NDT : Suite à un petit accident, je remercie mon collègue Thor (traducteur de ” La Voie Céleste” et “L’Enfant de Lumière”, d’avoir proposé de traduire ce chapitre pour moi afin que vous n’attendiez pas.
– « Comte Luoxi! Ce satané traitre, comment ose-t-il! » Furieux, Alban, qui observait la bataille depuis le haut du château dit :
– « Je vais les tuer, lui et son fils! Ministres, où sont mes ministres ? »
– « Votre Majesté, le Seigneur Kerlong a dit plus tôt qu’il…s’occuperait de cela. » Le garde en chef hésita à répondre… – « Mais je pense…qu’il n’est peut-être pas rentré. »
– « Qu’avez-vous dit ? » Demanda le Seigneur de l’Aube à ce dernier.
– « Vous étiez d’accord » Dit le garde – « Le Seigneur Wirant et Neal “Sablier d’Or” sont aussi partis. Votre Majesté, tout le monde est parti excepté moi. » Alban ne le remarqua qu’à cet instant. En effet, seuls le Garde en Chef et quelques domestiques demeuraient encore dans la grande salle.
– « Traitres! » Il jeta le sceptre au sol et dit tout en grinçant des dents :
– « Des traitres, ce ne sont que des traitres…Mon règne va être ruiné par ces traitres. » Il avait consenti à leur départ, mais quel en était la raison ? L’un avait dit qu’il allait vérifier la défense du mur de pierre, un autre qu’il allait dans la cour intérieure pour superviser les préparatifs à la guerre. Il s’agissait au départ de leur devoir, mais ce devoir était désormais devenu un prétexte!
Est-ce que ses ministres avaient décidé de fuir avant que l’ennemi n’ait lancé son attaque ?
– « Votre Majesté, ces lâches seront punis, et notre priorité immédiate est de nous retirer le plus vite possible! » Le Garde en Chef approcha :
– « Ces mercenaires n’auront pas le dessus sur nous. Même les gardes impériaux ne pourraient pas résister à l’ennemi pendant plus d’une heure! »
– « Non, je veux voir ces traitres punis! » Dit Alban en repoussant le garde :
– « Rendez-vous à la cellule souterraine et apportez-moi la tête d’Otto Luoxi! »
– « Mais… »
– « C’est un ordre du Roi! » Appuya Alban.
– « Oui, Votre Majesté. » Le Garde en Chef s’inclina.
Après le départ de son subordonné, Alban eut les doigts qui tremblaient. Ses yeux gonflèrent et sa vision se couvrit d’un léger voile de lumière rouge…Il s’assit lentement sur sa chaise et regarda ses mains, espérant déchiqueter ces traitres vivants.
C’était la fin. Lorsque les mercenaires avaient fui sans aucune raison en abandonnant le rempart de pierre, l’échec d’Alban était assuré. La rébellion du Comte Luoxi était insignifiante, mais il ne comprenait pas pourquoi il avait risqué la vie de son fils aîné. Pourquoi Horford Quinn obtiendrait le total soutien des deux autres familles ? Il était incapable d’expliquer pourquoi. Même si les trois familles de la Cité de la Lueur ne formaient qu’un, leurs intérêts respectifs n’étaient pas exactement semblables. Dans ce défi au péril de leur vie, il ne savait pas comment on pourrait leur faire confiance.
Alban réalisa qu’il ne connaissait ni la Cité, ni les trois familles, aussi bien qu’il le croyait!
Un groupe de guerriers, qu’il n’avait jamais vus auparavant, ouvrit la porte. Leur arme suintait encore du sang, tout comme leur armure. Toutefois, aucune trace de fatigue ne trahissait leur visage. Ils étaient détendus comme après un simple combat de rue.
Le Garde en Chef avait déclaré qu’ils pouvaient résister une heure, mais en réalité, ils ne tinrent même pas un quart d’heure!
Puis, Alban vit l’usurpateur, Horford Quinn, qui avait fait vœu de toujours soutenir la famille Misra.
En plus du Comte Quinn, deux autres traitres entrèrent dans la salle, avec leurs successeurs : Orian Tokat et Otto Luoxi…En apercevant le dernier, Alban sut que la vengeance qu’il espérait était devenue impossible :
– « Pourquoi… »
– « Êtes-vous surpris de voir Otto toujours en vie ? » Orian l’interrompit :
– « Il n’est pas compliqué de cacher deux guerriers dans les ruelles secrètes du Palais, ni de dire que de simples portes en fer n’ont pas réussi à stopper leurs actions. Quant à savoir comment ils sont entrés dans le District du Château, vous n’avez qu’à demander aux gardes. Je ne pense pas que ces gardes, dans leur panique, se soient soucier d’une troupe d’acrobates. »
Les pupilles d’Alban se rétrécirent :
– « Si ce n’est pas une farce, cela veut-il dire qu’ils auraient pu pénétrer dans ma chambre à tout moment ? »
– « Oui, comme vous le dites. » Ora tendit les mains :
– « Le Roi de Graycastle avait besoin d’un tribut, autrement vous auriez déjà tous été décapités. Pour être honnête, vous me décevez vraiment, Votre Majesté…Je pensais que vous aviez emprisonné Otto sans aucune velléité de colère. Jamais je n’aurais imaginé que vous l’utiliseriez pour menacer le Comte Luoxi et que vous auriez même l’intention de le tuer. Je pensais que…même si nous ne sommes plus des amis, vous n’aviez pas oublié les jours où nous l’étions! »
– « Vous voulez dire Roland Wimbledon ? Il était derrière tout cela ? » La mention de “Roi de Graycastle” avait attiré toute son attention :
– « Savez-vous ce que vous faites ? Vous aidez un démon. Vous ne trahissez pas uniquement les vœux de vos ancêtres, vous sacrifiez votre royaume et ses sujets! Vous êtes idiots!!! » Il désigna, furieux, Horford Quinn :
– « Et vous! Pensez-vous vraiment pouvoir vous asseoir sur ce trône ? En fait, vous n’êtes qu’une marionnette! N’avez-vous pas une once d’intelligence dans votre tête ? Pourquoi a-t-il commencé la mutinerie ? Pourquoi me combattre s’il n’avait pas l’intention d’annexer le Royaume de l’Aube ? N’oubliez jamais cela, si ces gens peuvent facilement me renverser aujourd’hui, ils vous mèneront aux abysses un de ces jours! »
– « Vous avez tort. » Dit une femme :
– « Il l’a fait pour deux raisons, pour sauver Otto et pour protéger les sorcières. »
– « C’est grotesque! » Alors qu’il allait la réprimander pour son ignorance, sa voix s’enrailla :
– « Vous, vous êtes… » Elle paraissait très faible et ne pouvait pas se tenir debout sans soutien. Sa beauté au-dessus de la moyenne et ses longs cheveux blond lui rappelaient vaguement un visage familier qui existait dans ses souvenirs.
– « Andrea Quinn, Ça fait longtemps, Alban. »
En une seconde de temps, il eut la réponse à toutes ses questions. La raison pour laquelle les Tokat avaient soutenu le Comte Quinn et pourquoi le Comte Luoxi avait pris des risques. En fait, une seule personne avait pu gagner la confiance des deux familles. Et c’est pourquoi leurs enfants étaient tombés amoureux d’elle.
La colère en son cœur disparut et fut remplacé par le désespoir… Alban murmura :
– « Pourquoi ? »
Pourquoi les as-tu finalement choisis, et non moi ?
Si je dois être battu par Roland Wimbledon, pourquoi m’as-tu aussi trahi ? Je peux te donner plus qu’ils ne le peuvent. S’il n’y avait pas eu cet accident, tu gouvernerais avec moi.
Andrea paraissait pouvoir lire dans ses pensées :
– « Parce que je suis une sorcière, Alban. Un être déchu, qui a tes yeux mérite d’être tuée. »