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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

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Mu Feichi devait vraiment détester l’odeur étrange qu’elle dégageait. Il était monté à l’étage et s’était changé. Il avait opté pour une tenue décontractée composée d’une chemise en coton gris et d’un pantalon de survêtement gris foncé, un ensemble parfait pour une soirée confortable.

Le chef et le majordome avaient quitté le domaine principal après la préparation du dîner. Mu Feichi et Yun Xi avaient la maison géante pour eux seuls ce soir.

L’atmosphère entre eux était encore un peu gênante. Mu Feichi regarda Yun Xi, qui s’était débarrassée de ses vêtements en lambeaux et avait fait sa toilette, et un sentiment d’agacement s’empara de lui. Néanmoins, Mu Feichi conserva ses manières de gentleman et tira une chaise pour Yun Xi.

« Pourquoi es-tu encore debout ? Tu n’as pas faim ? »

« De la nourriture… » Yun Xi marmonna en s’approchant de la table. Elle prit le geste chevaleresque de Mu Feichi comme un rameau d’olivier et s’assit afin d’éviter de gâcher encore plus son humeur. En retour, Yun Xi prit les bols et les louches qui avaient été posés sur la table et servit un bol de soupe à Mu Feichi. Une fois cela fait, Yun Xi prit ses baguettes et commença à manger. « Écoute, je sais que tu as envie de me battre en ce moment », dit-elle entre deux bouchées, « mais tu as besoin de manger pour avoir de l’énergie pour cela, n’est-ce pas ? ».

« Tu es la seule personne que je connaisse qui, au lieu de s’enfuir, s’approche de moi pour se faire punir. »

« Oh ? As-tu déjà entendu parler d’une négociation de peine ? J’espère échanger mon honnêteté et ma sincérité contre une certaine clémence dans ma peine. »

« Et où était ta perspicacité il y a quelques heures ? »

« Ce n’est pas ma faute si je n’ai pas eu de chance. » Yun Xi soupira et continua, « J’ai déjà assez souffert à cause de cet incident. Qui aurait pu penser que Han Wanling rejetterait la responsabilité sur moi. Je suis la victime ici. »

« Tu es la victime ? Mais tu n’as pas couru quand tu as vu la bombe ? »

« Je voulais fuir, mais si je l’avais fait, d’autres personnes auraient été blessées. Je les ai entraînés là-dedans, et si je m’échappais sans les aider, j’irais à l’encontre de mes principes. Je crois que cela irait également à l’encontre de tes principes. »

Personne ne connaissait les principes de Yun Xi aussi bien que Mu Feichi. Il était certain que fuir une alerte à la bombe était quelque chose que Yun Xi n’envisagerait même pas. Et il savait que les principes de Yun Xi n’avaient pas grand-chose à voir avec la bonté de son cœur, mais plutôt avec l’attitude sacrificielle de soldat qu’elle avait acquise au fil du temps passé auprès de lui. Mu Feichi remarqua que plus le temps passait, plus les attitudes et les croyances de Yun Xi évoluaient vers celles d’un soldat.

Ce qui l’émouvait le plus, c’était que Yun Xi n’avait même pas tenté de s’enfuir, mais qu’elle avait placé la vie des autres sous sa responsabilité et qu’elle avait instinctivement choisi de rester.

Cela l’émouvait parce qu’il comprenait d’où elle venait, et cette compréhension partagée l’avait éveillé à une révélation : il avait commis une erreur en la guidant sur le chemin qu’elle empruntait aujourd’hui. Une erreur qui, à long terme, ne lui apporterait que de la souffrance…

Face à la mort, la vie de Yun Xi passait après le bien-être des personnes dont elle se sentait responsable. Elle avait fait de la sécurité des civils qui l’entouraient sa priorité absolue.

Le dévouement et la responsabilité qu’elle avait pour le pays et son peuple étaient tout ce qui la préoccupait. Yun Xi aurait certainement été prête à se sacrifier pour le bien des autres.

Le silence de Mu Feichi poussa Yun Xi à continuer, « Ai-je tort, Jeune Commandant ? » Elle lui posa la question de façon rhétorique avec un petit sourire.

Mu Feichi ne put que soupirer en réponse. Il se redressa et changea le sujet de leur conversation. « Quoi que tu dises… J’ai déjà arrêté le coupable. Que comptes-tu faire de lui ? »

« Facile. Œil pour œil », répondit Yun Xi sans hésiter.

Ne souhaitant pas approfondir le sens de la réponse de Yun Xi, Mu Feichi prit une bouchée de sa nourriture et continua : « Je vois. Au fait, j’ai de bonnes nouvelles pour toi. »

Hmmm ? Le changement soudain d’humeur de Mu Feichi laissa Yun Xi un peu perplexe. Elle leva curieusement les yeux de son assiette et se demanda quel genre de bonne nouvelle pouvait émerger dans une période aussi turbulente que cette semaine.

« Han Hongbin a été libéré. Il a été libéré ce matin quand tu es partie pour la ville A. »

« Oh ? Il l’a été ? C’est impossible. Le Premier ministre n’avait même pas encore entendu parler de moi. Comment a-t-il pu se rendre compte de la crise que traversait la famille Han ? Qu’est-ce qui l’a poussé à libérer Han Hongbin de prison ? »

« Je n’ai jamais dit que le Premier ministre l’avait libéré. » Mu Feichi prit un morceau de pomme de terre avec ses baguettes et le fourra dans la bouche de Yun Xi. Il prit ensuite lentement un morceau d’aubergine pour lui-même tout en expliquant : « S’il a pu être gracié sans l’aide du Premier Ministre, c’est qu’il y a un problème. Nous ne pouvons pas le sous-estimer. »

« J’ai toujours pensé que l’enregistrement de la voix et la cassette de l’accident de voiture ne le maintiendraient pas longtemps en prison. Mais je n’ai jamais imaginé qu’il serait capable de sortir aussi rapidement compte tenu de la pression exercée par toi et sans l’aide du Premier ministre. Cet homme a plus de pouvoir que nous ne le pensons. »

Yun Xi pensa à sa vie précédente, lorsqu’elle était la petite amie de Han Yaotian. Elle n’avait eu que quelques rencontres avec Han Hongbin. Même à partir de ces quelques rencontres, Yun Xi pouvait dire que Han Hongbin était un homme aux multiples stratagèmes et associés souterrains… Cependant, le fait de savoir qu’une puissance inconnue le soutenait avait surpris Yun Xi, même si elle avait toujours compris que c’était un homme fort avec beaucoup d’amis.

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