Le Chevalier des Elfes
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Bastien : Ha, ha tu es paralysé, la vraie foi est un poison terrible pour les vampires. Vous ne supportez pas les manifestations de véritable piété.

Arthur : En fait je simulais, tes psaumes n’ont fait qu’agresser légèrement mes oreilles. Les vampires peuvent entrer dans la plupart des édifices religieux sans gêne, et la majorité des reliques y compris celles d’Argent est sans effet sur nous.

Bastien (paniqué) : Tu mens et je le prouve tout de suite, Argent toi qui es le seul dieu qui existe, protèges moi du mal, fais souffrir les impurs, détruis les hérétiques, guides l’humanité vers la gloire qu’elle mérite.

Arthur : Tout ce que tu obtiendras c’est plus de coups, si tu continues à parler avec ta voix de crécelle.

Bastien n’écouta pas Arthur le fort, qui réagit face à son interlocuteur en lui cassant un bras et une jambe. Quelqu’un fit remarquer à Arthur que Bastien était nécessaire pour traverser le fleuve, que sans lui, il faudrait faire dans certains cas un détour se comptant en jours. Le fort prit les choses en main. Il s’attaquait à un défi difficile, il allait tenter de matérialiser un pont entier de manière permanente. Mais il se sentait dans l’obligation de faire le maximum pour dédommager les gens qui voulaient traverser le fleuve.

Arthur pour se faire plaisir occasionna des ennuis à des gens simples, alors il désirait réparer ses torts. Même si le temps pressait assez, que chaque minute perdue s’avérait peut-être un délai essentiel dans la quête de sauvetage de Merlin, d’un autre côté le fort se jugerait maléfique s’il ne tentait pas de venir en aide à l’égard des voyageurs bloqués par son action. Même si sa partie méchante lui soufflait que rendre plus difficile le pèlerinage religieux de gens priant Argent serait une bonne chose, une leçon salutaire pour un culte ennemi des elfes.

En effet beaucoup de religieux argentistes soutenaient les tentatives de conquête de militaires humains contre des elfes, ils présentaient comme une démarche sainte le fait de tuer ou du moins d’asservir des gens n’appartenant pas à la race humaine. Pourtant le fort considérait aussi utile de ne pas chercher à frapper des gens simples, il était d’accord pour punir les influents, mais il voyait comme un comportement nuisible de pénaliser le peuple.

Ainsi il récita une longue formule magique. Il s’attaquait à un problème complexe bien que la magie du bois soit une de ses spécialités, il puisait grandement dans sa vitalité dans l’accomplissement de son enchantement. Pendant un moment Arthur crut qu’il avait vu trop grand qu’il se montra trop ambitieux, et il songea à abandonner. Puis il pensa aux ennuis potentiels qui attendaient son ennemi Bastien si un pont rendait obsolète son poste de passeur du fleuve. Alors il se força à s’acharner, bien que le sort le fatigue grandement.

Au début il n’y avait que de jeunes pousses d’herbe qui surgirent suite à l’action du vampire. Mais elles grandissaient petit à petit. Elles crûrent jusqu’à atteindre une taille respectable d’un mètre de haut. Puis elles s’étalèrent par terre et continuèrent leur croissance vers l’autre rive. Elles eurent une résistance au contact de l’eau qui diluait en partie les énergies surnaturelles invoquées. Ce qui ralentissait leur poussée. Mais le fort prévit le problème, il injecta davantage de puissance mystique dans son sort. Ainsi les végétaux reprirent leur avancée. Ils se dirigeaient vite vers l’autre côté du fleuve.

Mais il faillit y avoir une tragédie, un voilier à deux mâts qui passait par là faillit entrer en collision avec le couvert végétal matérialisé par Arthur. Aussi ce dernier dut en urgence faire dévier les plantes animées par sa magie. Il évita un accident mais il récolta quand même au passage une bordée d’injures. En effet le navire faillit connaître une collision. Une fois que le bateau se fut éloigné, le vampire reprit rapidement ses incantations afin d’éviter de nouveaux problèmes plus tard. Quelques minutes s’écoulèrent, et les plantes finirent par atteindre l’autre rive. Le plus facile était fait, maintenant il restait à parfaire l’ouvrage à le doter d’une bonne solidité afin qu’il ne s’effondre pas au premier coup de vent. Pour l’instant le pont ne permettait un passage sûr que pour de petits animaux avec le poids et la carrure d’une souris.

Donc le fort devait se concentrer davantage afin d’améliorer l’édifice qu’il façonnait. Il entama une nouvelle série de formules mystiques pour modifier la nature de la construction. Il modifia la couleur du pont et ses propriétés. Ainsi l’étendue herbeuse épaisse muta en du bois dur. Mais il fallait faire autre chose pour que des hommes empruntent sans trop de peur la création magique.

Alors Arthur poursuivit son travail de mage. Il s’arrangea pour que le bois se mette à décrire une courbe et non plus une ligne droite, afin de faciliter le passage fluvial de navires et non plus l’entraver. Ensuite il élargit progressivement la largeur de l’édifice. D’abord un chat pouvait se hisser dessus, puis un chien, un homme mince, une personne obèse, un cheval tirant une charrette, et enfin trois chariots côte à côte. Le fort se dit qu’inclure des représentations d’Argent la divinité inciterait les autorités humaines à ne pas détruire la construction. Mais il s’abstint finalement de concrétiser cette idée. Il avait beau avoir été un humain à l’origine, il méprisait la philosophie du principal culte de l’humanité. Il pensa que si des forces de l’ordre ou des militaires détruisaient l’édifice, et bien tant pis. Il avait d’autres soucis, l’empêchant de s’inquiéter beaucoup pour les hommes.

Au bout de plusieurs heures d’efforts fatigants et acharnés le pont fut complètement fini. Il avait des visages sculptés, il s’agissait de représentations du dieu Proélium. Le fort ne put résister à la tentation de faire de la propagande pour sa divinité préférée.

Deux heures après l’épisode du pont, Arthur le vampire grâce aux indications de Proélium retrouva Glil l’ignoble qui avait beaucoup changé, et était revenu à la vie. Il était passé de franchement beau à très laid selon les critères humains ou elfiques. Ainsi le fort ne le reconnaissait pas.

En effet le visage auparavant sans ride, sans cicatrice, sans bouton de Glil était désormais infesté de verrues, furoncles et points noirs. De plus l’ignoble passa de mince à très gras, son ventre était devenu très imposant. Des bourrelets de graisse volumineux se trouvaient dans plusieurs dizaines d’endroits de son corps. Arthur sentait une énergie maléfique dans l’endroit où vivait Glil. En effet le vampire avait l’impression que des démons et des fantômes logeaient dans le temple du Néant. Qu’il suffirait de peu de choses pour que le lieu de culte soit envahi par des créatures et des êtres malfaisants. Que l’édifice religieux était une sorte de point de passage pour des monstres horribles, un lieu où le mal à l’état pur pouvait se manifester.

Le fort était étonné, en moins d’une décennie l’ignoble avait acquis un niveau de corruption surnaturelle qui rendrait jaloux des adeptes du Néant vieux de plusieurs millénaires. Arthur se demandait comment Glil pouvait vivre dans son temple, sans avoir les yeux qui saignaient en permanence. En effet l’ignoble avait des goûts particuliers en matière de décoration, il mélangeait le jaune, le vert, le bleu, le rouge, le noir, le blanc d’une manière très désordonnée.

De plus l’édifice religieux de Glil était rempli de poussière, de toiles d’araignée et d’un fouillis indescriptible. Par terre il y avait de la nourriture, des livres moisis, des jouets en métal rongés par la rouille. Arthur devait faire très attention pour ne pas trébucher. Il décida d’espionner l’ignoble quelques temps. Il avait une bonne piste à son avis pour sauver Merlin, mais pour l’instant il n’était pas totalement sûr que Glil soit l’élément-clé de l’affaire, il y avait peut-être des personnes plus influentes que l’ignoble derrière le complot contre Merlin.

C’était même probable d’après Arthur, son ennemi Glil sans l’appui de sa famille ne valait rien, était condamné à exercer des fonctions de larbin. Quand il travaillait comme lieutenant dans une armée elfique dans le passé, il ne s’illustrait pas par sa compétence, son courage, ou son abnégation. Il n’était pas fainéant, mais il ne s’avérait pas non plus une personne de confiance.

Certes il réussit à avoir de bonnes notes durant ses études, mais le fort soupçonnait l’ignoble d’avoir triché à la plupart de ses examens. Puis Arthur se reprit, le passé était le passé, les gens pouvaient évoluer avec le temps, même un incompétent notoire doublé d’un lâche était capable sous certaines circonstances de se changer en un individu redoutable.

Donc voir l’ignoble comme une menace mineure aujourd’hui pourrait s’avérer une erreur de taille, il avait pu beaucoup changer au cours des années, devenir un danger réel pour ses opposants. Il était peut-être juste un larbin parmi des dizaines d’autres ou alors il s’avérait un comploteur génial qui accumula quantité de fausses preuves pour perdre Merlin. Après quelques minutes d’attente Arthur entendit Glil se féliciter de la déchéance de Merlin, un ennemi très gênant pour les adeptes du Néant.

Glil : Ha, ha, Merlin le haut-mage va mourir, le Néant va être content. Je vais être comblé bientôt de présents. Foi de Glil je suis trop fort. Je démontre que ma résurrection par le Néant est justifiée.

Arthur : Pas forcément, le Néant voulait peut-être juste un bouffon pathétique comme serviteur.

Glil : Arthur décidément je suis en veine, je vais pouvoir te torturer.

Arthur : J’ai peur un crapaud malfaisant essaie de me baver dessus.

Glil : Mais aussi terriblement puissant, la force magique du Néant coule dans mon corps, je suis invincible.

Arthur : Si tu es si sûr de toi, pourquoi ne pas jouer ? Si tu l’emportes, je deviendrai ton esclave, mais si tu perds tu disculperas Merlin.

Glil : Je suis tellement certain de ma victoire que je te laisse choisir le jeu. Au niveau de la dextérité, de la chance et de l’intelligence, je suis le meilleur.

Arthur : J’opte pour le bras de fer.

Glil : Mais euh, le bras de fer n’est pas un jeu.

Arthur : Tu as dit que je pouvais choisir n’importe quel jeu. Aurais-tu finalement retrouvé de la lucidité ? T’es-tu rendu compte que tu es une mauviette ?

Glil : Je ne suis pas chétif, ma musculature n’est pas très apparente, mais elle est néanmoins réelle.

Arthur : C’est ça, c’est ça je parie que si tu essaies de me frapper, tu te casses des os de la main.

Glil : Misérable je relève ton défi, je te prouverai que je suis fort.

Arthur : On commencera le bras de fer quand la pièce de monnaie touchera la table.

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