Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 293 : La dernière nuit avant les évènements
Chapitre 292 : Bombes à guidage de précision Menu Chapitre 294 : L’attaque des Diables


La semaine passa très vite. Il était temps pour l’équipe d’investigation d’entreprendre son périple.


Roland fit appeler Barov, Carter et Hache-De-Fer au château et les informa qu’il allait quitter Border Town pour deux jours. En son absence, ils étaient tenus de continuer à mener les affaires de la ville conformément aux plans et règlements généraux.


Comme on pouvait s’y attendre,  sa déclaration se heurta à l’opposition unanime des trois hommes. Carter voulait remplir son devoir de Chevalier en Chef et monter la garde aux côtés du prince, Hache-De-Fer réclama qu’une troupe de cent soldats soit envoyée en escorte et Barov saisit le prétexte que la présence de Roland était indispensable pour réviser et approuver certains décrets importants que l’Hôtel de Ville s’apprêtait à publier afin de le persuader de rester au château. Le Prince réalisa qu’il n’avait pas d’autre alternative que de se donner un air de Seigneur et d’ordonner à tous de se conformer à ses ordres.


– « Votre Altesse, je ne comprends pas. En quoi est-ce si important pour que vous soyez contraint de vous y rendre personnellement ? » Demanda Barov, confus.


– « Cela concerne le Territoire de l’Ouest… Il se pourrait même qu’il s’agisse d’une question de vie ou et de mort pour le Royaume de Graycastle », répondit Roland. Il resta un moment silencieux puis ajouta : « Je suis le mieux placé pour pouvoir en juger. »


– « Vous ne pouvez pas… nous dire de quoi il retourne ? »


– « Pas dans l’immédiat, mais un jour viendra où vous comprendrez. » Il secoua la tête. « De plus, ce voyage est une opération secrète. Vous ne devez révéler cette information à personne. »


« Je ne peux pas leur dire que le quartier général des Diables se trouve à environ deux cents kilomètres à l’ouest de la frontière occidentale. Ces mêmes Diables qui ont détruit la cité sainte de Taquila, repoussé les derniers défenseurs jusqu’aux frontières du continent et transformé les terres sauvages en une zone interdite ou personne n’ose plus mettre un pied. C’est bien trop effrayant. »


« Je parviens à le tolérer car j’ai beaucoup appris à travers tous les films que j’ai vus portant sur l’extermination, même si le fait d’y penser me choque encore. Mais en ce qui les concerne, j’ai peur qu’ils ne puissent accepter une telle chose. Cette révélation ne ferait qu’aggraver la situation. Si jamais cela provoquait la panique parmi mes sujets, beaucoup fuiraient le Territoire de l’Ouest. »  


« C’est pourquoi ce n’est pas le moment de leur dire la vérité. »


Les affaires politiques réglées, Roland et les sorcières montèrent en ballon. Ils décollèrent, quittèrent la cour du château et prirent la direction de la  montagne enneigée.

– « Votre Altesse, en supposant que ce soit bien l’Église qui a combattu les Diables il y a quatre cents ans, cela fait-il d’eux de bonnes ou de mauvaises personnes ? » Demanda Sylvie, qui, depuis qu’elle avait découvert l’existence des Diables, semblait préoccupée.

Roland n’eut pas le temps de répondre, Rossignol l’avait devancé :


– « Ils n’en sont pas moins mauvais, c’est évident! Avez-vous déjà vu quelqu’un de bon chasser une sorcière sans raison ? Si nous étions vraiment les sbires du Démon, nous serions les premières à le savoir. Mais il n’y a rien entre nous autres sorcières et les démons. La morsure  démoniaque elle-même n’est qu’un mythe. »


Cependant, Sylvie observait encore Roland. De toute évidence, elle voulait entendre ce qu’il avait à répondre à ce sujet.


Le Prince réfléchit un moment et dit :

– « Tout d’abord, nous n’avons aucune certitude que ce soit l’Église qui ait combattu les Diables. En effet, s’ils avaient fait de si grands sacrifices, pour quelle raison auraient-ils caché toutes les informations à ce sujet et détruit toute trace du passé ? Cette nouvelle aurait été le meilleur moyen pour eux d’augmenter le nombre de leurs croyants. Je crains que nous ne puissions répondre à ces questions que si nous parvenons à trouver davantage d’indices sur le passé. De plus, on ne distingue pas si facilement entre le bien et le mal. » Roland s’interrompit un moment, lui adressa un sourire et demanda : « Il me semble que ce qui vous préoccupe, en réalité, est de savoir si je compte rejoindre l’Eglise pour combattre les Diables avec elle, je me trompe ? »


– « Je… » Sylvie voulut parler, mais en définitive, elle ne put nier.


– « L’Église et moi sommes incompatibles. Même sans la question des sorcières, je ne pourrais jamais être de leur bord », répondit-il. « À plus forte raison maintenant que je vous ai à mes côtés. »  

– « J’ai quelque chose à dire », ajouta Rossignol avec un sourire complaisant. « Même si c’était l’Église qui avait combattu les Diables, ils ont perdu et ont peut-être même subi une défaite écrasante d’un autre genre. Selon les paroles de Son Altesse, « si vous ne savez pas qui va gagner ou perdre, pour quelle raison vous rangeriez-vous du côté des perdants ? »


– « … Je vois », dit Sylvie en acquiesçant lentement. Elle parut se détendre un peu.


Le temps passait. Lorsque tomba le crépuscule, toute l’équipe aperçut vaguement les contours de la montagne enneigée.


« En effet, elle est immense », pensa Roland, « Il n’existe pas de montagne semblable dans la Chaîne des Montagnes Infranchissables. C’est comme si, globalement, la terre ne se soulevait pas mais que seule la route menait au ciel. La paroi de la montagne enneigée occupe plus de la moitié de l’horizon. Si nous avions eu l’intention de la contourner par la terre, il nous aurait fallu des mois. »

Ils avaient choisi de camper sur un sommet proche de la mer, ce qui leur permettait d’observer facilement les mouvements environnants. En outre, ils étaient suffisamment loi de la Forêt aux Secrets : les bêtes ne pourraient pas se faufiler dans le camp.


Après avoir grignoté leur ration, tous se mirent à installer la tente. Le ballon ne pouvant transporter qu’un poids limité, ils n’avaient pu emporter qu’une grande tente, aussi Roland fit montre de noblesse et d’une intégrité incontestable en proposant aux sorcières d’utiliser la tente. Lui-même dormirait dans la nacelle. Quant à Maggie, elle opta pour un arbre.  En tant qu’oiseau, elle pouvait dormir debout.


Le Prince s’était finalement aperçu qu’il était trop à fleur de peau pour se permettre de se glisser sous la tente et dormir avec les sorcières. Lorsque Wendy et Soraya proposèrent de prendre la nacelle pour que son Altesse puisse dormir sous la tente, celui-ci refusa.


Pendant qu’ils arrangeaient leur logement, seule Sylvie regardait Roland avec circonspection. Son regard était si intense qu’il ne savait pas s’il devait rire ou pleurer.


Après avoir organisé la garde de nuit, l’une après l’autre, chacune entrèrent dans la tente. Comme le fond de la nacelle n’était pas régulier, Roland avait du mal à trouver le sommeil. Assis sur un rocher face à la mer, il regardait fixement le clair de lune qui scintillait à la surface de l’eau.


C’est alors qu’il entendit un léger bruit de pas derrière lui.

Le Prince se retourna et aperçut Anna.


Autrefois, lorsqu’il était étudiant, il se disait toujours que « peut-être quelque chose allait arriver » lorsqu’il partait en voyage social. Et même si la plupart du temps cela se terminait par une déception, rien ne l’empêchait d’attendre le prochain événement.


Cependant, alors que cela devenait réalité, Roland s’aperçut que, contrairement à ses attentes, son rythme cardiaque s’accélérait encore plus. Faisant comme si rien ne sortait de l’ordinaire, il leva un sourcil et demanda :

–  « Que se passe-t-il ? Vous n’arrivez pas à dormir ? »


– « Non », répondit dit Anna avec franchise. « Je voulais seulement vous tenir compagnie. »


– « C’est vrai ? » Il toussota : « Merci. »


– « C’est plutôt à moi de vous remercier », dit la jeune femme en souriant. Le clair de lune argenté se reflétait sur son visage avec un léger rayonnement et ses paisibles yeux bleus semblaient plus profonds que la mer.  « Ce que vous avez dit à Sylvie… elle ne vous a même pas remercié mais j’ai constaté que son humeur s’était nettement améliorée. »

– « Et vous êtes heureuse pour elle ? »

– « Non!!, répondit-elle en secouant la tête. « Je suis heureuse de mon choix. »


Effrayé, Roland demanda :

– « Quoi… choix ? »

Anna ne répondit pas. Elle  ferma les yeux et l’embrassa sur la joue. Après un long moment, elle murmura :

– « Bonne nuit, Votre Altesse. »


« Je suis obligé de penser que “quelque chose est arrivé” … non ? »


En la voyant disparaître sous la tente, Roland s’étira mais alors qu’il s’apprêtait à retourner dormir dans la nacelle, des mains invisibles se posèrent sur son visage. Il n’y avait personne en face de lui mais il sentit à nouveau une touche de douceur. De l’autre côté, cette fois.

– « Moi aussi je vous remercie, Votre Altesse, d’avoir tant fait pour nous les sorcières. »

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 292 : Bombes à guidage de précision Menu Chapitre 294 : L’attaque des Diables