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Le Monde des Arts Martiaux | Martial World | 武极天下
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Chapitre 127 – Des intentions méprisables
Chapitre 126 – Zhang Guanyu passe à l’action Menu Chapitre 128 – Liao Wenyuan

Depuis qu’il avait commencé à étudier le Pouvoir Divin Acacia, Zhang Guanyu chérissait le vœu d’atteindre le sommet du septième échelon ; qui lui offrirait une longue jeunesse et une intarissable essence Yang.

S’il y parvenait, c’est plusieurs centaines d’années de jouvence qui s’ouvriraient à lui. Soit bien assez de temps pour batifoler avec toutes les plus belles femmes de ce monde et les conduire à la ruine. Avec les beautés d’aujourd’hui et celles de demain, il établirait un harem incommensurable sur plusieurs siècles. Où il se rendrait chaque jour pour s’adonner sans retenue à satisfaire tous ses fantasmes. Zhang Guanyu brûlait de désir à cette idée, son sang bouillonnant d’une excitation délirante.

Mais avec son talent, atteindre le sommet du septième échelon du Pouvoir Divin Acacia n’était pas une mince affaire.

Zhang Guanyu venait seulement de commencer à pratiquer cette méthode. Si tout se passait convenablement et qu’il pouvait s’entraîner avec les plus belles femmes possibles, alors il avait sa chance, aussi maigre fut-elle. Mais s’il venait à perdre face à Lin Ming devant les yeux du pays tout entier, alors son cœur et son esprit ne s’en relèveraient pas et son essence Yang en serait à jamais perturbée. Dans ces conditions, son vœu serait voué à échouer.

L’issue de son duel avec Lin Ming allait être décisive et la défaite n’était donc pas envisageable. Zhang Guanyu devait l’écraser sans aucune pitié, de sorte que Lin Ming ne puisse jamais s’en relever. Il allait tout lui prendre, tout lui arracher ; des auréoles de gloire à l’amour des femmes.

Son cœur en serait apaisé, son essence Yang imperturbable et sa cultivation débridée.

L’homme qui l’accompagnait tenta une nouvelle fois de le raisonner, « Jeune maître, votre humble subordonné ne sait pas grand-chose. Mais je me dis simplement que vous allez enrager Lin Ming si vous faites ce genre de choses. Le temps venu, cela ne fera qu’accroître son animosité. »

« Humph ! Qu’est-ce que cela peut bien me faire ? Crois-tu que je vais me laisser faire sans combattre ? »

« Mais… »

« Il n’y a pas de mais qui tienne ! Oui ce Lin Ming est effrayant et le Dixième Prince n’ose pas s’attaquer à lui. Oui il a le soutien du Prince Héritier que je me dois de respecter. Mais non je ne m’agenouillerai pas pour autant ! Resterais-tu assis à ne rien faire si tout le monde te marchait sur la tête ? Puisqu’il veut me défier, je l’éliminerai ! »

« Le jeune maître est prêt… » L’homme d’une quarantaine d’années ne comprenait pas ce que les plans à court terme de Zhang Guanyu pouvaient avoir en commun avec le fait de battre Lin Ming.

« Selon toi, qu’est-ce qui fait le plus peur chez Lin Ming ? »

Le serviteur réfléchit un instant et dit, « Sa perception et son intuition martiale. »

« Oui, mais c’est son cœur des arts martiaux qui se trouve à la base de tout cela. Si je réussis à le lui briser, alors il perdra tout le reste. Sans son intuition martiale, ce ne sera jamais plus qu’un misérable talent de grade trois. Il peut bien avoir une perception incroyable, à partir de là, sa cultivation restera limitée en dessous de la Condensation de l’Impulsion. Quel genre de grandes réalisations pourrait-il encore obtenir après cela ? Si sa progression fléchit, son aura diminuera elle aussi jusqu’à ce que tout le monde ne l’oublie. A ce moment-là, ce ne sera plus rien d’autre qu’un insecte et je l’écraserai d’un seul pied ! »

« Je ne peux pas me débarrasser de lui publiquement tant qu’il est sous la protection de la Maison Martiale. Briser son cœur des arts martiaux est donc la meilleure des solutions. »

« Ce genre de type, il faut s’en occuper avant qu’il ne grandisse ! »

Zhang Guanyu sourit d’un air diabolique, révélant une partie de ses dents. De son côté, l’homme de main qui l’accompagnait ne put que se lamenter. Il n’avait rien à redire de ce plan s’il fonctionnait, mais que se passerait-il en cas d’échec ? Lin Ming serait sérieusement offensé, à raison, et cela risquait peut-être d’ébranler le statut de Zhang Guanyu au sein de l’Union Commerciale.

Evidemment, l’association ne pouvait pas se permettre de nommer un successeur ayant offensé un Emissaire des Sept Véritables ou le Maître de la Maison Martiale.

Mais bon, Zhang Guanyu était d’un naturel déraisonnable et pratiquait désormais le Pouvoir Divin Acacia, qui renforçait ses instincts possessifs. Comment pourrait-il se laisser raisonner ?

De nombreuses méthodes d’entraînement pouvaient affecter l’esprit du pratiquant. Par exemple, le Mantra du Buddha Implacable aidait à garder les idées droites et le cœur pur. La Formule Divine de l’Ossature Dorée enrichissait le Qi et le sang avec de l’énergie Yang et renforçait le corps. De son côté, la Formule Divine Acacia démultipliait les instincts possessifs de son utilisateur, ce qui favorisait la jalousie et la convoitise, ainsi que les pensées violentes et impulsives.

« Jeune maître, peut-être devrions nous discuter de cette affaire avec le maître… »

« Mm ? » Le teint de Zhang Guanyu devint glacial et il laissa échapper une légère aura meurtrière.

Le laquais se figea de peur et s’empressa de reprendre, « Ce serviteur devrait mourir, ce serviteur devrait mourir ! »

« A force de trop parler l’on finit par outrepasser son rang. Contente-toi de remplir ton rôle de serviteur ! » coupa Zhang Guanyu en rétractant son aura. Naturellement, le maître en question était son père et il savait pertinemment que ce dernier ne le laisserait pas agir s’il connaissait ses intentions. Aux yeux de son père, le futur de l’Union Commerciale importait bien plus que la cultivation de Zhang Guanyu. Il ne courrait pas le risque d’offenser Lin Ming et de s’opposer à lui. Dans le pire des cas, Zhang Guanyu perdrait le duel et les choses s’arrêteraient là.

Mais de son côté, Zhang Guanyu savait très bien qu’aussi influente qu’elle fût, l’association ne pourrait jamais lui offrir des siècles de jouvence et une essence Yang infinie. Seule sa force pouvait le lui apporter. Tant qu’il était fort, l’ensemble des possessions de l’Union Commerciale n’étaient rien d’autre que des nuages épars.

N’était-ce pas le propre des génies que d’être sûrs d’eux ? Zhang Guanyu et Lin Ming avaient tout autant confiance en leurs capacités l’un que l’autre. Mais leur fierté ne leur permettait pas de reconnaître leur propre infériorité. Sinon cela revenait à perdre avant même d’avoir combattu. Soit de renoncer à suivre la voie des arts martiaux.

S’il était bien une caractéristique commune aux génies, c’était de penser qu’ils seraient les héros du monde de demain et qu’ils se battraient pour le devenir. Mais pour qu’il y ait un vainqueur, il fallait aussi un perdant.

Ville du Grand Avenir, faubourgs Sud-Ouest –

Le palais royal était orienté plein Sud, dans la partie Nord de la ville ; qui accueillait également la majorité des manoirs et des maisons de maîtres où résidait la noblesse. Le quartier était prospère. A l’opposé, le Sud de la ville était moins fastueux, en particulier aux alentours des faubourgs où régnait une ambiance morose.

L’on y trouvait de petites maisons qui, quoiqu’assez récentes, ne payaient pas de mine avec leurs grandes façades blanches et ternes. Un léger crachin venait de recouvrir le ciel d’un voile grisâtre, participant sans doute à accentuer l’atmosphère maussade qui se dégageait des lieux.

Un magasin à la devanture flambant neuve dépareillait avec le reste de ces habitations. Le propriétaire d’origine avait récemment quitté les lieux pour se retirer à la campagne après avoir vendu les locaux.

Son successeur avait pris soin de repeindre portes et volets, de faire un grand ménage et de planter des fleurs ci et là. Ce qui donnait une élégance toute singulière au bâtiment.

Une jeune femme habillée d’une robe en coton bleue s’affairait à l’entrée du magasin. Sa peau gracieuse et pure dégageait un sentiment de fraîcheur et de jeunesse. Cette jeune femme était belle, d’une beauté simple et radieuse. Son apparence délicate tranchait avec l’ardeur et l’aisance avec laquelle elle disposait de lourdes quantités de tissus sur les étagères.

Cette jeune femme habile qui veillait à tout bien arranger dans ce magasin était Lan Yunyue. Elle avait quitté la Maison Martiale après que son contrat de fiançailles avait été déchiré par Zhu Yan. Cette nuit-là, Lan Yunyue avait marché impuissante et désespérée à travers toute la ville. Trop honteuse pour retourner chez ses parents, elle ne sut d’abord pas où aller. Puis elle prit finalement la décision de s’établir dans la capitale.

C’est ainsi qu’elle en vint à vendre quelques un de ses bijoux et qu’elle ouvrit cette petite échoppe de tissus.

Les voisins se prirent immédiatement d’une tendresse toute particulière pour cette nouvelle venue ; qui s’habillait simplement et travaillait sans relâche dans son petit magasin. Une aussi belle jeune femme sachant rester simple et endurer les épreuves sans mot dire, cela ne courrait pas les rues. En plus, celle-ci était habile de ses mains, ne manquait pas de vigueur et cuisinait de très bons plats. Il eût semblé logique qu’une telle femme, qui avait dû se prendre en charge depuis l’enfance et affronter l’adversité, en portât les stigmates. Pourtant il n’en était rien, sa peau n’était pas rêche et ses mains n’étaient pas calleuses. Au contraire, tout chez cette jeune femme était doux comme du jade liquide. C’était tout simplement incroyable !

Quel genre de femme était-ce ?

Lorsque ses voisins découvrirent qu’elle vivait seule, cela suscita une sympathie renouvelée auprès de nombreuses tantes du quartier. Tout le monde cherchait à en apprendre davantage sur son passé, mais la jeune femme restait mystérieuse et ne répondait que très vaguement.

Certaines de ces tantes espéraient même jouer le rôle d’entremetteuse pour trouver un mari à la belle, mais celle-ci refusait systématiquement leurs propositions avec un sourire aimable.

« Nous y sommes, jeune maître ! » s’exprima le laquais en montrant d’un signe de la main une enseigne toute neuve qui était solidement suspendue au-dessus d’un magasin de tissus.

« Ha ! Quel élégante petite boutique ! » Zhang Guanyu secoua l’éventail qu’il avait en mains et révéla un sourire malveillant, comme s’il s’apprêtait à dévorer sa proie.

Pour briser le cœur des arts martiaux de Lin Ming, il fallait déjà en déceler les failles. Pour Zhang Guanyu il n’y en avait qu’une, Lan Yunyue.

Si Lin Ming était resté aussi longtemps dans l’Epreuve du Rêve, confronté à la voie du désir, c’était probablement à cause d’elle.

Même si ces évènements appartenaient au passé, Zhang Guanyu était convaincu que l’ombre de celle-ci habitait toujours le cœur de Lin Ming.

Comment Lin Ming réagirait en apprenant qu’il s’était emparé d’elle et l’avait utilisée pour nourrir son Pouvoir Divin Acacia ?

Zhang Guanyu était impatient de le découvrir.

Perdre une bataille ne revenait pas à perdre la guerre, la revanche était toujours possible. Sauf à être humilié, votre esprit ne pouvait pas être broyé. Ce n’était pas une situation irrémédiable.

A l’inverse, les choses étaient différentes en matière de femme. Si Zhang Guanyu la mettait dans son lit, plus rien ne serait comme avant. Il était convaincu que Lan Yunyue conservait une place dans le cœur de Lin Ming, qu’importe le fait qu’elle ait pu l’abandonner. La lui dérober revenait à lui planter une épine dans le cœur. Une épine qu’il serait incapable d’effacer, quand bien même il se vengerait.

Si son esprit était agité, ses pensées ne pourraient pas être fluides et sa cultivation serait entravée. Toute cette frustration se transformerait en un démon qui l’empêcherait de progresser davantage.

La clé de tout ce stratagème était de savoir si Lin Ming était capable de le vaincre ?

La Maison Martiale des Sept véritables avait beau le protéger, Lan Yunyue était, elle, sans défense. Lin Ming allait-il, dévoré par la colère en apprenant ce que Zhang Guanyu lui avait fait, foncer tête baissée et le défier en duel ?

Ce serait le scénario idéal. Dans ces conditions, Zhang Guanyu était convaincu qu’il l’emporterait sans difficulté.

Même s’il devait attendre quatre mois, pour lui, ses chances étaient d’au moins quatre-vingt-dix pour cent. Cette assurance lui venait du premier échelon du Pouvoir Divin Acacia dont il venait d’atteindre le large succès ; augmentant ainsi largement sa force. Personne n’était d’ailleurs au courant, encore moins Lin Ming.

Zhang Guanyu espérait que, le jour de la bataille décisive, son adversaire se laisse emporter par la colère et l’attaque telle une bête enragée ; dans une série de mouvements plus agressifs et désespérés les uns que les autres. Ainsi, Zhang Guanyu pourrait utiliser les techniques les plus sinistres et sadiques du Pouvoir Divin Acacia sans que l’on puisse le lui reprocher. De sorte à le blesser suffisamment violemment pour enrayer sa cultivation future, ou, dans le pire des cas, le condamner au lit pour plusieurs mois.

Que se passerait-il si Lin Ming restait immobilisé à cause de ses blessures pendant six mois ?

Pourrait-il encore passer le test de disciple principal des Sept Profondes vallées ?

L’échéance se tenait dans un peu plus d’un an. C’était la seule chance de Zhang Guanyu. A ses yeux, il n’aurait plus rien à craindre si Lin Ming échouait le test. Avec son influence et ses perspectives d’avenir, Zhang Guanyu était convaincu de pouvoir contenir Lin Ming pour toujours !



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