Chapitre 12 – La volonté des puissants (partie 1)
Ce n’est qu’après avoir vu l’animal magique de septième rang et son mystérieux mage s’éloigner que Hogg se calma. Il se tourna vers son intendant.
-« Oncle Hiri, commencez immédiatement à récupérer tout l’or fondu sous ces tas de cendres. Ce groupe d’aventuriers était extraordinaire lui aussi. Sans doute, avaient-ils beaucoup d’argent sur eux. J’espère que ce sera suffisant pour compenser les pertes que nous avons subies aujourd’hui », dit-il en regardant toutes les maisons détruites aux alentours.
-« Bien Monseigneur », acquiesça Hiri.
-«Hillman, a quoi pensez-vous ? » demanda Hogg en regardant le Capitaine.
Ce dernier hocha la tête.
-«J’étais absolument terrifié. Quand j’ai vu le Vélocidragon et ce mage, je savais que le canton n’avait pas la moindre capacité à se défendre de quelque manière que ce soit. Si un personnage exalté comme ce mage de huitième rang a décidé de détruire notre ville par caprice, je doute que qui que ce soit ne se risque à le critiquer, encore moins à le punir. »
En effet, les mages étaient de rang social élevé, le plus ordinaire d’entre eux équivalant à un noble. Alors un mage de huitième rang !
Même en présence d’un roi, il n’aurait pas besoin de s’agenouiller ou de manifester son respect… Il pourrait simplement parler, tout en restant debout. C’était dire son statut !
-« D’accord. Donc nous devrions tous célébrer le fait qu’aucun citoyen n’ait été tué aujourd’hui » dit Hogg en riant.
-« C’est en effet une bonne raison de célébrer » répondit Hillman en l’imitant.
Hogg donna ses directives :
-«Hillman, prenez des hommes pour aider l’Oncle Hiri. Lorsque vous aurez terminé, vous vous occuperez de ces roturiers qui ont perdu leurs maisons. »
Aussitôt après, il demanda, préoccupé :
-« Mais où est passé Linley ? Il était là il y a encore un instant ! »
-«Aucune idée. Je n’ai pas fait attention », répondit Hillman.
-«Monseigneur, le jeune maître est déjà rentré à la maison », dit Hiri, «Il semblait stupéfait, mais je ne sais saurais dire pourquoi ».
Hogg hocha la tête, pensif.
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S’il y avait une chose dont le manoir du clan de Baruch ne manquait pas, c’était de chambres. Au temps glorieux, des centaines de personnes vivaient ici. La population était maintenant beaucoup plus faible. Même un enfant de huit ans tel que Linley avait ses quartiers autonomes.
Celui-ci était agenouillé sur le lit et réfléchissait, le front plissé.
Le pouvoir terrifiant de la «Danse des Serpents de Feu » revenait sans cesse dans son esprit.
«Les mages sont si puissants ! » pensait l’enfant, qui se demandait :
« La densité du Sang de Dragon dans mes veines est trop faible. Le fait que je ne puisse utiliser aucune méthode de développement du Qi de Combat m’empêchera de développer mes capacités de guerrier à leur plein potentiel. Je me demande s’il serait possible pour moi de devenir mage…… »
Il pensait également à la puissance impressionnante du Vélocidragon :
« Il était terriblement puissant ! Si j’avais un Vélocidragon …
Sa queue de fouet, qui a la vitesse d’un éclair, avait brisé avec tant de facilité les projectiles de pierre qui le visaient et a démoli les maisons qu’il touchait !
Son corps ressemblait aux énormes armes de siège que les armées utilisent lors de la guerre. S’il chargeait à un rythme rapide, compte tenu de la dureté de ses écailles, le Vélocidragon serait vraiment un adversaire terrifiant. Je me demande comment on peut acquérir un animal magique….. »
Curieusement, Linley ne trouvait pas le sommeil. Il ne cessait de se repasser les images du Velocidragon et de la «Danse des Serpents de Feu» que le mage avait déclenchée.
-«Linley, qu’est-ce qui ne va pas? », demanda une voix familière.
Le jeune garçon se redressa d’un bond : c’était son père qui venait aux nouvelles, le visage souriant, une lueur d’admiration dans les yeux.
-« Père », dit respectueusement l’enfant, qui se demandait pourquoi son père lui souriait, de plus avec cette étrange expression….
Son père, généralement très strict, avait si peu l’habitude de lui sourire aussi familièrement que cela en état d’autant plus surprenant.
-« Pas mal ! Pas mal ! » Dit Hogg avec fierté. « Tu es vraiment un descendant des Guerriers au Sang de Dragon. Tu en as les qualités supérieures. Si l’un de nos descendants devait être terrifié par la mort, par le sang ou par un massacre, ce serait certainement une plaisanterie ! »
En entendant ces mots, Linley comprit. Son père était heureux de constater qu’il n’avait pas été effrayé par la vue du Vélocidragon dévorant Luke vivant.
Surpris, il demanda :
-« Père, vous avez tout vu ? »
-« Cet animal a causé un tel remous, comment aurais-je pu faire autrement ? Dès qu’il est arrivé dans le canton de Wushan, je suis également sorti, mais j’avais un autre angle de vue d’où j’ai pu voir vos expressions, à Hillman et à toi », expliqua Hogg.
Linley sourit.
Les bouillonnements de son sang qui lui causaient cette soif de tuer s’étaient calmés et il se demandait si ce n’était pas à cause du sang de dragon qui coulait dans ses veines.
Hogg se mit à rire :
-« Les événements de ce jour t’ont tellement perturbé que tu en as oublié de dîner ! »
-« Dîner ? » s’exclama l’enfant.
Au même instant, son estomac émit un grondement, comme une réponse, en même temps qu’il réalisait que l’entraînement du soir n’avait même pas eu lieu, interrompu par l’arrivée du mage et de sa monture.
Pour sûr, il était grand temps de dîner !
Mais l’esprit de Linley était toujours accaparé par tout ce qu’il avait vu ce jour-là.
-« Père, je voudrais vous demander, est-il possible pour un membre de notre clan de devenir un mage? » demanda-t-il, les mains crispées sur ses draps, le regard intense.
-« C’est possible en effet », acquiesça son père, surpris.
Une lueur de joie illumina le visage du jeune garçon. Mais aussitôt, Hogg lui fit signe de se calmer avant d’expliquer :
– «Linley, il y a bien eu des mages dans la lignée de notre clan, cependant, il n’y en a eu que deux en tout et pour tout. Tu devrais savoir que le plus important pour un mage est le «talent naturel». En principe, une personne sur dix mille possède les aptitudes pour devenir mage. Une sur dix mille! Il y a très peu de chance, aussi je ne voudrais pas que tu te fasses trop d’illusions. »
-« Père, tant qu’il y a un espoir, je persévérerai. », répondit solennellement son fils.
Le père regarda l’expression sérieuse de son garçon de huit ans. Pour sûr, un enfant aussi jeune qui se montrait si sérieux était plutôt amusant. Mais Hogg ne riait pas.
Il le dévisagea un moment puis déclara :
-« Chaque année au milieu de l’automne, lorsque le recrutement militaire commence, il y a un test destiné à ceux qui désirent devenir étudiants mages dans la capitale royale de Fenlai City. Si tu le veux vraiment, quand l’automne arrivera, tu pourras aller passer ce test. »
-« Cet automne ? Mais c’est à peine dans six mois ! », S’écria Linley, les yeux remplis d’excitation.