Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 883 : Une nouvelle génération de fonctionnaires
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– « Nos respects, Votre Majesté! » S’écrièrent à l’unisson les fonctionnaires qui, agenouillés, formaient comme une haie de chaque côté de l’entrée, sous la direction de Blanche Orlando, maîtresse de cérémonie.

Viennent ensuite les servantes et domestiques chargés de l’entretien du palais et tâches quotidiennes. Roland parcourut le hall du regard et vit que tous avaient la tête baissée, leurs visages reflétant à la fois le respect et la crainte.

– « Nos respects, Votre Majesté! » s’écrièrent enfin soldats de la Première Armée, agenouillés derrière lui, d’une voix encore plus puissante que les précédentes.  

Roland, qui pensait avoir vu suffisamment de bains de foule et de défilés militaires dans sa vie pour ne pas s’appesantir devant un tel spectacle, dut reconnaître que, quelle que soit l’époque, il était toujours réconfortant d’être vénéré par tant de monde.  

Sous les acclamations de la foule, le Roi monta les marches qui menaient au Temple Sacré des Deux Tours, cœur de l’ancienne capitale.  

Il prit place sur le trône tandis que les fonctionnaires s’alignaient sur trois rangées devant lui. En regardant ces cent personnes, Roland ne put s’empêcher de se sentir ému. La Cité de l’Aurore avait bien mérité son rang d’ancienne capitale du royaume de Graycastle : en effet, il n’avait fallu qu’un an pour recruter tous ces gens qui savaient déjà lire et écrire. C’était d’autant plus louable que la plupart étaient issus de milieux modestes. La Cité Sans Hiver était sans doute la seule à pouvoir rivaliser avec un tel niveau d’instruction.

– « Voici votre sceptre, Votre Majesté », Dit Blanche en lui tendant respectueusement un bâton d’or rutilant gravé de délicats motifs et sur l’extrémité duquel était incrusté un saphir bleu translucide. « Il a été forgé par un orfèvre spécialisé, chaque Roi possède un sceptre qui lui est propre. »  

Roland, qui, en temps normal, était indifférent à ces symboles de pouvoir se dit que s’il se montrait trop brusque et discourtois, il pourrait donner l’impression de n’être qu’un jeune parvenu. Très vite, cependant, il se rendit compte que cet artefact n’était pas seulement un objet décoratif : en effet, il pouvait s’avérer très utile pour mobiliser l’attention dans une immense salle où ce n’était guère facile.   

Il prit donc le bâton, le leva et frappa plusieurs fois le sol. Aussitôt, le silence se fit dans l’assistance.

– « Comme vous savez déjà tous qui je suis, je pense inutile de me présenter », dit Roland en parcourant la salle du regard. « Si je suis ici, c’est pour deux raisons très simples, la première étant d’éliminer toute menace et la seconde de remettre les choses en ordre. Par “menace”, je n’entends pas seulement les opposants militaires, mais également tous ceux qui entravent la mise en œuvre de ma nouvelle politique, qu’il soit noble, marchand, homme libre ou rat. Ces gens subiront le même sort que les rebelles. »

« Pour ce qui est du second objectif, je vais mettre en place un système administratif similaire à celui de la Cité Sans Hiver. Je pense que vous savez tous, désormais, que celui qui choisira de devenir fonctionnaire à l’Hôtel de Ville bénéficiera d’une généreuse rémunération autant que d’avantages et pourra évoluer indépendamment de ses origines familiales. Autrement dit, s’il en a les compétences, un roturier pourra devenir ministre, voire même Premier Ministre! »

Aussitôt, des murmures s’élevèrent dans la salle. En effet, même dans leurs rêves les plus fous, jamais les petits aristocrates n’auraient pu espérer occuper des postes aussi élevés, à plus forte raison les gens du peuple. L’histoire de Barov, qui d’apprenti trésorier était devenu la plus puissante personnalité du royaume après le Roi, n’était pas un secret dans l’ancienne capitale. À l’idée de devenir un jour ministres, tous sentirent les larmes leur monter aux yeux.  

– « Mais bien entendu, tout le monde ne pourra pas être admis à l’Hôtel de Ville. Il vous faudra d’abord réussir l’examen d’entrée », poursuivit posément Roland.  

Dans la salle, les discussions redoublèrent.

– « Votre Majesté », demanda un audacieux, « sur quoi portera principalement cet examen ? »  

– « Comme à la Cité Sans Hiver, nous chercherons à cerner la fiabilité du candidat », expliqua le Roi avec un sourire. « Si la personne ne répond pas correctement à toutes les questions, ce n’est pas grave, mais ceci dit, il y aura une note minimale à respecter. Le contenu spécifique de l’examen vous sera annoncé juste avant les épreuves. »

Pour tout dire, l’examen reposait sur les Dix Questions de Loyauté mises au point par Sophia, plus quelques autres portant sur les attentes des candidats et leur attitude au travail, ceci dans l’objectif de garantir l’intégrité de l’équipe administrative. Il ne s’agissait pas à proprement parler d’une épreuve portant sur la loyauté dans la mesure où cela aurait pu effrayer les personnes qui réfléchissaient trop. À cette époque, la déloyauté était considérée par le loi comme une faute très grave et pouvait prendre plusieurs formes, comme par exemple insulter mentalement la monarchie ou encore discuter des actes et méfaits du Roi au cours d’une conversation bien arrosée. Mais quel citoyen, en particulier au sein de l’aristocratie, ne s’était pas plaint en privé ? Si les gens apprenaient que leur loyauté serait mise à l’épreuve, ils ne voudraient sans doute pas passer l’examen.   

Lorsque, par la suite, le recrutement se ferait à plus grande échelle, Rossignol ne pourrait évidemment pas examiner en profondeur chacun des candidats mais pour les débuts, Roland entendait s’assurer autant que possible de la fiabilité de son administration. En effet, bon nombre des personnes triées sur le volet lors de ce recrutement, si elles parvenaient à s’adapter au nouveau système, deviendraient certainement des piliers de cette administration.  

– « Ceux parmi vous qui entreront à l’Hôtel de Ville seront tenus d’abandonner leurs activités », ajouta-t-il. « Aucun fonctionnaire ne sera autorisé à faire du commerce sous peine d’être sévèrement puni. Réfléchissez bien à cela. »  

Ces paroles eurent sur l’assistance l’effet d’une douche froide et la salle se fit un peu plus silencieuse.  

À la différence de Border Town, la plupart des habitants de l’ancienne capitale occupaient des emplois à long terme, aussi allait-il leur être difficile d’abandonner tout ce qu’ils avaient construit pour s’engager dans une nouvelle voie.

Cependant, il s’agissait d’une mesure nécessaire si Roland souhaitait promouvoir le concept de professionnalisme. Certaines personnes allaient sans doute confier leur entreprise à des parents éloignés ou engager des gens pour la gérer à leur place, néanmoins, il était essentiel de maintenir cette politique. Roland savait pertinemment que les véritables “fonctionnaires” n’existaient pas au sein des Quatre Royaumes, les postes ministériels étant confiés à des nobles en qui le Roi avait confiance, c’est pourquoi le fait de travailler pour lui était davantage perçu comme un honneur que comme un devoir. À défaut d’une éventuelle menace pesant sur cet honneur, ces gens prenaient d’abord en considération leurs intérêts personnels.

Grâce à la notion de professionnalisme, le personnel sélectionné serait lié à son travail et tenu responsable du succès de son département, de sorte qu’il lui serait impossible de rechercher des avantages frauduleux. Seule la prospérité croissante du royaume serait pour eux garante de bénéfices.  

Par ailleurs, le fait de séparer entreprises et politique permettrait aussi d’éviter les situations dans lesquelles une personne est à la fois concurrente et arbitre.

Voyant que l’atmosphère était apaisée, Roland décida de jouer l’atout qu’il gardait depuis un moment dans sa manche :

– « Enfin, sachez que je vais noter personnellement le nom de chaque fonctionnaire travaillant pour l’Hôtel de Ville, et ce quelle que soit son poste. Votre position et les avantages qui y sont inhérents ne seront pas limités à la Cité de l’Aurore. Tous les territoires sur lesquels je règne reconnaîtront votre autorité. »

C’était là le plus grand attrait de la bureaucratie professionnelle.

Le fait de devenir fonctionnaire administratif n’offrait pas seulement une forme de reconnaissance mais également une plus grande sécurité. Même si les personnes présentes n’en étaient pas encore vraiment conscientes, avec le temps, elles finiraient par comprendre l’avantage qu’il pouvait y avoir à “manger au râtelier national”.  

L’ancienne Cité du Roi ayant déjà été passée au crible, et ce à plusieurs reprises, l’aristocratie avait pratiquement disparu et de ce fait, la ville serait beaucoup plus facile à réorganiser. Même si bon nombre de gens avaient encore des doutes sur le projet proposé, personne n’osa s’y opposer ouvertement. Beaucoup étant prêts à tenter l’examen, à peine la réunion terminée, une longue file d’attente se forma devant le bureau des inscriptions.  

De retour dans son étude, Roland s’apprêtait à convoquer Théo, Joël et d’autres connaissances de longue date pour une conversation privée lorsqu’un garde entra précipitamment :

– « Votre Majesté, nous venons de recevoir un rapport de l’unité en poste dans la Région du Nord. L’ armée du Royaume de l’Aube aurait été repérée à l’ouest d’Hermès. »

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