L’horloge avait sonné minuit dans le palais de l’arc-en-ciel, signalant à ceux qui étaient fatigués qu’il était temps d’aller se coucher. Même si de nombreux foyers éteignaient leurs lumières pour se préparer à dormir, le palais de l’arc-en-ciel restait éclairé comme en plein jour.

Souvent, on voyait des patrouilles s’affairer autour du palais. Mais aujourd’hui, c’était une exception. Salles, chambres, couloirs, tout était vide et personne n’était en vue.

Bien qu’une telle scène soit généralement le signe d’un malheur, aujourd’hui était un jour de fête, car tous les habitants du palais étaient libérés de leurs obligations pour la nuit. Les membres de la famille qui travaillaient habituellement au cimetière avaient pu passer du temps avec leur famille et se créer des souvenirs impérissables. Pour ceux qui n’avaient pas de famille, c’était tout de même une journée glorieuse, car le sommeil était leur priorité absolue pour la nuit. Ces moments de bonheur étaient commandés par une personne, Seigneur Gen, qui était de très bonne humeur tout au long de la journée.

Même si personne ne comprenait pourquoi le Seigneur Gen avait pris une telle décision, personne ne serait fâché de ne pas travailler, et ainsi, après avoir été informés de leur congé, les serviteurs et les gardes avaient tous joyeusement fait leurs valises et étaient rentrés chez eux. Les seules exceptions étaient les chefs de patrouille et les gardiens qui avaient été emmenés par Ji Ming et Yu Shangfei pour défendre le vaisseau Jialan.

Ling Lan était assise sur le trône de glace de la salle principale, sa main droite se tenant le front et fermant légèrement les yeux. Toute cette scène créait l’image pittoresque d’un roi solitaire se creusant la tête pour trouver des moyens d’améliorer l’environnement dans lequel vivaient ses sujets.

Sur sa jambe croisée, Petit Blanc se balançait sur le ventre en dormant, ses tentacules pointant dans différentes directions. Une goutte de rosée matinale s’accrochait à la commissure de ses lèvres. Lorsque le liquide était sur le point de tomber, Petit Blanc aspirait instinctivement avec force pour le ramener dans sa bouche.

À ce moment précis, à un certain endroit de la salle principale, une plante verte émergea soudainement du sol en marbre. En un clin d’œil, elle atteignit la taille d’un homme et se transforma lentement en silhouette.

Un homme se tenait debout, vêtu d’une cape d’un vert immaculé dont chaque fil était entrelacé de vignes. Ses cheveux d’un noir absolu descendaient naturellement de sa tête jusqu’à sa nuque. L’homme se tenait là, silencieux, avant de lever la tête, séparant les cheveux qui couvraient son visage pour révéler une forte mâchoire ciselée, des sourcils pointus complétant ses yeux déjà semblables à ceux d’un chat. Il ne semblait pas plus âgé qu’un trentenaire. Un léger sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Il dégageait une aura de chaleur et de fraîcheur sur tout ce qui l’entourait. Sa seule présence réchauffait la salle froide de quelques degrés.

Sentant qu’un regard se posait sur elle, Ling Lan ouvrit lentement ses paupières closes. Après avoir vu l’homme d’âge moyen en face d’elle, Ling Lan ne fut pas surprise et parla calmement : « Je vous attendais. Comment dois-je vous appeler ? Seigneur Qian ? Ou le Seigneur Kun ? »

« Tu savais que je venais ? » L’homme d’âge moyen dit avec une surprise dans la voix. « Tu peux t’adresser à moi en tant que Seigneur Kun. »

« Avec une entreprise aussi massive de la part du Pays sans Loi, il est évident que l’un d’entre vous viendrait me rencontrer. » Ling Lan poussa les poignées de son trône et se redressa lentement.

« Je vois pourquoi tu as donné un jour de congé à ton peuple. » Le Seigneur Kun afficha un air contemplatif sur son visage.

« N’est-ce pas ce que vous voulez aussi ? Je ne fais que coopérer pleinement avec vous. » Ling Lan rit légèrement.

Clap ! Clap ! Clap ! Le Seigneur Kun rit également avec elle et frappa lentement dans ses mains. « Dire que la Soul Society a développé quelqu’un comme toi. Ils m’amènent vraiment à les regarder d’un œil différent. »

« Être l’un des seigneurs des Terres Sans Loi aussi jeune est également assez impressionnant. En termes d’influence sur les Terres sans lois, les 13 Seigneurs font un bien meilleur travail que la Soul Society. » Ling Lan semblait suggérer quelque chose.

« Ce n’est pas grand-chose. J’ai juste eu la chance d’être nourri et développé dans les Terres sans lois, » dit simplement le Seigneur Kun.

Soudain, le ton du Seigneur Kun devint froid. « Avec nous ici, aucune autre faction ou organisation ne peut avoir une part des Terres Sans Loi. Si la Soul Society a ce genre de pensées, je vous suggère de faire demi-tour et de partir »

« Seigneur Kun, vous n’avez pas à vous inquiéter de cela. L’objectif de la Soul Society n’a jamais été les Terres Sans Loi. Nous voulons seulement garder une ligne de vie sur les Terres Sans Loi, c’est tout » dit Ling Lan sans aucune crainte dans son ton.

« C’est la promesse de la Soul Society ? » Les yeux de l’aîné Kun brillèrent d’une lumière verte brillante pendant un moment. Une parcelle de son concept de domaine s’activa silencieusement.

Il s’agissait de la technique de domaine de la branche du concept de langage appelée ‘Serment’. Selon ce concept, une conversation pouvait être transformée en un serment lié au ciel et à la terre. Une fois le serment brisé, le ciel et la terre dictaient la punition.

Comment Ling Lan avait-elle pu ne pas le détecter ? Cependant, elle donna le serment au Seigneur Kun sans hésitation, « C’est exact. C’est la promesse de la Soul Society. La Soul Society ne veut pas devenir le dirigeant des Terres Sans Loi. La Soul Society veut seulement un territoire qu’elle pourrait détenir dans les Terres Sans Loi. »

« Le territoire du Seigneur Gen est-il suffisant ? » Le Seigneur Kun continuait d’insister pour que le serment soit plus contraignant.

« Oui, la Soul Society ne veut que le territoire du Seigneur Gen. C’est suffisant. » Ling Lan le regarda droit dans les yeux et n’hésita pas une seule seconde.

« Très bien ! Le serment a été créé. » Les yeux du Seigneur Kun brillèrent à nouveau d’un éclat vert pendant un moment. Puis, sur son front et celui de Ling Lan, les lettres épelant ‘serment’ apparurent. Puis, elles s’enfoncèrent lentement dans leurs têtes, symbolisant que leur promesse était reconnue par le ciel et la terre.

Le Seigneur Kun était très satisfait de la façon dont le serment s’était terminé. C’était parce que ce serment n’était pas restrictif pour eux, mais seulement pour Ling Lan.

Ling Lan était nonchalante à ce sujet car son serment était fait aux 13 Seigneurs avec le nom de la Soul Society, et non le sien.

« Demain, les 13 Seigneurs annonceront officiellement aux Terres Sans Loi que tu prends la position de Seigneur Gen », dit enfin le Seigneur Kun en prononçant les mots que Ling Lan voulait entendre.

« Cependant, en ce qui concerne le ravitaillement, tu devras satisfaire nos besoins », dit immédiatement le Seigneur Kun.

« Nous serons responsables des fournitures, mais seulement lorsque l’argent me parviendra », répondit Ling Lan.

En termes d’approvisionnement, Ling Lan n’était pas vraiment inquiète. Tout d’abord, les Terres Chaotiques et le gouverneur du 18ème district de la Sul Society, Xia Qingyi, l’aidaient à se préparer et à rassembler des provisions. Si Xia Qingyi était assez intelligent, il saisirait cette opportunité pour obtenir le soutien total de l’Empereur de l’Âme. Ainsi, elle deviendrait une véritable représentante de la Soul Society sur le papier. Cela rendrait également ses accords avec la Soul Society plus appropriés.

Deuxièmement, en ce qui concernait l’acquisition d’armes et d’équipements haut de gamme, l’Armée Indépendante de Lingtian serait capable de résoudre ce problème si les Terres Chaotiques et la Soul Society n’y parvenaient pas.

Troisièmement, Ling Lan pensait que Petit Quatre se réveillerait définitivement. Ce n’était qu’une question de temps. Une fois que Petit Quatre se serait réveillée, elle pourrait continuer à travailler à la construction de leur empire corporatif. Dans ce cas, qu’est-ce qu’elle ne pourrait pas faire ?

Ces trois points étaient suffisants pour que Ling Lan ait la confiance nécessaire pour accepter les conditions du Seigneur Kun. Bien sûr, Ling Lan n’était pas une idiote en affaires. L’argent qu’elle pouvait gagner devait encore être gagné.

« Ce n’est pas un problème. Même si nous n’avons pas d’argent, nous pouvons utiliser des objets pour les échanger, » dit le Seigneur Kun en souriant légèrement. Il était clair qu’il ne voulait pas donner d’argent.

« C’est bien, mais ce prix doit être inférieur de moitié à celui du marché. » Ling Lan marchanda impitoyablement le prix.

« Il n’en est rien. Tu es fou. » Bien sûr, le Seigneur Kun n’était pas d’accord. Cette condition revenait à le presser à sec.

« Nous ne pouvons pas faire d’affaires sans argent », dit Ling Lan calmement. « Un voyage aller-retour, qu’il s’agisse de main d’œuvre ou de fournitures, tout est doublé. Les pertes que j’ai subies là-bas ne peuvent être gérées qu’avec l’argent que vous me donnez. »

« N’as-tu pas déjà gagné de l’argent en amenant les fournitures ? » Le seigneur Kun dit calmement. « N’as-tu pas un si grand appétit ? Sinon, si tu rends tout le monde malheureux, ce ne sera pas bon pour toi. »