Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 876 : Silver City
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« Je vais devoir travailler davantage », pensa Roland en haussant les épaules. « Il n’y a pas de quoi être fier d’être devancé par ses subordonnés. »

Heureusement, la Cité Écarlate avait retrouvé sa stabilité.  70% des nobles faisant l’objet d’un filtrage avaient décidé de poursuivre dans leur métier d’origine tandis que les autres souhaitaient tenter leur chance à l’Hôtel de Ville. Même si la condition requise pour postuler à l’examen d’entrée aux postes administratifs, à savoir l’alphabétisation, ne leur posait pas de problème, Roland était d’avis qu’une fois passé les derniers tests, ces personnes n’auraient guère de chances de devenir fonctionnaires.

Certes, il était difficile à un noble de changer ses habitudes, mais mieux valait devenir un simple employé que d’avoir la tête tranchée.

Trois d’entre eux, autrefois chevaliers, voulaient même rejoindre la Première Armée. Rossignol n’ayant décelé chez eux aucune pensée perverse, Roland, fidèle à sa décision initiale, refusa cependant leur candidature.  

Le problème du pouvoir féodal résolu, l’efficacité du travail à la Cité Écarlate et dans les environs s’était considérablement accrue. En une semaine, plus de vingt mille personnes étaient montées à bord des navires en partance pour la Cité Sans Hiver et de plus en plus de monde arrivait pour s’installer en ville. Si, à première vue, l’abandon des petites villes et villages semblait réduire la quantité de terres sous leur juridiction, cela facilitait énormément le travail de supervision de l’Hôtel de Ville.  

À une époque où même les routes étaient rares, la mise en œuvre de décrets gouvernementaux à la campagne ne pouvait être qu’un rêve. S’il était éventuellement possible, en un an, de former quelques cadres, leur demander de faire appliquer les décrets s’avérerait plutôt difficile. Plus d’une fois, Barov avait demandé au Roi pourquoi il persistait à envoyer des gens à la Cité Sans Hiver plutôt que de se contenter d’unifier le royaume et de laisser les choses en l’état, mais jamais il n’avait eu de véritable réponse.

Le Directeur de l’Hôtel de Ville, en effet, ne pouvait pas imaginer combien de personnes nécessitait l’industrie combinée du charbon et du fer ni combien d’énergie et de temps il avait fallu pour construire tout ça.

Et surtout, ç’aurait été un gaspillage de ressources que de conserver ces terres éloignées qui étaient dans l’incapacité de fonctionner efficacement.  

Il était donc plus approprié pour le royaume de concentrer la population dans quelques villes facilement accessibles par voie fluviale.

Ce n’est qu’en réformant les territoires que Roland acquit enfin la juridiction de la Cité Écarlate et de ses environs.

L’objectif suivant était la Cité d’Argent.

Située dans le secteur de l’ancienne Cité du Roi, cette ville présentait beaucoup moins de difficultés que l’imposante Cité Écarlate. À l’origine, c’était une petite ville sans prétention, pas très différente des villes satellites qui entouraient la capitale. Elle n’avait pris un caractère particulier qu’après la découverte, dans les environs, d’une mine d’argent. À mesure que l’on mettait à jour les veines de ce précieux minerai, la ville était devenue de plus en plus animée et s’était agrandie jusqu’à atteindre la taille qu’elle avait désormais.

Compte tenu de l’importance capitale de la Cité D’Argent pour l’économie de Graycastle, les derniers Seigneurs avaient été nommés par le Comte Guillaume, ce “bon vieillard” resté fidèle à la famille Wimbledon. En outre, ils n’avaient qu’un pouvoir restreint et au fil des années, rares furent les nobles affectés à la gestion de la ville.  

En d’autre termes, il suffirait que le Seigneur prenne position et la ville serait à lui.

En sa qualité de descendant du Roi Wimbledon III et d’héritier du trône, Roland n’aurait guère de difficulté à le convaincre.

Mais ce qui le préoccupait un peu, c’était que cette cité construite sur des filons d’argent était aussi la ville natale de Rossignol.

À chaque fois qu’il l’interrogeait à ce sujet, la sorcière répondait invariablement :

« J’ai coupé tout lien avec la famille Gilen, vous n’avez donc pas à vous soucier de mes sentiments. »

Quoique convaincu que Rossignol lui cachait quelque chose, il était trop occupé par les affaires gouvernementales pour avoir le temps d’y réfléchir dans l’immédiat.

Quatre jours après qu’il ait reçu la lettre secrète de Hache-De-Fer, l’Armée du Front Est pénétrait sur le territoire de la Cité D’Argent.  

Les choses se passèrent presque de la même manière qu’à la Cité Écarlate. Après être venu l’accueillir aux portes de la ville, le Comte Guillaume le convia à une réception. Mais si, là-bas, le comité d’accueil était entièrement composé de nobles, celui de la Cité D’argent comptait davantage de commerçants, dont Hogg, leur vieille connaissance.

Le soir même, le discours d’ouverture du Comte donna le ton des festivités : Il était prêt à céder son pouvoir féodal et à soutenir pleinement le nouveau gouvernement de Sa Majesté. Aussitôt, des applaudissements chaleureux retentirent dans toute la salle et ce dernier dût ravaler les paroles qu’il s’apprêtait à dire.  

De fil en aiguille, Hogg ne tarda pas à faire de cette réception de bienvenue une foire commerciale.  

– « Vous ne me demandez pas comment fonctionne la machine qui se trouve dans ma mine ? » Demanda-t-il fièrement à un groupe de marchands. « Son véritable inventeur est juste devant vous : Il n’est autre que Sa Majesté en personne ! Vous avez une chance inespérée car vous n’aurez même pas besoin de vous rendre dans la Région de l’Ouest. La réponse vous sera donnée ici même, à la Cité D’Argent ! »

Les commerçant se précipitèrent aussitôt :

– « Votre Majesté, pourriez-vous nous expliquer comment il se fait qu’elle soit si puissante ? »

– « Si vous êtes prêt à vendre davantage de systèmes ferroviaires, la chambre de commerce de Daymond est impatiente de collaborer avec la Cité Sans Hiver. »

– « Votre Majesté, vous souvenez-vous de la société de transport “La Voile au Vent” ? Il y a deux ans, nous vous avions fourni plusieurs voiliers pour transporter les réfugiés de la Région de l’Est. En termes de puissance commerciale, nous sommes certainement l’une des meilleures Chambres de Commerce du centre. Dans la mesure du possible, notre association souhaiterait tout l’équipement nécessaire pour fabriquer des machines à vapeur et ce, bien entendu, à un prix très avantageux!

Se souvenant quand Margaret avait parlé d’une “bonne nouvelle”, Roland hésita entre le rire et les larmes. « Hogg viendra bientôt dans la Région de l’Ouest, accompagné d’un grand nombre de commerçants », avait-elle dit. Jamais il n’aurait pensé les rencontrer si vite!  

Comme le monde serait beau si tout Graycastle ressemblait à la Cité D’Argent!

Il dut attendre d’avoir satisfait la curiosité des marchands pour trouver enfin l’occasion de s’entretenir en privé avec le vieux Seigneur.

Ils s’éloignèrent un moment du brouhaha de la salle et sortirent prendre l’air sur la terrasse.

Son verre de vin à la main, Roland contempla longuement la ville :

– « Ne ressentez-vous aucun regret à remettre ainsi votre pouvoir sur cette cité ? » Demanda-t-il enfin.

– « Non », répondit le Comte Guillaume en souriant, « Ce pouvoir ne m’appartient pas vraiment. Pourquoi aurais-je des regrets ? Même s’ils ne l’ont jamais dit ouvertement, votre père et son père avant lui n’auraient jamais permis que la Cité D’Argent ait sa propre communauté et c’est une règle dans la famille Guillaume de ne jamais posséder de ville. En ce qui me concerne, le pouvoir n’est pas vraiment important. » Il s’interrompit un moment avant d’ajouter : « Par ailleurs, je n’en ai vraiment pas besoin. »

– « Vraiment ? » Demanda Roland, intrigué.

– « La principale raison pour laquelle une ville devient une province est d’étendre et de consolider son pouvoir afin d’éviter que les autres ne la regardent de haut. Mais à la Cité D’Argent, nous n’avons pas ce problème car quiconque s’en prendrait à cette ville provoquerait du même coup l’autorité de la famille Wimbledon. Aussi, à partir du moment où ma famille reste loyale, je n’ai pas à redouter d’être attaqué. » Le Comte but une gorgée de vin et poursuivit : « Par ailleurs, le pouvoir féodal, qui consiste à attribuer à d’autres une partie de ses ressources afin de s’assurer leur allégeance, est en quelque sorte une perte de pouvoir. Je préférerais de loin gérer mes propres biens que de les confier à d’autres. Savez-vous quelle a été l’augmentation de notre production au cours des vingt dernières années ? »  

Roland secoua la tête.

– « Nous l’avons multipliée par seize! Et j’y ai investi la plus grande partie de mon énergie… » répondit le vieux Seigneur avec entrain. « Si, au départ, nous n’avions qu’une mine d’argent à ciel ouvert, à l’heure actuelle, nous extrayons plus de dix sortes de minerais différents. Par ailleurs, nous n’avions pour commencer qu’une équipe de mineurs envoyée par la famille royale alors qu’aujourd’hui, non seulement nous avons toutes sortes de négociants en minerai et bijoux, mais les mines ont également permis le développement de toutes sortes d’industries annexes, telles que la fabrique de lampes à huile, de pelles et autres de ce genre. Nous pouvons également y inclure votre machine à vapeur, n’est-ce pas ? »

– « En effet » dit Roland avec un sourire.

– « Ce sentiment ressemble à celui que l’on éprouve lorsqu’on élève un enfant et qu’on le voit grandir. Pourquoi le partagerais-je avec d’autres ? Vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas besoin de ce pouvoir ? » Le Comte soupira : « Votre Majesté, voulez-vous que je continue à gérer cette cité scintillante en votre nom ? »

– « Bien sûr, si tel est votre souhait. »

Ils échangèrent un sourire et trinquèrent ensemble.  

– « Très bien », dit Roland après avoir bu son verre. « Au fait, connaissez-vous la famille Gilen ? »

– « Gilen ? » Le Comte Guillaume réfléchit un moment : « Cela me dit vaguement quelque chose. Je pense que je m’en souviens mais pas très clairement. Vous comprenez, voilà longtemps que je n’ai pas vu de nouvelle famille d’aristocrate venir s’établir à la Cité D’Argent, les autres étaient là bien avant la découverte de la mine. Si mes souvenirs sont bons, les Gilen ont changé de nom il y a deux ans. Leurs terres appartiennent désormais à la famille Somi. »  

À ces mots, Roland sentit la main de Rossignol se resserrer sur son bras.

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