Tandis que la préposée la regardait d’un air choqué, Ling Lan montait lentement les escaliers. Elle vit une maison entière de poupées et de peluches. Étonnamment, quelques hommes corpulents, des majors aux lieutenants-colonels, se tenaient devant les étagères de peluches, le regard troublé.
Les préposés qui devaient s’occuper d’eux n’étaient nulle part en vue. Ils les avaient peut-être fait fuir ou étaient peut-être occupés par d’autres clients.
Ling Lan passa devant eux, mais quand un lieutenant-colonel à l’air froid la vit, ses yeux s’illuminèrent comme s’il voyait son sauveur. Il s’empressa de dire : « Excuse-moi… »
Ling Lan s’arrêta dans son élan. Elle le regarda avec curiosité. Pourquoi l’appelait-il ?
« Erm, désolé de te déranger. Ma fille a à peu près le même âge que toi. Je veux lui acheter quelque chose. Quel genre de poupées les filles de ton âge… » Le visage de l’officier était devenu doux quand il avait parlé de sa fille. À ce moment-là, il avait réalisé qu’il n’était pas sûr du sexe de la personne en face de lui. Il regarda l’épaulette de Ling Lan et eut un choc. « Je suis désolé, major. »
Si cette personne était un major, elle devait être un homme. Le lieutenant-colonel savait que même s’il y avait beaucoup de femmes exceptionnelles dans l’armée, leur montée en grade serait beaucoup plus lente que celle d’un homme. La nouvelle génération était encore plus stricte envers les femmes, donc devenir major en étant une jeune femme était assez improbable.
Ling Lan savait que sans sa force de présence, de telles situations se produiraient certainement. Cependant, elle avait une bonne impression de ce lieutenant-colonel. C’est peut-être parce qu’il lui rappelait son père, Ling Xiao. Tous deux choyaient beaucoup leur fille.
En pensant à cela, elle hocha la tête et dit : « Quel âge a votre fille ? » Elle avait lu de nombreux romans et mangas dans sa vie passée. Même si elle n’avait pas une idée précise de ce qu’aimaient les filles dans ce monde, cela devait être similaire à ses propres expériences.
« Elle a 15 ans. » Les yeux du lieutenant-colonel devinrent doux. Il ne l’avait pas vue depuis trois ans. Est-ce qu’elle se portait bien ?
15 ans… une jeune femme. Elle doit aimer les jolies choses comme moi. Ling Lan montra une jolie peluche. « Celle-ci. »
Le lieutenant-colonel regarda la balle ronde qui avait un visage d’idiot. Il n’arrivait pas à savoir ce que c’était. Sa fille l’aimerait-elle ? Cependant, puisque quelqu’un du même âge l’avait choisi, ça devrait être bon. Le lieutenant-colonel réfléchit un instant et décida d’écouter le jeune homme. Il prit la peluche.
Les officiers qui les entouraient avaient écouté leur conversation. Dès que le lieutenant-colonel avait pris la peluche, ils s’étaient empressés de prendre les autres aussi.
Ces officiers magasinaient ensemble pour acheter des cadeaux à leurs filles. Pour maintenir leur image féroce et sévère, ils avaient rejeté l’aide des préposés et avaient voulu le faire eux-mêmes. Cependant, ils avaient sous-estimé la complexité de l’esprit d’une jeune fille. Ils avaient regardé tous les jouets en peluche avec découragement. Après avoir réfléchi pendant un long moment, ils ne savaient toujours pas quoi acheter.
Heureusement, l’un d’entre eux avait été assez intelligent pour attraper un jeune homme du même âge. Ce jeune homme les avait aidés à résoudre leurs problèmes.
Après avoir payé la peluche, ils s’étaient soudainement souvenus que l’âge minimum pour entrer dans l’armée était de 18 ans. Si le jeune homme venait de l’académie militaire, il devait avoir au moins 21 ans maintenant… comment pouvait-il y avoir un si jeune major ?
Ils firent demi-tour mais le jeune homme n’était nulle part en vue. C’était comme s’il n’était jamais venu… Les officiers ressentirent un frisson dans le dos. Avaient-ils vu quelque chose qu’ils n’auraient pas dû voir ?
Après avoir aidé les officiers, Ling Lan se dirigea vers l’aire de repos située plus loin dans la boutique.
Ling Lan aimait bien ces peluches mais elle ne pouvait pas les acheter. Pour éviter d’être tentée par les peluches, elle avait décidé d’attendre dans l’aire de repos que Han Xuya et Luo Chao aient fini leurs achats. Ainsi, elle n’aurait pas à souffrir de ne pas pouvoir acheter ce qu’elle voulait.
Ling Lan était intelligente et logique. Elle ne se donnait aucune chance de faire une erreur. Elle s’assit sur le canapé et feuilleta les informations internes visibles uniquement par un major sur son communicateur, essayant de trouver des informations utiles.
Soudain, sa poche se mit à gonfler. Quelques lignes blanches s’étaient lentement tissées hors de sa poche. Très vite, quelque chose de blanc et de rond était sorti de sa poche. Il avait examiné son environnement avant de sortir. C’était Petit Blanc, la créature que Ling Lan avait fait passer en fraude de la planète Juhao.
Il avait remarqué que son maître était concentré sur son communicateur et ne faisait pas attention à lui. Il était ravi. Il voulait quitter Ling Lan et aller magasiner ailleurs. Mais au moment où il allait s’échapper, une main fine l’attrapa.
« Aïe ! » Ça fait mal ! Petit Blanc regarda son maître avec des larmes dans les yeux. Ne savait-il pas que ça faisait mal de pincer quelqu’un ?
Avec sa taille et son expression, Petit Blanc pouvait conquérir le cœur de 99,99% des jeunes filles. Même Ling Lan sentit son cœur s’adoucir. Mais l’entraînement brutal dans l’espace d’apprentissage l’avait rendue ferme. Elle haussa les sourcils et regarda dangereusement Petit Blanc. « Douloureux ? Hmph ! »
Comment osait-il utiliser son pouvoir spirituel contre elle ? Pas étonnant qu’elle ait perdu sa concentration pendant un instant. Petit Blanc cherchait-il la mort ?
Petit Blanc savait qu’il avait mis son maître en colère. Il baissa la tête pour montrer à son maître qu’il était conscient de son erreur. Il tint aussi le doigt de Ling Lan avec certains de ses tentacules et le tira légèrement. Il semblait gémir et lui demander pardon.
Ling Lan avait envie de rire. Après avoir quitté la planète Juhao, l’intelligence de Petit Blanc semblait avoir augmenté. Elle ne savait pas où Petit Blanc avait appris ce geste mignon. Chaque fois qu’elle voulait le gronder, il utilisait cette expression pour s’enfuir…
Petit Quatre entendit les pensées de son boss et s’enfuit précipitamment.
« Petit Blanc, il y a une limite à ma patience. C’est la dernière fois. Si tu me désobéis encore, tu disparaîtras définitivement », menaça Ling Lan d’un ton calme.
Elle aimait le côté mignon de Petit Blanc, mais elle savait ce qu’il en était réellement. Si elle ne parvenait pas à le maîtriser, il pourrait causer d’énormes dégâts dans le monde des humains. Ling Lan ne pouvait pas laisser cela se produire. Elle devait donc surveiller attentivement Petit Blanc et l’empêcher de se perdre de vue.