Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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– « Votre Majesté, la route du palais a été nettoyée. À présent, cette ville vous appartient! » Dit Hache-de-Fer, tout excité, en s’agenouillant devant Roland.  

Les combats, commencés la veille, n’avaient pris fin que tôt le matin. Après son entrée dans la capitale, il n’avait fallu que quatre heures à la Première Armée pour accomplir ses deux principales missions : s’emparer du palais situé au cœur de la ville et de l’imposante église à l’est de celle-ci. Restait à éradiquer totalement leurs ennemis et à éliminer toute possibilité de résistance de la part de Timothy.

Roland regarda autour de lui : des soldats aux sorcières, l’exaltation se lisait sur leurs visages. S’il avait officiellement annoncé la nouvelle, sans doute auraient-ils acclamé la victoire, mais il ne l’avait pas encore fait. Timothy renversé, bien qu’il n’eût pas encore été couronné, le Prince devenait Roi du Royaume de Graycastle.

Cependant, Roland se sentait étonnamment calme et paisible.

Cette magnifique capitale, centre politique et économique du Royaume de Graycastle, ne résonnait pas avec lui. Il n’avait pas le sentiment de lui appartenir. Aux yeux du Prince, ce n’était qu’une ville comme toutes les autres, moins développée encore que la Forteresse de Longsong. La seule chose qui le rendait heureux, c’était que le chaos généré par l’Ordonnance Royale portant sur le choix du prince Héritier avait enfin pris fin. Dorénavant, il allait pouvoir se consacrer au développement de son territoire.

Cela dit, c’était tout de même une victoire, un triomphe significatif. Roland était persuadé que lorsque la nouvelle se répandrait dans tout le Royaume, sa réputation et son autorité en sortiraient grandies. Il pourrait alors user de son influence pour recruter davantage de talents et faire avancer les réformes. La fameuse offensive de printemps qu’il préparait depuis quatre mois était à moitié achevée. Restait à conquérir le sud. Roland regarda en direction de la Crête du Dragon Déchu et de la Région de l’Extrême Sud. Il allait devoir s’emparer de ces terres.

Il prit une profonde inspiration, chassa ces pensées et annonça :

– « Entrons dans la ville! »

– « À vos ordres, Votre Majesté », dit Hache-de-Fer avec un profond respect. Il se releva et donna ses instructions aux soldats qui attentaient avec impatience. « En colonne de deux! En avant, et protégez votre Roi! »

D’un seul geste, les soldats levèrent leurs armes et s’écrièrent à l’unisson :

– « Vive le Roi Wimbledon! »

– « Longue vie à Sa Majesté! »

Sous les acclamations de l’armée, Roland descendit du navire de guerre et se mit en route pour le palais.

Lorsque l’armée arriva à la porte de la ville, les rues étaient presque désertes. On pouvait encore voir des traces du combat, en particulier aux abords du palais.

Partout, ce n’était que bâtiments délabrés, barrages, membres arrachés et flaques de sang. Même s’il n’avait fallu que peu de temps à la Première Armée pour prendre possession du palais, c’était la bataille la plus intense qu’ils aient jamais connue.

Lorsque Roland vit les rues en ruines, son cœur se serra. On ne connaissait pas encore les victimes, cependant, il y avait là une vingtaine de corps parmi les soldats des lignes arrières. Sans l’aide de Naela, intervenue à temps pour sauver la plupart des hommes, ce nombre aurait au moins été trois fois plus élevé.  

Lorsque Roland arriva aux abords du palais, les gardes s’agenouillèrent. Tout au long de la rue, des soldats étaient alignés sur deux colonnes, le genou à terre. Un spectacle exceptionnel au sein de l’armée, où le salut militaire était à présent de rigueur. Roland ne dit rien car il pouvait lire dans leurs regards ravis que ce n’était plus l’armée qui saluait son Seigneur mais le peuple du Royaume de Graycastle qui rendait hommage à son nouveau Roi.

Alors que Roland traversait les jardins verdoyants du château, un vieux souvenir d’enfance lui revint soudain en mémoire. Trois édifices en pierre bleue disposés en forme de triangle entouraient le jardin aquatique : c’était là que les Wimbledon vivaient depuis des générations. Sur sa gauche se dressait la Salle du Dôme Céleste où, la plupart du temps, avaient lieu les banquets et les cérémonies. Hélas, il ne restait plus qu’une dizaine de piliers de pierre, la salle ayant été entièrement détruite au cours du bombardement. À droite se trouvaient l’Hôtel de Ville et la bibliothèque, qui pour l’heure, étaient sous la garde de la Première Armée.

Entre les deux se dressait dans toute sa magnificence le Temple Sacré aux Deux Tours. Sa structure rappelait celle des gratte-ciel du monde moderne avec, à sa base, un bâtiment ovale de trois étages, plus grand que le château de Border Town. De chaque côté s’élevait une haute tour. Toutes deux se terminaient en forme de couronne : celle du Roi d’un côté, celle de la Reine de l’autre, symbolisant le pouvoir suprême de la famille royale. Au milieu étaient accrochés deux tiges de fer croisés représentant les deux canons des armoiries familiales. Tant soit au niveau du style que de la conception architecturale, ce bâtiment était un véritable chef d’œuvre digne d’entrer dans l’histoire et d’être à jamais immortalisé.  

Roland monta le grand escalier en colimaçon et entra dans le Temple Sacré. Etrangement, bien que ce fût la première fois qu’il visitait cet endroit, il en connaissait chaque pièce et chaque couloir. Là, sous la surveillance de la Première Armée, se tenait un groupe d’aristocrates fort agités. À l’arrivée de Roland, tous s’agenouillèrent pour le saluer.

– « Je vous en prie, relevez-vous. »

Tout naturellement, Roland monta s’assoir sur le trône et les dévisagea.  

Certains visages lui étaient familiers : il y avait là Laurent Moreau, le Trésorier, Bullet Flynn, Ministre de la Diplomatie, Pilar, ministre de la Justice, Marshall, Chef du Service de Renseignements, le Marquis Wyke, Premier Ministre et bien d’autres encore.

Ces gens travaillaient déjà pour le roi Wimbledon III et pour certains, leur histoire familiale était aussi ancienne que le règne de la famille Wimbledon. Lorsque Timothy était monté sur le trône, tous avaient prêté serment d’allégeance au nouveau Roi et apparemment, ils envisageaient de faire de même avec lui.

Malheureusement pour eux, Roland n’en avait pas besoin.

Ce n’était pas une réunion de négociations mais un procès.

– « Timothy Wimbledon est soupçonné du meurtre du Prince Gerald, de trahison ainsi que de la connivence avec l’Eglise. Il est actuellement placé en détention et sera sévèrement puni. Bientôt, sa condamnation sera rendue publique et connue dans tout le pays. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet ? »

– « Ces crimes sont impardonnables. J’ai bien tenté de l’arrêter, mais en vain », dit le Marquis Wyke qui, le premier, prit la parole. « Votre Majesté, vous venez de délivrer le Royaume de Graycastle d’un grand fléau. »

Tous les autres nobles approuvèrent.

– « Vraiment ? » Roland eut un sourire méprisant : « Pendant qu’il commettait ces crimes, êtes-vous restés là, les bras croisés ? À moins que vous n’ayez tenu la chandelle devant le diable ? Ne me faites pas croire que vous avez tenté de l’arrêter! »

Le marquis fronça les sourcils :

– « Votre Majesté, ce que vous ignorez, c’est qu’après avoir pris le pouvoir, Timothy a promu bon nombre de ses loyaux partisans, tels que Lanry, Scar ou encore le Marquis Morris. Nous n’avions aucune ascendance sur les chevaliers, ni sur l’armée de conscription. »

– « En effet, Votre Majesté, c’est la vérité. »

– « Il a envoyé le Prince Gerald à la potence sans même le juger », dit Pilaw qui se mit à tousser tandis qu’il plaidait sa propre cause. « L’exécuteur étant lui aussi un Chevalier, nous n’avons rien pu faire. »

– « Si je comprends bien, vous essayez de me dire que vous n’y êtes pour rien dans tout ce qui s’est passé ? »

Le mépris de Roland envers ces ministres allait grandissant. Ceux-ci n’assistaient même pas le Roi, ce n’était qu’un groupe de sangsues qui se nourrissaient des avantages accordés par la famille royale, leur seul souci étant leurs intérêts personnels. Ces aristocrates avaient sans doute été d’une grande aide pour le Roi lors de la fondation du Royaume de Graycastle mais depuis une centaine d’années, ils avaient considérablement décliné.

« Eh bien, puisque vous persistez à dire que vous êtes innocents, nous allons faire un petit jeu. »

– « Un jeu ? » Tous étaient stupéfaits.

– « Oui, le “Jeu du Procès” : je pose les questions, vous répondez », dit Roland en parcourant l’assistance du regard. « Je vais vous poser dix questions. Si vous mentez, vous êtes éliminés. Rappelez-vous que vous ne pourrez donner qu’une seule réponse à chacune des questions. »

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