À cette constatation, Li Lanfeng était désespéré. Cela signifiait-il qu’il n’avait plus aucun espoir ?

Non ! Rien n’est certain jusqu’au dernier moment. J’ai encore une chance. Je dois en avoir une.

Les yeux de Li Lanfeng pétillaient. Au départ, il avait l’intention de faire progresser leur relation lentement. Il voulait s’immiscer dans le cœur de Ling Lan à petits pas. Cependant, l’arrivée de Luo Chao et de Han Xuya avait mis le feu aux poudres. Il comprenait maintenant qu’il devait prendre l’initiative. Sinon, il perdrait tout.

« Dans le passé, j’ai remarqué sans le vouloir que le regard de Qi Long était un peu spécial lorsqu’il regardait Xuya. C’est pourquoi je l’ai remarqué. » Au moment où Li Lanfeng décidait de prendre l’initiative, il ne serait pas tendre.

« Qi Long me l’a très bien caché, » Ling Lan contrôla son envie de lever les yeux au ciel en parlant calmement.

Il n’était pas surprenant qu’ils commencent à chercher l’amour depuis qu’ils étaient adultes. Elle se souvenait encore de la fois où Han Xuya s’était confessée à Qi Long. Ce morveux l’avait directement rejetée sous prétexte qu’il voulait se concentrer sur sa force.

« Je pense qu’il a juste peur de t’offenser. Après tout, Xuya est ta femme. Même si Qi Long l’aime vraiment, il n’osera pas le dire. » Li Lanfeng s’avança à nouveau secrètement.

« Tu sais que j’étais gravement blessé à l’époque, alors j’ai dû accepter de m’occuper de Luo Chao et de Xuya dans ces circonstances. La règle de ma famille est ainsi faite que je dois m’y conformer. Mais si ces deux-là s’apprécient, je ne peux pas les séparer sans ménagement, n’est-ce pas ? Mais la performance de ce gamin me déçoit vraiment. Il est vraiment mauvais », dit Ling Lan avec colère.

Était-elle si déraisonnable aux yeux de Qi Long ?

« Peut-être que plus on aime quelqu’un, plus il est difficile de briser le statu quo… De plus, Qi Long te respecte depuis qu’il est jeune. Il te considère comme son frère aîné. Il pourrait se sentir mal s’il te dérangeait avec ses luttes amoureuses. » Li Lanfeng fit semblant de parler au nom de Qi Long.

« Je dois te remercier de m’avoir dit ça, Li Lanfeng. » Ling Lan se sentit reconnaissante au fond de son cœur. Elle ne croyait pas que Li Lanfeng avait fait un lapsus. Il avait dû découvrir quelque chose et profitait de l’occasion pour le lui rappeler.

Ling Lan leva sa main droite et se frotta le milieu des sourcils. À l’avenir, elle devrait peut-être s’inquiéter du mariage de ses jeunes sœurs pour éviter que des hommes ne les enlèvent sans qu’elle n’y prête attention.

Même si Qi Long était un frère qu’elle préparait personnellement, dans ce cas, elle se tiendrait du côté de sa jeune sœur. Si quelqu’un osait intimider ses jeunes sœurs, même s’il s’agissait de ses frères, elle le battrait.

Li Lanfeng s’en aperçut et se précipita. Il se plaça derrière Ling Lan et l’aida à se masser les tempes.

« En fait, il n’y a pas lieu de se mettre en colère. Tu dois savoir que tu es l’amant rêvé de toutes les femmes de la Fédération. Si tu veux, il y aura une file de femmes qui attendront de t’épouser » , dit Li Lanfeng pour réconforter Ling Lan. Il craignait que ce qu’il disait ne rende Ling Lan malheureuse.

« La Fédération ? L’amant de rêve ? Ne s’agit-il pas de mon père ? » Ling Lan resta sans voix. Tout le monde l’enviait, mais pour elle, il n’y avait pas de quoi se réjouir.

« C’est la génération qui nous précède. Il y a deux ans, l’armée a mené une enquête. La personne que les femmes de notre génération voulaient le plus épouser, c’était toi. » Le cœur de Li Lanfeng dégoulinait de sang. S’il avait eu le choix, il n’aurait pas voulu dire ça. Cela signifiait qu’il avait beaucoup de rivales potentielles, beaucoup trop. Ce qui le frustrait le plus, c’était qu’il le rappelait encore volontairement à Ling Lan. Li Lanfeng avait l’impression que dans cette relation, toutes ses actions devenaient de plus en plus stupides.

« Tu veux dire que sans Han Xuya, il y aura encore beaucoup de femmes qui attendront que je les choisisse ? » Ling Lan comprit enfin pourquoi Li Lanfeng lui disait cela. Elle trouva cela exaspérant et drôle à la fois. Elle se sentit également touchée. Sans aucun doute, Li Lanfeng craignait que la question de Qi Long et Han Xuya ne la blesse, alors il avait pris soin de la consoler avec ces mots.

« Tu l’as dit. » Li Lanfeng repoussa instantanément le reproche qui lui était fait.

« Je ne suis pas un tombeur », dit Ling Lan avec dédain. « Une seule femme me suffit. De plus, je n’ai pas le cœur à penser à tout cela maintenant. Voilà ce que j’ai découvert pendant cette période. Lanfeng, jetes-y un coup d’œil. » Ling Lan mit rapidement fin à cette conversation inutile et prit un dossier sur sa table. Elle le passa à Li Lanfeng qui se trouvait derrière elle.

Li Lanfeng prit le dossier et le parcourut rapidement. Environ une minute plus tard, il referma le dossier.

« Qu’en penses-tu ? » Ling Lan s’appuya sur sa chaise et la tourna pour faire face à Li Lanfeng.

Li Lanfeng reposa le dossier sur la table et réfléchit un moment avant de répondre : « Les eaux des Terres sans lois sont très profondes. C’est plus profond que ce à quoi nous nous attendions. »

« Tu le vois aussi. » Les commissures des lèvres de Ling Lan se relevèrent légèrement.

« C’est parce que les informations que tu as choisies sont très utiles. Elles sont toutes très dispersées, mais une fois que tu les auras mises ensemble, tu pourras toujours remarquer un lien entre elles. » L’admiration passa dans les yeux de Li Lanfeng.

« La difficulté a augmenté, mais c’est aussi une opportunité pour nous. » Les yeux de Ling Lan brillèrent. Au début, elle pensait qu’il lui faudrait au moins huit à dix ans pour atteindre son but, mais d’après ce qu’elle voyait, si elle planifiait ses étapes correctement, elle pourrait atteindre son but plus rapidement.

Li Lanfeng dit : « Détourner l’attention ! »

Ling Lan dit : « Remplacer l’un par l’autre ! »

Ils ont tous les deux exprimé leur opinion simultanément. En entendant les mots de l’autre, elles échangèrent un regard et sourirent. Leurs plans étaient différents, mais ils savaient que le résultat était le même.

Ces derniers temps, tout le palais de l’arc-en-ciel était très occupé, du sommet à la base.

Qu’il s’agisse des figures d’autorité du palais arc-en-ciel ou des servantes, toutes étaient extrêmement occupées.

Pendant cette période, le plus grand changement fut la vie des servantes. Au début, elles baissaient la tête par peur, mais maintenant, elles pouvaient regarder n’importe qui dans les yeux.

N’importe qui, y compris les hommes des 13 autres Seigneurs ou les figures d’autorité du palais de l’arc-en-ciel, sentait son cœur trembler s’il posait les yeux sur ces servantes.

Les servantes étaient capables d’être si confiantes… Oui, et c’était parce qu’elles étaient les gardes personnelles des épouses du Seigneur Gen.

En effet, ces servantes qui n’avaient aucune fierté, ces servantes qui pouvaient être intimidées par n’importe qui dans le passé, avaient été rassemblées par les deux épouses du Seigneur Gen. Par ennui, elles avaient rassemblé les servantes pour les entraîner à devenir leurs gardes personnelles. Les deux épouses avaient même établi une règle. Les servantes devaient venir s’entraîner tous les matins. Tout leur travail était reporté à l’après-midi. Personne ne devait les déranger pendant leur formation.

Qu’en est-il ? Qu’en est-il des chefs d’équipe, des managers ou des tuteurs qui n’ont personne pour les servir ?

Il ne se passerait rien. S’ils ne pouvaient pas l’accepter, ils pouvaient trouver des Seigneur Gen pour leurs servantes.

Telle fut la réponse oppressante que leur donnèrent les deux épouses.

De telles actions avaient sans aucun doute déclenché la colère des gens. Il n’est donc pas surprenant que le groupe de gardiens et de directeurs exaspérés soit parti à la recherche du Seigneur Gen pour qu’il leur donne une réponse.

Ils avaient cherché longtemps et avaient finalement trouvé leur Seigneur Gen dans la cuisine.

Lorsqu’ils le virent, ils furent tous abasourdis.

Le puissant Seigneur Gen dont ils se souvenaient levait un couteau de cuisine et le dirigeait vers un poisson sur la planche à découper. Il semblait réfléchir à la façon dont il devait couper le poisson.

Il avait l’air… un peu ébouriffé.

Lorsque Seigneur Gen les avait vus, il avait demandé calmement : « Qu’est-ce qu’il y a ? »

Quand il avait su ce qu’ils venaient faire ici, il avait répondu par une question. « Vous n’avez pas de mains ? »

« Et alors ? »

« Alors… vous allez vous préparer votre propre petit-déjeuner ! Vous comprenez ? » Seigneur Gen grogna furieusement contre eux. Il ressemblait à un diable malveillant venu des profondeurs de l’enfer. Plus personne n’osait protester.

Après que tout le monde se soit calmé et ait analysé la situation, ils comprirent instantanément que le regard malveillant de leur Seigneur Gen était dû au fait qu’il avait trop faim.