Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 866 : La coupe brisée
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À la seconde question, les choses prirent un tournant décisif.

Quatre nobles furent escortés hors de la foule par les gardes du Roi et l’assistance s’agita.

– « Votre Majesté… que…? »

– « Hmm, vous avez deviné juste. Ces quatre personnes, en effet, ont dit la vérité », dit Roland en écartant les mains. « Leur courage et leur volonté d’essayer leur ont valu la qualification pour monter dans mon wagon, car c’est exactement ce dont une réforme a besoin. » Puis, se tournant vers les autre nobles, il ajouta : « Faites de votre mieux. Ne gâchez pas cette occasion inespérée. »  

– « Entendu, Votre Majesté! », répondirent-ils, quelque peu flattés.

« Quelle stupidité! » Grommela intérieurement George. « Courage ? Qualification ? Vous plaisantez! Ces gars-là ne sont rien d’autre que des Barons sur le point de faire faillite. Ils ne possèdent que des terres stériles, mal gérées, au rendement dérisoire et ils manquent de main-d’œuvre. Leurs terres fournissant à peine de quoi joindre les deux bouts, ils n’auront aucun mal à abandonner ces propriétés qui ne sont que symboliques et lorsqu’ils les auront perdues, ils ne seront même plus conviés aux réceptions. Comment de telles personnes ont-elles pu retenir l’attention du Roi ? À moins qu’ils n’aient été de mèche avec lui pour monter ce spectacle absurde ? »

« Une minute », pensa-t-il, se souvenant soudain d’une troublante histoire survenue à la Cité du Roi et qu’il avait entendue peu de temps auparavant. »  

Il n’y avait que quelques témoins de cette affaire, directement liée au Prince Roland. Le bruit courait qu’après avoir pris le contrôle de la capitale, ce dernier avait tenu un procès au Palais Sacré et jugé les grands aristocrates, balayant ainsi presque tous les nobles qui détenaient un réel pouvoir au sein de la Cité du Roi. Quant à Timothy, il n’avait pas hésité à le condamner à mort. Plutôt que de parler de procès, il aurait été plus approprié d’employer le terme de nettoyage.  

Par ailleurs, celui-ci s’était déroulé de bien étrange façon. En effet, le bruit courait que Roland avait utilisé un jeu de dix questions-réponses pour condamner ces nobles.

Une seule mauvaise réponse et ils étaient aussitôt envoyés en prison. Des rumeurs prétendaient que cet étrange processus relevait de sa capacité à lire dans les pensées.

À l’époque, George ne s’y était pas attardé, convaincu qu’il ne s’agissait là que d’une histoire montée de toutes pièces par des aristocrates chanceux d’avoir échappé au châtiment, pour dissimuler leur culpabilité autant que leur lâcheté. Par ailleurs, Roland n’ayant épargné aucun des ministres attachés à son prédécesseur, il était persuadé que cette prétendue capacité de lire dans les pensées n’était autre qu’un prétexte pour lui de juger les gens en fonction de ses préférences personnelles.

Mais le Comte n’en était plus aussi certain désormais.  

« Se pourrait-il qu’il y ait eu du vrai dans ces rumeurs ? »

À nouveau, la voix d’Edith se fit entendre :

– « Écoutez attentivement la troisième phrase : Si je n’ai aucune envie d’abandonner mes terres et mon pouvoir, je ne tiens pas non plus à perdre la vie face à une telle puissance. À votre tour, à présent », dit-elle avec un geste de la main.

L’atmosphère dans la salle était différente désormais.

En effet, après avoir vu les quatre nobles escortés hors de la foule pour se voir accorder la reconnaissance du Roi, ceux qui, au départ, répétaient machinalement les paroles d’Edith, étaient en proie à des sentiments mitigés.

Cette fois, et bien que le temps de réponse n’ait pas été respecté, les gardes sélectionnèrent davantage de nobles, dont le Comte Delta, à la stupéfaction de George.

– « Que se passe-t-il ? » Murmura Guy en se penchant vers lui. « Le Roi les aurait-il convaincus ? »  

Néri fit un rapide calcul. Au total, vingt et un aristocrates avaient été retenus, dont certains, peu de temps auparavant, discutaient encore avec lui du moyen de combattre Roland. Sans ces nobles et leurs serviteurs, l’assistance était désormais réduite de moitié.

– « C’est… impossible », murmura-t-il en serrant les dents. « Si Roland avait été en contact avec tant de monde, je l’aurais remarqué. Il a dû les choisir sur le moment. »  

– « Pourquoi n’avoir rien dit, dans ce cas ? » Demanda le Baron Lévitan en s’approchant à son tour. « Au départ, Huth était pourtant de notre côté! »

George lui lança un regard noir :

– « Iriez-vous dire au Roi : Monseigneur, vous m’avez trompé. Je préfère mourir que de vous céder mes terres qui sont plus importantes que tout à mes yeux ? »

– « Euh, je… »

« Quel idiot », pensa George, agacé. « L’important n’est pas ceux qui ont été choisis mais les autres. Roland Wimbledon pourrait simplement fermer les yeux, choisir n’importe qui et supprimer les laissés pour compte. Mais comment pourrait-il être certain de ne pas compter parmi ces derniers des partisans du Seigneur de la Cité Écarlate ? »  

« S’il fait le mauvais choix, il ne fera que pousser ceux qui l’ont soutenu du côté opposé. Je ne vois pas d’autre intérêt à cette manipulation que de lancer un avertissement à l’aristocratie. À moins qu’il ne souhaite simplement faire une démonstration de son aptitude à lire dans les pensées ? »  

Néri parcourut la salle du regard pour s’assurer que le Roi n’avait que six gardes présents. En effet, s’il choisissait de punir un ou deux nobles à titre d’exemple pour les autres, cette poignée de gardes ne suffirait pas à contenir l’assistance.

Quoi qu’il en soit, lui et le Comte des Trois Rivières ne resteraient pas les bras croisés.

– « Se soumettre au pouvoir n’a rien d’embarrassant », dit Roland au second groupe de nobles choisis. « Depuis la nuit des temps, il est dans l’ordre que les puissants gouvernent les plus faibles. Le fait d’évaluer la situation et d’agir en conséquence est tout aussi louable que le courage. Si vos ancêtres ont su se faire une place à Graycastle et poursuivre leur lignée à travers le temps, c’est un signe de puissance et je suis ravi de constater que vous avez hérité de leur sagesse.  Je vous fais la promesse de vous traiter comme ceux qui viennent de vous précéder. J’espère seulement que vous vous souviendrez de ce que vous avez dit aujourd’hui et si, à l’avenir, vous aviez à prendre des décisions similaires, n’oubliez jamais combien la Cité Sans Hiver est puissante. »

Puis, se tournant vers la Perle de la Région du Nord, il ajouta :

« Phrase suivante! »  

Edith hocha la tête.

– « Voici donc la quatrième phrase : Je ne sais que choisir car je ne peux me résoudre à perdre l’un ou l’autre. »  

Bien que cette phrase fut courte, seuls cinq parmi les nobles restants la répétèrent.

Sans doute parce qu’ils s’apercevaient des divisions, la plupart préférèrent garder le silence.  

Les gardes, cette fois, ne prirent que trois d’entre eux.

– « Votre Majesté, nous sommes maintenant convaincus que vous avez le pouvoir de lire dans les pensées, aussi n’est-il pas utile de poursuivre. »

Tour à tour, le Comte Delta et le Comte des Trois Rivières tentèrent d’attirer l’attention du Roi :

– « Oui. Après tout, c’est un banquet de bienvenue. Vous voyez… »

– « Il y a beaucoup moins de neutres que je ne l’aurais cru » poursuivit Roland comme s’il ne les entendait pas. « Quoi qu’en temps de réformes, les personnes indécises et hésitantes ne puissent être considérées comme positives, vous êtes cependant de ceux que l’on peut transformer. Dans un instant, je suis certain que vous allez changer d’avis. »  

Il marqua une pause, puis, s’adressant au reste des aristocrates, leur dit :

« Passons maintenant à la dernière phrase. Même si je pense que vous savez déjà de quoi il s’agit, je vais vous la dicter moi-même. »  

« Quoi qu’il arrive, je ne céderai ni mes terres ni mon pouvoir. Pour ce faire, je suis prêt à prendre des risques et si je parviens à vaincre le Roi, je sauverai ma maison et ma fortune. »  

Aussitôt, les flammes, dans l’âtre, parurent osciller, quand bien même il n’y avait pas de vent.

Personne dans la salle n’osait ouvrir la bouche. L’air lui-même était comme figé.

– « Cela m’est bien égal que vous refusiez de répéter », dit lentement Roland. « Comme je vous l’ai dit précédemment, ce n’est pas une suggestion mais un ordre, aussi, ceux qui ne se prêteront pas au jeu perdront leur droit de monter dans mon wagon. Votre route se termine ici. »

– « Que voulez-vous dire ? » Lança George, l’air maussade. « Vous ne pouvez nous condamner sans preuve ni procès! »  

Il restait encore vingt-sept nobles, chiffre bien supérieur à ce à quoi il s’attendait. Chacun étant accompagné de deux ou quatre subalternes selon leur titre, cela faisait un total de soixante personnes, dont des chevaliers en période probatoire.

« Quel intérêt aurait le Roi de nous acculer ainsi ? Ne craint-il pas les probables réactions négatives de ces nobles ? »

– « Votre Majesté, s’il s’agit d’une plaisanterie, je suis d’avis qu’elle a suffisamment duré », dit calmement Guy en s’efforçant de garder un visage aimable. « Nous ne pouvons pas répéter votre dernière phrase qui est beaucoup trop grave. Comment pouvez-vous être certain que c’est ce que tout le monde, ici, a en tête ? Personnellement, jamais je ne trahirai la famille Wimbledon. »   

– « En effet… Ce n’est pas juste envers moi car jamais cette pensée ne m’a traversé l’esprit. »

– « Votre Majesté, veuillez, je vous prie, reconsidérer vos paroles! »

– « Saviez-vous qu’en matière de lecture de pensées, plus vous parlez, mieux c’est ? » Dit Roland qui ne se laissait pas influencer. Prenant une coupe de cristal des mains d’Edith, il ajouta : « Gardez vos paroles pour les pelles et le minerai. »  

– « Pardon ? »

– « Pour vous punir d’avoir conspiré contre moi, vous serez escortés jusqu’à la Mine du Versant Nord et condamnés à y travailler vingt ans. Heureusement pour vous, vous n’avez pas mis vos projets à exécution mais si vous tentez de quelque manière que ce soit de vous rebeller, votre complot sera alors considéré comme une trahison, qui est un crime passible de mort. »  

Roland but d’un trait sa coupe de vin et la lança dans la foule. Celle-ci décrivit un arc de cercle et vint se briser aux pieds de George.  

– « Qu’on les arrête! » Ordonna-t-il.

“Arrêtez-les!”

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