L'Etrange Vie d'un chat | Strange Life of a Cat | 回到过去变成猫
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Chapitre 5 : Fantasuperaculeux
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Bien entendu, Qu avait lui aussi remarqué les cafards. L’image d’un chat noir qui sautait en l’air pour les attraper avec une grande facilité se forma dans sa tête. Cependant, cela était bien loin de la réalité. Le chat noir en question avait simplement jeté un regard à ces insectes nuisibles avant de bondir sur une chaise relativement propre pour faire la sieste. Il n’avait même pas remarqué les côtes et le porc à la sauce aigre-douce sur la table non loin de là.

Le jeune garçon avait l’impression d’avoir avalé une mouche. Il regarda la nourriture sur la table puis le chat qui se reposait sur la chaise et prit une profonde inspiration. Il décida de laisser faire les choses, éteignit les lumières du salon et se dirigea dans sa chambre.

Il s’assit devant son ordinateur, ouvrit la discussion qu’il avait commencée sur un forum quelques jours auparavant et entreprit de répondre à un commentaire.

« N’importe quoi ! Chez moi, le rat ne mange pas de cafards. Le chat non plus, d’ailleurs. »

Qu était allé chercher de l’aide étant donné que ses pièges à souris n’avaient pas fonctionné. C’était d’ailleurs sur ce forum que l’on lui avait suggéré d’en acheter. Quelqu’un avait même répondu en commentaire, affirmant que l’évolution intellectuelle des rats était due à leur survie au SARS car par la suite, n’importe quel faible rongeur aurait été tué par les humains. C’était le Darwinisme par excellence. C’était la loi du plus fort.

Les pièges à souris ayant échoué, la suggestion la plus commune qu’on lui avait faite était de trouver un chat. D’où l’emprunt de Charbon aux Jiao.

Parmi ceux qui lui étaient venus en aide, quelqu’un s’était vanté que non seulement son chat attrapait les souris, mais que c’était également un chasseur de cafards.

– « Hé bien, si ton chat ne se bouge même pas à la vue d’un cafard, ne compte pas sur lui pour attraper un rongeur. Même s’il le voulait, il ne saurait pas comment faire », répondit le gars.

– « C’est ce qu’on verra ! »

On aurait presque dit que Qu tapait sur la personne avec lequel il débattait plutôt que sur son clavier.

Dans la pièce voisine, Zheng Tan ouvrit les yeux. Il contracta les muscles de ses pattes et regarda les griffes pointues qui en sortaient.

Il n’était pas nerveux à l’idée de la tâche qui l’attendait, mais plutôt tout excité. C’était impossible à expliquer.

Contre toute attente, le fait de tuer des souris la veille ne l’avait pas rendu nauséeux. Au contraire, il se sentait sanguinaire. C’était une sensation inhabituelle qu’il n’avait pas souvent eu l’occasion de ressentir. Peut-être qu’il ne l’avait simplement pas remarqué. La veille, un déclencheur avait fait ressortir son instinct animal.

Même les chats les plus calmes, les plus câlins, les plus mignons étaient des prédateurs. Ils chassaient même quand ils étaient rassasiés, par instinct.

Exactement comme ils disaient dans le documentaire qu’avait récemment regardé Jiao Yuan : « Dans chaque petit chaton paresseusement allongé près du feu, il y a un tigre prêt à bondir. »

Il prit une profonde inspiration, relâcha les muscles de ses pattes et ferma les yeux, les oreilles néanmoins dressées. Il écouta attentivement les bruissements qui, de temps en temps, perturbaient la tranquillité de la pièce. Ce n’était pas le bruit d’une souris, aussi Zheng Tan attendit-il, immobile.

Le temps s’écoulait lentement, il se faisait de plus en plus tard. Le jeune félin n’entendait ni ne sentait l’odeur du rat, seulement sa présence. Il savait qu’il était sorti récemment et se montra donc patient. Il continua d’attendre tranquillement dans ce salon sombre et désordonné.

La lumière provenant de la chambre lui permettait de voir clairement la pièce.

La plupart des gens qui vivaient dans les Quartiers Est étaient endormis. Il était également l’heure de se coucher pour la famille Jiao. Tout était calme. Les seuls sons audibles étaient des tapotements sur le clavier et des jurons provenant de la chambre du jeune garçon.

« Qu’est-ce que c’était ? »

Les oreilles de Zheng Tan remuèrent. Ses yeux s’ouvrirent tout grand, les pupilles élargies par l’obscurité Il bondit silencieusement de la chaise et se tapit au sol, puis se déplaça rapidement en profitant de l’ombre pour se cacher. Bientôt, il fut à côté de la pile de magazines. C’était Sheriff qui lui avait appris ces techniques.

Qu, qui venait de terminer son jeu, retira ses écouteurs. Il se retourna juste à temps pour voir le chat noir glisser de la chaise.

Serait-il possible que…?

Il se précipita de prendre son appareil photo numérique dans le tiroir de son bureau, mais il changea d’avis et le reposa : mieux valait utiliser la caméra. Tout en l’allumant, l’otaku marcha sur la pointe des pieds. À ce moment précis, la sonnerie de son téléphone le fit sursauter. Il le prit immédiatement et murmura quelque chose.

Zheng Tan attendait dans le noir. Le rongeur sortit du bureau, mais ne se rendit pas dans la cuisine. Apparemment, il s’était familiarisé avec l’appartement et ses habitants. Qu ne cuisinait jamais, il commandait à domicile ou bien mangeait à la cafétéria. Chez lui, on ne trouvait de la nourriture que dans sa chambre et au salon.

La souris rampait en longeant le mur. Lorsqu’elle avait fait quelques pas, elle s’arrêtait et regardait aux alentours pour s’assurer qu’il n’y avait pas de danger.

Elle n’était pas plus grosse que les rats que Zheng Tan avait tués l’autre nuit. Cependant, elle était davantage sur ses gardes.

Lorsqu’elle atteignit la porte de la chambre, elle remarqua que quelqu’un téléphonait à l’intérieur. En une fraction de seconde, le jeune félin bondit.

Telle une flèche tirée d’un arc, il fonça droit sur sa proie.

A ce moment seulement, la souris se rendit compte qu’un chasseur rôdait.

Le bureau était à présent trop loin, elle serait rattrapée bien avant de l’atteindre. L’animal courut à toute vitesse vers la chambre.

Celle-ci n’était pas mieux comparée au salon. C’était un bazar qui offrait bien trop de cachettes aux animaux nuisibles. Si le rongeur y rentrait, Zheng Tan n’était pas sûr de pouvoir encore l’attraper.

Mais il ne devait jamais y entrer.

De sa patte noire, le chat sortit ses griffes et le plaqua au sol par la queue. Avant même que la souris ne puisse réagir, l’autre patte poilue était déjà sur son cou.

Clic.

Le bruit fut si doux qu’on l’entendit à peine.

La souris se retrouva gisant sur le sol sans même avoir lâché un couinement.

Qu était à la porte lorsqu’il aperçut une ombre surgir en un éclair. Il baissa la tête et vit le chat noir. Sous sa patte gisait le rat, sans vie.

« Oh… … P*tain ! »

Le jeune garçon faillit lâcher sa caméra et son téléphone.

Il regarda un moment le félin, puis à nouveau le rongeur, et enfin la caméra qu’il n’avait pas eu la chance d’utiliser.

« P*tain ! » Jura-t-il encore une fois.

C’était tout ?

Le chat n’était-il pas supposé le pourchasser à travers la maison, jouer avec après l’avoir attrapé, puis mettre fin à ses souffrances quand il l’aurait décidé ?

Il n’avait même pas fini sa conversation téléphonique que l’animal avait déjà fini !

Était-ce une mort nette et propre ?

C’est… C’était… Absolument fantasuperaculeux !

Il allait raconter cela à celui qui lui avait dit qu’un chat qui ne chasse pas les cafards, ne chasse pas les souris, pour lui clouer le bec.

– « Hé, Cricket. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi es-tu silencieux tout à coup ? »

Le garçon à l’autre bout du fil était confus.

– « Va au diable, je suis occupé ! »

Qu raccrocha et ralluma les lumières du salon.

Il prit une paire de baguettes chinoises usées avec lesquelles il tâta le rongeur.

Celui-ci ne bougeait plus.

Il était donc vraiment mort, hein ?

Les baguettes n’étant pas suffisantes, le jeune garçon trouva une pince dans la cuisine qu’il n’avait jamais utilisée auparavant. Il s’en servit pour soulever le rat et l’agita un peu pour voir s’il était vraiment mort. Puis il prit des photos sous tous les angles avant de se ruer sur son ordinateur. Le jeune garçon était tellement content qu’il n’avait plus envie de jouer. Il était impatient de mettre en ligne les photos sur le forum. Ses descriptions précises des évènements qui venaient juste de se produire furent accueillies par une incrédulité générale.

Un propriétaire de chat expérimenté répondit avec ses propres photos. Sur celles-ci, les rats étaient couverts de marques de morsures. A certains, il manquait des parties du corps, d’autres ne ressemblaient même plus à des rats.

Qu regarda le chat qui s’étirait paresseusement au salon. Il ne manifestait aucun intérêt, même vague, pour sa proie. Le jeune garçon continua de débattre en ligne avant que son téléphone ne sonne à nouveau.

Zheng Tan inspecta le reste de l’appartement. Apparemment, il n’y avait pas d’autres rongeurs. Son travail ici était terminé.

Il s’apprêtait  à sauter à nouveau sur la chaise pour se rendormir lorsqu’il entendit un faible son. Quelqu’un chantait en bas.

Le félin couleur charbon en fut contrarié. Ignorant les bruits du clavier provenant de la chambre de Qu, il se rendit sur le balcon pour mieux écouter.

– « La nuit dernière, ~ La nuit derrière, les étoiles, ~ filèrent, ~~ disparues~ dans la lointaine galaxie. ~~~ »

– “… …”

Cet air unique était facilement reconnaissable, même étouffé. Une voix tremblante tentait d’en restituer l’émotion. Cette chanson était plus vielle que Zheng Tan.

« Qu’est-ce que…! »

Ce stupide oiseau avait encore décidé de rester éveillé pour chanter de vielles chansons nostalgiques !



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