joues légèrement teintées de rose.
“Quelle réponse vas-tu lui donner ?”
“Réponse… ?”
“Il doit attendre ta réponse.” ( Tu rêve un peu trop là… )
“M-, mais je suis…”
Les joues de Sherry étaient maintenant complètement rouges, et ses yeux nageait.
“Il serait bon que tu apprennes aussi à t’entendre avec les autres humains, plutôt que de te concentrer uniquement sur tes recherches. C’est aussi à cela que sert une école, après tout.”
“… Je comprends.”
Ruslan souriait doucement alors que Sherry baissait la tête.
“Alors, où en sont les progrès sur l’artefact ?”
“Il n’y a pas grand chose, j’en ai peur. Je viens juste de commencer, après tout.”
Les joues encore rouges, Sherry esquissait un sourire troublé.
“C’est vrai, je suppose.”
“Mais il y a une chose que j’ai déterminée jusqu’à présent. Le texte sur cet artefact utilise un code très unique.”
“Un code unique ?”
Sherry commença à étaler des documents devant Ruslan.
“Je pense que c’est un code utilisé par un pays ancien spécifique ou une organisation. Et aussi… je pense qu’il a une forte ressemblance avec le code sur lequel ma mère travaillait.”
“Je vois, Luclaire… elle était aussi une chercheuse exemplaire.”
Rouslan fermait les yeux, comme s’il se souvenait du passé.
“La signification du cryptogramme que ma mère déchiffrait avant sa mort, je veux le connaître.”
A cet instant, le profil de Sherry était clairement celui d’une chercheuse, de la tête aux pieds.
“C’est un bon travail que tu as accepté, n’est-ce pas ?”
“Oui, ça l’est.”
Ruslan lui tapota la tête, et elle souriait timidement.
“Alors, où est l’artefact en ce moment ?”
“Oh, les chevaliers dans l’autre pièce le gardent.”
“Tu n’as pas besoin de l’avoir en main ?”
“Seulement de temps en temps. Comme je dois passer du temps à réfléchir, et que je suis un peu nerveuse quand je suis avec les chevaliers.”
“Je se- tousse, tousse, s-, désolé pour ça…”
Ruslan se retourna et toussa.
“Beau-père ! Tu vas bien ?”
Sherry s’empressa de frotter le dos de Ruslan.
Le corps de Ruslan était mince, et ses joues creuses.
“Je, je vais bien, je vais bien.”
Ruslan retrouva lentement son souffle.
“J’avais l’impression d’aller un peu mieux aujourd’hui. Je suppose que c’est comme ça, les maladies.”
“Beau-père…”
“Ne fais pas ce visage inquiet. En plus de ça, l’offre d’études à l’étranger de la Ville Académique est revenue.”
“Ville Académique Rawagas……”
“Les plus grands cerveaux du monde ont déjà reconnu les résultats de tes recherches. Si tu vas à Rawagas, tu pourras grandir beaucoup plus, apprendre beaucoup plus. Je pense que c’est une excellente idée d’y aller.”
Sherry secoua la tête.
“Tu es encore malade, il n’y a pas moyen que je puisse y aller.”
“Sherry, tu n’as pas à t’inquiéter pour moi, vraiment.”
“Après la mort de ma mère, si tu ne m’avais pas adoptée, je serais certainement morte quelque part. Je… je veux t’aider, comme tu m’as aidée.”
Sherry avait les larmes aux yeux.
“Sherry… j’ai une si bonne fille en effet.”
Ruslan souriait doucement.
“Fais bien tes recherches alors. Et n’oublie pas de manger ces chocolats.”
“… Oui, je le ferai.”
Ruslan quitta le laboratoire de recherche.
Laissée seule, Sherry tendit la main vers un morceau de chocolat, ses joues rougissaient.
“Si doux… si délicieux…”
Et puis elle tendit la main pour un deuxième morceau.
*****
Je profite d’une journée parfaitement paisible en l’absence de Hyoro et Jaga et Alexia, juste en marchant vers mon dortoir.
Après avoir quitté le jardin qui est actuellement teinté par le soleil couchant et le nombre d’étudiants près de moi diminue, une étudiante s’approche soudainement de moi.
Elle porte un uniforme de deuxième année, a des cheveux bruns foncés relevés en chignon, et porte des lunettes à l’aspect boiteux sur ses yeux de même couleur.
Mais je peux dire, avec ma longue expérience de mob.
C’est une belle personne qui fait seulement semblant d’être une mob pour ne pas se faire remarquer.
“Hé là, vous avez un peu de temps ?”
Je reconnais cette voix.
“Nyuu, huh.”
Alors je dis d’une voix basse. Elle hoche la tête.
Dire qu’une dame d’une grande classe peut changer à ce point avec des lunettes, des produits de beauté et une coiffure différente.
Nous continuons à parler à voix basse.
“Tu es dans cette académie ?”
“Non, cet uniforme est emprunté. Pour que je puisse me fondre dans la masse.”
“Je vois.”
L’académie est si grande que les visages que vous connaissez seraient bien moins nombreux que ceux que vous ne connaissez pas. Tant que l’autre personne porte un uniforme, pourquoi lui accorder un second regard ?
“Où allons-nous parler ?”
“Pourquoi pas ce banc là-bas ?”
Il n’y a actuellement personne près de ce banc qui a une vue imprenable sur le magnifique jardin.
À cet endroit où le soleil couchant est un peu aveuglant, nous nous asseyons tous les deux l’un à côté de l’autre.