***

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

***

Toute leur conversation s’était déroulée en anglais. D’après leur tempérament et les armes à feu qu’ils portaient, il devait s’agir de mercenaires.

« Instructeur, les gens qu’ils ont capturés sont de notre pays ! »

Au moment où ils passèrent devant eux, Yun Xi entendit l’un des trois prisonniers capturés prononcer quelques phrases dans leur langue nationale. Elle pouvait presque confirmer que ceux qui avaient été capturés étaient des experts de leur pays.

« J’ai entendu. » Les yeux de Yan Shuo se baissèrent et ses sourcils se tordirent tandis qu’il regardait vers l’avant, semblant estimer la plausibilité d’un sauvetage.

« Nous ne pouvons pas les regarder mourir sans rien faire. Mais ils sont nombreux, alors que nous ne sommes que deux. Nous sommes bien moins puissants qu’eux. »

De plus, ils ne savaient toujours pas combien de personnes se trouvaient à l’endroit où les mercenaires se dirigeaient. La possibilité d’un sauvetage réussi à ce stade n’était pas très élevée.

« Allons-y, suivons-les maintenant et déterminons où ils vont. Même si nous voulions vraiment agir maintenant, nous ne pourrons le faire qu’une fois la nuit tombée. »

« D’accord ! » Yun Xi acquiesça et le suivit, suivant attentivement les traces de pas sur le sol tout en avançant.

Au départ, Yun Xi avait pensé qu’il s’agissait juste d’un baron de la drogue qui occupait la forêt tropicale pour créer des drogues en secret. Mais alors qu’ils suivaient les traces et arrivaient à leur forteresse, ils réalisèrent que la situation réelle était bien plus terrifiante que ce qu’ils avaient d’abord pensé.

Ils avaient trouvé un point d’observation et, à l’aide de jumelles, ils avaient repéré de loin un petit village situé dans une zone basse. Un grand nombre de cadavres de personnes assassinées sans pitié s’entassaient de façon désordonnée à la périphérie du village. Quelques soldats mercenaires montaient également la garde tout autour du village.

Une odeur répugnante imprégnait l’air humide de la région. Lorsqu’une brise souffla vers Yun Xi et Yan Shuo, la puanteur des cadavres en décomposition fit se froncer les sourcils de Yun Xi.

« Salauds ! » Yun Xi garda les jumelles portables dans ses mains. Le visage pâle, Yun Xi regarda Yan Shuo à côté d’elle, dont l’expression était tout aussi sombre et maussade. Une froideur perçante surgit dans ses yeux, empreinte d’une intention meurtrière, tandis que ses poings serrés trahissaient la colère brûlante qui grondait en elle.

Ils n’étaient plus en mesure d’intervenir. Ces mercenaires et ces barons de la drogue occupaient le village et tuaient arbitrairement les villageois.

On aurait dit qu’ils avaient l’intention de faire de cet endroit leur repaire secret.

À ce moment-là, une femme vêtue de vêtements en lambeaux sortit en courant d’une des chaumières. Derrière elle, plusieurs hommes tiraient sur leurs ceintures et poursuivaient la femme pour la rattraper et la ramener à la chaumière.

Bientôt, les rires menaçants des hommes et les cris horrifiés de la femme se firent entendre de l’intérieur…

« Yun Xi ! » Au moment où Yun Xi voulut se lever, Yan Shuo la ramena vers le bas et lui secoua la tête d’un air maussade. « Ils sont trop nombreux, tous correctement armés et équipés. Nous n’avons rien. Il n’y a rien que tu puisses faire même si tu y vas maintenant ! »

« Mais… ces ordures sont dégoûtantes. » Yun Xi, qui était accroupie derrière un buisson, frappa du poing un arbre.

Les cris provenant de l’intérieur du cottage résonnèrent à ses oreilles. Bien qu’ils soient loin, l’absence de bruit dans cette zone lui permettait d’entendre clairement chacun des cris désespérés de la femme. Yun Xi avait l’impression que chaque cri lui transperçait les tympans.

« Ce n’est pas le territoire de notre pays. Il y a beaucoup de choses que tu n’as jamais vécues et que tu ne comprends pas. Tu n’as jamais été sur un champ de bataille, tu ne sais pas comment les cadavres des gens sont éparpillés comme des ordures dans les régions en proie à la guerre et aux conflits. Ce n’est qu’un petit village, avec une petite population. Tu n’as pas vu les scènes vraiment cruelles… »

Yan Shuo savait très bien à quoi ressemblait un champ de bataille. Depuis la première fois qu’il s’était trouvé sur un champ de bataille, il n’avait jamais voulu y retourner.

Il ne craignait pas la mort, mais une telle cruauté sanglante et le côté le plus odieux de la nature humaine étaient devenus le cauchemar le plus brutal de sa vie. Il ne voulait plus jamais en faire l’expérience.

Mais Mu Feichi, son meilleur élève et celui dont il était le plus fier, avait réussi à s’extirper de piles de cadavres à plusieurs reprises, au même âge que lui à l’époque.

« Nous devons d’abord sortir. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons trouver des renforts pour revenir avec nous et nous aider à les sauver. C’est impossible à deux. Nous avons bien suivi l’entraînement, mais ces mercenaires sont des soldats des forces spéciales à la retraite. Et en plus, ils ont des otages, donc nous ne pourrons pas nous battre librement. Lève-toi, sortons d’abord de la forêt tropicale. »

____ 

N’hésitez pas à laisser vos impressions en commentaires et à laisser une réaction pour que je sache si l’histoire vous plaît.

____