Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 1183 : Le Sacrifice
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– « Nous y voilà », dit Sir Youlong d’une voix feutrée.

Le groupe scruta prudemment les environs à travers le conduit de ventilation. Ils se trouvaient dans une grande usine avec des ponts roulants suspendus de chaque côté du mur. Au-dessous, on ne voyait que des machines-outils délabrées et des tapis roulants rouillés, tout couverts de poussière. Apparemment, le propriétaire de l’usine avait retiré tous les équipements encore utilisables avant de fermer.

L’usine, quoique désaffectée, était éclairée de torches disposées en cercle, aux flammes éblouissantes d’un blanc verdâtre qui dansaient dans l’obscurité. Au centre, on pouvait distinguer une vingtaine d’ombres déformées.

– « Sont-ce là nos cibles ? » Demanda Luo Hua.

– « Très probablement », répondit l’un des Martialistes traditionnels. « Je peux sentir les fluctuations de leur pouvoir, ce qui laisse à penser que ces gens en sont au dernier stade de la transition. »

Il faisait référence à une étape où les gens perdaient toute humanité et conscience pour n’être plus que des pantins corrompus. À ce stade, les Déchus n’agissaient plus que par instinct, exactement comme les animaux, et avaient perdu la capacité de communication qu’ils avaient autrefois.

– « Étaient-ils… des Martialistes ? »

– « Pas nécessairement. Même si les archives de l’Association recensent de nombreux cas de Martialistes déchus, en général, les amateurs sont plus enclins à la corruption. »

– « C’est la première fois que je vois un Déchu vivant, mais quoi qu’il advienne, c’est un véritable gaspillage pour un Martialiste que de manquer d’autodiscipline et de proactivité », maugréa Luo Hua avec le plus grand mépris. « C’est pathétique… ils ne méritent pas la Force de la Nature. Passons à l’action, capitaine. »

– « Attendez une minute », répondit calmement Sir Youlong. Il semblerait que d’autres Déchus arrivent aussi attendrons-nous qu’ils soient tous rassemblés de manière à les tuer tous ensemble. Ceci dit, ne trouvez-vous pas étrange, si tous ces Déchus en sont à la dernière étape, qu’ils ne soient pas allés tuer les amateurs ? Que font-ils ici ? J’ai le sentiment que les choses ne sont pas aussi simples que nous le pensions. Peut-être devrions-nous, avant de tous les tuer, tenter de découvrir leurs intentions. »

Pendant qu’ils échangeaient leurs opinions, Roland jeta un coup d’œil à Fei Yuhan.

Ce “Votre Majesté” inattendu résonnait encore à ses oreilles.

En quelques secondes, un flot d’émotions l’avait submergé. Jamais encore, depuis son accession au trône, quelqu’un n’avait eu le don de le perturber autant.

Au début, croyant que c’était Elena qui l’appelait ainsi, Roland avait bien failli répondre mais s’était ravisé in extremis. Si Fei Yuhan était vraiment l’incarnation d’Elena, elle n’aurait pas commencé par se présenter ni n’aurait pris place à côté de lui avec autant de légèreté.

Le passage brusque de la joie à la déception était presque aussi douloureux que le chagrin lui-même. Se remémorant les minutes qui avaient suivi, il comprit rapidement pourquoi Fei Yuhan s’était adressée à lui de cette façon. Garcia, en effet, lui avait dit que les Martialistes, surtout les plus doués, étaient généralement des observateurs avertis et Fei Yuhan avait dû surprendre sa conversation avec les sorcières lors de la réception du Groupe du Trèfle.

Restait à savoir ce que Fei Yuhan connaissait de lui.

À la manière dont elle le testait, elle ne savait certainement pas grand-chose à ce stade, tout au moins ne savait-elle encore rien de l’autre monde. Cependant, Roland était inquiet car qui, en effet, voudrait apprendre qu’il n’était que fictif et n’existait que dans un rêve ? Si jamais quelqu’un venait à découvrir le secret du Monde des Rêves, les conséquences en seraient désastreuses.

Garcia avait raison. Il devrait se montrer extrêmement prudent lorsqu’il aurait affaire à Fei Yuhan.

– « Regardez le nouveau Déchu… il est un peu différent des autres », dit soudain une voix dans le casque de Roland, interrompant le fil de ses pensées. « On dirait qu’il commande aux autres. »

Roland enleva ses lunettes et regarda, à travers la ventilation, vers le centre de l’usine. Un groupe de Déchus suivaient un homme en costume et portaient trois conteneurs de fret.

– « Sont-ce des Déchus qui n’ont pas encore complètement perdu la raison ? » Murmura Sir Youlong, « À quoi jouent-ils ? »

Plusieurs Martialistes traditionnels froncèrent les sourcils. Les Déchus en transition, en principe, étaient bien difficiles à gérer que ceux dont la transformation était achevée. En effet, s’ils avaient perdu toute compassion et toute empathie, ils conservaient le côté obscur de la nature humaine, comme le subterfuge et la ruse. Généralement, il s’agissait de Martialistes bien rodés.

« Chut… » Dit soudain Fei Yuhan. « Plus un mot. Il y a quelque chose dans ces conteneurs. »

Tout le monde retint son souffle.

Il y eut un moment de silence après quoi Fei Yuhan dit d’un ton grave :

– « On dirait que… ce sont des gens… »

– « Quoi ? »

– « J’ai entendu quelqu’un pleurer et supplier… On dirait qu’ils sont bâillonnés. »

– « Vous dites qu’il y aurait des civils dans ces conteneurs ? » Demanda Sir Youlong, surpris.  « Je n’ai jamais rien vu de tel dans les dossiers de l’Association. Généralement, les Déchus n’hésitent pas à tuer, mais ils ne s’en prennent pas vraiment aux gens ordinaires. »

Tous se regardaient, confus, lorsque soudain, le commandant des Déchus cria :

– « Le temps est venu, mes enfants! La Divine Volonté approche et Dieu attend des sacrifices! »

– « Grrrrr », grognèrent tous les Déchus.

– « Allons, laissez le pouvoir retourner à sa source et l’Oracle nous honorer une fois de plus de sa présence. »

– « Grrr… »

– « Nous renaîtrons avec la destruction de ce monde! Abandonnez tout à Dieu. Offrons notre sacrifice! »

Il y eut, dans l’assemblée, un rugissement déchirant.

« Bon sang, il faut agir! Et tout de suite! » Dit Sir Youlong en serrant les dents. Bien qu’il n’ait jamais entendu dire que les Déchus offraient des sacrifices humains ou cherchaient, comme dans certains cultes, à plaire à un soi-disant Dieu, ils ne pouvaient laisser mourir des civils innocents. La mission de l’Association Martialiste étant de protéger le monde, il était plus important de sauver des vies que d’éradiquer les Déchus. « Restons aussi près des conteneurs que possible afin d’empêcher ces monstres de s’en approcher. S’il faut en laisser fuir un ou deux, peu importe. À mon avis, l’autre équipe les finira! »

Le visage inexpressif, Fei Yuhan hocha la tête et, la première, sortit de sa cachette et se précipita sur l’ennemi, talonnée par les autres.

Ce fut alors un véritable branle-bas de combat dans l’usine.

Pris au dépourvu, les Déchus s’effondrèrent sous l’impact de la Force de la Nature et à mesure que leurs noyaux étaient arrachés de leurs corps, se paralysèrent.

Roland fut le dernier à passer à l’action. Il suivit son équipe en prenant soin de dissimuler ses capacités. Ce n’était pas la première fois qu’il combattait des Déchus, aussi avait-il beaucoup plus d’expérience que les autres. Contrairement à ces Martialistes éveillés à la Force de la Nature, nul besoin pour lui de se lancer dans une furieuse bataille, car il suffisait qu’ils le touchent pour que les Déchus perdent aussitôt leur pouvoir. Ils seraient alors à sa merci. Par ailleurs, si jamais il venait à toucher ces cyclones rouges détachés des corps, tout le monde pourrait voir des noyaux monter dans l’air de leur propre gré.

De son côté, l’insecte sur son épaule se mit à trembler légèrement, signe que Phyllis et les autres sorcières étaient arrivées. Soutenu par ses sorcières, Roland redoubla de confiance. ; Sans avoir recours à des techniques de combat spécifiques, il a tué plus de Déchus que tous les autres, à l’exception de Fei Yuhan.

Les autres membres de l’équipe étant tous focalisés sur les conteneurs et Roland s’étant montré extrêmement prudent, personne ne s’était aperçu qu’il possédait une capacité secrète.

Lorsqu’ils atteignirent enfin les conteneurs, seuls quelques-uns d’entre eux étaient blessés tandis que la moitié des Déchus avait été tués.

– « Eh bien, c’est plus facile que je ne le pensais », dit Luo Hua en secouant ses mains pleines de sang. Il arracha le verrou et le cassa en deux. « L’Association aurait dû me délivrer un permis de chasse à moi aussi. Hé, n’ayez pas peur. L’Association Martialiste est là pour vous aider… »

Luo Hua s’arrêta net tandis que les autres membres de l’équipe faisaient un pas en arrière.

Dans le conteneur se trouvaient des dizaines de personnes attachées à des poteaux métalliques, les yeux et la bouche scellés et qui gémissaient de peur. Au-dessus de chacun d’eux tournoyait un cyclone.

Roland sentit ses cheveux se dresser.

Il se souvint alors de ce que Garcia lui avait dit plusieurs mois auparavant.

– « Ces cyclones sont ce qui confère aux Déchus leur pouvoir. Ce sont des signes de corruption. Une fois corrompue, la personne perd sa Force de la Nature. Si nous ne stockons pas ces cyclones, ils infecteront d’autres personnes et il suffira qu’une personne ordinaire entre en contact avec l’un d’eux pour qu’elle perde l’esprit. »

– « Êtes-vous en train de dire… qu’ils peuvent être transférés à d’autres personnes ? »

– « C’est exactement ce que certains pensent, c’est bien pourquoi ils les récupèrent. N’ont-ils pas peur de détruire ce monde ? »

– « C’est donc à cela que les Déchus se préparaient depuis six mois ? »

Roland tourna la tête vers le chef des Déchus.

Il était vêtu comme un majordome, portait une paire de lunettes monocles et avait les cheveux peignés en arrière. Son costume comme ses gants blancs étaient impeccables, mais il avait le visage déformé par la rage.

– « Nous n’avons pas nécessairement besoin de vous pour accomplir ce sacrifice humain. Cependant, plus il y a de victimes, mieux c’est. Ne pensez-vous pas ? »

Sur ce, il claqua des doigts et les cyclones qui planaient au-dessus des conteneurs descendirent.

– « Non!! »

Luo Hua tenta de délier les prisonniers, mais ils étaient si étroitement confinés qu’il était impossible de les sauver sans toucher au cyclone en suspension.

– « Tuez-les! Maintenant! » Cria un Martialiste traditionnel.

– « Mais… ce sont tous des civils… » marmonna Luo Hua.

Quelques secondes plus tard, ces gens ordinaires étaient tous devenus des Déchus. Ils n’étaient certes pas aussi forts que les Martialistes transformés mais vu leur nombre, la situation était assez périlleuse.

Ces Déchus essaimèrent hors de leur conteneur et très vite, Luo Hua se retrouva submergé par la vague ennemie.

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