« Mais qui es-tu, putain… »
Palkor avait les yeux écarquillés d’horreur et recula de quelques pas, voulant s’éloigner de la folie qui s’exprimait dans les yeux de Marlon, de ce sourire dément qui semblait prendre plaisir à répandre la mort.
Il baissa le regard vers les deux têtes décapitées de Najri et Talron, retenant un haut-le-cœur en voyant les yeux révulsés et la flaque de sang quasiment absorbée par le sol terreux du biome tropical.
Comment avait-il pu ? Certes, ils avaient tenté de les tuer, mais ils restaient tout de même des Forgecielois. Plus qu’une loi, c’était un tabou culturel d’exécuter l’un des leurs. Depuis la création de la cité, cela avait dû arriver une dizaine de fois, tout au plus.
Tuer un des leurs, c’était commettre le péché ultime, c’était renier son appartenance, cracher au visage de tout ce qu’il était.
La tête de Palkor se mit à tourner, son cœur battant dans sa poitrine à tout rompre, et il sentit le sang monter dans son cerveau sous l’effet d’une attaque de panique qui vint l’envahir brutalement, embrumant ses pensées, son instinct lui criant de s’enfuir alors que Marlon le regardait toujours avec ce sourire fou.
« Ils étaient neutralisés. Tu aurais pu les épargner, les emprisonner. Ils n’avaient pas besoin de mourir ! Tu n’avais pas le droit de les décapiter ! Je…je…je dois remonter ! Je dois raconter ça à Père, il doit savoir ce que nous avons fait ! »
Ses poumons le brûlaient, l’air ne parvenait plus à son cerveau, et il sentit la panique s’agrandir encore dans son être. Il porta les mains à sa poitrine, certain que son cœur était sur le point de s’arrêter.
Lui aussi était responsable. Lui aussi s’était battu contre eux. Peut-être aurait-il pu trouver une autre solution. Mais il avait préféré utiliser une Sangsue Tabou, il avait préféré expérimenter. Il méritait aussi d’être puni, de payer pour ses crimes.
« Il faut…il faut qu’on leur raconte tout. Ils comprendront, on…on…on a fait ce qu’on pouvait…POURQUOI TU LES AS TUES, REVENGE ? »
« Gamin, il faut que tu interviennes. Il panique. »
Alors Marlon fit ce qu’il pensait être le plus efficace, pris dans son engrenage de violence et de folie, encore absorbé par les délices de l’exécution qu’il venait de prodiguer à ces raclures. Les voix s’étaient tues, mais il ressentait toujours cette soif de violence et de massacre, il la sentait grignoter sa conscience pour prendre sa place.
S’avançant vers l’Apprenti qui trébucha en arrière et tomba sur son postérieur, le runiste porta un coup de pommeau à la mâchoire de son ami. Le craquement qui retentit la partagea. Une partie de lui s’horrifia de ce qu’il venait de faire à l’une des rares personnes qu’il tenait en estime. L’autre partie se réjouit de le voir saigner, la peau ouverte à l’endroit de l’impact versant un filet de sang sur le sol forestier déjà imbibé du fluide vital.
Il leva ensuite son épée et en posa la pointe contre la gorge de Palkor, appuyant suffisamment pour qu’une goutte de sang apparaisse sous la pression et coule long du cou du Forgecielois.
« Je les ai exécutés, je peux très bien en faire de même avec toi, Palkor. Tu ne diras rien, ni à ton père, ni à qui que ce soit. La seule conséquence que cela aurait serait de te faire exiler et moi de me faire tuer. Alors… »
La partie consciente de Marlon s’horrifia alors que sa main appuyait un peu plus et que la lame de son épée s’enfonça un peu plus dans la chair de son ami. Même Loki crut bon de mettre en garde le jeune homme, ayant compris qu’il n’était peut-être plus tout à fait lui-même.
« Si tu vas plus loin, gamin, tu vas le regretter. Tu apprécies ce type, tu le sais très bien. Alors retiens-toi ! Tu as déjà tué tes agresseurs, il n’en fait pas partie ! »
Il voulait trancher la gorge de Palkor. Il le voulait vraiment. Il se régalerait de voir le sang jaillir de son cou et la vie quitter son regard effrayé. Il ressentirait un tel plaisi…
Le runiste secoua la tête, sa raison revenant partiellement à lui alors qu’il se rendait compte de ce qu’il était sur le point de faire.
Cela ne fut cependant pas suffisant pour qu’il retire la lame de la nuque de Palkor.
« Palkor, il ne faut pas…tu ne dois pas…révéler ce qui s’est passé ici. Tu…tu ne dois pas….HAAAAAAAAA »
Marlon, se battant avec lui-même, lâcha la lame qui tomba sur le sol et s’attrapa la tête, une violente douleur menaçant de déchirer son esprit alors que les deux facettes de sa personnalité entrèrent en contact brutal.
Palkor, sidéré par ce qu’il voyait, ne bougea pas d’un pouce. Alors que Marlon tombait à genoux en criant de douleur, il ne put s’empêcher une question, tout en commençant à activer une de ses Sangsues offensives pour remédier à la menace immédiate que représentait le runiste.
« Mais qu’est-ce que c’est ce bordel ?!? »
Le mana commença à s’accumuler autour du Forgeur, une aura rouge menaçante que Loki ne manqua pas de remarquer. Marlon était bien trop occupé à gérer sa douleur et son schisme psychique pour remarquer ce qui se passait.
L’IA dut alors prendre une décision. Restant partisan de la logique et de la balance risque/bénéfice, il pesa en quelques millisecondes le pour et le contre de ce qu’il s’apprêtait à faire, tout cela alors que l’énergie continuait à s’accumuler autour du Forgeur et que son regard se faisait plus déterminé, plus dur, fixé sur Marlon qui hurlait toujours de douleur.
Ils avaient énormément de chances que tous les Achaiens de la jungle aient été chassés par la démonstration de force pure quelques minutes auparavant, sinon ils se seraient fait assaillir et tuer en à peine quelques secondes.
Sa réflexion achevée, Loki hocha métaphoriquement la tête, et mis en marche le plan qu’il venait de concevoir.
Sa voix s’éleva dans l’air, provenant de nulle part, mécanique et puissante, stupéfiant le jeune Apprenti qui cessa instantanément de canaliser du mana dans son artefact.
« Palkor, si tu veux absolument savoir ce qui se passe, tu le peux. Mais tu devras jurer sur ta vie que tu ne révéleras rien de tout cela à quiconque… »
Marlon, entendant d’une oreille la phrase de Loki résonner dans la jungle, se redressa subitement, toute douleur disparut alors que le conflit intérieur qu’il vivait n’avait plus lieu d’être. Pas après ce que venait de dire l’IA.
« Loki, tu veux vraiment… »
« Tu es totalement incapable de te contrôler Marlon ! Ton esprit se déchire de plus en plus jour après jour… Et si pour remédier à cela, du moins pour un temps, on doit expliquer ce qui se passe réellement à Palkor, sous condition qu’il garde le secret bien sûr, alors soit. Ce n’est pas ce que tu voulais, au fond ?! »
Marlon se figea, comprenant les implications de que disait Loki.
Dans son esprit résonnaient toujours des voix qui hurlaient de dépit, la douleur ayant disparue alors qu’elles allaient gagner le contrôle du jeune homme. Il reconnut celle de sa mère, suintante de mépris et de promesses sanglantes.
« Chéri, venge-moi aussi, tue tous ces gens. Je veux me baigner dans leur sang et goûter leur chair…venge-moi, Marlon »
Il y avait également celle de son alter ego celui qui avait pris le contrôle de son corps à Delia, qui lui susurrait des fantasmes de puissance et de domination.
« Je t’aiderais à tous les écraser. Laisse-moi le contrôle, laisse-moi faire ! Nous sommes les plus forts, ils ne valent rien comparé à nous… »
Puis une dernière résonnait en fond, comme provenant du bord d’un abysse insondable, des profondeurs d’un enfer insoupçonné. Elle était rauque et graveleuse, lourde et gutturale à la fois. Elle résonnait, vibrait et s’étendait dans l’âme du jeune homme, menaçant de détruire sa raison pour le laisser assouvir ses plus sombres instincts.
« MO..RRR..TTTT…DESO…LAAA…TIOOON…SHAAAL’KIIIIIRAN… »
Il réussit avec peine à se détacher de cette contemplation passive de ses voix intérieures pour se concentrer sur ce qui l’entourait. Aussitôt qu’il le fit, ce fut comme si on le plongeait dans un bain d’eau glacé et que sa conscience se réveillait, sortie du plus sombre des cauchemars.
Il prit une grande inspiration, stupéfait par ce qui venait de se passer en lui, et une fois certain que ces voix s’étaient tues, il reporta son attention sur ce qui l’entourait.
Palkor, lui, cherchait toujours l’origine de la voix désincarnée, mais ne cherchait plus à attaquer Marlon, qui semblait avoir récupéré ses esprits et dont la lueur de folie dans le regard avait totalement disparue en un simple claquement de doigts.
L’apprenti mit quelques secondes à évaluer la situation, à essayer de comprendre ce qu’il se passait. La peur reflua, son cœur se stabilisa, et surtout sa curiosité naturelle revint au galop.
« Qu’est-ce…de quoi vous parlez ? Et vous êtes qui ? Montrez-vous ! »
Marlon se passa la main sur le visage, soupirant à la fois de soulagement et d’angoisse devant ce qui s’annonçait.
« Loki, tu es sûr que tu es d’accord ? »
« Dans le pire des cas, gamin, tu n’auras qu’à lui couper la tête comme tu l’as fait aux autres, hahaha. Non, sérieusement, je pense qu’on n’a plus le choix. Sois-tu lui racontes, soit il te balances à son père et on ne peut pas laisser cela arriver. Et je ne veux pas que tu mettes ton esprit encore plus en danger, il est suffisamment abîmé comme cela. »
Marlon hocha la tête, pleinement conscient que Loki avait raison. Les voix étaient de plus en plus nombreuses, et la dernière…le terrifiait. Sans savoir pourquoi, il pressentait qu’elle pouvait éradiquer complètement ce qu’il était, et rien que cette pensée lui donnait des sueurs froides.
« Ok, on va tenter le coup alors… »
Marlon se tourna vers Palkor, excité malgré lui par le fait de pouvoir enfin livrer la vérité sur qui il était et ce qu’il faisait dans ce monde, ce qui le tourmentait et celui qui l’aidait depuis le début.
« Palkor, je…déjà je suis désolé. La voix que tu entends est celle de Loki, un familier un peu particulier. Avant que je commence, je veux juste que tu me promettes une chose, c’est de ne rien dire. Je te connais, et je peux t’assurer que ça en vaut la peine… »
L’apprenti regarda Marlon, puis jeta un coup d’œil autour de lui, pour essayer d’identifier le familier dont la voix avait résonné autour de lui, mais il n’y parvint pas. Puis son regard revint se poser sur Marlon.
« Et qui me dit que ce n’est pas juste une ruse pour que je me tienne tranquille pendant que tu m’achèves. »
Marlon soupira, d’exaspération cette fois-ci, et il se pinça le nez, se disant que de toute manière rien de ce qu’il avait à dire ne serait chose facile à accepter.
« Ecoute, je suis désolé, je te l’ai déjà dit. Je ne…contrôle pas pleinement mon esprit, comme l’a dit Loki, et des fois…je me laisse emporter… »
« Te laisser emporter ? TE LAISSER EMPORTER ? TU AS FAILLI M’EGORGER, ESPECE DE… »
Palkor s’interrompit, le visage rouge de colère, et il prit plusieurs longues inspirations durant lesquelles Marlon ne dit rien, regard en biais vers le Forgeur, mains sur la nuque à cause de cette culpabilité qu’il ressentait à son égard. Quand il eut fini de se calmer, l’Apprenti demanda, sur un ton bien plus calme et froid :
« Imaginons, et je dis bien, imaginons, que je sois d’accord pour écouter ton histoire. Peux-tu me promettre que Forgeciel n’en pâtira pas ? Que tu n’es pas un envoyé de l’Empire, pour ce que j’en sais ? »
« Palkor, on va la faire simple. Promets que tu ne diras rien. On ne te coupe pas la tête. Tu apprends des choses que presque personne sur cette planète et dans cette dimension ne sait. C’est un bon deal. Parole d’IA. »
Quelques secondes s’écoulèrent dans le silence le plus total, si ce n’était celui des animaux de la jungle criant et jacassant.
« Ok…je vous écoute. Mais je ne vous promets rien avant d’avoir entendu votre histoire… »
Le runiste prit une grande inspiration, priant silencieusement pour que tout se déroule bien, puis il se lança.
Il commença par la mort de sa mère, puis enchaîna avec sa désincorporation, son séjour court quoiqu’intense dans le monde virtuel, et sa rencontre avec Loki.
Une fois lancé, il ne put plus s’arrêter et continua sur sa lancée en reprenant à peine son souffle entre les divers épisodes de son aventure sur Gaïa.
Son arrivée à Akranio, sa rencontre avec Devros, son séjour mouvementé à Takpes, ainsi que la naissance de ce qu’il allait identifier plus tard comme sa folie meurtrière, cette soif de sang insatiable.
Cela lui prit une bonne heure pour tout raconter, et quand il eut enfin terminé, sa gorge était sèche, mais un poids avait été enlevé de sa poitrine. Il n’avait jusque là pas eu conscience que garder cette histoire pour lui pesait si lourd sur son esprit, et la raconter lui fit un bien fou.
« Maintenant, c’est le moment de vérité, gamin »
Cette phrase de l’IA n’avait pas été entendue par Palkor, et lorsque le runiste regarda son ami, il ne put s’empêcher de ressentir une bouffée d’angoisse alors que le Forgeur regardait dans le vide, sans rien dire, amorphe.
Une bouffée de résignation s’empara du jeune homme, et il ressentit une tristesse écrasante alors qu’il portait la main à son épée, prêt à faire ce qu’il fallait pour sauver sa vie.
« L’Imperator est similaire a notre Empereur ? »
Le geste de Marlon s’interrompit et il souffla de soulagement. Le regard de Palkor restait vide, mais au moins il demandait des explications.
« Presque, mais il contrôle bien plus de planètes et de… »
« Comment faîtes-vous pour vous déplacer entre les planètes sans magie ?! »
« Et bien, nous utilisons des fusées, comme des vaisseaux utilisant un… »
« Combien de planètes ? Depuis quand existe votre civilisation ? Vous n’avez vraiment pas de mages ? Comment avez-vous créé des Intelligences Artificielles ? Vous êtes vraiment sûr de… »
« Hahaha, celle-là je te la laisse, gamin. Je pense que la promesse de se tire ne sera pas un problème ! »
Loki avait parlé à voix haute, et Palkor hocha la tête avec ardeur, une lueur brûlante faisant briller son regard qui se voulait presque fiévreux à cause de la curiosité engendrée par ce qu’il venait d’apprendre.
« Aucun souci. J’emporterais ce secret dans ma tombe ! Un univers parallèle ! C’est juste incroyable ! J’ai tellement de questions que l’on pourrait y passer le mois ! »
Le mois ne fut pas utilisé, mais deux heures supplémentaires furent nécessaires pour étancher une partie de la curiosité de Palkor. Le jeune homme avait complètement pardonné à Marlon la mort de Najri et Talron, comprenant les enjeux auxquels était confronté Marlon.
« Par contre, excuse-moi, Re…Marlon, ça fait bizarre d’utiliser ton vrai nom, mais devenir Empereur ? Vraiment ? »
Le runiste haussa les épaules, un sourire moqueur sur le visage, toute tension ayant quitté la discussion entre les deux jeunes gens.
« Je préfère que tu m’appelles Revenge. Après tout, c’est bien pour cela que je suis ici. Ils m’ont tout pris, ils ont fait que je suis devenu cet être brisé assoiffé de sang, ils ont tué Marlon il y a des mois déja. Tout cela m’a reforgé, m’a donné un but. Celui de les faire payer, de les voir souffrir…et je n’y peux rien, c’est ce à quoi je me suis engagé. Devenir Empereur pour saisir le pouvoir… »
« Et n’oublies pas qu’il a quelques atouts dans sa manche… »
Palkor sursauta lorsqu’il entendit la voix de Loki résonner, mais il se reprit rapidement.
« Revenge ça restera, alors. Après tout ce que tu as vécu, ça m’étonne que tu sois encore relativement toi-même…j’aurais été brisé…mais changeons de sujet : avant de penser à devenir Empereur, il faudrait déjà réussir à se sortir vivants et en un seul morceau du piège que nous a tendu Maleterre. Parce que ne croyez pas que la disparition de ces trois-là va passer inaperçue. Il saura que c’est nous, et il trouvera un moyen de nous le mettre sur le dos. Et quelle que soit la raison… »
Marlon eut un sourire carnassier, et Palkor ne put s’empêcher de ressentir un certain malaise à la vue de cette facette-là de son ami, mais il ne dit rien et se contenta d’écouter la réponse du runiste.
« Et si nous prenions les devants ? Allons voir ton père avec les Sangsues du trio, expliquons-lui ce qu’il s’est passé, ainsi que le plan de Maleterre. Il doit avoir assez d’influence pour contrer l’Enseignant et Esclan, non ? »
Palkor réfléchit pendant quelques secondes, les sourcils froncés, avant d’acquiescer lentement.
« Peut-être bien, mais il va falloir qu’on fasse ça proprement et surtout qu’on ne se fasse pas remarquer avant d’avoir vu mon père. En attendant, on peut continuer de récolter des ressources et en remonter le plus possible. Ça ne fera pas de mal de montrer qu’on s’est investis pour le bien-être de la cité. Et on pourra tester le masque à gaz que j’ai emmené en remontant. S’il fonctionne, beaucoup de nos soucis disparaitront comme par magie… »
Ils discutèrent encore un long moment de leur plan pour mettre à mal Maleterre et Esclan, et finirent par se remettre en route pour récolter le plus de ressources possibles. Grâce à l’Anneau de Stockage, ils allaient pouvoir faire une razzia et remplir leur objectif bien plus facilement.
Ce n’est que bien plus tard, des heures après, que Palkor interpella Marlon.
« Hé, je voulais te demander…pour ton problème de…folie…tu n’as pas été consulté un Mage de l’Esprit ? Tu sais que c’est risqué de laisse traîner ça ? »
Marlon releva la tête alors qu’il était en train de récolter des plantes arrachées grâce à son sort [Vague Terrestre], intrigué.
« Comment ça ? Risqué ? »
« Ca fait des années, mais il y a eu des cas similaires qui ont été recensés dans les archives. La folie sur Gaïa est toujours semblable. Elle commence par des symptômes différents. Des voix, des hallucinations, des dépressions aigues, et j’en passe. Mais elles ont un point commun. Si on les laisse se développer, la magie imprègne la personne concernée et la transforme. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais le peu qui ne se sont pas faits soignés ont fini horriblement mal. Ils ont massacré des villages, ou mutilés leur propre corps, ou encore dévoré des enf… »
Marlon, se rappelant parfaitement la voix graveleuse qu’il venait d’entendre, leva les mains en l’air et interrompit Palkor au milieu de sa phrase.
« C’est bon, c’est bon ! J’ai compris ! Et d’’après ce que je sais déjà, le seul moyen de soigner ce genre de maladie, c’est de trouver un Mage de l’Esprit, c’est ça ? »
Palkor se contenta de hocher la tête, sans rien ajouter de plus.
« Et bien gamin, ça confirme que la prochaine étape de notre voyage sera l’île Onirique… »