Le Chevalier des Elfes
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La phase deux du complot consistait à amener le juge et Morgane à avoir des relations sexuelles. Alors que tous deux se promenaient sur un pont de pierre marron sans décoration ou sculpture particulière, ils eurent la désagréable surprise d’être encerclés par quatre gens masqués qui en voulaient à leur argent. Le chef de la bande quand il remarqua la séductrice offrit une alternative à Intègre. En échange de la coopération de Morgane, il ne blesserait physiquement ou ne volerait pas le duo, il préférait profiter de jolies victimes consentantes.

Le juge se révolta avec énergie devant cette proposition, et déclara qu’il préférait mourir plutôt que de permettre à des scélérats de profiter d’une dame chère à son cœur. Le chef fit signe à deux sbires de s’occuper définitivement du cas d’Intègre, et il fit une erreur, car le juge mit par terre en deux à trois mouvements ses opposants, ses ennemis jugèrent plus divertissants d’y aller à main nue contre un seul adversaire, ainsi ils se firent rosser très facilement, ils reçurent des coups de poing fulgurants qui les assommèrent presque instantanément.

Le chef n’appréciait pas du tout la situation, il chargea son dernier sbire encore d’attaque de garder un côté du pont pour empêcher ses victimes de s’en aller, et il s’approcha d’Intègre armé d’un couteau. Il avait la ferme intention de transpercer sa cible de façon mortelle. Mais encore une fois le juge se débrouilla magistralement il attrapa facilement la main armée de son antagoniste, pressa fort pour générer une douleur importante, lui fit lâcher son outil de mort, ensuite tira brutalement afin de déséquilibrer son ennemi, et lui donna un violent coup de tête avec le front qui fit saigner abondamment du nez. Enfin Intègre finit sa performance en donnant un violent coup de poing sur l’arrière du cou du chef afin de lui faire perdre conscience. Le dernier criminel encore d’attaque s’enfuit en laissant de côté ses compagnons.

Morgane : Merci de m’avoir sauvé, je te suis vraiment reconnaissante.

Intègre : Ce n’est rien, j’aurais été un misérable de ne pas m’opposer à des outrages terribles contre une femme.

Morgane : Excuse moi, mais je suis assez remuée par les événements, je voudrais regagner ma demeure.

Intègre : Je vais te raccompagner Morgane.

Morgane la séductrice était vraiment impressionnée, elle eut affaire à un témoignage émouvant de galanterie qui lui remua le cœur, réveilla des émotions qu’elle pensait profondément enfouies. Elle se mit à apprécier momentanément le juge comme une véritable personne, et non une cible à abattre, puis elle se força à se raisonner. Elle n’arriva pas à étouffer complètement les élans romantiques de son esprit. Elle fit un rêve où elle formait un couple heureux avec Intègre, elle élevait des enfants, et trahissait avec bonheur les elfes afin de se consacrer à la maternité. Elle se réveilla plutôt déboussolée par son rêve, ne savait plus du tout sur quel pied danser. Elle avait l’impression d’avoir eu un accès de folie, même si une partie de son esprit lui souffla que le juge était une personne qui méritait de l’amour. Elle se sentit honteuse d’avoir ce genre de considération, elle avait peur d’oublier les idéaux pour laquelle elle se battait.

Quelques jours plus tard, Intègre et Morgane se rencontrèrent pour jouer aux échecs. Bien que le juge soit un joueur chevronné, il perdit ces trois parties contre son adversaire. La séductrice s’attendait à ce que son partenaire de jeu ressente un certain niveau d’énervement d’avoir cédé devant une joueuse. En effet Absolia s’avérait un pays où les femmes étaient présentées souvent comme des êtres moins intelligents que les hommes. Mais Morgane ne décela aucun signe de colère chez son interlocuteur, au contraire ce dernier semblait assez content.

Morgane : Tu n’es pas énervé qu’une femme t’ait battu ?

Intègre : Je sais que beaucoup de gens de ma nation voit la femme comme un être inférieur, mais je suis différent. En fait je trouve même stimulant que ma bien-aimée soit d’un niveau impressionnant aux échecs.

La partie romantique de la séductrice se manifesta à nouveau, lui souffla qu’Intègre se rapprochait de la perfection en tant que personne. Morgane essaya de contenir l’élan de son cœur, mais elle ne résista pas à l’impulsion de sourire. Elle trouvait d’ailleurs particulièrement intéressant qu’Intègre la qualifie de bien-aimée, cela lui procura des frissons de douce chaleur au niveau de la poitrine. Elle trouvait chaque jour davantage séduisant le juge. Une semaine s’écoula encore, Morgane décida de ne pas suivre le programme prévu, de rendre une visite au bureau d’Intègre sa cible afin de lui faire une surprise.

Elle déviait lentement mais sûrement des ordres assignés, elle pensait que faire preuve de créativité et de spontanéité dans le cadre d’une opération de manipulation renforçait souvent l’intérêt de la proie. C’était un argument valable mais il existait autre chose qu’un intérêt pour des objectifs assignés qui guidait Morgane.

Elle se comportait d’une façon qui commençait à s’écarter d’un agissement professionnel en tant que séductrice pour une organisation de comploteurs. Certes elle demeurait loyale pour le moment à Arthur, mais elle se mettait à outrepasser certaines directives. Par exemple elle ne résista pas à la pulsion l’incitant à cuisiner de bons petits plats pour Intègre. Il s’agissait d’une décision absolument non fondée sur une consigne, mais simplement le désir de faire plaisir au juge.

Elle était suffisamment douée en matière de confection de plats pour faire quelque chose de très bon voire succulent, mais cela faisait bien des décennies qu’elle ne chercha pas à préparer de la nourriture dans un but autre que de l’utilitaire, soit pour contrôler plus facilement le cœur d’une cible, soit pour combler de la faim.

Sauf que là il y avait une envie de faire plaisir à Intègre qui motivait Morgane. Elle se démenait en grande partie parce qu’elle souhaitait apporter de la joie au juge, et non respecter un plan machiavélique.

Elle trouva en Intègre un homme particulièrement contrarié, qui semblait confronté à un dilemme, quand elle pénétra dans son bureau.

Morgane : Que se passe t-il ? Tu sembles presque désespéré ?

Intègre : Une ancienne compagne me lance un ultimatum, soit je renoue avec elle, soit elle brise ma carrière, cause ma déchéance sociale.

Morgane (angoissée) : Tu as envie de céder ?

Intègre : Jamais, je me sens bien avec toi, et tu me rends particulièrement heureux, même s’il est vrai que contrarier une duchesse vaut souvent des ennuis à Absolia. Je ne veux pas que notre relation cesse.

Morgane ne savait plus comment se comporter, elle était toute retournée par les propos du juge. Elle ne comprenait pas pourquoi elle faisait l’objet d’un dévouement poussé. Elle se voyait comme une manipulatrice professionnelle qui séduisait les hommes avec autant d’émotions qu’un agriculteur ramasse des pierres.

Pourtant elle ne parvenait de moins en moins à contrôler ses élans romantiques, elle estimait que c’était indigne de sa fonction de chercher à éprouver de l’amour pour une cible désignée par son organisation. Mais la manipulatrice peinait progressivement à contrôler ses émotions quand il s’agissait de voir Intègre. D’ailleurs ses rêves érotiques et de vie de famille heureuse avec le juge se multipliaient.

Morgane avait envie de se traiter de cruche sans cervelle pour son attirance, mais elle n’arrivait pas à faire complètement disparaître sous un vernis de professionnalisme ses émotions amoureuses. Trois jours plus tard, elle rendit une nouvelle visite à Intègre afin de faire une sortie pour un pique-nique d’apparence romantique. Elle trouva le juge avec un visage très cerné, signe qu’il eut des nuits difficiles. Elle sentit son cœur défaillir à la perspective qu’elle finisse rejetée, que son histoire sentimentale prenne bientôt fin.

Intègre : La duchesse que j’ai vexée a remonté jusqu’à la famille royale pour essayer d’obtenir ma disgrâce. Soit je me soumets, soit il est possible que le roi me destitue de mes fonctions.

Morgane : Je suppose que tu vas céder ?

Intègre : Absolument pas ! Même si mon travail me passionne, je refuse de choisir entre l’amour et mon métier.

Morgane ne résista pas à sa pulsion et embrassa sur la bouche pour une fois de façon sincère quelqu’un. Ce genre d’événement n’était pas arriver depuis longtemps, elle échangea un baiser véritablement passionné avec le juge. Elle eut la pulsion d’arrêter cet échange non programmé, mais elle se sentait tellement bien qu’elle refusait d’abandonner. Elle vivait un moment de complète plénitude, d’intense bonheur comme il lui en arrivait rarement. Alors elle décidait de profiter au maximum de l’événement.

Elle commençait à se sentir profondément honteuse de jouer avec les sentiments d’Intègre, de contribuer à transformer en cauchemar la vie d’une personne certes raciste avec les elfes, mais avec aussi de profonds principes altruistes. Cette nuit, Morgane faisait des cauchemars où elle avait deux choix, renoncer à Intègre et accéder à un statut de puissance magique exceptionnelle, ou alors refuser l’offre et finir pour des milliers d’années dans un enfer, où elle serait torturée pendant des milliers d’années. Elle refusa son bien-être personnel et choisit la fidélité à l’égard du juge. Quand elle émergea de son sommeil, elle avait l’impression d’avoir opéré dans son rêve un choix particulièrement délirant, même si sa partie sentimentale la félicitait chaudement.

Arthur décida d’intervenir pour étouffer les initiatives de la duchesse. Il informa le mari de la noble de ses intentions adultères, de son programme de séduction d’Intègre. Aussi le juge était momentanément sauvé. Il pourrait toujours servir plus tard de victime dans un plan retors pour l’organisation d’Arthur.

Morgane était assez contente que son histoire d’amour puisse se prolonger. Elle manifesta un soulagement palpable à ce que sa mission ne soit pas compromise, mais pas seulement par fidélité pour Arthur, aussi par désir de continuer à profiter de son histoire avec Intègre.

Sa nouvelle rencontre avec le juge se passa dans un climat nettement plus enjoué et détendu que la dernière fois. Morgane commençait à se sentir tiraillée entre son devoir et son amour. Aussi elle prit une initiative pour raffermir ses convictions à l’égard de son organisation. Elle se lança sur elle-même un sort de détection du mensonge, afin d’obtenir des réponses qui raffermiront sa fidélité à Arthur.

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