Partie 1
Le jour suivant, mercredi le 21 juin…
Ce n’était pas une pause en raison de vacances scolaires… Néanmoins, le lycée privé Raizen, que fréquentait Shido, avait dû s’occuper des problèmes survenus et avait annulé les cours de la journée. C’était quelque chose d’inévitable puisque les étudiants et les membres du personnels s’étaient tous évanouis, tombant temporairement dans l’inconscience.
Par chance, aucun élève ne s’est retrouvé en condition critique, mais, puisque l’école devait mener une enquête quant aux diverses causes, ils avaient décidé de fermer temporairement les locaux.
“…Bon, je suppose qu’on peut dire que c’est un bien pour un mal.”
“…Il est déjà presque 10 heures. Yoshino a dû déjà être transférée du toit de l’immeuble jusqu’ici. Elle va arriver à ta localisation assez prochainement, je suppose.”
Shido soupira après avoir refermé la porte. En même temps, la voix endormie de Reine se fit entendre dans son oreille droite.
Néanmoins, elle n’était visible nulle part, ce n’était que dans le petit transmetteur dans son oreille.
En effet, aujourd’hui, Shido allait tenter de sortir avec Kotori.
Shido tapota doucement sur son oreille droite et demanda :
“Bon, eh bien, c’est quoi l’entraînement d’aujourd’hui ? Je ne sais toujours pas ce que je suis supposé faire…”
On lui avait simplement demander de rencontrer hors de leurs maisons respectives Tohka et Yoshino.
“…Aahh. Une fois que tu seras avec Tohka et Yoshino, va à la station Tenguu. La destination est l’immeuble Gemini, au bloc B, 4ème étage… Là, aide-les à choisir leurs maillots de bain.”
“Maillots… de bain… ?!”
Il sourcilla et, évidemment, ses yeux se tournèrent vers la droite—la direction de laquelle provenait la voix. Les maillots de bain de Tohka et Yoshino… Au moment où il entendit ça, ses joues commencèrent à brûler de l’intérieur.
“…En effet, des maillots de bain. Je t’ai même déjà donné l’argent hier, non ? Cette somme devrait suffire.”
“Non… bien, bien que tout ce que tu as dit n’est pas faux… mais pourquoi des maillots de bain ?”
“…Shin. Demain, tu vas à l’Ocean Park avec Kotori, pas vrai ? Afin que tu puisses rester calme ce jour-là, il est essentiel que tu t’habitues à la vue de femmes en maillots de bain.”
Reine venait de prononcer ces mots comme si c’était une évidence. Shido plissa des yeux et se gratta le visage.
“…Non, Reine ? Même en supposant que je le voulais, je ne serais pas excité par la vue de ma sœur en maillot de bain, tu sais…”
“…Peut-être. Eh bien, c’est encore mieux si ça se passe comme ça, non… ? C’est pourquoi cet entraînement est nécessaire. Kotori ne sera pas la seule fille à l’Ocean Park. Si à ce rendez-vous exceptionnel, tu passes ton temps à regarder d’autres filles, ce sera gênant, tu vois ?”
“…”
Shido voulut répondre “je ne vais pas faire ça !”, mais au cours des secondes qui suivirent son visage devint brûlant. Du coup, il aurait été difficile de dire cela sans avoir un sentiment de culpabilité. *Ugu*—il grinça des dents et acquiesça en soupirant.
“Eh… Je comprends.”
C’est ainsi que la conversation s’acheva et il put entendre des bruits de pas derrière lui. Ce devait être Tohka ou Yoshino qui se déplaçait dans l’appartement. Shido leva sa main et se retourna.
“Ooh, bonjour…”
Suite à quoi, son corps tout entier s’immobilisa. Celle qui se tenait devant lui n’était ni Tohka, ni Yoshino, mais Tobiichi Origami qui était vêtue d’un pull tricoté et d’une mini-jupe qui lui donnait une grande amplitude gestuelle.
“Ori, Origami ?”
“…”
Elle acquiesça sans mot dire.
“Quelque chose ne va pas aujourd’hui ? Se rencontrer dans ce genre de lieu, c’est rare…”
En plein milieu de sa phrase, Shido se souvint soudainement. Il se couvrit la bouche de façon naturelle à l’aide de sa main de telle sorte qu’Origami ne réalise pas qu’il parlait discrètement dans son communicateur.
“Reine ? Ne me dis pas que ça fait partie de ton plan, aussi… ?”
“…Non, tout du moins j’ai rien préparé à ce propos.”
“Est… est-ce que ça ira ?”
Shido ôta sa main, gratta sa joue et dirigea son regard sur Origami.
“En parlant de ça, tu vas bien ? Tu étais encore à l’hôpital hier…”
“La blessure en soi n’avait rien de grave. Après qu’ils aient fait quelques vérifications, j’ai été autorisée à sortir de l’hôpital.”
“Vraiment… c’est super ! Et concernant… Mana ?”
Suite à sa question, les sourcils d’Origami se levèrent.
“Elle n’a pas encore repris conscience… Si Mana s’était réveillée, je ne serais pas venue ici… Malgré tout, c’est bon quand même. C’est cool de pouvoir se voir ensemble.”
“Eh, donc…”
“Shido !”
“Yoho~, nous t’avons fait attendre~”
A l’instant-même où il allait répondre, en provenance de l’appartement voisin à sa maison, il put entendre ce genre de voix. Il se tourna dans leur direction et il vit Tohka, qui portait un haut aux couleurs claires et au dos nu ainsi qu’une mini-jupe, ainsi que Yoshino, qui était vêtue d’une robe d’été.
“Uu ?”
Lorsque Tohka, qui affichait un large sourire sur son visage, remarqua la fille qui se tenait aux côtés de Shido, ses sourcils se levèrent exagérément. Faisant suite à cela, les traits de son visage exprimèrent sa méfiance.
“Tobiichi Origami… ! Toi, pourquoi tu es ici ?!”
Sur ces mots, elle s’approcha, s’interposa entre Shido et Origami et, *Grr*,grogna d’une façon intimidante.
Non seulement Origami n’était pas effrayée par un tel acte, mais elle continua de regarder en direction de Yoshino.
“<L’Hermite>… ? Pourquoi es-tu ici ?”
“… !”
Yoshino commença à trembler de peur, cela était probablement dû aux souvenirs encore frais de la précédente chasse de l’AST à son encontre, ou bien était-elle simplement effrayée par le regard froid d’Origami.
Toutefois, afin de la protéger, la marionnette sur sa main gauche s’interposa entre elles.
“Tr… Très bien, Miss. N’embête pas Yoshino, s’il te plaît ! Si tu continues d’avoir un visage pareil, tu vas très vite finir par avoir des rides, tu sais~ ?”
Origami ne réagit nullement à cette provocation, elle se tourna vers Shido.
“Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ?”
“Eh, non, il s’agit…”
Shido devint incohérent alors que ses yeux regardaient autour de lui. Il réalisait à l’instant que c’était la première fois entre Origami et Yoshino avec ses pouvoirs scellés.
Face à Origami qui n’acceptait déjà pas du tout Tohka, un autre Esprit venait à l’instant de surgir. C’était évident qu’elle fût suspicieuse. Malgré tout, il n’y avait pas moyen qu’il lui révèle l’existence de <Ratatoskr>.
“…Comme c’est fâcheux. Fais quelque chose.”
“Euh, qu’est-ce que je devrais faire… ?”
Le visage de Shido exprima sa confusion suite à ces instructions de Reine, alors que Tohka, qui n’avait pas pu s’immiscer dans la conversation, agita exagérément ses bras.
“Ne, ne m’ignore pas ! Toi, je te demande ce que tu comptes faire !”
Origami scruta à nouveau Yoshino avant de soupirer, elle détourna son regard sur Tohka.
“…Yatogami Tohka. J’ai quelque chose à te demander.”
“Qu’est-ce que tu as dit ?”
Surprise, Tohka sourcilla. C’était une demande inattendue, même pour Shido. Elle avait l’intention de demander à Tohka ce qu’elle voulait à Shido.
“Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que tu veux me demander ?”
“Hier. Tu te souviens encore de l’Esprit entouré de flammes qui est apparu dans les airs ?”
“… !”
Celui qui eut le souffle coupé par la question n’était pas Tohka, à qui on l’avait adressée, mais bel et bien Shido.
C’est donc de ça qu’il s’agissait. Il commença par se demander pourquoi elle avait choisi Tohka, avec qui elle avait une mauvaise relation, pour y répondre. Mais, la réponse devint évidente lorsqu’il y réfléchit. Lorsque Kotori était apparue sur le toit, il n’y avait que Shido, Mana, Kurumi et Tohka, ce qui amenait le compte à 5 personnes.
Interroger Tohka, qui était la dernière personne de la liste, c’était quelque chose d’inévitable…
“Rei, Reine…”
Shido sourcilla alors qu’il implora de l’aide dans le communicateur.
Ça ne se passait pas aussi bien que voulu. En effet, lorsque Kotori était apparue, Tohka était là aussi. La probabilité qu’elle la reconnaisse était extrêmement élevée.
“…S’il te plaît, calme-toi, Shin. Ça ne sera pas si simple de se renseigner.”
“M, mais…”
Shido arrivait à entendre ses propres battements de cœur, des battements brutaux. Il se tourna en direction d’Origami et Tohka.
Il aurait mieux valu éviter que Tohka réponde quoi que ce fût… Non, se faire rendrait Origami suspicieuse. Non, si ça continuait alors…
Alors que Shido pensait désespérément à un moyen de s’en sortir, Tohka croisa ses bras et dit :
“Hmph, même si je savais quelque chose je ne te le dirais pas !”
Sur ces mots, *Hmph !*, elle gonfla ses joues.
Shido soupira… Les mauvaises relations qu’entretenaient les deux se révélèrent utiles dans cette situation :
“…”
Néanmoins, l’affaire n’était pas résolue de la sorte. Origami demeura silencieuse, elle fit un pas en arrière tout en baissant la tête.
“Je t’en supplie.”
“Qu…”
Ce développement inattendu fit ouvrir en grand les yeux de Shido sous l’effet de la surprise. Origami venait à l’instant de baisser la tête face à Tohka.
Cette dernière eut la même réaction que Shido—choquée, elle ouvrit grands ses yeux et bougea frénétiquement sa tête avec l’expression que quelqu’un perdant son calme.
“Non, ne fais pas ça ! Qu… quelles sont tes motivations !”
“S’il te plaît, dis-moi ce que tu sais sur cet Esprit de flammes. S’il te plaît.”
“J, j’ai bien compris ! J’ai compris donc lève la tête. C’est gênant.”
S’écria Tohka. Origami releva rapidement sa tête.
“Bon…”
“Uuh… L’Esprit des flammes, c’est ça ? Je l’ai vue.”
Bien sûr, Tohka avait vu le visage de Kotori. Les paroles de Tohka mirent le corps de Shido dans un état de panique.
Néanmoins—
“C’est… C’était, uwu, rougeoyant.”
Origami regardait silencieusement Tohka.
“…Et ensuite ?”
“Uu ? Et ensuite… c’est vrai, elle était forte !”
“C’est tout ?”
“Uu, C’est… Elle dégageait une sensation de ‘Uwa !’”
“…”
Origami sombra une fois de plus dans le silence avant de reprendre la parole.
“Si inutile.”
“Toi, qu’est-ce que tu viens de dire ?! J’ai pris la peine de te répondre, c’est quoi ce genre d’attitude ?!”
“Dire que mes attentes te concernant était montée d’une once, j’ai vraiment été idiote. Ce serait plus utile de consulter les vidéos et enregistrements sonores, à la place.”
“Tu es horrible de dire ça comme ça… !”
“Tr… très bien, très bien, calme-toi.”
Shido lâcha un soupir de soulagement tout en tapotant les épaules de Tohka.
Même si cette dernière avait un regard furieux, elle l’écouta quand même, elle fit la moue tout en se calmant.
“…Une fois de plus, qu’est-ce que vous faites ?”
Sur ces mots, Origami regarda Shido, Tohka et, finalement, Yoshino.
“Hmph, qui t’as dit que nous comptions aller acheter nos maillots de bain avec Shido ?!”
“Acheter des maillots de bains ?”
Les yeux d’Origami revinrent sur Shido.
“Non, eh bien, c’est… c’est comme ça.”
“C’est comme ça.”
Sur ces mots, Origami se retourna soudainement et se mit à marcher. Tout simplement, par le même chemin qu’elle avait pris pour venir.
Mais, elle s’arrêta après quelques pas, produisant un claquement volontaire.
“En parlant de ça, j’ai seulement le maillot de bain de l’école.”
Sur ces mots, elle porta sa main à son front et secoua exagérément sa tête.
“Si ça continue, lorsque j’irais à la piscine ou à la plage, ce sera gênant.”
Shido ne répondit rien, elle tourna à nouveau sa tête.
“Ce serait gênant.”
“… En effet.”
Shido se gratta le visage puisqu’il se trouvait dans une situation de trouble extrême, lorsque la voix calme de Reine se fit entendre :
“…Shin. Il n’y a pas d’autres moyens. Invite-la également.”
“Est, est-ce que ça ira… ? Avec Tohka et Yoshino ?”
“…C’est inévitable. Même si tu l’ignores, elle nous suivra sûrement. De plus, avoir plus de filles comme spécimens n’est pas une mauvaise chose.”
“Guh…”
C’était une probabilité qui pouvait aisément être imaginée, la sueur commença à s’écouler sur son visage alors qu’il afficha un rire amer.
Après un long soupir, il se tourna vers Origami qui était toujours dans cette mise en scène évidente.
“Si ça te va, tu peux venir aussi, Origami.”
“Je vais venir.”
“Quo… !”
Alors qu’Origami approuva, Tohka sembla bouleversée comme si elle souffrait d’un gros choc.
“Pou, pourquoi Shido ?! Aujourd’hui, on était supposé aller faire des courses juste avec toi. Yoshino, Yoshinon et moi ! Pourquoi Tobiichi Origami viendrait-elle aussi ?!”
“D’ac, d’accord, ne sois pas fâchée. Elle semble être dans l’embarras à propos de ça.”
“Guu… Bon, je vais l’ignorer.”
Tohka grinça des dents avec l’expression de quelqu’un ne pouvant accepter la situation.
Origami l’ignora alors qu’elle hocha de la tête.
“Puisque tu me déteste tellement, on ne peut rien y faire. Eh bien, je ne vais pas venir avec vous.”
“! Qu, qu’est-ce que tu viens de dire ?”
Effrayée par le manque de résistance, le visage de Tohka exprima la surprise.
Sur ce, Origami s’approcha de Shido à pas légers, passa ses bras autour de lui et se mit en tête de marcher de la sorte. Tohka afficha une expression de choc extrême puisqu’elle ne pouvait pas immédiatement comprendre ce qui se passait.
“A, attends un instant ! Qu’est-ce que tu fais ?!”
“Je vais aller acheter mon maillot de bain avec Shido. Tu peux y aller avec <l’Hermite>.”
“Pou, pourquoi est-ce que ça fini comme ça ?!”
“Tu as dit que tu détestais être avec moi, n’est-ce pas ? On peut rien y faire.”
“Pou… Juste à cause de ça ! Je n’y pensais pas de cette manière…”
En plein milieu de la phrase de Tohka, Origami mit du cœur à la tâche et, par l’usage de la force, elle entraîna tout simplement Shido.
“Shido ! Bon sang ! Lâche-le !”
“Si c’est comme ça, tu n’as qu’à venir faire des courses avec moi.”
“Vr, Vraiment… ?!”
“En effet. C’est quelque chose d’inévitable.”
Prenant une voix confuse, Origami hocha de la tête avec assurance. Peu de temps après, Tohka, *Guh…*, acquiesça et s’exprima avec une pointe de remords :
“Je… j’ai compris, c’est bon, je veux bien aller faire mes courses avec quelqu’un de ton espèce. Mais, maintenant, éloigne-toi de Shido !”
“Vraiment ? Mais, je n’ai pas envie.”
“… ?!”
Le visage de Tohka afficha la surprise.
“Si tu veux venir avec nous, eh bien, supplie-moi.”
“Quo… Quo…”
Tohka regarda Shido et Origami, sans comprendre pourquoi les choses avaient pris cette tournure.
“C’est pas grave si tu peux pas le faire. Tant que je peux y aller avec Shido, rien d’autre ne m’importe.”
“S’il, s’il te plaît ! Je, je t’en prie ! S’il te plaît, laisse-moi venir avec vous !”
Tohka s’exclama de la sorte tout en regardant Shido dont le bras était fermement tenu par Origami. Cette dernière, d’ailleurs, relâcha sa prise et regarda lentement Tohka. Suite à quoi, elle dit d’une voix douce :
“Non.”
“Quo… !”
Tohka ouvrit grands ses yeux sous le choc, elle avait l’expression de quelqu’un prêt à fondre en larme d’un instant à l’autre.
“…Hey.”
Incapable d’assister plus longtemps à ce spectacle, Shido plissa des yeux et soupira.
Finalement, Origami les suivit. Tout au long du trajet, la relation entre Tohka et Origami était devenue très périlleuse… En soi, ce n’était pas très différent de leur comportement à l’école. Après être entré dans l’ascenseur du building Gemini, bloc B, en face de la gare, Shido appuya le bouton correspondant à leur destination.
Puisqu’il n’y avait habituellement pas beaucoup de clients en pleine après-midi, Shido et les autres étaient seuls dans l’ascenseur.
“En parlant de ça, Shido…”
Sur ce, alors que l’ascenseur commença son élévation, Tohka inclina soudainement la tête.
“Uh ? Qu’est-ce que c’est ?”
“C’est quoi des maillots de bains ?”
“Eh ?”
S’était exclamé Shido les yeux écarquillés. Pour le moment, en cours de sport, il n’y avait eu aucune activité de natation. C’était donc compréhensible que Tohka ne sût rien à ce propos.
Malgré tout, c’était plutôt embarrassant d’expliquer ça à une fille. Tout en s’exprimant, Shido esquiva son regard.
“Um… C’est vrai, un maillot de bain c’est…”
“…Mi-Zu-Gi. C’est un des derniers modèles d’armes anti-Esprits. Activé en même temps que le Realizer sur lequel il est équipé, l’extrémité des balles est capable de désintégrer un atome. Traversant et pénétrant avec facilité la Tenue Astrale, les cellules du corps de la cible subissent un tel niveau de dégâts qu’il lui est impossible de guérir. La douleur ressentie est insupportable, à tel point que jugée inhumaine, les lois internationales ont interdit son utilisation sur des cibles humaines.”
Origami inventa des sornettes pour cacher la vérité. Tohka retint son souffle choqué.
“Qu… Est-ce que c’est vrai, Shido… ?!”
“Non, comment ça pourrait l’être…”
Il tenta de dissiper les malentendus de Tohka, mais il fut une nouvelle fois interrompu par Origami.
“C’est vrai. Je n’aurais jamais pensé qu’il connaissait l’existence des mizugi.”
“Pou… pourquoi est-ce que Shido veut acheter une telle chose…”
“Il y a une raison très simple : un costume militaire anti-Esprit qui ne peut être utilisé que contre les Esprits. Il doit projeter de mener une attaque surprise lorsque vous relâcherez toutes les deux votre garde.”
“…”
Le visage de Tohka pâlit et ses traits se raidirent alors que Yoshino, qui se cachait derrière Shido pour éviter Origami, retint son souffle.
“Ne, ne mens pas ! Comment Shido pourrait faire une chose pareille !”
“…Je le pense… aussi… ça ne se peut pas… pas vrai… ?”
C’est ainsi que s’étaient écriées Tohka et même Yoshino, qui était normalement silencieuse.
“N’est-ce pas, Shido ?”
Alors que Shido était sur le point de hocher de la tête et d’approuver, Origami se pinça le nez et dit :
“Non, c’est comme Origami l’a dit. J’ai toujours pensé à vous tuer toutes les deux…”
“Shi… Shido, ne me dis pas que tu veux vraiment… ?!”
“C’est pas vrai, elle n’a pas du tout la même voix que moi, tu as été trompée !”
S’écria Shido alors que Tohka trembla et prit une expression choquée. Il semblait qu’enfin elle avait compris qu’elle avait été bernée. Son visage rougit de colère et d’embarras, et elle commença à furieusement grincer des dents.
“Espèce de… ! Ignoble Tobiichi Origami ! Comment oses-tu te moquer de moi ?!”
“Je ne vois pas de quoi tu parles.”
“…Toutes les deux, s’il vous plaît, nous allons entrer dans un magasin, calmez-vous.”
Shido s’interposa et calma la querelle entre les deux filles, puis il soupira. Même si c’était chose commune, quelque chose d’agaçant restait toujours agaçant.
“Un maillot de bain, c’est exactement ce que son nom veut dire, c’est une tenue que tu portes pour aller nager.”
Shido donna une explication simple, Tohka dissipa son animosité envers Origami et pencha la tête de façon interrogatrice.
“Maillot de bain… ? Nous devons changer de vêtements justes à cause de ça ?”
“Aaah. C’est pas agréable de porter des vêtements mouillés qui collent à ta peau, non ?”
“Oooh, c’est à cause de ça ! Shido, tu es un génie ?”
“Pas vraiment, puisque ce n’est pas moi qui en aie eu le premier l’idée.”
Il se gratta la joue et sourit de façon amère.
Lorsqu’ils quittèrent l’ascenseur, ce qui se dévoila à leurs regards, c’était des rangées et des rangées de maillots de bain. Il était déjà fin juin, ce devait être la meilleure période pour en vendre.
“…Eh bien, puisque ça prend du temps, nous allons tout de suite commencer. Choisissez-en un qui vous convient, s’il vous plaît.” C’était la voix de Reine qui était restée silencieuse pendant tout ce temps.
“…Je vais te laisser le choix, mais s’il te plaît ne panique pas devant leurs silhouettes charmantes. Ce qui est important c’est que tu restes calme.”
“…Je comprends.”
Répondit Shido alors qu’il s’avança dans le magasin de maillots de bain avec Tohka et les autres. La voix des vendeurs s’éleva :
“Bienvenue…”
La première à s’avancer fut Tohka. Elle scruta le magasin avec un air de curiosité, tout en secouant sa tête.
“Bon, Shido, ils sont où les maillots de bains dont tu parlais ?”
“Uh, tout ce qui est présenté ici sont des maillots de bain.”
“Qu… ! Qu’est-ce que tu dis… ?”
Alors que Shido acheva sa phrase, les yeux de Tohka s’écarquillèrent et ses deux mains tremblèrent.
Avec hésitation, Tohka prit un maillot de bain une pièce proche d’elle, elle le caressa comme pour vérifier la qualité du tissu, puis elle leva la tête comme si elle venait de se rendre compte de quelque chose.
“Je vois, alors c’est comme ça… Bon, qu’est-ce qu’on porte par-dessus ?”
“Non… c’est juste ça.”
Tout en répondant, Shido se gratta l’arrière de la tête, l’expression faciale de Tohka devint méfiante.
“C’est… ça ne protège pas du tout le corps ! Pourquoi la zone couverte est si petite… ?!”
“Non, eh bien… c’est pour rendre les mouvements plus faciles, non ?”
“Uu, uu… même si ce que tu dis est vrai, mais comme ça, c’est pas un peu comme les collants que porte Tobiichi Origami… C’est embarrassant.”
“…”
Les paroles de Tohka obscurcirent le regard d’Origami. Même si elle ne disait rien, il y avait un sentiment désagréable émanant d’elle.
“…Eh bien, avant tout, invite-les à en essayer quelques-uns sur elles.”
Reine prononça ces mots à travers le communicateur. Shido le tapota légèrement pour signaler son approbation, puis dit aux trois filles :
“Très, très bien… avant tout, prenez, s’il vous plaît, votre préféré et allez l’essayer.”
Origami acquiesça de suite et s’exécuta alors que Yoshino, embarrassée, hocha de la tête. Tohka les regarda toutes les deux, son visage rougit alors qu’elle ouvrit la bouche pour dire :
“…Juste celui-là.”
Elle serra ses poings et se tourna vers Yoshino dans une position de combat.
“Très bien… A nous deux, Yoshino !”
“C’est… c’est… s’il te plaît… vas-y doucement avec moi.”
Face à cette conversation entre les deux, Shido pencha la tête sous le coup de la confusion.
“A nous deux… Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?”
“Um. Aujourd’hui, celle de nous deux qui fera battre le cœur de Shido le plus rapidement aura droit à un rendez-vous avec lui.”
“Qu… ?!”
Il écarquilla les yeux alors qu’il tapota son oreillette. Immédiatement, il entendit la voix endormie de Reine répondre :
“…Uh, j’ai juste un peu augmenté la difficulté.”
“Co… comment est-ce…”
“En parlant de ça, Shido !”
Tohka venait soudainement d’interrompre la conversation entre Shido et Reine.
“Qu… Qu’est-ce ce qu’il y a, Tohka ?”
“Shido, qu’est-ce qu’il faut faire pour que ton cœur batte plus vite ? Te faire courir ? Tu dois courir pendant longtemps ?”
“…En effet, mmmm, ça ferait effectivement battre mon cœur plus vite.”
Alors qu’il souriait amèrement, quelques perles de sueurs ornaient son visage. En effet, c’était indiscutable que courir augmenterait son rythme cardiaque.
Toutefois, à ce stade, Yoshinon, qui se trouvait sur la main gauche de Yoshino, gloussa.
“Aah~haha, c’est pas bon~. Pour faire battre le cœur d’un garçon, il n’y a qu’une seule manière.”
“Uu ? Qu’est-ce que je dois faire ?”
“Um~, eh bien, même si je ne veux pas vraiment aider une rivale de Yoshino, gagner contre quelqu’un qui ne sait rien, c’est pas drôle du tout~. Très bien, très bien, Tohka-chan. Approche une seconde.”
Sur ces mots Yoshinon agita sa main. Après que Tohka se soit rapprochée, d’une voix inaudible pour Shido, il lui chuchota quelque chose.
Suite à quoi :
“Quo… ?!”
Alors que la conversation prit fin, *Pom !*, le visage de Tohka devint rouge.
“Bon, même si c’est sûr que Yoshino va gagner, fais de ton mieux~.”
Yoshinon poussa Yoshino à l’intérieur du magasin. Avec un regard confus, Tohka les regarda s’éloigner.
“Hey, hey, Tohka… ? Précisément, qu’est-ce que…”
“Hyaaa !”
Lorsque Shido posa sa main sur son épaule, le corps de Tohka se mit à trembler alors qu’elle poussa ce cri étrange.
“Toh, Tohka ?”
“Uu… Non, je suis désolée. C’est rien. Mais… faire ça, c’est un peu perturbant. Le cœur de Shido ne va pas s’affoler, si je ne le fais pas ça… Huh…”
“C’est pas ça, dis-moi ce que tu viens d’entendre à l’instant !”
Après que Shido ait crié ces mots, Origami apparut discrètement derrière lui :
“…J’ai bien compris les règles. Le droit de sortir avec Shido sera à moi.”
“Quoi… ! Ça… ça n’a rien à voir avec toi !”
Tohka fixa Origami avec un visage sévère. Toutefois, cette dernière n’y prêta pas attention, elle choisit quelques maillots de bain et se dirigea vers la cabine d’essayage.
“Gu… Je… A elle… Je ne vais absolument pas lui céder ce droit-là à elle… !”
Tohka serra ses poings, prit un maillot de bain dans sa main et s’en alla vers la cabine à côté de celle d’Origami.
“…C’est…”
D’une certaine façon, c’était comme si tout avait été décidé. Tout en arborant un regard inquiet, Shido se gratta la tête.
Du côté de Yoshino, il semblait qu’elle n’avait pas encore décidé d’un maillot qui lui convienne. Elle semblait vouloir en essayer un une pièce, mais Yoshinon continuait de l’encourager à en prendre un sexy qui afficherait un haut niveau d’exposition.
Après avoir assisté à cela, le rideau de la cabine de Tohka s’écarta violemment.
“Shido !”
Sur ces mots, Tohka, qui portait un maillot une pièce, dévoila timidement sa silhouette.
“Oh, oooh…”
Shido ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux. Tohka était réellement sublime, sans aucun doute, elle avait des proportions extraordinaires. Néanmoins, la possibilité de la voir ainsi, dévoilant ses courbes de la tête aux pieds était très rare. Le maillot de bain, en lui-même, était d’un design simple, mais, de fait, il soulignait encore plus la beauté indéniable qu’était la sienne et stimulait le rythme cardiaque de Shido.
“Co… comment c’est, Shido ?! Est-ce que ton cœur s’affole, maintenant ?”
“Eh… Ah, c’est… nn.”
“C’est comme ça ! Puisque Shido le prend comme ça… Mmm, je vais travailler encore plus dur !”
Sur ces mots, Tohka afficha un petit sourire de satisfaction. Comme si elle avait réussi à détecter le rythme cardiaque de Shido, l’oreillette dans son oreille droite émit une alarme qu’il était habitué à entendre.
“…Éliminé. Calme-toi un instant, Shin.”
“Ah…”
Après cette première remarque de Reine, Shido réalisa enfin qu’il fixait d’un air ahuri la silhouette de Tohka. Il entendit Reine soupirer.
“…Peu importe la raison, puisque tu as échoué, tu dois accepter la punition.”
Punition. Cette phrase menaçante le fit frissonner.
“N, nous en sommes encore à ça… ?! Qu… qu’est-ce que c’est exactement…”
Lorsque Kotori était dans les parages, les punitions étaient toujours humiliantes au point qu’il avait l’impression de ne plus jamais pouvoir se marier.
Shido avait été constamment harcelé de la sorte. C’était tout naturel qu’il fût sur ses gardes.
Néanmoins, Reine se tut pendant un moment, de l’autre côté du communicateur, elle semblait parler de quelque chose avec les membres du <Fraxinus>. Suite à quoi, quelques secondes plus tard.
“…Que devrions-nous faire ensuite… ?”
Elle prononça ces mots. Involontairement, il eut un sourire sec.
“Est… est-ce que tu n’étais pas en train d’y penser ?”
“…Uh, je ne suis pas comme Kotori, je ne connais pas tes faiblesses…”
C’était logique. Si son point faible était connu, il aurait de vraies raisons de pleurer. Même s’il était un homme.
Reine était plongée profondément dans ses pensées, lorsque, quelques secondes plus tard, comme si elle venait de penser à quelque chose, elle laissa échapper un son.
“…Très bien, nous ferons ça. Après que les pouvoirs de Kotori soient scellés, tu vas t’infiltrer dans son lit la nuit et lui faire un bisou sur la joue en lui disant ‘fais de beaux rêves, ma tendre sœurette’.”
“Aa… aah !?”
Ce gage inattendu fit pousser à Shido un cri d’angoisse.
“…A partir d’aujourd’hui, lorsque tu seras dans une situation où Kotori est absente, nous pourrons également diffuser la vidéo en guise de punition… Eh bien, fais de ton mieux. Chaque fois que tu seras éliminé, le scénario va juste s’étoffer.”
Reine ne paraissait pas vouloir accepter d’éventuelles contestations de la part de Shido. Ce dernier se tint le front en proie au désespoir.
Suite à quoi, alors qu’il était en plein dans ses pensées, le rideau à côté de celui de Tohka s’ouvrit.
“… !”
En regardant la silhouette, il ne put parler pendant un moment.
Les courbes minces d’Origami étaient dévoilées par un bikini dos nu. Puisqu’il était de couleur sombre, il mettait encore plus en valeur sa peau blanche, en particulier ses cuisses et sa clavicule qui étaient généralement couvertes par les vêtements, mais aussi son nombril. En outre, ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval qui convenait à son maillot de bain, et la rendait particulièrement attirante au regard. Shido sentit tout naturellement ses joues brûler.
“Shido, comment tu me trouves ?”
“… ! Eh, aa, aaah… Je pense que ça te va… très bien.”
“Vraiment ?”
Origami resta sans émotion, mais elle hocha de la tête comme si elle était contente, elle quitta la cabine d’essayage pieds nus et se tourna pour faire face à Shido.
Cette apparence pouvait réellement provoquer l’affolement du rythme cardiaque. A cet instant, pour la seconde fois, l’alarme se fit entendre dans son oreille.
“…En plus du baiser de bonne nuit, tu devras l’accompagner au lit.”
“… ! Oh, merde !”
Il ne put s’empêcher de trembloter, mais c’était trop tard. Il s’était de nouveau fait éliminer avec un nouveau gage en prime.
“Gu, uuu…”
A cet instant, Shido remarqua que Tohka poussait quelques petits grognements, elle lui portait un regard noir, ainsi qu’à Origami, et elle grinçait des dents pleines de regrets.
“Shido ! Apporte-moi ce maillot de bain là !”
“Eh… ?”
Elle pointait du doigt un bikini qui se trouvait près de lui. Comparé au maillot de bain qu’elle portait, celui-ci était d’un design sexy qui était quatre fois plus révélateur.
“Ce, celui-là ? Mais Tohka, ne vas-tu pas être gênée…”
“Dépêche-toi et apporte-le-moi !”
Face aux ordres de Tohka, Shido n’eut d’autre choix que d’obéir. Elle le lui arracha des mains comme si elle voulait le mettre en pièces, puis elle referma le rideau. Suite à quoi, après qu’un bruit chaotique se fit entendre de l’autre côté du rideau…
“Co… comment il est celui-là ?!”
A l’instant où la cabine s’ouvrit, la silhouette de Tohka se dévoila une fois de plus avec une impression différente d’auparavant.
Elle portait le bikini osé que Shido lui avait donné auparavant, ses joues était rouges et elle utilisait ses mains pour couvrir ses cuisses et son nombril… néanmoins, ses mains n’arrêtaient pas de trembloter, elle semblait incapable de se calmer.
“C’est… c’est…”
Shido ne put s’empêcher d’engloutir. Même si le maillot de bain que portait Origami était très attirant pour les yeux, celui que portait à présent Tohka avait un autre genre de charme. Le bikini noir et la silhouette énergique de Tohka se combinaient l’un l’autre. De plus, la honte de Tohka, qui n’était pas habituée à avoir sa peau ainsi découverte, contribuait à son apparence. Pour être honnête, c’était irrésistible.
“…Bon, ajoutons à ça un bisou de réveil.”
“Ah…”
La voix de Reine pénétra son oreille droite et provoqua des tremblements dans le corps de Shido. A cause de la fascinante apparence de Tohka, il fut éliminé avant même de pouvoir répondre.
“Shido… E-Est-ce que ça me va bien ?”
Elle tremblotait alors qu’elle posa cette question. Il hocha de la tête en guise réponse.
“Vr… vraiment !”
“…”
Toutefois, à cet instant, l’esprit combatif d’Origami fut titillé. Elle entra sans mot dire dans la cabine d’essayage.
Peu de temps après, le rideau s’ouvrit et elle se tenait-là dans ses vêtements habituels. Si elle avait voulu entrer en compétition avec Tohka, n’aurait-elle pas dû mettre un maillot de bain qui dévoilait encore plus de peau qu’elle ?! Pour Shido qui s’était mentalement préparé à ça, c’était-là une action inattendue.
Il semblait que Tohka avait le même genre de pensée que lui, elle regarda les vêtements de cette dernière avec un regard plein de surprise, elle croisa ses bras sur sa poitrine et produisit un bruit avec son nez.
“Hmph, tu admets donc ta défaite. Tu as donc du bon sens, après tout !!”
Origami ignora les paroles de Tohka, elle resta silencieuse alors qu’elle fit signe de la main à Shido de venir.
“Eh ? Qu… qu’est-ce qu’il y a ?”
Shido, quoique suspicieux, s’approcha d’Origami, cette dernière attrapa son poignet et déplaça sa main en direction de sa jupe.
“Uwa ?!”
“Qu, qu’est-ce que tu fais, toi ?!”
S’écria frénétiquement Shido, alors que Tohka aussi devint nerveuse en regardant la scène.
Néanmoins, Origami affichait le plus grand calme, elle ouvrit lentement ses lèvres.
“…Soulève-la.”
“Qu…. ?!”
Les voix de Shido et de Tohka s’entremêlèrent parfaitement. Bien que dans son oreille droite résonna une alarme, il n’eut pas le temps de lui prêter attention. Sans comprendre les actions d’Origami, son regard commença à se promener.
“De… de quoi est-ce que tu parles, Origami ? Ce genre de…”
“C’est vrai, tu vas à l’encontre des règles !”
“Je respecte les règles. Shido, soulève-la.”
“Non, c’est, vraiment…”
Les doigts de Shido tremblaient alors qu’il commença à s’exprimer de manière incohérente. Origami, qui tenait toujours la main de Shido, raffermit sa prise. Lentement, sa jupe fut levée.
“Att, attends un instant, Origami… !!”
Même s’il essayait de résister, c’était inutile. Lentement mais sûrement, la zone triangulaire interdite fut révélée. Ce qui était encore plus déprimant, c’est que Shido était un homme. Même si son regard partait un peu partout, il ne pouvait s’empêcher de regarder la zone cachée par la jupe.
Sous les vêtements ordinaires d’Origami, il y avait un maillot de bain blanc.
“C’est… ! Qu’est-ce que c’est ?!”
Tohka s’écria sous le coup de la surprise.
“Je l’ai dit avant, je ne brise pas les règles.”
Elle semblait être très satisfaite alors qu’elle tourna son regard sur Tohka.
C’était donc ça, elle avait utilisé sa créativité. Elle n’avait pas augmenté le niveau d’exposition, mais elle avait accru le niveau de dissimulation.
De cette façon-là la puissance destructrice du maillot de bain avait été explosée plusieurs fois. Elle était vainqueuse, tout comme on pouvait s’y attendre de la part du génie du lycée Raizen. Le cerveau surchauffé du jeune homme réfléchit à tout cela dans la confusion.
“En conclusion, celle qui a fait battre le plus son cœur, c’est moi… Je vais accepter le droit d’avoir un rendez-vous avec lui.”
“Co, comment ça pourrait être…”
Tohka se plaça aux côtés de Shido avec une expression paniquée, elle posa son oreille sur sa poitrine.
Après plusieurs secondes d’écoute de son rythme cardiaque, elle afficha une expression choquée.
“Ses… ses battements de cœur augmentent…”
Origami leva calmement sa jupe.
“Pourquoi est-ce que tu n’admets tout simplement pas ta défaite ?”
“Gugugugugu…”
Tohka serra ses dents comme si elle retenait quelque chose, elle s’empara de la main droite qu’Origami venait à l’instant de lâcher.
“Toh… Tohka… ?”
Sans comprendre ses intentions, les yeux de Shido s’ouvrirent en grand.
Le visage de Tohka vira au rouge alors qu’elle saisit la main de Shido à l’aide des siennes. Elle dit “très bien” comme si elle était déterminée à faire quelque chose.
“Yoshinon… j’ai confiance en toi… !”
Sur ces paroles, la main de Shido fut amenée de force vers elle.
“Quo… !”
Juste à temps, Shido la retint et interrompit son action.
La destination de sa main était—la douce poitrine de Tohka enveloppée dans son maillot de bain.
“Attends, que… qu’est-ce que tu essayes de faire, Tohka ?! Arrête-ça, tout de suite !”
“N, non, non, non… ! Je veux faire battre ton cœur plus rapidement aussi, Shido !”
“C’est bon, c’est bon ! Il bat déjà assez vite !”
“Vrai… vraiment… ?”
Les sourcils de Tohka se courbèrent et prirent la forme d’un [八] alors qu’elle inspecta à nouveau le rythme cardiaque du jeune homme.
Après quelques secondes.
“Ton cœur battait plus vite avec Tobiichi Origami… !”
Criant de désespoir, Tohka tenta d’appuyer la main de Shido contre sa poitrine, une fois de plus. A cause de son sentiment de honte, son visage était aussi rouge qu’une tomate.
“Attends, attends une minute ! Calme-toi, Tohka ! Tu es gênée aussi, non ?! C’est impossible !”
“C’est bon… ! Ça ira si c’est Shido ! Tu les as déjà touchés avant, non ?!”
“C’est quoi la signification de tout cela ? J’espère que tu peux m’expliquer en détail.”
“Ne t’arrête pas à ça uniquement, pourquoi est-ce que tu ne l’arrêtes paaaaaas ?!”
Puis, alors que Shido criait de désespoir :
“Shido… san… !”
Une voix aussi forte qu’un bourdonnement de moustique s’était fait entendre.
“Eh… ?”
Tohka et Origami semblaient également l’avoir remarqué. Interrompant soudainement leur scène, elles sourcillèrent.
“Uu… Cette voix à l’instant, c’était…”
“…”
“Ça devait être… Yoshino.”
Shido se concentra, il essaya une fois de plus de localiser cette faible voix.
“Shi… do-san… S’il, s’il… te… plaît… sauve-moi…”
Il semblait que la voix provenait de la troisième cabine d’essayage.
…Sauve-moi. A l’instant où il entendit ces mots, Shido accourut hâtivement et tira le rideau.
“… ! Yoshino, qu’est-ce qui ne va pas ?! Est-ce que tu vas bien ?!”
Le rideau énergiquement ouvert, juste là… il put voir…
“Shi… Shido-san…”
Même si elle portait un maillot de bain, Yoshino était encore à moitié nue, il avait à peine été enfilé et elle le retenait sur sa poitrine en pleurant.
Comment expliquer cette vision ? Elle avait un incroyable effet, d’autant plus cumulée à la silhouette menue de Yoshino, elle délivrait une énorme quantité de charme aguicheur qui aurait pu provoquer en Shido des désirs sexuels tendancieux.
“C’est… c’est difficile… de le mettre en utilisant qu’une seule main…”
Dit timidement Yoshino.
Dans son oreille, l’alarme la plus bruyante de la journée retentit.
…C’est à ce moment-là que celle qui gagna le droit d’avoir un rendez-vous avec Shido fut déterminé.
Partie 2
“Haa… Pourquoi est-ce qu’aujourd’hui doit être aussi fatiguant…”
Incliné sur la chaise au bar du <Fraxinus>, Shido soupira profondément. Il porta la tasse de papier à ses lèvres et vida le café d’un seul trait. Même si c’était un bar, en réalité il n’avait rien de spécial. Il y avait simplement quelques distributeurs (gratuits) placés dans quelques retraits du mur et juste en face deux longs bancs. C’était un simple endroit avec deux grandes plantes pour l’esthétique.
Bien sûr, il y avait une autre salle à manger bien plus confortable, mais Shido préférait des lieux moins bondés… Surtout qu’aujourd’hui c’était une journée difficile.
“Ça ira si c’est juste pendant l’entraînement, mais qu’en est-il si je suis à court d’énergie avant l’événement actuel… ?”
Au final, Shido avait acheté des maillots de bains pour les trois filles en guise de cadeau et était rentré à la maison pour dîner.
Après quoi Reine l’avait appelé pour reconfirmer les détails du plan. A mi-chemin, il avait été entraîné par Tohka et Yoshino pour aller manger et avait perdu un temps considérable.
Il espérait parler à Kotori au moins une fois, mais à cause de sa condition instable son souhait n’avait pas pu être exaucé. A dire vrai, c’était parce qu’il n’avait rien à faire jusqu’au lendemain, ce qui impliquait qu’il pouvait faire ce qu’il voulait et qu’il était de ce fait perdu quant à savoir quoi faire.
“…”
Il regardait confusément le plafond tout en soupirant légèrement.
Il allait bien jusqu’à l’instant… c’était simplement qu’au milieu de tout ça, en raison de pensées inutiles, il était devenu sombre. S’il fallait le décrire en détail, c’était simplement… à cause de ce qu’il avait entendu hier, de sa conversation avec Origami.
(Cinq ans plus tôt. Celle qui avait provoqué le grand incendie de la zone résidentielle de Nankou-machi, l’Esprit qui avait incinéré mes parents sous mes yeux… C’était cet Esprit de feu.)
“Était-ce… vraiment… Kotori… ?”
Kotori. La petite sœur de Shido avait tué les parents d’Origami.
Ce genre de pensées étaient trop soudaine pour lui pour y croire et il ne voulait pas y croire, en fait.
D’un autre côté, il ne pouvait pas croire qu’Origami ferait une telle blague, c’était donc bien réel.
“Donc… quelle est exactement la vérité ?”
Il essaya de faire appel à ses souvenirs de cinq ans auparavant, mais dans le cerveau de Shido… cette zone interdite lui provoqua une sensation de douleur.
“Uuh…”
En effet, Shido ne pouvait toujours pas se souvenir de l’intégralité de l’incident.
— Que s’était-il passé il y a cinq ans de cela ?
— Pourquoi est-ce que Shido ou Kotori connaissaient la méthode pour sceller les pouvoirs des Esprits ?
Peu importe la raison, il était incapable de s’en rappeler. C’était comme si la mémoire de Shido avait été couverte d’un étrange voile, un horrible sentiment.
“Excuse-moi, ça te dérange si je m’assois ici ?”
La voix de l’homme qui venait de s’exprimer au-dessus de lui le fit sursauter.
Il tourna ses yeux dans la direction, c’était Kannazuki qui tenait une boisson en brique à la main.
“Ah… je t’en prie.”
Suite à la réponse de Shido, Kannazuki lui lança un sourire radieux et s’assit.
“Comment tu te sens, Shido-kun ? Es-tu confiant quant à l’événement de demain ?”
“Non, haha… Pour être honnête, il m’est impossible de me calmer pour le moment. Me demander de faire tomber Kotori amoureuse de moi, c’est quelque chose d’impensable. C’est incroyable qu’il y a cinq ans j’ai pu sceller les pouvoir de Koto…”
En plein milieu de sa phrase, Shido s’arrêta de parler. Avant tout, il n’avait aucun souvenir du tout de tout ça.
“… ? Quelque chose ne va pas ?”
“Aaah… C’est qu’actuellement…”
Shido lui décrivit son incapacité à se souvenir des événements de cinq ans auparavant.
“Mmm… pas de souvenirs… huh…”
“…Ouais, cet incident seulement a été obscurci dans ma mémoire.”
“Eh bien, je m’y attendais, huh.”
“Eh ?”
Les yeux de Shido s’ouvrirent en grands, Kannazuki porta sa briquette à ses lèvres et répondit :
“Eh bien, c’est que cette fois-là lorsque nous t’avons dit que le Commandant était un Esprit, ta réaction exprimait plus de surprise que ce que je pensais. Si tu t’étais souvenu des événements d’il y a cinq ans, ta réaction aurait été probablement différente.”
Kannazuki posa la briquette sur le banc et posa sa main sous son menton comme s’il pensait à quelque chose.
“Mmm. Si tu penses que c’est bon pour toi, tu veux voir la vidéo ?”
“Une vidéo… ?”
Il posa cette question avec une expression de surprise. Kannazuki hocha exagérément de la tête.
“En effet. Nous avons l’enregistrement vidéo de cette grande conflagration à Nankou-machi il y a cinq ans. Même si elle ne dure que quelques minutes, on y voit les silhouettes de Shido-kun et du Commandant.”
“… !”
Shido retint son souffle et écarquilla les yeux. C’était une bonne chose qu’il avait fini de boire son café. S’il y en avait toujours eu dans le verre en carton, il aurait causé un grand désastre au sol.
“Est-ce que ce genre de vidéo existe encore ?!”
“Nn. Elle a été filmée par chance par une certaine chaîne de télévision, <Ratatoskr> a récupéré la matrice avant qu’elle puisse être diffusée en public… Tu es prêt ?”
“Je, je compte sur toi… !”
Peu importait. Shido acquiesça hâtivement en guise de réponse.
Partie 3
“Origami ?! Tu aurais dû nous appeler plus tôt, comme par exemple au moment où tu as été démobilisée.”
Après avoir quitté Shido, elle était descendue voir le hangar des CR-Unit dans la base de Tenguu. Puis, elle était rentrée. Kusakabe Ryouko, la chef de l’AST, s’était prononcé de la sorte auprès d’elle.
Elle portait un pantalon de travail et un débardeur noir, elle paraissait être en plein milieu d’un déménagement de marchandises. Elle mit un clipboard sous son bras alors que de son autre main elle prit un stylo. Puisque les CR-Unit étaient des équipements hautement classés, seul un petit nombre de personne était autorisé à y accéder. Même un membre actif tel un dirigeant de l’AST n’était pas exempt de cette corvée.
Origami ferma lentement les yeux et secoua sa tête.
“J’étais sur une mission extrêmement importante.”
“Mission importante ? Et, donc, c’était quoi ?”
Ryouko sourcilla et désigna du doigt le sachet dans la main droite d’Origami. Cette dernière porta le sachet fermé jusqu’à sa poitrine et dit calmement :
“C’est un cadeau inestimable… Et en même temps, c’est quelque chose qui porte en soi un amer goût de défaite.”
“Ah… ? Qu, qu’est-ce que tu veux dire ?”
Le visage de Ryouka exprima la confusion alors qu’elle se mit à fixer le sachet d’Origami… et dans lequel il n’y avait que le maillot de bain que lui avait offert Shido.
“Je ne te pardonnerais jamais, <Hermit>.”
“Attends un instant, pourquoi est-ce que tu mentionnes <l’Hermite> d’un coup ?”
Alors que Ryouko l’interrogea avec une perle de sueur coulant le long de son visage, un véhicule au design abrupt s’approcha en portant une pièce d’équipement géante.
“Ohh. Très bien Origami, tu vas devoir sortir pendant un moment.”
Sur ces mots, Ryouko fit signe à Origami. Cette dernière suivit la direction du mouvement de main.
Elle put voir à cet instant l’équipement qui était transporté : enveloppé d’une bulle de protection, c’était une unité massive qui dépassait les cinq mètres de long.
“C’est ?”
Suite à cette question, Ryouko prit son stylo et, tout en notant sur le clipboard, elle répondit :
“Uh… c’est un équipement expérimental. DW-029, Destruction Armament <White Licorice>. Équipé d’une paire d’épée laser de grande taille, modèle <CleaveLeaf>, de deux canons magiques de 50,5cm, <Blastalk> et de huit unités de confinement <Rootbox> capables de stocker un grand nombre d’armes. C’est une unité inhabituelle capable de conférer à une seule personne la puissance de feu d’une unité de l’AST.”
“…”
Origami regarda sans mot dire l’armement démesuré.
“Si je l’utilisais, pourrais-je vaincre <Efreet> ?”
“Haa ? De quoi est-ce que tu parles ? Tu ne peux pas l’utiliser, tu manques aussi bien des autorisations que des compétences pour ça. C’est un équipement expérimental des industries D.E.M. Bah, si on le considère de façon théorique, c’est réellement une unité suffisante pour abattre un Esprit… Néanmoins, j’ai entendu que même les magiciens les plus élevés de D.E.M. en sont sortis à l’état de légume après avoir passé trente minutes à pleine puissance. Je te dirais plutôt d’abandonner l’idée de l’utiliser.”
“…Ce genre d’équipement, pourquoi est-il ici ?”
“Uh, il semblerait que les hauts placés de D.E.M. l’ont envoyé ici pour qu’il soit utilisé par Mana. Bien que ce soit inutile si notre chère Mana continue de dormir.”
“Vraiment.”
“Et puis… <Efreet>, tu as dit ? Tu parles bien de l’Esprit qui est apparu il y a cinq ans de cela ? Pourquoi est-ce que tu mentionnes son nom ? Il n’est plus apparu qu’une seule fois en cinq ans lorsqu’il a été…”
Soudain, la phrase de Ryouko fut interrompue.
Elle porta sur Origami un regard incrédule et fit claquer ses doigts comme si elle se rappelait de quelque chose.
“Aaah, c’est vrai… C’était donc <Efreet>, huh ?”
“…Qu’est-ce que tu veux dire ?”
Origami sourcilla légèrement et se tourna vers Ryouko. Puis, elle s’avança, elle se rapprocha d’elle comme si elle voulait l’acculer. Cette dernière parut avoir été choquée par les actions inquiétantes d’Origami, elle recula et se pencha en arrière.
“Pou, pourquoi est-ce que tu fais ça si soudainement ?”
“Ça n’a pas d’importance, explique-moi.”
“Même si tu me le demandes… Hier, lorsque Mana et toi vous affrontiez <Nightmare>, n’y a-t-il pas eu <Efreet> ? L’Esprit des flammes ?”
“… !”
Origami retint son souffle et s’approcha encore plus de Ryouko.
“Comment es-tu au courant de l’apparence de l’Esprit des flammes ?”
“Comment… ? C’est parce que j’ai regardé la vidéo…”
“… !”
Elle écarquilla les yeux, elle ne s’était pas doutée que si près d’elle se trouvait un indice sur <Efreet>.
“Capitaine Kusakabe.”
“Qu, qu’est-ce qu’il y a ?”
“Je vous en prie, permettez-moi de voir ces images… Maintenant, immédiatement.”
Partie 4
“…C’était vraiment…”
Shido et Kannazuki se déplacèrent du salon à la salle de réunion où ils avaient tenu la conférence stratégique la veille. Après quoi, Kannazuki s’assit à la même place que la veille et s’affaira au système de contrôle de la table ronde.
“Je suis vraiment désolé, les préparatifs sont insuffisants. Si nous utilisions le terminal du vice-commandant, l’image serait plus claire.”
“Non, je m’en fiche complètement… mais cette vidéo est réellement stockée ici ?”
“Pas vraiment. La vidéo elle-même n’est pas stockée dans le <Fraxinus>. Elle se trouve dans la base de données du quartier général.”
A cause de ces termes non-familiers, Shido eut une sensation suspicieuse… Cependant, en y pensant plus précisément, il trouvait ça logique. Le <Fraxinus> était un vaisseau volant. Même s’il était alimenté par un Realizer, c’était impossible pour lui de rester dans les airs tout le temps.
“Cependant, ça ne veut pas dire que ça ne marche que lorsqu’il y a une connexion au réseau ? Du coup, est-ce que ça change quelque chose d’être dans la chambre du vice-commandant ?”
“Eh bien, même si tu le dis comme ça, l’image est plus grande et plus appropriée pour voir les détails… Oooh, elle est apparue. La vidéo.”
En même temps que Kannazuki prononça ces mots, l’écran au milieu de la table ronde commença à diffuser la vidéo.
Un coin de rue… La vidéo était vue du ciel. Les images qui défilaient étaient teintées de cramoisie, c’était comme si c’était filmé depuis un gisement de pétrole ou dans la gueule d’un volcan. C’était inimaginable de se dire que d’innombrables personnes vivaient encore là quelques heures auparavant, dans ce purgatoire de flammes.
Au niveau du son, on entendait les bruits du moteur de l’hélicoptère, ainsi que la voix d’un reporter de sexe masculin. De temps en temps, les bruits violents d’explosions s’y mélangeaient, créant quelques légers tremblements à l’image.
“…Uu.”
Shido sourcilla involontairement. C’était une scène horrible, au-delà de toute attente. Même s’il ne se souvenait pas que cet incident avait eu lieu, cet incendie dans son ancien lieu de résidence, il ne s’attendait pas à ce qu’il soit si terrible.
“…Bon, on y est presque.”
Dit calmement Kannazuki en regardant la vidéo avec Shido.
L’hélicoptère tourna et baissa progressivement d’altitude. En même temps que l’image zoomait, elle devenait plus floue. Après un instant, elle fut réajustée.
“…C’est…”
Suite à quoi, la gorge de Shido trembla alors qu’il regarda l’objet au bord de l’écran.
En plein dans la rue. C’était différent du reste du décor, la maison qui aurait dû se tenir là avait été réduite en cendres. Dans cet endroit qui ressemblait à des steppes arides, une silhouette familière se dévoila.
A la base, il s’agissait d’une vidéo de longue date. En plus d’une pixellisation à une certaine distance, il fallait ajouter une image tremblante puisque tournée depuis les airs, ainsi que plusieurs autres facteurs négatifs, tout cela rendait l’enregistrement particulièrement mauvais. Néanmoins, Shido était sûr de ne pas se tromper.
“Kotori…”
En effet, c’était Kotori dans sa Tenue Astrale, la même qu’elle avait porté la veille au lycée Raizen.
A ses pieds, une petite ombre était étendue. Ses yeux figés, Shido se concentra sur l’image tremblante.
“C’est… moi… ?”
Puis :
“…Eh ?”
Les poumons de Shido se contractèrent et émirent un son bref et doux.
C’était quelque chose qui se trouvait devant Shido et Kotori. Non… une forme d’existence était probablement plus juste pour le décrire.
En face d’eux deux, quelque chose avait existé.
Pour des personnes ordinaires, cela aurait pu simplement être le grain de l’image qui apparaissait sur la vidéo.
Cependant, ce n’était pas le cas. C’était… Cette ombre était…
“…”
Immédiatement, Shido mit sa tête dans ma main et tomba à genoux.
Au moment où il avait vu ça, la douleur cuisante dans sa tête s’était accrue, elle s’était transformée en une douleur intense qui l’avait assailli.
“Shido-kun ? Qu’est-ce qu’il y a ?”
Demanda Kannazuki. Cependant, Shido ne lui répondit pas, il continua à fixer l’image… il fixait le grain de l’image qui était positionné devant la jeune Kotori et le jeune Shido.
“Qui… exactement… es-tu ? Tu es…”
“Qui… ? Puis-je te demande de qui tu parles ?”
“Celui… là. Celui qui est en face de Kotori et de moi…”
Kannazuki plongea dans ses pensées. En le regardant, Shido réalisa pour la première fois.
…Pourquoi, est-ce qu’il considère le grain de l’image, cette ombre, comme une personne ?
Tout du moins, il l’avait déduit de son utilisation du mot “Qui”.
“Ah…”
Après avoir réfléchi à tout cela, la douleur qui l’envahissait atteignit son maximum… Shido perdit connaissance.
Partie 5
“…”
Origami, qui avait déraisonnablement traîné Ryouko en plein travail jusqu’à la salle de réunion, regarda la vidéo sur l’écran et se tut.
La qualité de l’image était extrêmement mauvaise. La position de la caméra était également trop éloignée pour avoir des vrais détails. En plus, le début et la fin de la vidéo n’allaient pas ensemble, il était possible qu’ils aient été détériorés au cours de l’enregistrement, il ne restait que quelques minutes.
Toutefois, c’était suffisant pour Origami.
Cinq ans auparavant. La silhouette qu’elle avait aperçu dans sa vision troublée. La veille. La silhouette qu’elle avait vu avant de perdre conscience.
Le visage détestable de son ennemi, elle espérait le voir parfaitement pour la première fois.
Elle rembobina la vidéo, la remit du début et la mit en pause. Elle zooma sur la silhouette <d’Efreet>.
Et là… Les doutes d’Origami se changèrent en certitudes.
Cinq ans plus tôt, l’Esprit des flammes qu’elle cherchait depuis tout ce temps… Son visage…
“Itsuka… Kotori.”
L’Esprit qui était la sœur d’Itsuka Shido.