Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 969 : Dans les Abysses
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Il n’était pas remis de ses émotions que le téléphone sonna.

– « Bonjour! Que me voulez-vous encore ? » Demanda avec impatience la voix à l’autre bout du fil. « Si vous avez quelque chose à dire, faites-le vite car je m’apprêtais à sortir. »

Roland secoua la tête, s’efforçant de recentrer ses esprits :

– « Eh bien… je viens de terminer votre livre, son contenu est vraiment… »

– « horrible, vous ne trouvez pas ? » Interrompit Garcia qui, visiblement, avait prévu sa réaction. « En principe, c’est ce que ressentent les gens qui le lisent pour la première fois. Mais comme c’est une fiction, vous aurez tout oublié après une bonne nuit de sommeil. »

– « Un fiction ? » Roland fronça les sourcils. « Que voulez-vous dire ? »

– « Au sens littéral du terme », répondit-elle en riant. « L’Association Martialiste a enquêté sur les ruines volcaniques mentionnées par l’auteur et a découvert qu’elles avaient été englouties par le magma il y a deux cents ans. Le volcan est toujours actif et bien qu’il n’y ait jamais eu de violentes éruptions, il n’est pas resté totalement en sommeil pendant des milliers d’années. Donc à moins qu’il n’ait vécu deux siècles et ait été en mesure de supporter la température et l’épaisse fumée ou qu’il ait trouvé un moyen de faire revivre le passé, l’auteur a tout inventé. »

Terriblement surpris, Roland demeura longtemps hésitant.

– « Il aurait donc inventé tout le contenu du livre ? »

– « Il pourrait y avoir du vrai et du faux. De toute façon, je ne me suis jamais beaucoup intéressée à l’archéologie. Mon Maître a dit un jour que si l’auteur n’avait pas été retrouvé mort dans la bibliothèque de l’Association revêtu d’une tunique de martialiste, son livre n’aurait jamais été conservé. »

– « Mais vous dites que l’Association ignore qui il est… »

– « C’est pourquoi l’auteur est devenu plus célèbre que le livre, dans la mesure où il constitue à lui seul un mystère que l’Association n’a jamais pu élucider. Mais je doute que vous y parveniez. D’après mon maître, la direction a examiné les archives de fond en comble sans rien découvrir », répondit Garcia. « Quoi qu’il en soit, il y a tellement de rumeurs au sujet de ce livre…. Bon, c’est tout ce que vous vouliez me dire ?  Je dois raccrocher. » ?

– « Attendez! » S’écria précipitamment Roland. « Avez-vous relu ce livre depuis que vous l’avez rapporté ? »

En réalité, il avait l’intention de l’interroger au sujet de la note, mais il changea d’avis.

– « J’en ai parcouru quelques pages sur le chemin du retour. Pourquoi ? Un souci ? »

– « Non, c’était juste pour savoir. »

De toute évidence, cette question à la limite de la plaisanterie avait fait perdre patience à son interlocutrice et alors que deux murs séparaient leurs appartements, il entendit même la porte du 0827 se refermer.

Roland soupira. Il n’aurait pas dû se montrer aussi direct, ce genre de question n’ayant pour effet que de contrarier l’autre, rien de plus.  

D’abord, le billet rouge avait été inséré dans les dernières pages blanches d’un livre qui n’était qu’à moitié écrit, aussi n’était-il pas certain que quelqu’un le remarque, même après avoir tout lu.  

Comme elle avait pris la navette à son retour de l’Association, Garcia n’avait guère dû avoir le temps de relire attentivement le livre et quelle que soit sa réponse, il n’aurait pas été en mesure de savoir si elle avait vu ce billet ou non.

Non, définitivement non.

Connaissant Garcia, si elle l’avait vu, cela ne l’aurait certainement pas laissée indifférente.  

Soit ces deux phrases étaient une farce, soit elles contenaient un message caché.

Roland préférait la première explication, la seconde lui paraissant vraiment trop absurde.

À qui était destiné ce billet ? À celui qui le découvrirait ou visait-il une personne spécifique ?  

Rationnellement parlant, il aurait plutôt penché pour la seconde hypothèse. En effet, ce livre n’avait rien d’un secret d’état et compte tenu de sa renommée, la plupart des Martialistes l’avaient sans doute déjà lu. Qu’une personne ait pu passer à côté n’aurait rien de surprenant mais que ce billet n’ait jamais été découvert alors que le livre était passé entre tant de mains était très peu plausible. Il était donc raisonnable de penser que le morceau de papier n’y avait été inséré que depuis peu.  

Or c’était précisément cette logique qui le mettait mal à l’aise, car cela signifierait que quelqu’un avait découvert ce monde onirique, pure création de son imagination. C’était un peu comme si, dans un rêve, une personne se retournait en vous lançant un regard narquois.

Roland se tapota la joue, s’efforçant de chasser la sensation de froid qui s’était emparée de lui et tentant de se convaincre qu’il n’y avait rien à craindre. Certes, tout ceci n’était que pure hypothèse de sa part mais quand bien même ce serait vrai, il lui suffirait de quitter ce monde pour que le temps s’arrête. Qui pourrait alors le menacer ?  

De plus, le message sous entendait que son auteur attendait le contact et ne le recherchait pas activement. Cela pourrait sans doute expliquer certains problèmes.

Par ailleurs, il serait plus judicieux de laisser le soin aux sorcières de Taquila de se renseigner sur l’endroit où se trouvait le fameux Café de la Rose et sur la signification de la “volonté divine.”

Roland avait encore beaucoup à faire.  

Il leva les yeux vers l’horloge murale, prit la clé qu’il avait emportée dans sa chambre, ferma la porte et descendit.  

Avant l’arrivée des survivantes de Taquila, il avait pris pas mal de mesures pour pouvoir explorer les fragments de souvenirs contenus dans cet immeuble, entre autres dupliqués les clés de chaque appartement et acheter sur internet un outil de déverrouillage. Étant donné qu’il était le seul à voir ces portes “inexistantes” ouvrant sur les souvenirs, si jamais l’une d’entre elles était verrouillée, il n’aurait d’autre choix que de se retrousser les manches et de faire seul le travail.

Ces recherches auraient été terminées depuis longtemps s’il n’avait pas eu à lancer l’expédition destinée à unifier le Royaume de Graycastle.

Roland descendit au cinquième étage et ne mit pas longtemps à trouver l’appartement n° 0510.

À cette heure, la plupart des résidents faisaient certainement la sieste, le soleil, en cette fin d’automne, ayant tendance à rendre les gens paresseux. Le calme et la sérénité qui régnaient dans le couloir contrastaient terriblement avec les bruits de circulation dans la rue.

Il inséra la clé dans la serrure, la tourna doucement et ouvrit la porte.  

Une odeur étrange l’assaillit. Instinctivement, il retint son souffle.   

Si le Monde des Rêves s’était adapté de façon à accueillir ce Diable, il n’avait pas corrigé certains détails, tels les odeurs corporelles que seule une utilisation massive de parfums aurait pu masquer.

Roland mit deux minutes à vérifier tous les recoins de l’appartement. Lorsqu’il fut certain d’être seul, il verrouilla la porte, tira la pince coupante hydraulique de son sac à dos et se dirigea droit vers le débarras situé au bout du couloir.  

Cette porte de fer était l’une des rares à être verrouillées.

Il avait eu la preuve que malgré le mystère qui régnait de l’autre côté de la porte, la serrure ne résisterait pas à la force d’un outil faisant appel aux lois de la physique. Quelques secondes plus tard, celle-ci se retrouva brisée en deux.

Roland ravala avec peine sa salive et poussa la lourde porte.

Il fut aussitôt saisi par le merveilleux spectacle qui s’offrait à ses yeux.

Il avait l’impression d’être debout au sommet d’une profonde falaise dont le sommet, circulaire, mesurait plus de 10 km de long. Il en apercevait à peine l’extrémité opposée. Ce terrain singulier entourait un magnifique lac montagneux qui n’était pas formé d’eau mais d’une éblouissante brume rouge!

La brume et le pic étant séparés de plusieurs centaines de mètres, vu de haut, celle-ci lui apparaissait comme un cristal rouge et brillant, une sorte de substance épaisse et riche. Si, de temps à autres, il ne voyait pas ce brouillard monter du gouffre, se mêler aux rafales de vent pour former une sorte de pilier, jamais il n’aurait pu faire le rapprochement entre cette substance et la “brume sanglante”, sale et sombre.

On aurait dit que Roland était debout à la surface du soleil, admirant les éruptions tout en observant les continuelles manifestations de cette brume. Mais celle-ci ne dégageait pas de chaleur torride et à mesure qu’elle s’élevait, sa couleur s’estompait et elle se fondait dans l’air pour former une couche de Brume Rouge.

Mais ce n’était pas tout.

D’immenses constructions de pierre noire entouraient la montagne circulaire, la plupart en forme de tour et ne diffèrent que par quelques détails mineurs. L’environnement était si sombre sous la brume rouge qui enveloppait le soleil que le reflet des tours sur le lac, semblable à une dense forêt de pierre, n’était visible que lorsque des jets de brume s’en élevaient.

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