***

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Gu Jiaqi

***

« Plus tu es impatient, plus tu perdras tes chances. Tu es si impatient. As-tu obtenu la permission de la fille ? J’ai l’impression que tu la poursuis plus qu’elle ne te poursuit dans cette relation. Et si elle n’a jamais été attirée par toi, au départ ? »

« Grand-père, il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas dire, même quand on les voit. »

« Ho, ho, ho, tu veux dire qu’il y a quelque chose que tu ne peux pas avoir pour la première fois de ta vie ? C’est rare ! »

« Tant que je peux désirer quelque chose, ce sera à moi. De toute façon, elle m’a accepté maintenant. Il ne me reste plus qu’à éliminer les obstacles qui se dressent sur notre route et à attendre qu’elle atteigne sa majorité. Le reste est déjà réglé. »

Tenant la tasse de thé, il en prit une petite gorgée. L’amertume rafraîchissante passa sur le bout de sa langue et laissa un arrière-goût sucré dans sa bouche.

Il n’en fallait pas plus pour que le cœur s’ébranle. Cela pouvait durer une fraction de seconde, mais le sentiment pouvait s’étendre jusqu’à l’éternité.

Parfois, les sentiments émergent sans logique ni sens, mais, avec de la détermination et de la persévérance, il pensait pouvoir les maintenir.

« Nous pourrions l’annoncer à sa majorité. Pourquoi es-tu si pressé ? »

« Il s’est passé quelque chose récemment. Quelqu’un a essayé de l’éliminer ces derniers jours. »

Mu Feichi raconta les événements récents à son grand-père. Alors qu’il écoutait, l’expression de Grand-père Mu s’assombrit lentement et son regard glacial s’intensifia. Il parla solennellement, « S’ils savent déjà qu’elle est ta faiblesse, si tu la repousses maintenant, cela ne fera que lui nuire. Je suis sûr que tu le sais. »

« Je suis au courant, et je sais que ceux qui se tiennent à mes côtés ne peuvent pas être des civils ordinaires. Au moins, elle s’est entraînée avec l’instructeur Yan pendant trois mois et possède les connaissances de base en matière d’autoprotection. Mais en termes de tactique, elle a besoin de plus d’entraînement. Si je la pousse à sortir maintenant, elle aura plus de temps pour s’adapter à la situation. D’ailleurs, en termes de stratégie, Yun Xi est presque au même niveau que moi. Si tu penses que j’exagère, grand-père, tu peux regarder et voir ce que je veux dire. »

Le regard de Mu Feichi se déplaça vers le bas, et son doigt fin tapota le bord de la tasse. Ses pupilles froides et sombres laissaient transparaître un frisson tandis qu’il poursuivait.

« Jingdu est un échiquier qui tombera sous ses mains. Elle est peut-être jeune, mais ses méthodes sont impressionnantes, même selon mes critères. Avec plus d’entraînement, elle sera parfaite pour remplir le rôle de chef de la famille Mu. »

« C’est la première fois depuis des années que je t’entends faire autant d’éloges sur une fille. Si tu la laisses s’occuper des anciens et remuer le cloaque de Jingdu, je suis sûr que tu sais ce qui va se passer. Mais en te voyant si confiant en elle, Grand-père est lui aussi plein d’espoir. Espérons que la situation puisse encore être sauvée. »

Il était un soldat, et il pouvait supporter des fardeaux et en être responsable. Il n’avait donc pas besoin de s’inquiéter de situations qui semblaient impossibles à gérer.

« Tant que mon petit-fils comprend ce qu’il risque. J’ai confiance en ta capacité à juger les gens. Quoi qu’il arrive, tu es sûr de tes charges et de tes responsabilités. »

« C’est bien que tu le saches. La fille a l’air bien aussi, je peux le dire. Avec elle à tes côtés, tu pourras te défaire d’une partie de ta présence au combat. La famille Mu n’a pas besoin d’un mariage lié aux affaires. Nous épousons ces gens parce que nous voulons passer notre vie avec eux. Si tu ne les aimes pas, la vie sera longue et pénible. J’ai vécu cela et je sais que les jours à venir seront une leçon sur la véritable définition des sentiments. Être avec quelqu’un qui te rend heureux devrait être ta priorité absolue ».

Il pensa à la tragédie qu’avait vécue le père et espéra que cela ne se reproduirait pas pour son petit-fils.

HMMM ! « Je comprends. » Mu Feichi acquiesça et ses yeux se fixèrent sur les gravures sur les côtés de la tasse de thé, chaque trait s’entrecroisant et se chevauchant dans un motif vertigineux.

Les fissures ressemblaient aux murs du cœur de la jeune femme qui, selon lui, s’effondreraient lentement. Il attendait le jour où il pourrait comprendre pleinement son cœur.

____ 

N’hésitez pas à laisser vos impressions en commentaires et à laisser une réaction pour que je sache si l’histoire vous plaît.

____