Néo-Life
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Chapitre 28 – Compétences et Système
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Avant de laisser Loki s’épancher sur ses nouvelles capacités et l’impact que cela aurait sur l’aventure du jeune homme, Marlon tint à se rendre d’abord à l’auberge. Il pourrait ainsi se restaurer et surtout organiser toutes ses nouvelles acquisitions.

Les rues vides lui permirent d’évoluer à travers la capitale sans ressentir de pression sur son esprit qui ne semblait plus être un grand fan des bains de foules depuis sa quête dans la forêt de Cronande.

Quelques groupes de personnes trainaient dans les ruelles assombries, de temps en temps un cri de joie retentissait et faisait sursauter le jeune homme qui mit quand même beaucoup de temps à se rendre dans le quartier résidentiel. Il aurait pu trouver une auberge près des guildes, mais elles étaient horriblement chères, et il ne lui restait qu’un Amecareth d’or à dépenser, toute sa fortune dilapidée dans son nouvel équipement et le transfert de Loki.

« C’est incroyable…je peux voir le flux de mana autour de nous, en comprendre les interactions comme je comprenais un code de programmation sur Terre. Les vecteurs, les variables et les constantes sont tous… »

L’IA n’avait pas arrêtée de parler comme cela depuis qu’ils avaient quittés la boutique de Kelnos, et Marlon préférait l’ignorer, même s’il comprenait que son monologue était important.

Après tout, comprendre le mana voulait dire comprendre ce monde, qui tournait autour de l’utilisation de cette ressource. Mais la fatigue avait rattrapé Marlon, et il aurait besoin de plusieurs nuits dans un véritable lit pour rattraper tout le sommeil qu’il avait loupé lors de son excursion.

Selon ses calculs, il pourrait tenir deux à trois bonnes semaines avec la pièce d’or restante dans sa bourse, hébergement et nourriture inclus, s’il ne faisait pas trop d’excès. Sinon, il faudrait qu’il reparte en quête, et il n’en avait aucune envie pour le moment.

Arrivant au quartier résidentiel, il repéra une auberge à l’allure sobre mais propre, et d’où s’échappaient des senteurs qui lui ouvrirent l’appétit. S’il était vraiment honnête avec lui-même, c’était le critère majeur qui lui avait fait prendre sa décision, la nourriture, et non la propreté.

Il ouvrit la porte et se retrouva dans la salle commune, remplie par de nombreuses personnes en train de boire, manger ou bien de jouer aux cartes entre eux.

Certains levèrent la tête et dévisagèrent pendant quelques secondes le nouveau venu. Les regards s’attardèrent fortement sur Luna, qui le suivait de près et faisait le dos rond devant cette foule. Ce que Marlon vit dans leurs yeux n’était pas de la convoitise ni de la curiosité, mais bien de la peur. Il avait toujours du mal à se représenter Luna comme un félin dangereux, bien qu’elle fasse la taille d’un tigre, et que d’après Kelnos elle pourrait bientôt faire celle d’un Mantis adulte.

L’aubergiste se dirigea vers le jeune homme, le visage fermé et il se posta le torse bombé devant lui, bras croisés.

« Désolé, mais ton bestiau, il ne va pas pouvoir rester ! »

« Elle s’appelle Luna, et ne posera aucun problème. Elle m’obéit au doigt et à l’œil, je vous l’assure. »

« Qu’elle t’obéisse, à toi, aux dieux, ou même à ma foutue femme, paix à son âme, je m’en contrefous. Elle fait peur à ma clientèle, et ça c’est mauvais pour le business. Si ça ne te convient pas, tu es libre de partir. »

Le ton de l’homme était sec, dédaigneux, et clairement condescendant, ce que Marlon ne supportait pas. En plus de la fatigue accumulée, cet homme osait maintenant lui parler d’une manière irrespectueuse. La colère pointa son nez dans son cerveau, se cristallisant immédiatement en quelque chose d’autre, quelque chose de bien plus froid et dangereux.

Instinctivement, sa main se porta à sa ceinture et se referma sur la garde de son épée alors que ses yeux se faisaient de glace, une puissante envie de meurtre submergeant son conscient.

« Tues-le, mon amour…personne ne peut te parler de cette manière, pas devant moi ! »

La silhouette blanche de sa mère se tenait derrière l’aubergiste, et la douce odeur de cacao l’accompagnait comme toujours. Un souvenir qu’il savait dater de l’époque où elle ramenait à la maison de petits carrés de chocolat volés à des clients, les faisant fondre dans de l’eau avant de sucrer le tout et de lui donner, un sourire radieux sur le visage. Ce n’était ni exquis, le goût du chocolat étant dilué dans l’eau, ni infâme, mais c’est quelque chose qui l’avait profondément marqué enfant…

Un mélange contradictoire envahit son être immédiatement. Il savait être en train de faire une crise, et une violente d’après lui. Jamais le spectre de sa mère n’apparaissait aussi vite, et depuis qu’il avait découvert le Soin de l’Esprit, il n’avait pas eu de perte de contrôle aussi rapide.

Mais là, une majeure partie de son être n’aspirait qu’à une chose : tuer le gros porc qui lui faisait face, le voir se vider de son sang alors que la vie quittait son regard et qu’il se délectait de sa souffrance, de ce moment exquis ou l’on passait de vie à trépas.

Il voyait son menton trembloter d’orgueil, le regard mauvais, et il s’imaginait arracher ses yeux un par un. Un fil ténu le retenait encore, une voix qu’il entendait à peine et lui hurlait qu’il ne fallait pas faire çà. Elle était lointaine, mais insistante.

Par un effort de volonté incroyable, il tourna sur lui-même et sortit en trombe de l’auberge, sentant une de ses dents casser à cause de la pression que sa mâchoire exerçait dessus.

Une fois dehors, et ayant claqué violemment la porte, il tomba à genoux, des larmes de pure haine coulant de ses yeux, avant de se mettre à pousser un cri qui aurait glacé les sangs de quiconque l’aurait entendu.

Il ne s’en rendit pas compte dans sa folie, mais l’auberge toute entière retint son souffle à ce moment-là, priant les Dieux de ne pas lâcher leur courroux sur eux. Même l’aubergiste blanchit de quelques teintes en entendant cela, mordant sa lèvre supérieure en faisant des signes de bénédictions vers la porte de son établissement.

Marlon frappa le sol de sa main gauche, aussi fort qu’il le put, sentant distinctement deux phalanges se briser sous l’impact, la douleur éclaircissant un peu ses idées chaotiques, et faisant par la même occasion disparaître cette odeur puissante de chocolat qui avait envahi jusqu’à son âme.

Il reprit son souffle, sentant le regard des rares passants déambulant encore dans la rue s’arrêter sur lui. Les ignorant, il se redressa, se concentrant sur sa respiration alors qu’il sortait d’une poche de son sac un morceau d’écorce gravé qu’il compléta avec son pinceau. Le sort de Soin se consuma entre ses doigts et l’aura verte infusa dans son corps alors que la douleur dans sa main disparaissait instantanément.

« Trouve une boutique vendant de la nourriture, restaure-toi, puis trouve un endroit tranquille où Luna pourra rester auprès de toi. Tant pis si ce n’est pas une auberge. Il faut vraiment que je t’explique les changements qui ont eu lieu, et que tu reprennes le contrôle sur ton esprit. »

Loki était inquiet. Marlon avait géré tant bien que mal les crises de folie impromptues dans la forêt de Cronande, et une rechute en plein centre-ville pourrait être catastrophique, surtout s’il se retrouvait à égorger un tenancier d’auberge sans raison valable.

Trente minutes plus tard, l’aventurier au regard sombre avait acheté des brochettes de Poune aux épices, se régalant et oubliant l’épisode fâcheux qui venait de se produire. Il avait également négocié pour quelques piécettes de cuivre de la viande crue pour Luna qu’il lui donna diligemment, cette dernière ravie de pouvoir manger quelque chose.

Ne voulant pas réitérer son expulsion de l’auberge, il préféra s’installer sur un banc près des bains publics, non loin de l’échoppe où il s’était procuré la nourriture.

« Bon, je pense qu’on va être tranquille ici. Tu m’expliques ? »

Marlon faisait des phrases courtes, se concentrant toujours sur sa respiration pour que son esprit ne se laisse pas encore aller, tout en sortant un autre morceau d’écorce d’Arbol, celui-ci encore tracé avec Soin de l’esprit. Lorsqu’il fut consumé, il se sentit légèrement apaisé, et il put écouter Loki un peu plus sereinement.

« Ok, alors on va commencer par le plus simple à expliquer…attention, ta vision va quelque peu changer ! »

Tout à coup, les environs de Marlon disparurent, et sa vision se réduisit à néant, un écran noir. Mais alors qu’il pensait être devenu aveugle, il se rendit compte que ce n’était pas tout à fait le cas. Il voyait des formes, animales ou humaines, pas dans ses environs immédiats car il n’y avait personne, mais par exemple il voyait distinctement une masse bleutée là où se tenait la vendeuse de nourriture chez qui il s’était fourni.

De petits fils bleus semblaient se diriger vers cette silhouette, comme s’ils étaient absorbés par elle. Levant les mains au niveau de son visage, il les vit de la même couleur, irradiant de cette lueur irréelle qui semblait pulser à l’intérieur de son corps et en parcourir chaque centimètre carré.

Alors que son rythme cardiaque s’accélérait légèrement, il vit le flux bleuté en faire de même. Pendant quelques secondes, il tourna et retourna ses mains devant lui, quand brutalement sa vision redevint normale, sa peau de nouveau couleur beige et bel et bien présente.

Relevant les yeux et observant plus attentivement, il put deviner des formes floues semblant très lointaines, chose qui aurait dû être impossible vu la quantité de bâtiments qui se trouvaient entre ces formes et le jeune mage.

« Qu’est-ce que c’était que çà ? On aurait dit…une sorte de masque visuel… »

Le ricanement de Loki était empli d’autosatisfaction et dégageait clairement un sentiment net de supériorité condescendante qui fit froncer les sourcils au jeune homme.

« Depuis que j’ai été incrusté dans cette gemme, je repère et sens beaucoup mieux les différents flux de mana. C’est comme…s’ils m’envoyaient des signaux. Du coup, je peux influer sur ton regard et faire en sorte que tu vois tous les flux de mana ambiants. Et il semble que ces flux fassent partie d’absolument tous les êtres vivants dans cette dimension, toi et moi compris ! »

Marlon réfléchit aux différentes implications de ce que racontait Loki, puis il jura abondamment quand il réalisa la portée que cela pourrait avoir.

« Ce que tu es en train de me dire, c’est que je peux avoir l’équivalent d’une vision infrarouge, version mana ? »

« Haha, c’est exactement ça ! Pas trop mal, pour une IA déchue, non ? »

« ça va me faciliter énormément de choses, surtout…peut-être que je vais repartir en quête finalement… »

Marlon réfléchit à tout ce qu’il pourrait faire grâce à cet ajout non négligeable à sa panoplie de conséquences, lorsque Loki l’interrompit.

« Ce n’est pas tout, tu sais… »

Il se tint alors la tête dans les mains, un sourire ingénu sur le visage.

« Veux-tu que je te supplie de me dire tes secrets, Oh grande IA ? »

Le rire de Loki résonna dans la rue déserte et cette ambiance bon enfant fit oublier à Marlon pendant quelques instants sa condition, sa colère et tout ce qui allait avec. Même l’IA fut satisfaite de sentir l’allègement de l’humeur de son poulain. Cela ne durerait pas, mais il fallait savoir profiter des petits instants comme ceux-là.

« On ne peut même plus profiter de sa supériorité en paix ! pffff d’accord je vais te le dire, puisque tu insistes. »

S’étirant sur le banc et grattant distraitement la tête de Luna, il attendit que Loki vide son sac.

« C’est un peu moins impressionnant que la vision de Mana, mais grâce à mes capacités récupérées, je vais pouvoir t’aider à analyser ce qui t’entoure, à lire les flux de manas et à puiser des informations dans ceux-ci. Tu regardes, j’interprète, tu comprends. Essaie pour voir. Regarde Luna, pense ou prononce à haute voix ‘Analyse’ et dis-moi ce que tu vois. »

Intrigué, le jeune homme se prêta au jeu et se concentra sur sa chimère, disant à haute voix le mot ‘Analyse’. Une petite fenêtre d’interface s’afficha alors devant lui, et il en eut un sursaut.

[Familier Chimérique – Type Félin – Niveau 10]

« Bordel ! C’est impressionnant ! »

Marlon, emballé par l’idée de pouvoir tout analyser, commença à tourner son regard sur tout ce qui l’entourait pour tester les limites de cette capacité.

[Bâtiment Résidentiel – Roche]

[Magasin de denrées – Roche]

[Banc – Bois]

C’est ce moment que choisit Loki pour intervenir.

« Si tu veux, je te laisse, toi et ta nouvelle compétence. Après tout, tu demandes à une IA d’analyser un banc, qui suis-je pour protester… »

L’éclat de rire de Marlon résonna dans la rue et il s’excusa rapidement auprès de son compagnon pour s’être légèrement laissé aller.

« Et tu as d’autres surprises comme celle-là ? »

« Non, à part une mise à jour de l’interface. Ce que nous avons créé est un système permettant d’interpréter les informations globales d’une personne dans cette dimension. Mais jusqu’à ce que je manipule le mana, je n’avais pas le moins du monde conscience des lacunes de ce système. Avec ma compréhension bien plus avancée, tu devrais obtenir bien plus d’informations maintenant grâce à ton écran de statut. Et vu que mes capacités cognitives ont évoluées massivement, je suis à même de tracer des cartes des endroits où nous passons, ce qui pourrait être utile. »

Cela s’avérerait bien plus qu’utile, pensa le jeune homme, et il ne put attendre de voir l’évolution de l’interface, ouvrant sa fenêtre de statut pour en voir les changements.

Revenge Master : Niveau 15

Runiste des Temps Anciens: Niveau 7 [Maitrise Débutant] [? /50]

Force : 64

Agilité : 45

Intelligence : 22

Réflexes : 28

Constitution :41

HP : 850

Mana : 150

Charisme : 12

Influence : 30

Chance : 12

Familiers :

Chimère Féline (niveau 10), évolution possible, ????, ????

Loki (niveau 5), évolution possible, Dieu, Transcendant

Maitrise de l’épée : Apprenti [45/100]

Maitrise de l’arc : Apprenti [0/100]

Pêche : Débutant [15/50]

Herboristerie : Apprenti [5/100]

Cuisine : Débutant [35/50]

Chasse : Apprenti [0/100]

Survie : Débutant [48/50]

Alchimie : Débutant [28/50]

1 or 0 argent 0 cuivre

Runes possédées : Etincelle, Course, Souffle, Protection, Vision, Vie, Absorption, Esprit

Un sifflement s’échappa des lèvres du jeune homme alors qu’il étudiait l’écran de son statut, bien plus complet et bien plus lisible que ce qu’il avait eu l’occasion de voir jusque maintenant.

Tout d’abord ses compétences de profession étaient estimées bien plus précisément, ce qui lui serait utiles pour savoir quand faire évoluer son niveau dans l’une des guildes. Ensuite, ses runes ainsi que les combinaisons qu’il avait jusque-là découvertes étaient listées ! Pratique.

Seul son avancement de Runiste était invisible. Loki lui expliqua que cette interface avait des limites, et Marlon se contenta de cette explication, trouvant que l’amélioration était déjà bien suffisante pour ce qu’il en faisait.

Pendant quelques minutes, il continua à observer les changements, quand une rafale de vent froid le fit frissonner, l’extirpant de son décorticage de l’interface.

« Il faut qu’on trouve une auberge qui t’accepte, Luna, sinon on va tous les deux mourir de froid cette nuit. »

Il se leva, s’étirant longuement avant de se diriger un peu plus profondément dans le quartier résidentiel. La nuit était maintenant bien avancée, et avec un peu de chance les salles communes vides inciteraient un tenancier à le laisser dormir dans une chambre avec Luna.

Mais il faudrait trouver une solution sur le long terme, car si elle continuait à grandir comme cela, même une écurie ne serait pas suffisante pour l’abriter.

Une heure plus tard, Marlon avait été chanceux et avait dégotté une auberge qui acceptait son familier sans rechigner. Le standing était certes moins élevé que la précédente, mais au moins le tenancier ne lui avait ni manqué de respect ni tenté de le mettre dehors.

Il lui avait tout de même poliment demandé de laisser Luna dans la chambre s’il ne quittait pas l’auberge pour ne pas effrayer ses clients, ce que le jeune homme accepta de faire.

L’homme bourru et barbu était très avenant, et il lui servit une assiette de ragoût que Marlon vida en quelques bouchées à peine, malgré le repas déjà englouti auparavant.

Il monta ensuite dans la chambre, ne prenant pas la peine de se déshabiller avant de se laisser tomber dans le lit, qui était très moelleux et invitait à se prélasser dedans.

Le lendemain, il prit un déjeuner copieux, réservant sa chambre sur une semaine pour la somme de quinze Amecareth d’argent, repas et bains compris, montant qu’il trouva raisonnable au vu des prestations et de l’emplacement de l’auberge, située idéalement entre la guilde des aventuriers et la tour des mages.

Tour qu’il comptait bien visiter aujourd’hui. Il était grand temps qu’il aille voir ce fameux mage runiste et qu’il lui demande de l’aide quant à sa classe. Il était conscient que son savoir était lacunaire et ses méthodes surement mauvaises, aussi n’hésiterait-il pas à demande de l’aide.

« Espérons juste que tu puisses rentrer dans la tour des mages sans encombre. »

Marlon se dirigea donc vers le centre de la capitale, là où se dressait le bâtiment gigantesque qu’était la tour des mages. Impossible de le louper, on pouvait l’apercevoir de n’importe où dans la cité, et également à l’extérieur de la cité. Il fallait reconnaître la beauté de l’édifice, sublime démesure de l’homme qui subsistait malgré les dimensions différentes.

Au bout de vingt minutes, naviguant dans le trafic dense qu’était la procession de chariots et de piétons, Marlon arriva enfin à destination et se retrouva devant un cordon de gardes qui semblaient tous être sur le qui-vive. Ils formaient un barrage à toute épreuve devant la tour et Marlon fut surpris par l’agressivité latente de celui qui lui adressa la parole alors qu’il s’approchait.

« Halte ! Interdiction de passer sans autorisation ! »

Son arme, une hallebarde dont le fer évoluait en circonvolutions magnifiques, était abaissée et il semblait prêt à en faire usage à tout moment, son regard alternant entre Marlon et Luna.

L’aventurier sortit sa carte de guilde et la présenta bien haut afin que le soldat puisse la voir.

« Je fais partie de la guilde des aventuriers, et je dois absolument rencontrer le mage Runiste avant qu’il ne parte de Delia. »

Le garde releva sa hallebarde et fit un signe au jeune homme comme quoi il pouvait avancer.

« Et puis-je savoir pourquoi je te laisserais le rencontrer ? »

« Parce que je suis un Runiste également et que j’ai besoin de ses conseils ? »

Cette fois-ci, tous éclatèrent d’un rire moqueur et celui qui avait parlé en premier à Marlon continua sur sa lancée.

« Un runiste ? Toi ? Allons, ça fait des dizaines d’années qu’on n’en a pas vu ! Haha, si tu es un runiste, je veux bien me foutre à poil devant ma garnison, tiens ! »

Marlon sortit tranquillement un parchemin de son sac qu’il avait posé à même le sol, ne faisant pas de gestes brusques pouvant être pris pour une agression, tout en débouchant une fiole de sang verdâtre dont il enduisit son pinceau avant de se mettre à tracer une rune toute simple de Souffle.

Quand elle fut finie, le parchemin se consuma et une petite tornade de vent apparut sur la place. Bien trop petite pour faire des dégâts ou blesser qui que ce soit, mais suffisante pour faire souffler sur la place un vent puissant qui laissa les soldats bouche bée.

Se redressant, un sourire espiègle sur les lèvres, Marlon demanda alors :

« Il faudra m’indiquer où se trouve votre garnison que je vienne assister au spectacle, si cela ne vous dérange pas. »

Les soldats derrière le colosse avaient grand-peine à se retenir de rire, et le jeune homme voyait leurs épaules secouées de spasmes alors que son interlocuteur venait de blanchir de plusieurs teintes en quelques secondes.

« Vous…je…passez, je vous en prie…le runiste réside au douzième étage. »

Alors qu’il passait le cordon de soldats qui se tenaient près de l’entrée, l’un d’eux eut tout de même l’audace de murmurer :

« Quartier militaire, nord-ouest de la ville, capitaine Ruemmer… »

Un de ses collègues faillit s’étouffer de rire, et tous deux simulèrent une quinte de toux lorsque le fameux capitaine se retourna, le visage cette fois-ci rouge comme une tomate.

Marlon ouvrit la porte fabriquée dans un métal sombre qu’il ne reconnut pas, et fut instantanément surpris par l’espace intérieur de la tour. Il fit un pas sur le seuil et la porte se referma automatiquement, le laissant béat devant le spectacle qui s’offrait à lui.

L’intérieur était définitivement plus grand que l’extérieur. Comment cela était-il possible ?

« Sûrement une magie spatiale qui permet de dilater l’espace…impressionnant. »

Le rez-de-chaussée ressemblait à s’y méprendre à un hall de guilde, un comptoir visible à côté d’escaliers en bois montant en spirale vers les étages supérieurs. Une femme d’âge mûr se tenait derrière, une robe informe et verte comme seule tenue. Elle ne paraissait pas avenante pour un sou, mais Marlon s’avança tout de même vers elle.

« Bonjour, je viens voir le mage runiste, s’il vous plaît. »

Les traits de la femme s’illuminèrent alors qu’il lui adressait la parole.

« Mes amis, enfin quelqu’un capable de politesse ! Tu ne dois pas être un mage, n’est-ce pas ? Tous des malotrus incapables de sortir le nez de leur propre nombril… »

Elle continua à dénigrer les magiciens pendant quelques minutes, Marlon la laissant vider son sac sans se soucier de ce qu’elle disait. Il comprit juste que la plupart des résidents de cette tour semblaient être de sacrés cons orgueilleux, mais il saurait s’en débrouiller. Du moment qu’il retirait les informations qu’il était venu chercher…

« …et là enfin il ne m’a plus prise pour une bonniche ! Mais je m’égare ! Vous pouvez trouver Djilany au douzième étage de la tour. Il lui est réservé alors vous ne risquez pas de vous tromper ! Et saluez le de ma part, c’est un des rares mages sympathiques dans cette maudite tour. »

Après l’avoir remerciée, Marlon se mit à grimper les escaliers, prenant son temps pour ne pas s’épuiser, car douze étages, sans ascenseur, ce n’était pas rien.

Arrivé au dixième, légèrement essoufflé, Loki lui fit savoir en pouffant qu’il y avait l’équivalent magique d’un ascenseur à côté des escaliers, très content du tour qu’il venait de jouer à Marlon.

Celui-ci finit l’ascension à pied, et il se retrouva rapidement devant une porte massive semblant être faite en or, palier très voyant et aguicheur s’il en était. Il ouvrit la porte en s’annonçant, mais personne ne lui répondit.

Quelle ne fut sa surprise quand il vit, à peine à quelques mètres de la porte, un homme allongé sur le dos, les habits calcinés, une odeur de barbecue flottant dans l’air. Il semblait encore respirer, mais faiblement.

« On parie combien que c’est lui, ton fameux mage runiste ? »

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