Li Shiyu regarda Seigneur Carte avec un regard glacial. Il savait clairement qu’il avait ses propres problèmes pour gérer ses émotions négatives. Comment pouvait-il croire ses paroles ?

« Intéressant, très intéressant. » Seigneur Carte tourna son poignet et une autre carte de papier apparut entre son index et son majeur.

La vigilance commençait à être évidente dans le regard de Li Shiyu.

Soudain, Seigneur Carte fit un léger mouvement de poignet et la carte sortit de ses doigts. Elle se dirigea vers Li Shiyu à la vitesse de l’éclair.

Li Shiyu bougea son corps pour esquiver mais il se rendit compte que ce morceau de carte en papier le suivait toujours. Peu importe où il se déplaçait, il n’arrivait pas à s’en débarrasser.

En un instant, la carte de papier prit de la vitesse et passa instantanément devant lui pour se placer juste devant lui.

LI Shiyu s’arrêta immédiatement et fixa la carte de papier qui se dépliait, et lentement, la silhouette d’une femme souriante apparut devant Li Shiyu.

À la vue de la femme, les yeux de Li Shiyu s’écarquillèrent comme la lune dans le ciel noir. C’était parce que cette femme était sa douce et belle mère.

« Shiyu, c’est l’heure du dîner. » Soudain, sa vision devint noire avant d’être remplacée par un environnement qui lui était familier. Il était de retour dans la maison de son enfance, dans la salle à manger avec sa mère dans la cuisine.

« Je ne veux pas encore manger. Je n’ai pas fini mes recherches. » Dès que la voix de l’enfant se fit entendre, un jeune enfant assis sur la table à manger et s’empiffrant d’une montagne de livres entra dans sa vision.

Li Shiyu vit une version jeune et têtue de lui-même en train de plonger sa tête dans des piles et des piles de rapports de recherche sur la table à manger. Il était tellement concentré sur la lecture des rapports qu’il ne remarqua pas la déception dans les yeux de sa mère lorsqu’il la rejeta.

« Ne t’affame pas, Shiyu. Mange correctement. Tu pourras lire tout ce que tu voudras après avoir mangé. » Une main douce recouvrit le livre que le petit Shiyu voulait continuer à lire.

« Maman, ne me dérange pas, d’accord ? Je mangerai quand j’aurai faim. » Le petit Shiyu ne pouvait pas comprendre l’amour de sa mère et il parut impatient et irrité lorsqu’il réalisa que sa mère le dérangeait activement dans sa lecture.

« Soupir~ » La mère soupira doucement. Il y avait des signes de désapprobation dans ses yeux.

« Shiyu, ton corps est ton plus grand atout. Sans un corps sain, tu ne pourras jamais accomplir le souhait que tu poursuis. Veux-tu être comme Mulan ? »

« Maman, arrête de parler ! » En entendant le nom de son cousin frère aîné, Petit Shiyu s’enflamma immédiatement et frappa la table. Pour lui, la santé de son cousin frère aîné avait toujours été une épine dans son cœur. Il ne s’attendait pas à ce que sa mère bien-aimée l’utilise comme un exemple négatif.

Le petit Shiyu ne put contrôler la rage bouillante et la déception débordante qui étaient sur le point d’exploser en lui. Au lieu de s’en prendre à sa mère, il la repoussa et sortit en courant de la salle à manger.

Après avoir failli heurter un comptoir, la mère de Li Shiyu était visiblement choquée. Elle ne s’attendait pas à ce que son fils, qu’elle aimait tendrement, la pousse un jour à cause d’un étranger.

« Je ne savais pas que dans ton cœur, je ne pouvais même pas être comparée à un étranger… Shiyu, Shiyu… » Sa mère se plaignit à voix basse. Elle ne pouvait retenir ses larmes qui coulaient sur son visage.

« Tsk, tsk, tsk. Tu as blessé le cœur de ta mère pour ton cousin frère aîné que tu n’as rencontré que quelques fois. Tu es vraiment difficile à comprendre. » La voix de Seigneur Carte résonna à côté des oreilles de Li Shiyu.

Li Shiyu regarda la scène devant lui d’un air hébété. Très vite, l’image se transforma en celle de son cousin frère aîné.

« Toux, toux, qu’est-ce qu’il y a ? Shiyu ? » La santé de son cousin frère aîné avait toujours été très mauvaise. Mais il luttait encore pour s’asseoir et lui parler.

En fait, son frère aîné n’était pas beaucoup plus âgé que lui. Cependant, lorsque Li Shiyu le vit, il se sentit rassuré. Il avait l’impression de parler à un frère aîné qu’il n’avait jamais eu, un frère plein de connaissances et si gentil avec lui.

« Pourquoi tout le monde pense-t-il que tu ne vas pas guérir ? » En pensant aux paroles de sa mère, Li Shiyu sentit son cœur se briser. Il sentait qu’aux yeux de tous les membres de la famille Li, son frère aîné était pratiquement mort.

« C’est parce que je suis très malade, si malade qu’il est impossible de le guérir. Grand-père a déjà trouvé les meilleurs médecins, mais ils ont conclu qu’il n’y avait pas de remède. » Une main douce se posa sur sa tête. Son frère aîné lui frotta légèrement la tête, calmant la colère et l’agitation dans son cœur.

« Je n’y crois pas. Il doit y avoir de meilleurs médecins. Grand-père ne les a pas encore trouvés. » Li Shiyu refusa d’accepter cette réponse.

« Oui, tout le monde travaille dur. Toux, toux… Je travaillerai dur moi aussi. » Son frère aîné n’arrivait même pas à finir une phrase correctement. Il devait utiliser toute son énergie pour réduire sa toux au minimum. Ses phrases étaient donc simples et courtes. Malgré tout, il adressa à Li Shiyu son sourire le plus doux.

« Frère ! » Li Shiyu se sentit profondément blessé en voyant la souffrance que son frère devait endurer. Comment pouvait-il ne pas remarquer le poing serré qui tremblait légèrement sous la couverture ? C’était manifestement le signe qu’il supportait une douleur extrême. Son frère ne voulait jamais le laisser s’inquiéter, c’est pourquoi il paraissait toujours calme et indifférent devant lui.

« Ce n’est pas grave. Ton frère travaillera dur et vivra. J’attendrai… que tu… trouves un médecin qui… puisse me guérir. » Son frère aîné sourit. « J’ai confiance. Sans grand-père, je t’ai toujours… toi. »

Les larmes de Li Shiyu coulèrent de façon incontrôlable. Son frère aîné connaissait parfaitement sa situation. En dehors de son grand-père, tous les membres de la famille Li l’avaient abandonné. Mais, comme le disait son frère aîné, même si son grand-père l’abandonnait un jour, il l’avait toujours, lui, son petit frère. Son petit frère ne le laisserait jamais souffrir seul.

« Frère, ne t’inquiète pas. Tu m’as toujours moi. » Li Shiyu saisit la main froide de son frère aîné.

À ce moment-là, Li Shiyu ne savait pas ce qu’il pouvait faire. Cependant, la graine pour guérir complètement son frère aîné était déjà plantée dans son cœur.

« Tsk, tsk, tsk. Tu vis entièrement pour cette personne ? » dit le Seigneur Carte avec pitié. « Ta vie est entièrement manipulée par lui. tes intentions n’ont jamais été les tiennes. Tu vis une triste vie. »

« Triste ? Chacun a son propre but. Mon but est de lui donner un corps sain. » Li Shiyu n’était pas affecté par les paroles du Seigneur Carte.

« Quelle puérilité. Penses-tu vraiment que c’est ton propre choix ? » Seigneur Carte sourit. « Veux-tu connaître la vérité ? »

Li Shiyu fronça les sourcils. Il se retourna et regarda le Seigneur Carte qui attendait visiblement un bon spectacle.

« Je peux sentir une énergie dans ton corps, et cette énergie ne t’appartient pas. C’est une énergie invasive qui a été implantée par quelqu’un d’autre. Et cela ne date pas d’hier. Elle s’est accumulée pendant de nombreuses années… » Une autre carte de papier était apparue dans la main de Seigneur Carte. Le sourire sur son visage s’élargit encore. « Tout cela remonte à ton enfance. »

« Que veux-tu dire ? » Li Shiyu demanda froidement.

« Cela signifie que les choix que tu penses avoir fait toi-même sont en fait subtilement influencés par cette énergie dans ton corps. » Seigneur Carte ricana. « Elle a contrôlé ta vie entière. »

« Et alors ? » Li Shiyu se moqua. Si Seigneur Carte voulait l’attaquer psychologiquement avec ça, il le sous-estimait.

« Rien du tout. Je veux juste regarder un bon spectacle. » Seigneur Carte ne s’en formalisa pas. Il agita légèrement ses doigts et une carte en sortit. Elle s’ouvrit devant les yeux de Li Shiyu.

C’était une carte de roi. Le visage du roi était sévère, mais Li Shiyu vit le visage de Li Mulan sur la carte. Il arborait un doux sourire. « Shiyu, tu es là. » C’était toujours le même visage avec le même sourire doux. Son frère aîné tendit la main à partir de la carte et lui tendit la sienne.

Mais cette fois, il vit une boule d’énergie noire sur la main de son frère aîné qui s’écoula lentement dans son corps à travers sa main.

« Comment va l’école ? » Le sourire sur le visage de son frère aîné semblait un peu éblouissant.

Le petit Shiyu raconta à son frère aîné ce qu’il avait fait récemment avec enthousiasme. Tout en écoutant, son frère aîné hocha abondamment la tête. Il semblait souffrir et fronçait légèrement les sourcils. Mais, pour une raison ou une autre, Li Shiyu détecta un sentiment d’impatience chez son frère aîné. Le petit Shiyu, qui parlait avec enthousiasme, ne remarqua rien.

« Frère, je trouverai certainement un moyen de te guérir. » Le petit Shiyu sembla sentir que son frère aîné était mal à l’aise, aussi prononça-t-il cette phrase avec un visage sérieux.

« Oui, je me transmettrai à toi. » Son frère aîné sourit brillamment. Cependant, ce sourire était perçant. Li Shiyu remarqua que son frère aîné avait l’air content de lui.

« Tu vois ? Il t’a préparé méticuleusement. Voulais-tu vraiment devenir un médecin militaire dès le départ ? » La voix du Seigneur Carte résonna à nouveau à côté des oreilles de Li Shiyu, et la question qu’il posa le frappa en plein cœur.