Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 680 : Association Commerciale
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– « Qu’est-ce que c’est ? » Demanda Margaret, curieuse. « Un nouvel alcool de fruit ? »

– « Si ce n’est que cela, ce produit ne se vendra pas aussi bien que le parfum », répondit Nibelung.

– « Pas nécessairement », intervint Gammon qui observait avec grand intérêt les flacons de verre. « Si l’on fait abstraction du contenu, ces récipients à eux-seuls valent déjà quelques Royals d’or. »

– « Est-ce un nouveau produit de l’Atelier d’Alchimie de la Cité du Roi ? » Demanda Marleen

« Jamais encore je n’avais vu de flacons de cristal aussi grands. »

– « Ce n’est pas l’apparence qui compte mais le produit en lui-même », répondit Roland qui ne savait pas s’il devait rire ou pleurer.

En effet, il ne s’attendait pas à ce que ces commerçants s’intéressent d’abord aux contenants.  Ces flacons de verre incolore ne lui coûtaient pas grand-chose dans la mesure où il en maîtrisait la formule. Cependant, il ne vendait pas les récipients de verre seuls car tout le verre produit par la Cité Sans Hiver servait à approvisionner le laboratoire de chimie, la parfumerie et l’usine de boissons.

« On les appelle les Boissons du Chaos. Comme leur nom l’indique, elles sont à la fois chaotiques et imprévisibles. Mais chacun de ces breuvages est un régal unique. »  Il s’éclaircit la gorge et se composa un air mystérieux : « Je parierais que vous n’avez jamais goûté à quelque chose de semblable. Si vous ne me croyez pas, essayez. »

Roland avait soigneusement sélectionné ces trois boissons dans l’entrepôt d’Evelyne. Non seulement elles avaient leurs propres caractéristiques, mais deux d’entre elles avait bénéficié d’un traitement spécial. L’un des flacons était gelée, offrant une boisson glacée, agréablement rafraîchissante tandis que dans l’autre, on avait ajouté de la glace carbonique. Celle-ci pouvait être considérée comme la première boisson carbonatée au monde.

Ainsi que Roland l’avait escompté, les cinq marchands parurent surpris après en avoir pris une gorgée.

– « Comment préparez-vous cela ? » Demanda Atiyer en faisant claquer ses lèvres. « Cet alcool de fruits a un goût incomparable. »

– « Regardez cette tasse de jus de pomme verte, il en sort de l’air… Oh mon Dieu, ce liquide respirerait-il ? »

– « De la pomme ? Même le miel n’est pas si doux! »

Les hommes d’affaires exprimaient chacun leur point de vue. La dégustation se prolongea jusqu’à ce que les trois bouteilles soient vides.

Gammon se léchait les babines. On aurait dit qu’il en voulait encore.

– « Votre Majesté, vos boissons du Chaos… sont fantastiques! »

– « Pensez-vous qu’il y aurait un marché pour ce genre de produits ? »  

– « Bien sûr! » Répondit sans réfléchir le marchand de la Baie du Croissant de Lune. « Certaines auront peut-être plus de succès que d’autres étant donné le fait que les goûts de chacun peuvent être différents, mais ces liqueurs sont rares! Je gage que lorsque les gens auront dégusté ces spiritueux, le meilleur alcool de fruits du Royaume de l’Aube n’intéressera plus personne. »

– « J’apprécie votre honnêteté », répondit Roland en souriant.

La plupart des hommes d’affaires, en effet, auraient tiré profit d’éventuelles failles afin d’obtenir le meilleur prix pour acheter ces produits. Ce genre d’éloges était plutôt rares.  

– « Je n’oserais pas tromper Votre Majesté. Je ne suis pas un menteur. »  Gammon s’interrompit un instant : « Cependant, il y a une chose que je ne comprends vraiment pas. »

– « Expliquez-moi. »

– « Pourquoi leur donner un nom si étrange ? »  Il saisit la bouteille vide sur laquelle reposait encore un mince dépôt de givre. « Prenez-ceci, par exemple : vous pourriez l’appeler « Givre en Haute Mer ». Je puis vous assurer que l’été, il sera présent sur chaque table lors des banquets. »

– « À mon avis, cette boisson engourdissante de couleur verte pourrait être appelée «  Nectar d’œufs de poisson » car la sensation qu’elle procure, semblable à de petits œufs de poisson éclatant sur la langue, est vraiment mémorable », renchérit Marleen.

– « Je suis bien de cet avis », dit Margaret en riant. « Même si le mot “Chaos” a une consonance plutôt moderne, il ne met pas en évidence leurs différentes caractéristiques.  Ces boissons se vendront beaucoup mieux si vous leur donnez à chacune un nom spécifique. »

Feignant le regret, Roland répondit :

– « Malheureusement, ces boissons sont un plaisir unique. Ces trois bouteilles étaient les dernières en réserve. »

– « Vous voulez dire que vous n’allez pas en refaire ? »

– « Hélas non. Je ne peux pas vous révéler le mode de brassage de ces boissons chaotiques, cependant, le résultat final est toujours différent, leur seul point commun étant qu’elles sont toutes très savoureuses.  C’est d’ailleurs pour cette raison que je les ai nommées “les Boissons du Chaos”. Chaque gorgée que vous prenez en réduit la quantité. »

L’assistance, stupéfaite, prit une profonde inspiration. En général, un produit rare est un produit précieux et ceux-ci étaient à la fois d’excellente qualité et uniques en leur genre. Ils ne pourraient jamais être reproduits et créeraient sans doute une tendance, que ce soit dans les Fjord ou, pourquoi pas, dans les Quatre Royaumes.  

Gammon fut le premier à prendre la parole :

– « Votre Majesté, je vous en prie, permettez-moi d’être votre agent en ce qui concerne ces produits. La flotte de la Baie du Croissant de Lune desservant les côtes des Quatre Royaumes, nous sommes les seuls à pouvoir vous rapporter des bénéfices conséquents. »   

– « Le centre commercial maritime de la Baie du Croissant de Lune a toujours été dans le Royaume de l’Aube. Quand donc la route commerciale du Royaume de l’Éternel Hiver a-t-elle été élargie ? »  Demanda soudain le représentant de la Chambre de Commerce de Shallow Water Town.

Ce à quoi Atiyer ajouta aussitôt :

– « La plupart des navires marchands qui desservent les Royaumes de Wolfheart et de l’Éternel Hiver proviennent de l’Île du Soleil levant!  Vous abusez Sa Majesté. »

Roland étendit les bras, interrompant la discussion :  

– « Dans ce cas », suggéra-t-il, « mettons en place une chambre de commerce commune. »

– « Commune ? »

– « tout à fait. Tous ceux qui veulent y participer devront négocier autour d’une table le secteur dont ils souhaitent avoir la charge, sachant que la Cité Sans Hiver prendra seule en charge la fourniture des marchandises, ceci afin d’éviter toute concurrence malveillante susceptible d’avoir une répercussion sur les prix. » Il décrivit ensuite aussi clairement que possible le concept de franchise.  « Etant donné que vous êtes tous à la tête d’une entreprise établie de longue date et êtes connus dans les villes où vous vendez, vous pourrez vous répartir les secteurs en fonction de vos points forts. Ainsi, vous vendrez rapidement les marchandises sans pour autant être en concurrence avec vos pairs. Les bénéfices sur les ventes seront répartis selon les dispositions contractuelles. De cette façon, tout le monde sera protégé. »   

Les hommes d’affaires eurent tôt fait de comprendre ce principe, en l’occurrence très simple. – « Cela me semble intéressant, mais comment allons-nous déterminer les secteurs spécifiques à chacun ainsi que le ratio ? Il y aura une énorme différence de coût de revient entre les boissons distribuées dans les Fjords et celles qui seront acheminées vers le Royaume de l’Éternel Hiver! »

– « Il faudra prendre en considération les coûts de transport, de main d’oeuvre, le prix de vente, la production… D’une façon générale, les agents dont les coûts de revient seront les plus élevés bénéficieront d’un crédit supplémentaire. Nous devrons discuter de tous ces détails l’un après l’autre de manière à satisfaire chaque participant. »  

À première vue, on aurait pu penser que les bénéfices allaient diminuer. Cependant, en combinant la puissance de trois Chambres de Commerce et s’il n’y avait pas entre elles de concurrence déloyale, les bénéfices seraient au contraire beaucoup plus élevés.

En raison du manque de réseaux de vente, de nombreuses marchandises produites par la Cité Sans Hiver étaient uniquement proposées par le Marché de Proximité. Aux yeux de Roland, ces hommes d’affaires des Fjords qui avaient fait fortune en vendant des marchandises étaient les meilleurs canaux. Leur fournir des marchandises à vendre était certainement pour lui le moyen le plus rentable de toucher les quatre coins du continent.

Margaret fut la première à manifester son soutien à ce projet :

– « Je suis partante », dit-elle.  

Devant sa réaction, les autres, quoi qu’hésitants, eurent envie de tenter.

Roland déclara :

– « Sachez que la coopération est toujours plus puissante que la solitude. Tant que nous travaillerons ensemble, tout le monde sera gagnant. »

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