“Petit gros Zhou, viens ici.” La voix sévère de Shangguan Bing’er s’éleva. Zhou Weiqing se figea un instant avant de se remémorer que c’était le nom qu’il avait donné et se dépêcha d’entrer.
L’énorme bâtiment était rempli de toutes sortes de provisions pour l’armée et principalement pour les archers. Shangguan Bing’er ne remit pas son épée dans son fourreau mais la posa violemment sur la table avant de dire à un des soldats: “Donnez lui un set d’équipement qu’il puisse ensuite déguerpir!”
Il y avait plus de 10 soldats qui s’occupaient des équipements. Aucun d’eux n’avaient vu la précédente scène et ils étaient vraiment curieux de savoir pourquoi leur normalement très gentille et calme commandante était si contrariée. Un des soldats vétéran prit rapidement un set d’équipement et le donna à Zhou Weiqing.
Zhou Weiqing prit alors ce qui lui était donné et commença à observer. Il y avait deux sets d’uniforme de l’armée, incluant des chaussettes, souliers et vêtements, ainsi qu’une armure de cuir complète, un arc long encore plus grand que Zhou Weiqing, deux carquois et un large chapeau.
Dans toute l’armée, les archers étaient les seuls à recevoir un chapeau dans leur équipement, le but n’étant pas de bloquer le vent mais les rayons du soleil. Après tout, ils avaient besoin d’une bonne vision pour pouvoir viser, et être aveuglé serait problématique. Pour contrer ça, les archers étaient donc équipés d’un chapeau à visière, un peu comme une casquette.
Le vétéran donna ensuite 3 pièces d’or à Zhou Weiqing lui disant: “Voici ta paye pour la première année. Tu as une journée pour retourner chez toi et tout mettre en ordre. Reviens ici demain pour midi. Rappelle-toi que tu ne dois pas abuser du matériel de l’armée. Quand tu reviendras ici demain, soit en uniforme. Compris?”
“Compris.” Si ce n’était pour la mésaventure avec Shangguan Bing’er un peu plus tôt, Zhou Weiqing serait probablement super excité de recevoir son équipement. Cependant, il était encore dans ses souvenirs à se remémorer la sensation dans sa main, se disant qu’il ne la laverai pas pendant un moment.
Selon les procédures normales, Shangguan Bing’er devrait dire quelques mots d’encouragement étant le capitaine du bataillon. Mais comment pourrait-elle? La seule chose qu’elle pouvait faire était de regarder Zhou Weiqing avec une pointe de menace dans les yeux. Ce dernier fut légèrement apeuré et n’osa pas rester plus longtemps, ramassant son équipement et se précipitant hors du quartier général.
Shangguan Bing’er regarda son dos s’éloigner et elle se dit: “Petit gros Zhou, tu vas voir… je vais te le faire regretter!”
Si Zhou Weiqing savait ce qu’elle pensait, il lui aurait probablement répondu: “bien sûr, je te laisse me toucher où tu veux!” Ou même : “Mes pectoraux ne sont pas aussi développés que les vôtres!”
Alors qu’il sortait tout excité du bâtiment, il se rendit compte qu’il n’y avait personne aux alentours et remarqua une zone avec un symbole de toilette et un signe qui lui était inconnu.
Il s’y dirigea avec ses équipements et découvrit des toilettes beaucoup plus propres et plaisantes que ce à quoi il s’attendait, même s’il n’y avait qu’une seule cabine et une porte.
Zhou Weiqing trouva un coin propre pour y déposer son équipement et enleva ses vêtements. Plus tôt dans la journée, hormis son manteau, ses habits avaient été presque complètement détruits et c’était très inconfortable. Avec son nouvel uniforme, il voulait simplement se changer le plus rapidement possible.
En enlevant son manteau, il se retrouva complètement nu. Il ne se précipita pas pour se changer et prit son temps pour pisser un coup.
À ce moment, il entendit la porte s’ouvrir et alors qu’il était encore en train de se soulager, il regarda inconsciemment derrière lui, voyant la commandante entrer.
Alors que Shangguan Bing’er entrait dans les toilettes, la première chose qu’elle vit étaient les fesses de Zhou Weiqing encore en train de secouer son “objet” finissant ce qu’il avait à faire. Cette vue l’a mit en état de choc, et c’est à ce moment que Zhou Weiqing se retourna. Leurs regards se croisèrent et deux cris perçant se firent entendre en même temps. Le plus bizarre était que le cri de Zhou Weiqing était encore plus exagéré que celui de Shangguan Bing’er.
Le joli visage de Shangguan Bing’er devint rouge d’embarra alors qu’elle se recula en un éclair. Zhou Weiqing se dépêcha de finir de secouer son “objet” et s’habilla rapidement pensant qu’il était sérieusement mort cette fois. Positionnant l’arc long dans son dos, prenant les carquois sur ses épaules et enfonçant son chapeau sur sa tête, il se dirigea rapidement vers la sortie se disant: “je ferais mieux de m’enfuir rapidement et d’espérer m’en sortir.”
“Stop!” Shangguan Bing’er lui cria enragée, son visage pâle de fureur. “Espèce de pervers nudiste! Attends-moi là que je m’occupe de toi!” Alors qu’elle lui donnait ces ordres, elle entra précipitamment dans les toilettes.
C’était vraiment une autre coïncidence impossible. La raison pour laquelle elle était entrée sans cogné ou vérifié était que ces toilettes étaient les siennes pour son usage personnel, d’où le symbole inconnu à l’entrée qui référait au commandant du bataillon. Après tout, elle était une fille mais aussi une Maitresse des joyaux célestes. Elle était également considérée comme étant l’espoir de l’Empire, il était donc facile pour son supérieur de lui donner comme simple bénéfice des toilettes privées.
Et puis en premier lieu, c’était là qu’elle se dirigeait quand Zhou Weiqing l’avait tripoté, d’où le délai. Après qu’il soit parti, elle s’était enfin calmée et était retournée vers les toilettes. Qui aurait pu dire qu’elle tomberait dans une telle situation, le voyant dans son habit de naissance. En tant que tel, elle n’en fut pas seulement embarrassée et fâchée, mais aussi confuse. Ajoutant à cela son besoin d’utiliser les toilettes, même si elle voulait battre sauvagement Zhou Weiqing, elle se devait de finir ses propres “affaires” en premier!
“Attendre ici?” Zhou Weiqing pensa. “Seulement un idiot ferait cela, peut-être qu’elle sera moins fâchée demain?”
Ce type passa outre les ordres de son commandant et s’enfuit rapidement avec son arc. Sortant du camp, il sprinta vers la cité. Le temps que Shangguan Bing’er sorte des toilettes, le pervers (à ses yeux?), Zhou Weiqing, était déjà parti loin. Cela lui fit grincer des dents de haine.
Après être retourné dans la cité, Zhou Weiqing se chercha une auberge pour la nuit et trouva du papier et un crayon pour écrire une lettre à son père:
“Père, tu m’as toujours dit que j’étais un bon à rien, et j’ai moi-même ce sentiment, je ne resterais donc pas plus longtemps à la maison. Comme on dit, lire 10 000 livres est incomparable à voyager 10 000 li (TL: 5000 km), j’ai donc décidé de m’en aller et de me faire un nom par moi-même, voyageant seul. Aussi, peux-tu annuler mon engagement avec la Princesse Difuya, après tout je ne suis qu’un inutile déchet de la société alors qu’elle est un génie, je ne veux pas l’empêcher de vivre sa vie, surtout qu’elle n’a aucun bon sentiment à mon égard. C’est tout ce que j’avais à dire, prends soin de mère et n’essayes pas de me trouver. Tu sais que j’ai plus peur de la mort que n’importe qui, je vais revenir vivant et en forme alors ne t’inquiètes pas.
Après avoir écrit la lettre, il sortit pour trouver un service de poste et paya pour que la lettre soit remise chez lui demain. Après ça, il se dirigea chez un forgeron. Puisqu’il allait devenir un soldat, sa priorité était bien sûr sa propre sécurité. Comme il l’avait mentionné dans sa lettre, il avait plus peur de mourir que n’importe qui. Aujourd’hui était son seul jour de congé avant un long moment, il avait alors décidé de se préparer avant de retourner au camp demain.
Ayant grandi dans la cité des Arcs Divins, Zhou Weiqing était extrêmement familier avec ses rues. Alors qu’il était encore jeune, il avait passé sa vie à se faire engueuler sévèrement chez lui. Quitter sa maison lui donna un sentiment de joie et de liberté comme un oiseau qu’on venait de libérer d’une cage. Il ne ressentait pas encore le sentiment d’être loin de chez soi.
Rapidement, Zhou Weiqing entra chez un forgeron.