Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 373 : Étrange rencontre sur le marché
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Ferlin, qui se tenait derrière sa femme, sourit doucement en la voyant choisir des morceaux de viande sur un étal.

Il y avait toujours un moment où le regard d’Irène devenait plus sérieux.

– « En fait… chaque morceau de viande est tarifé en fonction de son poids, aussi vous n’avez pas à passer autant de temps pour choisir. »

– « Ça n’ira pas! » répondit-elle fermement. « Même si je sais que vous aimez la viande maigre, s’il n’y a pas un peu de gras, le plat n’aura aucun goût. Les meilleures côtes sont celles qui ont une fine couche de gras entre les couches de chair maigre. C’est l’idéal pour les faire frire en tranches. Je me dois de les choisir avec soin. »

Ferlin se mit à rire :

– « Très bien, prenez votre temps. Je vais aller acheter un sac de blé. Comme il y a une longue file d’attente, venez me retrouver lorsque vous aurez terminé. »

– « D’accord »,  répondit Irène sans se retourner.

Impuissant, il secoua la tête et se dirigea vers le stand de blé du marché de proximité.

Depuis que la neige avait commencé à tomber, le Seigneur avait fait installer tout autour du marché un hangar de bois qui servait de bouclier contre le vent. Il avait également publié une annonce informant les gens que les commerçants continueraient de vendre malgré l’hiver. »

Cela signifiait que durant les longs Mois des Démons, Border Town continuerait à être régulièrement approvisionnée en  nourriture.

Cette  mesure était rassurante pour les citadins.

Il y a avait beaucoup plus de monde devant le stand de blé que devant l’étal du boucher. Une longue file d’attente s’était formée devant le comptoir et deux patrouilleurs en uniforme noir, dont la tâche consistait à maintenir l’ordre, se tenaient de chaque côté de la file. À Border Town, on les appelait des “policiers”.

Lumière du Matin avait pris l’habitude des étonnantes initiatives du Seigneur Roland, aussi, à ses yeux, un changement d’appellation n’avait rien d’exceptionnel. Il savait aussi que le nom de ײpatrouilleursײ était communément associé aux brutes et aux voyous. Le fait d’être appelés différemment leur permettait de donner une toute autre impression aux gens.

– « Bonjour, M. Eltek », dit une voix dans la file. Visiblement, quelqu’un l’avait reconnu. « Vous aussi vous êtes venu acheter du blé ?

– «  Attendez ici avec moi. »

– « Permettez-moi de vous céder ma place. »

– « C’est inutile », répondit Ferlin du bout de la file en agitant la main. « Je vous remercie. »

– « Vous êtes si populaire », dit en riant l’homme d’âge moyen qui le précédait « L’ancien Premier Chevalier de la région de l’Ouest en personne! »

Légèrement abasourdi, Ferlin demanda :

– « Vous connaissez mon passé ? »

– « Haha, bien sûr! À Border Town, ce n’est pas un secret. » L’homme se toucha le menton et ajouta en souriant : « Mes enfants vous aiment beaucoup. Depuis que Nat, mon aîné, a découvert votre histoire, il ne peut cesser de nous répéter qu’il veut devenir Chevalier lui-aussi. »

– « Tout cela est du passé », répondit Ferlin. « Et Son Altesse n’a plus besoin de Chevaliers. »

– « C’est parce que nous avons la Première Armée », dit l’homme avec désinvolture. « Autrefois, je ne me serais jamais permis de vous adresser ainsi la parole. »

En effet, lorsqu’il était encore chevalier du Duc, la plupart des gens n’osaient même pas le regarder dans les yeux. Lorsque l’on parlait de lui, c’était avec envie, admiration et le plus souvent avec crainte. La seule personne qui osait le regarder dans les yeux et qui pouvait s’adresser à lui sans se soucier de son statut était Irène. Dès leur première rencontre au théâtre, il avait su que son cœur venait de trouver sa place.

Lorsque, vaincu, Ferlin avait été emmené en captivité à Border Town, il s’imaginait simplement passer sous les ordres d’un autre Seigneur. Il ne s’attendait pas à devenir enseignant et à gagner le respect de la population.

Cette forme de déférence était complètement différente de l’époque où il était chevalier. Les gens ne l’évitaient plus, au contraire, ils se rapprochaient de lui. Ferlin préférait de loin cette manifestation qui lui convenait bien mieux.

« Je n’étais peut-être pas fait pour être  chevalier… »

Ferlin Eltek attendit plus d’un quart d’heure avant que son tour n’arrive.

– « Votre carte d’identité, s’il vous plaît », demanda la commise. Soudain, elle eut un choc : « Professeur Ferlin ? »

– « Betty ? »

Surpris à son tour, Ferlin s’aperçut que la jeune fille qui se tenait derrière le comptoir était l’une de ses premières étudiantes diplômées. Il  comprit aussitôt et, tout joyeux, demanda : « Vous travaillez à l’Hôtel de Ville à présent ? »

– « En effet », répondit-elle, enthousiaste, en s’inclinant devant Ferlin comme elle le faisait en classe. « Je suis maintenant stagiaire auprès du gouvernement départemental et je travaille au Département de l’Agriculture. »

Ferlin, qui ne voulait pas faire attendre les gens qui faisaient la queue derrière lui, se hâta de lui remettre  sa carte d’identité et déposa six Royals d’or sur le comptoir :

–  « Je voudrais un sac de blé de taille moyenne. »

– « Bien sûr! » Après avoir consigné son nom dans la main courante, elle appela quelqu’un dans la pièce du fond. Un portier sortit de l’entrepôt et plaça un sac de blé sur le comptoir. À ce stand, il était interdit d’inspecter les marchandises ou de les sélectionner. Chaque sac était rempli à l’avance et classé comme grand, moyen ou petit en fonction de son poids. Approximativement, un petit sac suffisait à nourrir deux personnes pendant un mois. Les prix des aliments étaient fixes et les fluctuations très rares. Avant chaque achat, le client devait présenter sa carte d’identité et la quantité que celui-ci pouvait acheter était limitée. Ferlin avait parfaitement compris que le but de cette mesure était d’empêcher qu’une personne n’achète trop de nourriture qui risquerait ensuite de manquer à d’autres ayant de réels besoins.  

– « Maître, lorsque vous aurez le temps, venez-me rendre visite à la maison », dit Betty en lui rendant sa carte d’identité.

« Bien sûr »,  répondit Ferlin en souriant. Il prit le sac et se mit sur le côté pour laisser passer la personne suivante. Irène n’étant toujours pas arrivée, l’enseignant se dit qu’elle avait dû être attirée par d’autres produits. Il se mit donc à la recherche d’un endroit sec où mettre le sac et s’asseoir pour se reposer.

C’est alors qu’une  silhouette bleu pâle apparut devant lui.

Lumière du Matin tressaillit et, instinctivement, tourna la tête. Un frisson le traversa. La passante était une jolie femme au visage exquis et aux cheveux bleus tels qu’on en voyait rarement. C’était le genre de femme qu’on ne pouvait plus oublier après l’avoir vu une fois. Ferlin sentit son sang se figer. Non pas parce que cette personne était d’une beauté exceptionnelle mais parce qu’il ‘avait déjà vue… dans le salon familial.  

Etant jeune, il a demandé plus d’une fois qui était la personne dont le portrait était accroché à la place d’honneur sur l’un des murs de la pièce. Mais son père ne lui avait jamais répondu. Bien que ce portrait soit celui d’une femme, il était classé plus haut que ceux de ses ancêtres. Une seule fois, alors qu’il était en état d’ébriété, son père mentionna cette personne.

« Si je me souviens bien, il s’agissait de la fondatrice de la famille Eltek. »

« Comment est-ce possible ? »

– « Désolée de vous avoir fait attendre. » La voix d’Irène le tira de ses pensées confuses : « Je suis allée choisir des œufs et j’ai aussi acheté un petit paquet de beurre. Avez-vous le blé ? »

– « Oui… » répondit Ferlin, l’esprit ailleurs.

De retour à la maison, la silhouette de la femme continua de le hanter.

« Comment  aurais-je pu  voir un ancêtre  de la famille Eltek alors  que je suis à Border Town ? »

Après y avoir longuement réfléchi, il décida de se rendre à la Forteresse de Longsong.

Lorsqu’il fit part à Irène de ce projet, elle fronça les sourcils :

– « N’avez-vous pas rompu toute relation avec votre famille ? Pourquoi voulez-vous y retourner ? »

– « Euh… pour… » Il hésita : « Pour régler certaines choses. »

« Vos droits de succession ? » Irène pencha la tête et ajouta : « À moins qu’il ne s’agisse d’une femme ? »

– « hum… comment ça ? » répondit Ferlin.

– « Je lis dans vos yeux que vous mentez. » Elle le repoussa contre le dossier de sa chaise et le regarda : « Vous m’avais promis d’être mon chevalier et j’étais persuadée que vous ne briseriez jamais cette promesse, d’où ma curiosité. C’est pourquoi je me sens maintenant si curieuse… De quoi peut-il bien s’agir pour que vous refusiez de m’en parler ? Souvenez-vous que dans cette ferme à la périphérie de Longsong nous avions promis de ne rien nous cacher. »

Il la regarda droit dans ses beaux yeux clairs. Elle avait toujours voulu partager avec lui le bon comme le mauvais et malgré toutes les difficultés qu’ils avaient traversées, Irène n’avait  jamais changé.

Ferlin prit une profonde inspiration et la prit dans ses bras. D’une voix douce, il lui raconta ce qu’il a vu.

Lorsqu’il eut achevé son récit, Irène soupira :

– « C’est donc ça… Dans ce cas, allez-y »

– « Vous me croyez ? »

Raisonnablement parlant, lui-même n’aurait jamais pu croire une absurde histoire d’ancêtre qui pourrait être encore en vie.

– « Bien sûr! », répondit-elle en clignant des yeux. « Cette fois, vous n’avez pas détourné le regard. »  

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