Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 639 : Isabella
Chapitre 638 : Un tableau périodique bien tentant Menu Chapitre 640 : Le Monde des Rêves : Hypothèses

Si ses mains et ses pieds n’avaient été entravés, Isabella aurait oublié qu’elle était prisonnière.

Après avoir informé les sorcières de Roland que les Pierres du Châtiment Divin encastrées dans les murs de la cellule n’étaient pas en mesure d’affecter ses capacités, elle avait été transférée dans une chambre ordinaire placée sous la surveillance de gardes. Arrivée dans la région de l’Ouest de Graycastle, elle bénéficiait d’une “cellule” similaire à la précédente. Elle n’était ni froide ni humide et il n’y avait pas d’eau sale sur le sol. Dans cette pièce plutôt spacieuse, on avait mis à sa disposition un lit, un banc et un petit cabinet de toilette. Il y avait, certes, des barreaux à toutes les fenêtres ils n’empêchaient pas les doux rayons du soleil de s’infiltrer dans la pièce. À la Cité Sans Hiver, les conditions de détention étaient bien meilleures que celles des prisons de l’Autorité Centrale Secrète.

Étant donné son apparence exceptionnelle, elle s’imaginait qu’elle serait traitée comme toutes les prisonnières de guerre, mais rien de tout ceci ne s’était produit. La nuit, personne ne se faufilait dans sa chambre. Elle n’était ni humiliée, ni torturée et les gardes à la porte ne lui parlaient que lorsqu’ils lui apportaient les repas.

Ses visites les plus fréquentes étaient celles de deux sorcières de Roland. L’une d’entre elles avait plus de quatre cents ans tandis que l’autre était blonde et portait en permanence une capuche. Quelles que puissent être leurs questions, Isabella répondait honnêtement. Elle leur avait même demandé d’apporter du papier et une plume pour retranscrire des informations consignées dans l’histoire secrète et des données provenant de documents relatifs aux Diables qu’elle avait lus dans la bibliothèque du Temple Secret.

Quoique les sorcières non plus ne l’eussent jamais torturée, elle pouvait dire que la blonde lui donnait du fil à retordre. Sitôt qu’elle avait fini de répondre à leurs questions, Isabella, confuse, la voyait partir, le visage froid.

Ces sorcières n’étaient pas naïves au point de croire sur parole tout ce qu’elle disait, cependant, au vu de ce qui s’était produit lors de chacune de leurs visites, elle était persuadée que l’une d’entre elles avait la capacité de déceler les mensonges. Isabella avait le sentiment que la sorcière blonde attendait qu’elle mente pour pouvoir la punir et cette pensée la rendait encore plus perplexe. Pourquoi attendre, puisqu’elle était leur prisonnière et que, de ce fait, elles pouvaient lui faire tout ce qu’elles voulaient. Elle ne voyait aucune raison à cela.

Au fil du temps, l’inquiétude devenait de plus en plus oppressante.  

Elle se demandait pourquoi Roland Wimbledon ne s’était pas manifesté depuis deux mois qu’elle était là.  

À cette question, il n’y avait que deux réponses possibles.

Soit le Roi n’était toujours pas réveillé, soit il ne voulait pas la rencontrer.  D’une manière ou d’une autre, ce n’étaient pas une bonne nouvelle pour la sorcière qui était maintenant persuadée que lorsqu’elle aurait confessé tout ce qu’elle savait, elle serait jugée et exécutée.

Isabella, qui avait renoncé à tout pour vaincre les Diables, ne se plaignait pas, cependant c’était extrêmement angoissant d’attendre la mort jour après jour.

Elle soupira et, les chevilles enchaînées, se dirigea vers son lit. Elle s’assit, prit la plume et étala une feuille de papier blanc sur ses genoux, persuadée que si elle parvenait à rédiger au plus vite tout ce dont elle se souvenait, elle serait enfin délivrée.

C’est alors qu’elle entendit des pas dans le couloir.  

On aurait dit que les visiteurs étaient plus nombreux cette fois.

Le cœur d’Isabella se mit à vibrer.

La porte s’ouvrit. Elle posa la plume et se retourna : les deux sorcières étaient accompagnées d’un jeune homme aux cheveux gris. D’après les renseignements en sa possession, elle devina aussitôt qu’il s’agissait de Roland Wimbledon, Roi de Graycastle.

« Il est donc réveillé! Vient-il ici prononcer ma condamnation ? »

La sorcière garda ces pensées pour elle, se leva et s’inclina légèrement devant lui.

Feignant l’indifférence, elle lui dit :

– « Je pensais ne jamais vous voir »

À sa grande surprise, Roland répondit calmement :

– « Vous êtes Isabella, n’est-ce pas ? La sorcière qui a annihilé l’effet de ma Pierre du Châtiment Divin ? Je n’avais pas l’intention de différer aussi longtemps mon entrevue avec vous, cependant, je me réveille à peine d’un rêve incroyablement long. Dans ce rêve, je me suis battu contre Cléo et j’ai gagné, cependant, contrairement à ce qu’elle m’avait annoncé, je n’ai pas hérité de toutes ses connaissances et compétences. »

– « C’est impossible! » Souffla Isabella.

– « Pourquoi ? » Demanda Roland, vivement intéressé. « Je suppose que si je ne peux pas hériter de tout ce qu’elle possédait, c’est parce que je suis un homme et qu’à ce titre, jamais je ne pourrai devenir une sorcière. »

– « Cela n’a rien à voir avec le genre », répondit Isabella.  « Dans la Bataille des Âmes, le trophée du vainqueur consiste en des souvenirs et de la longévité, chose que tout être humain peut obtenir. Seuls ceux qui les possèdent peuvent entrer dans le Champ De Bataille des Âmes. Par contre, vous ne pouvez absorber ni les capacités, ni le pouvoir magique. Si c’était le cas, Cléo m’aurait “avalée” depuis longtemps. »  

– « Voulez-vous dire qu’il y a des créatures qu’elle ne peut pas absorber ? »

– « Les animaux ne peuvent pas entrer dans le champ de bataille des âmes, car ils ne possèdent pas l’intelligence. Quand bien même ils le pourraient et viendraient à gagner, jamais ils ne pourront comprendre les souvenirs des êtres humains. »

– « Cela pourrait aussi résulter de la différence entre les espèces. »

« Pour autant que je sache, parmi les milliers d’âmes qu’elle a absorbées se trouvaient un Diable et une bête démoniaque hybride. » Elle soupira : « Mais ceci s’est produit avant ma naissance. Je l’ai appris par elle, au cours de l’une de nos discussions. »  

« Un Diable et… une bête démoniaque ? »

À ces mots, Roland et ses sorcières se regardèrent, ne sachant que dire.  

– « Pourquoi ne pas nous l’avoir dit ? » S’écria la sorcière blonde à l’adresse d’Isabella.

« Parce que cela n’aurait fait qu’augmenter votre inquiétude sans pour autant vous aider », répondit la jeune femme qui marqua une pause avant d’expliquer : « Cléo elle-même a reconnu que les souvenirs des autres espèces étaient si fous qu’ils lui ont fait subir un lourd fardeau. Par la suite, plus jamais elle n’a retenté. »

Le Roi, qui ne semblait pas le moins du monde effrayé, eut un sourire :

– « Intéressant », dit-il. « À ce propos, Cléo vous a-t-elle dit ce qui arrivait aux perdants de la Bataille des Âmes ? »  

– « Ils disparaissent de ce monde comme s’ils n’avaient jamais existé. »

Roland haussa un sourcil :

– « Quelle différence y a-t-il entre ceux qui abandonnent volontairement et ceux qui sont vaincus en s’étant battus jusqu’à la mort ? »  

– « D’une manière ou d’une autre, ils disparaissent mais… » Isabella réfléchit un instant : « Il me semble que Cléo disait que les souvenirs qu’elle absorbait pouvaient être de deux sortes. »

Particulièrement intéressé par cette question, Roland insista :  

– « Lesquelles ? »

– « D’une part, les souvenirs étaient désorganisés avec des bribes de conscience résiduelle des perdants. Ceux-ci pouvaient même affecter Cléo. Dans l’autre cas, la mémoire était comme un livre ouvert qu’elle pouvait lire quand bon lui semblait. » Elle marqua une courte pause avant de poursuivre : « Un jour, elle m’a dit en passant qu’il était plus difficile d’accéder aux souvenirs dans le premier cas, mais plus facile par contre de les oublier. À l’époque, je ne lui ai pas demandé de détails mais ce dont je suis certaine, c’est que vous êtes une exception. Jusqu’ici, je ne pensais pas que quelqu’un soit capable de ne garder aucun souvenir. »

Roland ferma les yeux et plissa le front. On aurait dit qu’il réfléchissait à quelque chose d’extrêmement compliqué. Environ dix minutes plus tard, il poussa un profond soupir et dit simplement :

– « Je vois. »

« À quoi pouvait-il donc bien penser ? » Se demandait la sorcière.

Mais quoiqu’elle brulât de curiosité, elle n’ouvrit pas la bouche.

En tant que prisonnière, elle se devait de ne pas poser de telles questions. 

– « À présent, parlons de vous », dit Roland.

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 638 : Un tableau périodique bien tentant Menu Chapitre 640 : Le Monde des Rêves : Hypothèses