La plupart des étudiants de l’Institut Ernst restaient à l’académie pendant des dizaines d’années, donc habituellement, au moment de leur remise de diplôme, les colocataires d’une résidence étaient devenus des amis extrêmement proches. Bien que Yale, Reynolds, Linley et George soient tous plus mature que la plupart des enfants de leur âge, au fond, ils restaient des enfants.
Après avoir discuté pendant seulement un court moment, les quatre se sentirent déjà très proches.
– Les gars, allons passer la journée à découvrir le campus. Ce soir, je vous invite tous à dîner ! Haha, s’exclama d’un ton enthousiaste Yale en frappant sa poitrine.
– Ce gars a même une magycarte. Si on ne s’en sert pas, qui donc va le faire ? Ricana Reynolds.
George et Linley restaient tous deux des enfants, et se mirent immédiatement à sourire diaboliquement.
– Couic, couiiic ! À cet instant, la petite Souris Fantôme, ’Bébé’, sortit soudain sa tête des vêtements de Linley. Venant tout juste de se réveiller, la petite Souris Fantôme s’ennuyait, et avait donc décidé de pointer le bout de son museau dehors.
– Whoah, c’est quoi ça ? Reynolds fut si surpris, qu’il en bondit de peur.
– Bébé, tu viens de te réveiller ? Gloussa Linley en caressant la petite tête de Bébé. Ce dernier ferma les yeux de contentement, puis les rouvrit pour observer Reynolds, Yale, et George. Son petit nez fit un léger bruit trois fois de suite, comme s’il les contemplait avec dédain.
– Une créature magique, c’est une créature magique ! J’en ai vu dans des livres, s’écria soudain Yale.
– Linley, tu possèdes un compagnon magique ? Reynolds et George étaient aussi choqués l’un que l’autre.
Ils étaient tous des enfants. Comment l’un d’entre eux pouvait réussir à soumettre une créature magique ?
– Bébé est juste un bébé créature magique. Je lui ai juste donné un peu de nourriture, ce qui a fait qu’il m’aime bien. Et donc nous avons créé un contrat de lien d’âme ensemble, expliqua en riant Linley.
– Par les cieux, c’est une créature magique ! Linley, tu es vraiment formidable. J’ai toujours rêvé d’en avoir une, depuis tout petit. Yale fixait Bébé, les yeux brillants. Même si j’ai accès à des parchemins de formation de lien d’âme, je n’ai pas les compétences pour forcer une créature magique à se soumettre à moi, dit Yale d’une voix dépressive.
– Tu n’es pas capable de maîtriser une créature magique ? Même pas un enfant ? Se moqua Linley.
Yale secoua la tête :
– Je ne suis même pas encore un mage du premier rang. Avec ma force, peut-être que je pourrais avoir une créature magique du premier ou du second rang, mais qu’est-ce que je ferais avec une bestiole aussi faible ? Et les enfants des créatures magiques du septième ou huitième rang sont extrêmement difficiles à obtenir. En plus, les enfants de ces bêtes sont plus puissants que moi, même bébé.
Linley l’approuva silencieusement.
La petite Souris Fantôme, « Bébé », était actuellement aussi forte qu’une créature magique du cinquième rang. Il était bien plus fort que Linley. Mais après avoir été avec Bébé pendant six mois, il avait remarqué que Bébé ne grandissait pas du tout. Cela avait rendu Linley et Doehring Cowart très confus.
– Linley, cette petite Souris Fantôme s’appelle Bébé ? Tu peux demander à Bébé s’il accepte que je le caresse ? Le regard de Reynolds restait bloqué sur la petite Souris Fantôme.
– Bébé ?
Linley demanda immédiatement à Bébé au travers de leur lien d’âme.
– Non, pas question. Bébé pouvait aussi exprimer quelques simples intentions à Linley par leur lien d’âme. En même temps, Bébé sortit les griffes vers Reynolds.
– Couic couiic ! Couina-il fortement, clairement en colère.
Reynolds ne put s’empêcher de pincer les lèvres de déception.
– Reynolds, je vais te dire un secret. Bébé adore la viande cuite. Si plus tard, tu lui apportes quelques canards ou poulets rôtis, je pense qu’il ne sera plus très hostile envers toi, expliqua Linley en riant aux éclats en voyant les yeux de Reynolds se mettre à briller.
– Ça peut se faire !
Reynolds fronça soudain les sourcils en se tournant vers Yale.
– Yale, si, à l’avenir, je n’ai plus d’argent, prête-en-moi un peu. Lorsque papy Lomu viendra, je te rembourserais.
– Pas de soucis, répondit Yale, magnanime.
– Je parie que personne n’a encore eu la chance de vraiment visiter le campus, pas vrai ? Ça vous tente une petite balade pour se repérer un peu ? Sourit George en demandant aux trois autres.
Des quatre frangins, George était le plus avenant et le plus réfléchi du lot. Reynolds était le plus enfantin. Yale… était le play-boy du groupe. Tandis que Linley, aux yeux des trois autres, il était le plus mystérieux.
Mage double-éléments, affinité exceptionnelle, et un compagnon magique.
Il était vraiment mystérieux.
L’ancien Institut Ernst était rempli de bâtiments qui existaient depuis des millénaires. Devant certains d’entre eux, il y avait même quelques pancartes explicatives.
Le plus jeune d’entre eux avait huit ans, le plus vieux, dix. Les enfants contemplèrent avec adoration chacun des noms connus, avec une attention tout particulière sur les histoires des combattants de niveau Saint, qui faisaient s’emballer leurs jeunes cœurs d’enfants.
Mais une voix, juste à côté de l’oreille de Linley ne s’arrêtait pas de commenter en grommelant :
– Rien de plus que quelques jeunes qui ont accomplis une ou deux choses dans leurs vies. Ce gars se vante vraiment après avoir tué seulement un Ours Noir aux Tatouages Violets ? Un combattant de niveau Saint qui ne peut vaincre que des créatures de niveau neuf, et pas des créatures de niveau Saint ne peut être appelé qu’un enfant parmi les personnes de niveau Saint.
Les nombreux diplômés réputés de l’Institut Ernst n’étaient, selon le vieux sage, que des personnes sans intérêts, pas dignes d’être admirés.
….
Les quatre frangins du dortoir 1987, ainsi que la petite Souris Fantôme, se promenaient dans tout le campus, pour se familiariser avec les emplacements des différents lieux. Cette même nuit, les quatre s’en allèrent dans un hôtel somptueusement décoré, à côté de la zone résidentielle, et fêtèrent leur rencontre. Mais bien sûr, tout ce qu’ils burent fut du jus de fruit.
Le jour suivant. Le 9 février. Le premier jour d’école.
Il n’y avait pas de classes ce jour-ci ; elles ne démarreraient que le 10 février. Le 9 février était supposé être utilisé pour aller écouter les exhortations du corps enseignant à travailler dur. Le groupe d’enfants de six à douze ans remplissait l’amphithéâtre. Ils ne savaient pas exactement qui étaient les personnes qui parlaient, donc la plupart des enfants rêvassaient. Lorsque la cérémonie se conclut, ils étaient tous heureux de s’en aller.
Après dîner, les quatre frangins du dortoir 1987 étaient assis sur les chaises de leur résidence et discutaient de leurs classes.
– C’est si simple ici. Seulement un cours par jour. Oh, Linley est un double-éléments, donc il en a deux, soupira Yale. Mais l’Institut Ernst est vraiment tranquille. Si tu veux aller en cours, tu peux. Mais si tu ne veux pas y aller, tu peux aussi.
George sourit gentiment :
– Yale, ne deviens pas trop complaisant. Même si c’est vrai qu’il n’y a pas d’exigences formelles pour les étudiants, il n’empêche que chaque année, il y a un test de tes capacités. Et c’est seulement si tu as avancé d’un rang en pouvoir que tu peux passer au niveau supérieur d’étude. Si tu ne travailles pas assez, tu comptes rester là pour un siècle ? En plus, l’Institut a une règle comme quoi, si on ne devient pas un mage de niveau six en soixante ans, on est expulsé, sans exception.
Lisant les différentes règles de l’Institut écrites sur la plaquette introductive, Linley acquiesça silencieusement.
Bien que l’école ait une supervision assez laxiste, permettant à ceux qui ne veulent pas étudier de le faire, une fois ces soixante ans révolus, s’ils n’étaient toujours pas devenus des mages de niveau six, ils étaient directement expulsés.
– Expulsé ? Si j’étais vraiment expulsé, mon père me tuerait probablement. L’expulsion de l’Institut Ernst engendrerait une réputation et une humiliation absolument insoutenable.
Personne n’avait envie de connaître cela. Après tout, pour avoir été accepté ici, cela signifiait bien qu’ils étaient tous des personnes talentueuses.
– Les cours démarrent demain. Je me demande comment sont les professeurs. S’ils ne sont pas aussi bons que mon papy Lomu, je serais venu pour rien, marmonna Reynolds.
– Reynolds, ton papy Lomu est un mage ? Demanda Linley, quelque peu surpris.
– Bien sûr. Durant toute la route entre l’Empire O’Brien et l’Institut, papy Lomu a déjà commencé à m’apprendre la magie, répondit fièrement Reynolds.
En discutant ensemble, Linley et les trois autres, se sentaient tous très excités.
– Le cours sur l’élément terrestre n’est pas si important. En termes de compréhension de l’élément terrestre, comment un professeur pourrait-il se comparer à papy Doehring ? Le cours le plus important est celui du vent. Je me demande bien à quoi ressemble la magie du vent ?
Le jour avait déjà commencé à s’assombrir, mais le son des rires et des discussions continuait de résonner à l’extérieur du dortoir 1987.