L’été se termina et l’automne arriva. Déjà, Linley avait passé six mois à l’Institut Ernst.
À l’école, Linley était comme un homme assoiffé en plein désert, absorbant frénétiquement les bases fondamentales de la magie. Ses connaissances et sa force en magie du vent continuèrent de grandir grâce aux cours et aux conseils réguliers de Doehring Cowart.
Aujourd’hui, le ciel était clair et illuminé d’un doux soleil.
Les quatre frangins du dortoir 1987 venaient tout juste de finir de déjeuner. Ils portaient un ensemble de robes bleu-ciel, qui était l’uniforme de l’école.
Du fait de son entraînement physique constant, Linley, avec son corps d’athlète recouvert de la robe bleu-ciel, apparaissait encore plus envoûtant. Cela expliquait probablement pourquoi un si grand nombre de jeunes filles aimaient discuter avec Linley pendant les classes de magie du vent.
En ce moment, les quatre frangins marchaient tout en discutant tranquillement.
– Au fait, Linley, aujourd’hui, nous autres allons rejoindre la confrérie des nouveaux étudiants. Tu veux venir ? Demanda George.
George aimait beaucoup participer au bureau des étudiants et aux différentes confréries. Il était très fort pour dégoter les dernières informations en date et se faire par la même occasion de nouveaux amis. Bien qu’il ne soit arrivé que seulement six mois auparavant, parmi les premières années de l’Institut Ernst, George était déjà devenu une personne influente.
– Nope. La réponse de Linley était simple et directe.
– Haha, je savais que Linley n’y irait pas, s’esclaffa tout haut Reynolds.
Passant un bras autour des épaules de Linley, Yale soupira :
– Linley, mon gars, il n’y a pas besoin d’être aussi studieux dans tes études. Avec ton talent, même en ne faisant qu’un petit effort, dans trente ans, tu pourras être facilement un mage du sixième rang. Pourquoi dois-tu travailler aussi dur ? Tu devrais apprendre à te relaxer et à apprécier la vie comme elle est. Il y a plein de jolies filles qui seront à la confrérie, tu sais.
– Ouaip. Elles sont vraiment jolies. Reynolds ouvrit grands les yeux et acquiesça énergiquement.
Linley ne put que soupirer, impuissant.
Sous la houlette de Yale, ce jeune garçon innocent, Reynolds, commençait déjà à s’écarter du droit chemin.
– Yale, espèce de pervers, arrête de me tenter. Allez, c’est l’heure pour moi d’aller m’entraîner. Demain, c’est la fin du mois, j’irais traîner avec vous à ce moment-là, les gars, rigola Linley. Les deux derniers jours de chaque mois, Linley se laissait deux jours de repos.
Connaissant le tempérament de Linley, Yale, Reynolds et George n’insistèrent pas trop.
Linley s’en alla immédiatement, se dirigeant, silencieusement, mais rapidement vers les montagnes, derrière l’école. Il y avait des milliers d’étudiants à l’Institut Ernst, et il y avait aussi de nombreux mages qui recherchaient de nouveaux sorts ici. Ajouté à tous ces étudiants, il y avait de nombreux serviteurs et marchands. Bref, l’Institut Ernst était un endroit très peuplé.
Sur la route qui menait aux montagnes, de nombreux étudiants portant la blouse bleue pouvaient être aperçu.
– Rroar… Un sourd rugissement se fit entendre.
Linley tourna la tête pour regarder d’où ce son provenait, et ses yeux s’éclairèrent.
– Une créature magique !
Une crinière flamboyante, une lisse fourrure cyan, et quatre épaisses et puissantes pattes. Une paire d’yeux pleins de sauvagerie, de méchanceté et de froide violence. Ces griffes dorées faisaient trembler les cœurs des passants.
La créature magique : « Loup des Tempêtes ».
Une terrifiante créature magique qui bougeait aussi vite que le vent lui-même. La chose la plus terrifiante que quelqu’un puisse rencontrer dans une forêt remplie de créatures magiques était une meute de loup des tempêtes. Si tu les rencontrais, il n’y avait aucun moyen pour toi de t’échapper.
Un magnifique jeune homme aux cheveux noirs était assis sur le dos du loup des tempêtes. Le jeune homme contemplait avec plaisir les alentours, semblant très fier d’avoir une si belle créature magique.
– Ça doit être une créature magique du cinquième ou sixième rang, décida Linley.
À l’Institut Ernst, il y avait en effet un certain nombre de personnes qui possédaient des créatures magiques. À part les mages qui avaient été invité par l’Institut, quelques étudiants du cinquième ou sixième cycle étaient capables de s’acheter des parchemins de formation de lien d’âme et avaient du coup réussi à apprivoiser des créatures magiques pour leur servir de monture.
– C’est juste une créature magique. Pourquoi être aussi prétentieux ? Linley semblait assez dédaigneux face au jeune si fier de lui.
Après avoir quitté l’école, Linley entra dans les contreforts de la montagne.
La montagne derrière l’Institut Ernst était très, très large. De nombreuses, très nombreuses années auparavant, des créatures magiques vivaient sur cette montagne, mais les années passant, toutes les créatures magiques furent exterminées par les mages de l’Institut. À présent, seulement quelques bêtes normales vivaient toujours ici.
En arrivant sur la montagne, la vitesse de Linley augmenta d’un seul coup.
Il commença naturellement à utiliser le sort du vent « Supersonique », rendant son corps entier aussi léger qu’une feuille. Tel un feu follet, il continua son chemin en zigzaguant à travers la montagne. Après avoir couru sur quelques kilomètres, Linley atteignit sa destination voulue, un espace vide à côté d’un ruisseau.
– Couic couic, gazouilla Bébé.
Linley gloussa et dit :
– Tu veux sortir et aller jouer encore ? Bon, d’accord, mais ne t’en va pas trop loin. Linley avait complètement confiance en Bébé. Un an avait passé depuis qu’ils s’étaient rencontrés, et, bien que Bébé n’ait quasiment pas grandi depuis et faisait toujours une vingtaine de centimètres de long, sa vitesse avait radicalement augmenté.
– Un mage ? Peut-être qu’un guerrier du huitième rang serait capable d’attraper la petite Souris Fantôme, mais pour un mage, il faudrait qu’il soit au moins de niveau Saint. Linley connaissait pertinemment la faible force physique de la plupart de ses confrères mages.
La petite Souris Fantôme, Bébé, s’en alla en courant dans la forêt montagnarde.
– Papy Doehring, peux-tu sortir pour m’aider ? Demanda immédiatement Linley, par télépathie.
Un brouillard surgit, se transformant en Doehring Cowart. Ce dernier cligna des yeux, puis regarda Linley.
– Que se passe-t-il Linley ? Auparavant, n’ignorais-tu pas ce vieux bonhomme, et entrait directement en transe méditative ? Pourquoi m’appelles-tu maintenant ? Je faisais une de ces siestes, à l’instant, hmph. Tu viens de ruiner mes doux rêves.
Linley retroussa les lèvres.
Bien que papy Doehring soit un Archimage de niveau Saint, en apprenant à le connaître, Linley avait réalisé que malgré son air gentil et aimable à l’extérieur, au fond, c’était un quelqu’un qui aimait bien s’amuser à dire des bêtises.
– Papy Doehring, j’ai le sentiment d’avoir atteint le niveau d’un mage du second rang. Je voudrais avoir ton avis, dit finalement Linley.
– Un mage du second rang ?
Intrigué, le vieux sage fit quelques calculs.
– Humm, en effet, cela fait quasiment un an depuis que tu apprends avec moi. Bon, d’abord, réalise le sort d’introduction « Débris de Roche ». Fait vraiment de ton mieux, d’accord ?
« Débris de Roche » pouvait être considéré comme un sort graduel.
Il y avait un « Débris de Roche » pour le premier rang, mais aussi pour le niveau Saint ; seulement le nom était changé en « Descente des Météorites Célestes ». Naturellement, lorsque le pouvoir d’un mage terrestre augmentait, son pouvoir en utilisant « Rochers qui explosent » augmentait de même.
– Oui, papy Doehring.
Linley commença immédiatement à former silencieusement les mots qui composaient le sort. Ces mots avaient été mémorisés par Linley depuis bien longtemps, au point même où il pouvait les réciter sans même y penser. Alors que les mots du sort continuaient de s’égrainer, Linley pouvait sentir son esprit entier entrer dans un mode spécial.
La force magique terrestre dans sa poitrine commença à s’agiter, et l’essence élémentaire naturelle commença à se rassembler.
Soudain, la terre aux alentours commença à se fissurer et se craqueler.
Cinq morceaux de roche de la taille d’un crâne volèrent et commencèrent à tourner autour de la tête de Linley. Ces cinq morceaux de roche étaient tous couverts de points de lumière terrestre, et en même temps que les yeux de Linley se mirent à briller, il laissa échapper un profond cri. Les cinq rochers partirent rapidement au loin, créant un courant d’air sur leur passage.
*PAAF !*
Les cinq morceaux de roche couverts d’une lumière de terre s’écrasèrent contre un épais tronc d’arbre. L’arbre vacilla, mais son tronc ne se brisa pas. Finalement, les cinq morceaux de terre retombèrent sur le sol.
– Pas mal. Les yeux du vieil homme s’éclairèrent. Le fait que tu sois capable de contrôler cinq pierres en même temps avec une telle vitesse démontre que tu possèdes bien le pouvoir d’un mage du deuxième rang. Doehring Cowart était très satisfait de la performance de Linley.
Linley ne put s’empêcher de laisser apparaître un soupçon de sourire sur son visage.
Il venait juste de progresser d’un pas de plus vers son but.
Linley était incapable d’oublier les mots que son père lui avait dits, en partant :
– Si tu ne peux pas le ramener, même si je devais mourir, je ne te pardonnerais jamais ! Ces mots avaient percé le cœur de Linley comme une aiguille, et il s’en rappelait tous les jours.
Pour l’instant, Doehring Cowart gloussait joyeusement :
– Mais Linley, tu dois comprendre qu’un mage du second rang n’a pas vraiment d’importance. Selon notre système de rang, les mages du premier et second rang sont tous les deux considérés comme des mages de base. Les mages du troisième et quatrième rang sont considérés comme des mages de niveau moyen, et seulement à partir du cinquième et sixième rang, les mages sont considérés comme de haut niveau. Un mage du septième rang est appelé « mage confirmé », un mage du huitième rang est un « maître mage », et un mage du neuvième rang est un « archimage ». Ces rangs entre le septième et le neuvième sont les plus hauts. La route qu’il te reste à parcourir est encore longue, mon garçon.
– Je sais, acquiesça Linley.
– Bien, continue de t’entraîner comme ça. Et le vieil homme rentra une fois de plus dans l’anneau Panlong.
Linley se reprit et réprima son excitation. Il s’assit tranquillement une fois de plus, et entra en transe méditative. Les puissants deviennent fort un pas après l’autre, et après avoir accompli de nombreuses choses.
À environ trois kilomètres de Linley.
L’instructeur de Linley en magie du vent, le mage du sixième rang Trey, fronça les sourcils.
– Hmm, le sort terrestre, « Débris de Roche » ? D’après son pouvoir, cela doit être un mage du second rang. Un mage de base est venu dans les montagnes pour s’entraîner ? Je me demande qui ça peut bien être.
Juste avant, Trey avait utilisé le sort « Sonde du Vent », et avait senti le sort de magie de terre que Linley venait juste de lancer.
En suivant les vibrations, Trey avait été capable de déterminer le sort qui avait été lancé.
Trey continua curieusement dans cette direction. À son rang, son sort « Supersonique » était bien plus puissant que celui de Linley. Tel un brouillard ou un nuage passager, Trey traversa aisément et tranquillement la montagne.
En un clin d’œil, Trey était arrivé à deux cents mètres de Linley.
Se tenant à côté d’un arbre épais, Trey observa Linley de loin.
– C’est lui ?
Naturellement, Trey reconnu son propre étudiant.
– Ce gamin, Linley, ne parle jamais en classe. Même lorsqu’on expérimente des nouveaux sorts, les autres vont les essayer, mais lui se contente de se tenir à l’écart et d’observer, sans jamais montrer sa force. Il semblerait… que ce Linley soit déjà un mage du second rang. Si je me souviens bien, il fait partie de nos nouveaux étudiants de cette année en plus. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi talentueux.
Linley savait déjà comment lancer un sort, donc bien sûr, lorsque les professeurs disaient aux autres étudiants d’essayer, il se mettait à l’écart et observait.
En classe, les autres élèves avaient évidemment déjà tous remarqué le manège de Linley qui ne participait jamais aux activités de groupe, et cela n’avait fait que renforcer son côté mystérieux.
– Héhé, il semblerait que j’ai un génie parmi mes étudiants. Mhm. On dirait bien que cette année, je vais recevoir une récompense lorsque la compétition des premières années commencera. Un brillant sourire était visible sur le visage de Trey.
Linley, étant pour sa part, toujours en transe méditative ne sentit pas le professeur qui se trouvait à deux cents mètres de lui.