Partie 1
« Tu peux dissoudre le poison qui se trouve dans mon corps ? »
Dugu Bo mit finalement son honneur de côté et posa cette question.
Tang San dit calmement,
« Même si je peux en effet le faire, je ne le ferai pas. Ton destin est de finir encore plus pitoyablement que moi. Tue-moi. Tu ne crains peut-être pas la mort, après tout, il est rare de vivre plus de soixante-dix ans. Malheureusement, ta délicate petite-fille pourrait bien ne pas pouvoir y résister aussi longtemps que toi. Elle n’aura peut-être pas la même volonté que toi face à ces tourments grandissant. Son poison va réagir encore plus violemment que le tien, puisqu’elle baigne dedans depuis sa conception. »
Afin de survivre, Tang San faisait une dernière tentative. La première fois qu’il avait vu Dugu Yan, la Maître Spirituelle au Serpent de Jade Phosphorescente, il avait commencé à être suspicieux car, selon ses connaissances, ce genre de couleur d’yeux et de cheveux n’existait pas dans ce monde. Puis en ajoutant le poison qu’elle avait utilisé après, il en était presque devenu sûr.
Et aujourd’hui, en rencontrant le grand-père de Dugu Yan, ce vieux monstre qui se trouvait devant lui, Tang San en avait enfin la certitude. Dugu Yan avait hérité de l’Esprit et du poison formidable de son grand-père, mais elle avait aussi hérité de ses effets secondaires. Tout ce qu’avait dit Tang San était des faits et même un senior arrogant et froid comme Dugu Bo était incapable de le contredire.
Relâchant sa poigne, Dugu Bo laissa Tang San glisser hors de sa main et le fixa d’un regard froid,
« Comment va-tu me convaincre que tu peux t’occuper de mon poison ? »
Cette fois, Tang San n’essaya plus de se relever et s’assit directement en tailleur,
« Ai-je besoin de te le prouver ? Dans tous les cas, tu veux encore me tuer. Quelqu’un comme toi n’est qu’un fléau pour le monde où tu vis. Si je t’aide, cela reviendrait à aider le méchant. »
Comme l’avait dit Tang San, Dugu Bo se préoccupait peu de sa propre vie, mais il ne pouvait ignorer l’avenir de sa petite-fille. Dugu Yan venait juste d’avoir vingt ans et possédait un avenir radieux. En plus de cela, il connaissait déjà la douleur de voir mourir ses proches. Il ne voulait absolument pas que la même chose se reproduise devant ses yeux.
Dugu Bo avait joué avec le poison toute sa vie, mais il n’avait aucune défense contre le poison dans son corps. Il avait fait d’innombrables essais, mais n’avait obtenu que des douleurs encore plus grandes.
Son expression sinistre et emplit de doute se renforça et Dugu Bo croisa ses mains derrière son dos. Sa voix, dont le ton s’était adouci, dit :
« J’ai entendu Yan-Yan dire que tu t’appelais Tang San, exact ? »
« Un homme ne change pas son nom. Puisque je ne l’ai jamais changé, tu as raison. »
Tang San leva calmement le regard.
Dugu Bo renifla avec dédain,
« Un bébé de treize ans est un homme ? Très bien, je vais aller droit au but. Si tu es capable de t’occuper de mon poison et de celui de ma petite-fille, en plus de te laisser vivre, j’exaucerai trois de tes faveurs. Trois qui ne m’offensent pas. »
Tang San dit calmement,
« Tu ne vas pas me tuer ? Comme tu viens de le dire, pourquoi devrais-je te croire ? Me tuer t’es aussi simple que de bouger le petit doigt. Pour quelqu’un comme toi, mordre la main qui le nourrit est une habitude. »
Dugu Bo eut le regard vide un instant. Il ne s’attendait pas à ce que ce jeune adolescent soit si déraisonnable. Il ne put s’empêcher de dire, furieux :
« Alors demandes à d’autres ce qu’ils pensent de ma réputation. Bien je ne me sois jamais considéré comme une bonne personne, je n’ai qu’une parole. Personne n’avait encore osé rabaisser autant mon honnêteté de la sorte. »
Tang San ferma les yeux,
« Ce ne sont que des promesses vides. Je ne te croirai pas tant que tu ne le jurera pas par le poison. »
Une lueur menaçante apparut dans les yeux de Dugu Bo, sur le point d’éclater de colère. Mais après s’être rappelé sa petite-fille, il se força à se calmer.
« Très bien. Tant que tu peux prouver que tu arrivera, je jurerai. »
Il avait enfin une chance de survie. Tang San laissa échapper un soupir ; sa veste était trempée de sueur. Tout le monde avait peur de la mort et il en était de même pour Tang San. Il refusait encore plus de mourir pour une raison si dérisoire.
Se relevant, il replia les Huit Lances Arachnides,
« Comment veux-tu que je te le prouve ? »
Dugu Bo restreignit la lueur menaçante dans ses yeux,
« Prouve-moi que ton aptitude avec le poison est supérieur à la mienne et tu m’auras convaincu. »
Inconsciemment, il n’avait pas la moindre confiance en Tang San. Après tout, à première vue, ce jeune n’avait que treize ans. Comment un enfant de treize ans pouvait le surpasser lui, qui avait étudié le poison pendant des décennies ? Cependant, Tang San venait de décrire son état et sans oublier un seul symptôme. Face à cette opportunité, Dugu Bo n’avait d’autres choix que la saisir. Tuer Tang San ou non lui importait peu. Même si Tang San possédait un talent immense, il aurait encore besoin de plusieurs décennies pour être capable de le menacer. Après tant d’années, il serait sûrement déjà mort de vieillesse. Qu’avait-il à craindre ? Le plus important pour Dugu Bo était qu’il soit capable de s’occuper de son poison et surtout de celui de sa petite-fille.
Tang San leva les bras et dit impuissant :
« Je n’ai rien sur moi, comment vais-je te prouver cela ? »
Dugu Bo dit froidement :
« De la manière suivante : chez moi pousse une grande variété d’herbes, tu peux aller chercher tout ce dont tu as besoin par toi-même. Je te laisserai un jour, durant ce jour, tu devras créer tes antidotes toi-même. Et après ce jour, j’utiliserai trois de mes poisons sur toi. Tant que tes antidotes te permettront de survivre à mes poisons, je te reconnaîtrais comme mon senior en antidote. Et au cas où ton antidote ne marche pas, tu meurs. »
Une journée pour créer des antidotes pouvait donner l’impression d’être long, mais en réalité, il existait d’innombrables types de poison et chacun avait ses propres propriétés. Les poisons qu’utilisait un maître de l’empoisonnement comme Dugu Bo n’allaient pas être ordinaires. Créer quelque chose capable de neutraliser les poisons qu’il allait utiliser en seulement une journée était une tâche monumentale.
Dugu Bo s’attendait à ce que Tang San tente de négocier avec lui, par exemple en demander plus de temps ou en essayant d’en gagner. Mais la réponse de Tang San le laissa quelque peu stupéfait et augmenta même la confiance qu’il plaçait en Tang San.
« Pas de problème. Emmène-moi dans ton jardin médicinal et ne me dérange pas pendant une journée. »
Époussetant ses habits, Tang San accepta facilement les conditions de Dugu Bo.
Dugu Bo le regarda de haut en bas, puis se retourna et marcha vers l’entrée de la caverne,
« Suis-moi. »
Sortant de la caverne, Tang San découvrit qu’il se trouvait dans une forêt luxuriante et qu’il était actuellement au pied d’une colline de cinq cent mètres de haut se dressant dans cette forêt. Comme il faisait nuit, il était incapable de voir le paysage.
Dugu Bo avançait sur le chemin montagneux comme s’il marchait sur un sol plat. Alors qu’il semblait marcher lentement, chacun de ses pas le faisait avancer de plus de dix mètres et la distance entre chaque pas était relativement égale. Durant toute la marche, il semblait être perpendiculaire au sol.
Tang San rassembla rapidement son pouvoir spirituel, afin de pouvoir suivre Dugu Bo. Il ne pensait bien sûr pas être capable de s’enfuir de la caverne. S’échapper d’entre les mains d’un Douluo Unique, quelle plaisanterie.
Très rapidement, Tang San atteignit le sommet de la colline. Là, il ne put s’empêcher d’être surpris par la géographie du lieu. Devant lui se trouvait contre toute attente une cavité conique qui s’enfonçait dans la montagne. Ils se tenaient au bord de la cavité et de la vapeur dense s’en élevait, chaude et très humide avec l’odeur particulière du sulfure qui s’en dégageait.
« Il y a une source chaude ici ? »
Dugu Bo lui jeta un regard,
« Gamin, tu en sais plus que ce que je pensais. »
Tang San dit :
« Il m’est impossible de ne pas reconnaître l’odeur d’une source chaude. Ton jardin médicinal est au bord d’une source chaude ? Bon emplacement. »
Une source chaude n’était généralement pas un bon endroit pour faire pousser des plantes à cause de l’excès de minéraux dans l’eau, mais il n’en était pas de même pour certaines plantes. Celles-ci avaient précisément besoin des minéraux et de la chaleur d’une source chaude. Selon ce que savait Tang San, il en était ainsi pour beaucoup de plantes venimeuses.
« Suis-moi. »
Dugu Bo fit montre de sa force et sauta directement dans l’obscurité sans fond qu’était cette cavité. À cause de l’épaisse brume et de la nuit, ainsi que de la raideur de la falaise, la silhouette de Dugu Bo disparut dans la brume aqueuse en un clin d’œil.
’Essaie-t-il délibérément de me compliquer la tâche ?’ Les yeux de Tang San brillèrent de fierté, ’Si tu penses que quelque chose comme cela va me gêner, essaie encore.’
Une lumière violette apparut dans son dos, alors que les Huit Lances Arachnides apparaissaient à nouveau. Tang San ne sauta pas dans le vide comme Dugu Bo, mais fit plutôt descendre les deux lances les plus basses dans la crevasse et les enfonça dans la falaise. Tout de suite après, ses huit pattes d’araignée utilisèrent leur force alternativement pour amener Tang San rapidement en bas de la falaise, comme si elles étaient des chaussures sur un chemin plat.
Avec le tranchant et les propriétés de pattes d’araignée des Huit Lances Arachnides, celles-ci étaient capables d’ignorer la majorité des terrains. Un tel pan de montagne aurait bloqué la plupart des gens, mais il ne causait aucun problème aux Huit Lances Arachnides.
Pendant sa chute, Dugu Bo ne put s’empêcher d’être content de lui-même, ’gamin, je ne vais pas te porter, je tiens à voir comment tu vas descendre.’
Bien sûr, si Tang San avait vraiment sauté dans le vite, Dugu Bo n’allait pas le laisser se blesser. Avec sa force, rattraper Tang San était une bagatelle. Au fur et à mesure que Tang San révélait son sang froid et sa force, Dugu Bo était de plus en plus intéressé par cet enfant. De ce qu’il avait vu, Dugu Bo pensait qu’il était plus mature que les jeunes ordinaires et qu’il possédait un caractère spécial, un peu comme un stratège.
Après un long moment sans voir Tang San tomber, Dugu Bo ne savait pas pourquoi, mais il se sentait un peu déçu. Et au moment où il commençait à penser qu’il n’était qu’un enfant peureux, il découvrit une silhouette avançant à son rythme le long de la falaise. Avec sa vue, il pouvait naturellement voir clairement de qui il s’agissait.
Partie 2
« Cet Os Spirituel externe peut aussi être utiliser de la sorte ? »
Les yeux de Dugu Bo révélèrent de l’ébahissement, mais il ne dit rien, se contentant de regarder Tang San, dont les Huit Lances Arachnides sur son dos se déplaçaient rapidement, arriver un instant plus tard devant lui.
Avec l’Oeil du Démon Violet, la vision de Tang San n’était pas plus mauvaise que celle de Dugu Bo durant la nuit. Mais Tang San ne regardait pas Dugu Bo, il regardait le paysage du fond de la crevasse. Ce qu’il le stupéfia était que la source chaude dans la cavité n’était pas du tout comme il l’avait imaginé. Bien que celle-ci ne soit pas grande, elle était séparée en deux parties : le bassin ovale d’eau de la source chaude était divisé en une eau d’un blanc laiteux et une eau vermillonne. Encore plus bizarre était le fait que malgré que les deux eaux soient de le même bassin, elles restaient clairement séparées, ne cherchant jamais à gagner du terrain sur leur voisine et restant tout le temps de leur côté.
Cette brume montante s’élevait du centre de ces deux types d’eau de source chaude, montant jusqu’au sommet de la crevasse, où elle se dissipait.
« C’, C’est.. »
Alors que Tang San observait le paysage, il ne pouvait s’empêcher de trembler d’excitation. Il ne s’attendait pas à voir une vue si belle quelque part dans le monde. Et bien qu’il n’ait jamais vu quelque chose de semblable, il se souvenait d’une description de quelque chose de similaire.
Dans les Cent Variations d’Arme des Précieux Écrits Célestes Mystérieux, existait, en plus des chapitres sur les armes secrètes, un chapitre sur le poison. Se trouvait à l’intérieur une description de certaines médecines rares et toxines puissantes, ainsi que certains trésors divins. Mais à la fin de ce chapitre se trouvaient les descriptions précises de trois grands bols à trésors1.
Le mot « trésors » ne faisait cependant pas référence à de l’or ou des bijoux, mais plutôt à des herbes, ces bols étaient des environnements naturels. Les plantes ordinaires étaient totalement incapables de pousser dans ce genre d’endroit, car elles étaient incapables de s’adapter à leur atmosphère spéciale. Mais certains types de plante spéciale pouvaient tout de même être cultivés dans ces environnements. De plus, le temps de pousse de ces plantes était divisé par dix. Par exemple, si l’on plantait un Ganoderme luisant2 dans ce genre d’environnements pendant dix ans, il aurait l’effet d’un Ganoderme luisant de cent ans.
Les trois grands bols à trésors étaient riches en ressources, remplis de beauté et créatures de talent. Un endroit où l’influence spirituel des Cieux était concentrée. Et ce paysage n’était-il donc pas identique à celui d’un des trois grands bols à trésors décrits dans les Précieux Écrits Célestes Mystérieux ?
« Puits Yin Yang de Glace et de Feu ? Est-ce vraiment un Puits Yin Yang de Glace et de Feu ? »
Un Puits Yin Yang de Glace et de Feu faisait justement référence à ce genre de source chaude choisie par les Cieux. Deux puits en un, le yin et le yang se restreignant mutuellement. Dix millions d’années pouvaient ne pas suffire à former ce genre de précieux lieu !
Être capable de voir un des trois grands bols à trésors où la quintessence des Cieux était condensée, comment Tang San aurait-il pu ne pas être excité ? Il comprenait maintenant pourquoi ce vieux monstre pouvait survivre malgré son propre puissant poison et qu’il avait été capable d’atteindre le rang de Douluo Unique. Tout cela était inextricablement lié à ce Puits Yin Yang de Glace et de Feu.
Le Puits Yin Yang de Glace et de Feu n’existait pas seulement pour faire pousser des plantes. Il possédait aussi des effets particuliers sur le corps humain. Si des humains ou des animaux restaient dans ce Puits Yin Yang de Glace et de Feu, après un court moment, leur corps serait attaqué par deux types d’influence spirituelle Céleste particulièrement puissante. s’ils ne partaient pas assez vite, leur corps serait voué à exploser et mourir. Mais pour quelqu’un d’aussi toxique que Dugu Bo, cela représentait un énorme avantage. Chaleur extrême et froid extrême possédaient tous deux un effet restrictif sur les substances toxiques. Et un endroit béni des Cieux comme ce Puits Yin Yang de Glace et de Feu possédait un effet restrictif encore plus puissant. Sinon, il aurait été impossible pour tous ces types de plante rare de pousser ici en même temps.
Avec la répression du Puits Yin Yang de Glace et de Feu, Dugu Bo était capable d’empêcher les éruptions de son poison dans son corps. Les propriétés du Puits Yin Yang de Glace et de Feu protégeaient les plantes aux alentours et devinrent un facteur majeur de la survie de Dugu Bo.
« Puits Yin Yang de Glace et de Feu ? Qu’est-ce que tu racontes ? »
Dugu Bo jeta un regard suspicieux à Tang San.
Tang San se força à calmer l’excitation de son esprit et fit de son mieux pour cacher sa joie,
« Rien, je ne m’attendais juste pas à ce qu’il y ait un si bon endroit ici. Si je n’avais que trente pour-cents de chances de soigner ton poison. Avec ce Puits Yin Yang de Glace et de Feu, celles-ci ont maintenant atteint les cinquante pour-cents. »
« Comment ? Seulement cinquante pour-cents ? »
La voix de Dugu Bo révéla tout de suite un ton froid,
« Gamin, essaierais-tu de me tromper? »
Tang San dit froidement,
« Pourquoi aurais-je besoin de te tromper ? Tu as baigné dans ce nuage de poison excessif pendant tant d’années, avoir cinquante pour-cents de chances de te soigner est déjà le maximum. De plus, même si je ne peux pas te soigner, je devrais pouvoir faire disparaître la douleur. Quant à ta petite-fille, je suis sûr de pouvoir la soigner même sans ce Puits Yin Yang de Glace et de Feu. »
L’expression de Dugu Bo revint quelque peu à la normale en entendant cela et en pointant du doigt les alentours du Puits Yin Yang de Glace et de Feu, il dit :
« Toutes les plantes médicinales poussent ici. Tous types de poison et de tonique. Tu peux utiliser ce que tu veux, mais si tu oses détruire cet endroit, je ferais en sorte que tu ne souhaites que mourir. Je vais aussi augmenter un peu le temps que tu as. Si tu ne peux pas réussir mon test après-demain, ce jour sera ton dernier. Bien sûr, tu peux aussi essayer de t’enfuir. Mais laisse-moi te dire que nous sommes dans une Forêt Spirituel très connue et que mis à part cette montagne que les Bêtes Spirituelles n’osent pas entrer à cause de mon poison, toutes les Bêtes Spirituelles dehors ont au moins mille ans. Si tu fuis, elles vont te réduire en pièces et je n’aurais pas besoin de me salir les mains. »
Ayant dit cela, Dugu Bo sauta, le bout de ses orteils toucha la falaise et il escalada jusqu’en haut de la crevasse tel un oiseau géant. Une fois que sa silhouette eut disparu au loin, sa voix se fit à nouveau entendre en bas,
« Gamin, souviens-toi aussi de cela : ne t’approche pas de cette double source chaude. Même moi ne peut pas endurer cette chaleur brûlante et ce froid extrême pendant longtemps. Si tu la touches, tu meurs. »
Regardant la silhouette de Dugu Bo disparaître dans la brume, un sourire apparut peu à peu sur les lèvres de Tang San, ’Qu’est-ce que tu dis donc ? Je ne vais pas encore me suicider, comment pourrais-je accepter de me transformer en cendres dans le Puits Yin Yang de Glace et de Feu ’ Ce puits était peut-être bien l’endroit le plus chaud et le plus froid entre les Cieux et la Terre.
Dugu Bo étant parti, Tang San n’avait plus à retenir son excitation et alla rapidement jusqu’au bord du Puits Yin Yang de Glace et de Feu du côté de l’eau de source d’un rouge volcanique. Étrangement, la surface de cette source chaude ne laissait pas échapper de chaleur.
Tang San n’allait bien sûr pas se faire avoir, la température de ce liquide rouge était supérieure à celle de la lave. Sa curiosité le poussait à se baisser pour le toucher de la main, mais l’instant où le liquide rentrait en contact avec lui, il serait instantanément incinérer.
Respirant un grand coup, Tang San put sentir que les battements de son cœur s’accéléraient. C’était la première fois qu’il était incapable de contenir son excitation dans cette vie, seul la création du Lotus de Tang Furie du Bouda pouvait approcher de cette situation dans sa vie antérieur.
Concentrant son regard, il activa l’Oeil du Démon Violet.
Une lumière violette translucide et brillante se condensa dans ses yeux. Sous l’effet de la Technique Céleste Mystérieuse, tout devint clair à ses yeux. Même à l’intérieur de la vapeur, la lumière de la lune et des étoiles lui était suffisante pour qu’il voit parfaitement ses alentours.
Les environs du Puits Yin Yang de Glace et de Feu étaient recouverts de toutes sortes de plantes, toutes dans différentes poses et avec des expressions différentes, l’endroit ressemblait à un paradis botanique. Et toutes les plantes présentes ici étaient précieuses et hors du commun, un simple coup d’œil laissa Tang San stupéfait.
Non loin, près du bord de la source chaude d’un blanc laiteux, se trouvait un petit truc ressemblant à une petite larve. Tang San s’accroupit avec précaution et l’observa attentivement, avant d’être choqué peu de temps après.
« C’est, c’est un Vers à Soie des Neiges ? Une Larve des Neiges Herbe d’Été3 de la meilleur qualité, un Vers à Soie des Neiges ? »
Il le reconnut tout de suite et les battements de son cœur semblèrent s’accélérer à nouveau.
La Secte Tang était une secte reconnue mondialement pour ses poisons et leurs recherches sur les médicaments étaient particulièrement complètes, étant le résultat du travail de toute une vie de nombreux membres de la Secte Tang. En tant que disciple de la secte externe, bien que Tang San ne pouvait pas étudier l’essence de la secte interne, sa compréhension de tous types de médicaments était très profonde puisqu’il trempait régulièrement des armes secrètes mécaniques dans du poison. Que ce soit poisons ou antidotes, il était particulièrement cultivé dans les deux domaines. Sinon comment aurait-il reconnaître en un coup d’œil que Dugu Bo souffrait des effets secondaires de son poison ?
L’Herbe Larve était à elle seule un ingrédient de médicament de première qualité. Ce qui était appelé Larve des Neiges Herbe d’Été, Herbe Larve en abrégé, était en fait une sorte de champignon parasite poussant dans la larve. Ce champignon Herbe Larve vivait durant l’hiver dans le corps de la larve, la chrysalide ou imago de certains insectes lépidoptères — papillons et guêpes des montagnes, infectait leur corps et absorbait leurs nutriments. Le mycélium se répandant peu à peu au travers du corps de la larve, tandis que celle-ci se raidissait et mourrait. Puis au printemps et en été, les spores du champignon germaient dans la larve morte, poussant tel un bâton de myxobacteria hors de la tête de la larve. C’était comme ça qu’il avait obtenu son nom d’Herbe Larve.
Et Vers à Soie des Neiges était un autre nom pour cette Herbe Larve de première qualité. Ce genre d’Herbe Larve était blanche comme la cendre sur la surface avec des motifs en forme de cercle ; son corps en avait plus que huit, les quatre du centre étant les plus distincts. Pour observer sa qualité, il était nécessaire de la couper en deux. La surface à l’endroit de la coupure devait alors être assez lisse, blanche avec un peu de jaune ; le bâton de myxobacteria longiligne, brun foncé, presque la couleur d’une noix de coco, cylindrique et plus longue que la larve ; l’opposé gonflé de spores, avec un extérieur jaune et un intérieur blanc, le tout rond et gras, non seulement plus gros qu’une Herbe Larve normale, mais aussi beaucoup plus efficace.
Les Vers à Soie des Neiges devant Tang San étaient deux fois plus gros que ceux qu’il avait vu dans sa vie antérieur, la grappe atteignant un poids d’au moins plusieurs jins. Bien que les Vers à Soie des Neiges soient considérés comme des trésors divins, Tang San n’avait jamais entendu parler de l’existence de ces spécimens d’une telle qualité.
Tout de suite après, Tang San remarqua aussi une autre plante juste à côté des Vers à Soie des Neiges. La surface de cette chose était bronzée avec une croix jaune et rouge, une feuille unique à alternance phyllotaxique, la tige fine et courbe, les feuilles ovoïde-cordate, le bout ressemblant à un point et des petites fleurs jaune-vertes à point violets poussant sur les feuilles avec des rayures à répétition, le tout extrêmement bizarre
Partie 3
« C’est un lotus cinabre ? Ça peut grandir jusqu’à cette taille ? »
Contrairement à l’Herbe Larve, la nature du lotus cinabre se rapprochait du yin froid, son froid était très puissant. Capable de maîtriser la chaleur sèche, c’était également un ingrédient médical précieux, doté d’une efficacité surprenante pour soigner les poisons de type feu.
Que ce soit le vers à soie des neiges ou le lotus cinabre, tous deux étaient des choses rares et précieuses.
D’ordinaire, s’il avait vu ces deux herbes médicinales, Tang San aurait peut-être été immédiatement intéressé mais à ce moment, il était trop occupé à regarder autour de lui avec attention, car son regard avait très vite été attiré dans la direction d’une légère fragrance.
Celle-ci venait d’une grosse fleur d’un rose pâle, sans feuilles, et dont la tige faisait trois chi de long. Son énorme fleur faisait plus d’un chi de diamètre et chaque pétale semblait aussi translucide et étincelant que du cristal. La fleur rose pâle oscillait doucement avec la vapeur, poussant sur le bord, là où les eaux blanche et rouge se rencontraient. Tang San se trouvait à dix mètres, mais il pouvait tout de même percevoir cette délicate fragrance.
L’étamine était d’un pâle violet comme si un diamant violet avait été serti ici. Bien que la fragrance se propage loin, elle n’était pas capiteuse. Une douce et légère senteur comme le touché d’une jeune fille.
En voyant cette grande fleur rose, Tang San ne put que la fixer avec apathie. À cause de la distance, il n’avait pas immédiatement reconnu de quel type de fleur il s’agissait. Avançant inconsciemment de quelques pas pour arriver à côté, il inspira légèrement par le nez.
La fragrance était toujours douce, sans devenir entêtante en se rapprochant, restant toujours ce genre de soupçon légèrement sucré, pénétrant profondément dans le cœur. Quelle était cette chose qui pouvait calmer le trouble qui était né en Tang San à l’approche du Puits Yin Yang de Glace et de Feu ? Se sentant quelque peu perplexe, Tang San sentait vaguement que cette fleur n’était pas étrangère à son esprit, mais il ne parvenait pas à s’en rappeler sur le moment. La seule chose dont il était sûr était que cette fleur n’était pas un trésor divin, il s’agissait d’un véritable trésor immortel.
Tang San se retourna inconsciemment, pensant aller voir d’autres ingrédients médicinaux, mais alors qu’il se retournait, il vit une étrange scène.
Les environs étaient au départ totalement noirs mais à ce moment, ils étaient baignés de rose. Ce halo rose couvrait environ dix mètres de diamètres. La lumière était très légère mais avec la vision perçante de l’Œil du Démon Violet, Tang San détermina immédiatement que ses yeux ne lui jouaient pas des tours. Se retournant à nouveau, il découvrit que la source de cette lueur était le cœur de cette grosse fleur.
Les connections s’établirent instantanément dans sa tête et dans un éclair de compréhension divine, Tang San lâcha le nom de la fleur,
« Trésor immortel, Beauté de la Soie Aromatique. »
En effet, il s’agissait du trésor immortel, Beauté de la Soie Aromatique. Le cœur de Tang San se mit à trembler. Le vers à soie des neiges et le lotus cinabre étaient des choses qu’il avait déjà vues, même si la qualité avait été alors bien moindre que ceux-ci. Mais cette grosse fleur rose oscillant nonchalamment était un trésor rare qu’il n’avait jamais vu, un objet précieux décrit dans le dernier livre secret des Précieux Écrits Célestes Mystérieux.
Tang San était presque certain que cette Beauté de la Soie Aromatique était née du Puits Yin Yang de Glace et de Feu et non pas quelque chose que ce vieux fou avait transplanté ici.
La Beauté de la Soie Aromatique était le fléau de tout type de poison et était capable de neutraliser n’importe quel poison. Elle n’avait aucune vertu de détoxification en elle-même mais pouvait maîtriser les poisons. La légère lueur que voyait Tang San en cet instant était la portée dans laquelle elle pouvait combattre le poison.
La Beauté de la Soie Aromatique était discrète et élégante, mais dans son périmètre, aucun poison ne pouvait faire effet, la fragrance elle-même neutralisant tout type de poison.
Bien sûr, si quelqu’un était déjà empoisonné en arrivant à la portée de l’arôme, la Beauté de la Soie Aromatique n’aurait aucun effet. En d’autres termes, c’était une herbe médicinale avec la meilleure défense contre les poisons, mais qui n’avait aucune vertu de détoxification.
Tang San se sentit étourdi. Au départ, il pensait que ces trésors immortels n’étaient que des légendes. Il ne s’attendait pas à en voir ici. Avec cette Beauté de la Soie Aromatique, le poison de ce vieux fou de Dugu Bo n’était rien de plus qu’une blague.
En inspirant profondément, Tang San fit rapidement le tour du Puits Yin Yang de Glace et de Feu. Après un analyse grossière, il pouvait déjà identifier d’innombrables trésors. Il y avait même des trésors tels qu’un zoysia du dragon de neuvième niveau. Tang San pouvait voir au moins sept ou huit sortes d’herbes médicinales immortelles et les ingrédients médicinaux de la meilleur qualité étaient trop nombreux pour être comptés.
Parmi les herbes médicinales, bien que les poisons en représentent plus de la moitié, il y en avait tout de même de nombreuses ayant un effet bénéfique. Tout comme les deux eaux dans le Puits Yin Yang de Glace et de Feu, elles poussaient ici en rivales égales.
Après en avoir fait le tour un fois, le cœur de Tang San s’était déjà calmé. Si la personne présente avait été quelqu’un d’ignorant en matière d’herbes médicinales, peut-être serait-elle déjà en train de s’empiffrer de ces trésors divins. Mais Tang San était différent. Ayant vécu à la secte Tang, il était parfaitement au courant des effets des trésors divins et savait donc à quel point ils pouvaient être terrifiants. S’ils étaient utilisés de manière inappropriée, même des trésors immortels deviendraient dangereux pour les humains. Ces herbes médicinales de niveau divin étaient extrêmement puissantes médicalement parlant, mais si l’on en utilisait trop, il y aurait des effets secondaires irréversibles.
En pensant à cela, Tang San ne put s’empêcher d’admirer Dugu Bo secrètement. Il savait que même si Dugu Bo n’en savait pas autant que lui, il devait tout de même connaître beaucoup de choses sur les effets bénéfiques de ces herbes médicinales, mais s’était tout de même retenu de les consommer. Il était clair qu’il avait quand même étudié ces herbes.
Tang San s’assit en tailleur, se repassant en silence le contenu des livres secrets des Précieux Écrits Célestes Mystérieux. Tant d’années étaient passées sans qu’il ait besoin de ces connaissances, sa mémoire était un peu confuse. Il devait d’abord s’en souvenir parfaitement, car s’il faisait la moindre erreur sur les propriétés médicinales, il mourrait sans laisser de corps.
Le ciel s’éclaircit petit à petit. Alors que le soleil se levait à l’horizon, Tang San ouvrit les yeux.
Les jolis mots de Dugu Bo quant à la nuit supplémentaire qu’il laissait à Tang San n’était en fait que quelques heures. Lorsqu’il avait amené Tang San ici, il était déjà plus de minuit.
Avec l’apparition du soleil, la vapeur s’élevant du Puits Yin Yang de Glace et de Feu ne put se cacher de ses rayons et sembla devenir un dragon de brume, s’envolant en spirale.
À l’aube, Tang San pouvait naturellement voir les choses plus distinctement. Avec un léger sourire au coin des lèvres, il passa la main sur Vingt-Quatre Ponts Éclairés par la Lune, en sortant plusieurs dagues brillant d’une lueur froide. Faisant lentement face au Puits Yin Yang de Glace et de Feu, il s’approcha d’une plante médicinale du côté du yin froid de la source.
Durant ces deux heures de méditation, Tang San n’avait pas juste rassemblé ses connaissances sur les herbes médicinales, il avait également réfléchi à comment gérer la situation avec ses compétences actuelles. Après tout, Tang San ne pouvait être sûr de la fiabilité de Dugu Bo. Il fallait donc qu’il se laisse tout le temps une porte de sortie. Il avait donc profiter de sa méditation pour établir secrètement un plan.
Rapidement, Tang San s’arrêta devant une plante blanche. Il activait sa Technique Céleste Mystérieuse de toute ses forces, une brume blanche apparaissant à la surface de sa peau. Après avoir ouvert le méridien Pénétrant, la nature de sa Technique Céleste Mystérieuse avait quelque peu changée : non seulement son pouvoir spirituel avait augmenté mais il était aussi devenu plus pur.
Malgré la protection de la Technique Céleste Mystérieuse, Tang San tremblait sans pouvoir s’arrêter sous les assaut de l’air glacé.
Cette plante blanche était surmontée d’une large fleur octogonal dont les étamines au centre scintillaient comme des cristaux glacés, sans dégager aucun parfum. Mais elle se tenait au centre du côté yin froid de la source.
Sans hésiter, Tang San frappa avec la lame tout en esquivant, se retrouvant en un clin d’œil dix mètres en arrière.
Là où la lame avait tranché, la fleur octogonal tomba au milieu des plantes médicinales. Instantanément, un air froid se répandit, couvrant les plantes environnantes de givre.
Bien que cette herbe soit aussi un trésor immortel, elle n’était absolument pas bénéfique. Au contraire, il s’agissait d’un poison très rare. Tang San pensait que même une puissance comme Dugu Bo n’oserait pas en rester proche trop longtemps.
On l’appelait l’Herbe de Glace Octogonale Mystérieuse, une fleur étrangement froide capable de geler le cœur d’une personne jusqu’au centre. À ce moment, l’air froid dans un rayon de dix mètres autour de la plante était dangereux, pendant un moment, son poison froid attaquerait le cœur sans rien pour l’arrêter. Sans parler de la manger, même rester à côté conduirait à la ruine. Afin de la cueillir, il fallait utiliser des outils en cuivre.
Après avoir coupé l’Herbe de Glace Octogonale Mystérieuse, Tang San ne resta pas à côté et ne la ramassa pas mais se rendit prestement de l’autre côté du Puits Yin Yang de Glace et de Feu, au milieu du côté chaud yang de la source. Cette fois, sa cible était quelque chose ressemblant à un choux blanc, mais d’un rouge flamboyant.
Hésitant un moment, Tang San se tint à dix mètres de distance et leva les deux mains. La Technique Céleste Mystérieuse se condensa et ses mains devinrent d’un blanc de jade pur, activant les Mains de Jade Mystérieuses.
Pour pouvoir bouger plus vite, Tang San déploya les Huit Lances Arachnides de son dos. Les lances de trois mètres de long l’amenèrent en pratiquement un pas ou deux à côté de cette plante rouge flamboyant. Les Huit Lances Arachnides abaissèrent Tang San afin qu’il puisse atteindre la plante et il la déterra prestement en même temps que ses racines. Dès qu’il eut accompli ce geste apparemment simple, les Huit Lances Arachnides se mirent rapidement en mouvement, emportant Tang San à plus de dix mètres de distance.
Tang San ne put s’empêcher de sourire ironiquement en regardant ses paumes. La chair de ses paumes et de ses doigt était lacérée, la couleur de jade s’effaçant.
Les Mains de Jade Mystérieuses, les Mains de Jade Mystérieuses qui ne pouvaient être coupées, même par une lame, avaient été brûlées à ce point juste en déterrant une plante. Quelque chose comme ça aurait été presque inimaginable à la Secte Tang dans sa vie antérieure.
Contrairement à cette Herbe de Glace Octogonale Mystérieuse extrêmement froide, cette fois, Tang San avait choisi un trésor immortel extrêmement vénéneux avec un poison de feu de première qualité, l’Abricot Délicat du Brasier. Cette plante ne poussait que dans les chaleurs extrêmes, elle pouvait même pousser dans la lave et son effet était l’exacte opposé de l’Herbe de Glace Octogonale Mystérieuse.
Une lumière bleu-violette surgit autour de Tang San. Sous son contrôle, deux brins d’Herbe Bleu-argentée partirent en même temps, ayant précisément pour cible ces deux trésors immortels extrêmement vénéneux.
- Ces bols magiques en Chine sont l’équivalent de la Corne d’Abondance chez les Grecs
- Champignon chinois (灵芝)
- C’est une traduction littérale du Ophiocordyceps sinensis en français, la traduction littérale a plus de sens dans les paragraphes qui suivent. Pour les curieux: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ophiocordyceps_sinensis